Séjour 8. Du mercredi 28 mai au dimanche 01 juin 2025. Deux grands plans d’eau en kayak de mer.

Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 5 animateur compris (3F, 2H)
Météo : mercredi, passages nuageux, température douce ; jeudi et vendredi beau avec une température agréable ; samedi passages de nuages se couvrant en fin de journée ; dimanche couvert avec averses orageuses surtout au moment du chargement du matériel.
Classement : moyen

Matériel mis à disposition par l’association :
– 3 kayaks de mer ; 1 Bélouga, de marque Plasmor, 2 de marque Dag, modèles Miwok et Ysak. – équipement complémentaire pour les kayaks (jupes d’étanchéité, éponges, 1 cordelette de 10 mètres) – équipement pour les participants (gilets d’aide à la flottabilité, pagaies doubles et 1 de secours)
– pour le transport des bateaux et containers : une remorque routière équipée de l’adaptation « kayak»- 2 tentes MT 900 de marque Décathlon

Matériel de l’animateur mis à disposition :1 Bélouga de marque Plasmor, 1 Fury de marque Kayman (bateau de l’encadrant). Un filtre à eau pour 10 litres.

Transport: à l’aide d’un véhicule en covoiturage Michel J. (Renault kangoo) tractant la remorque.
Kilométrage général effectué par le véhicule : 255 km
Niveau d’eau : moins 50 centimètres par rapport au maximum sur Neuvic, côte très basse sur l’Aigle.
Conditions de navigation : très bonne.
Kilométrage parcouru : 93,68 km sur les 5 jours à la moyenne de 4,74 km/h.
Temps de navigation :19 h 50
Préparation du matériel, rangement, nettoyage et compte rendu : 10 heures

Le mot de l’animateur.
Contrairement à l’an passé, nous bénéficions d’une météo printanière clémente et d’une fenêtre qui doit nous permettre d’explorer les deux plans d’eau prévus. Les participants ont déjà participé à ce genre de séjour et sont très autonomes.

Relation des 5 jours.

Après une sortie laborieuse de la Métropole clermontoise due aux travaux un peu partout, nous arrivons sur site vers 11h00. Pour le transport routier nous avons utilisé les containers bleus contenant matériel, vêtements et nourriture personnels pour l’ensemble du périple glissés sous les kayaks. Arrivés sur le plan d’eau de Neuvic appelé également lac de la Triouzoune, le contenu des containers a été transféré dans les caissons étanches des kayaks.
Ce premier jour est consacré à la découverte de ce plan d’eau et pour commencer à la remontée de la rivière Triouzoune longue d’un peu plus de 50 kilomètres et qui prend sa source vers 900 d’altitude en bordure Est du plateau de Millevaches au Nord du hameau de la Rigaudie en Corrèze. L’heure passant et après environ 2 kilomètres, nous trouvons le long de l’ancien chemin du moulin de Pellachal, un joli coin pour le pique nique au calme un peu à l’écart de la civilisation.
Le couloir de navigation après environ 3 kilomètres depuis le départ devient plus étroit au fur et à mesure de la remontée et bientôt des masses rocheuses affleures nous bloquant le passage, les berges boueuses sont occupées par des plantes comme le roseau, la renoncule, se plaisant dans des zones marécageuses.
Avec les bateaux de plus de 5 mètres, la manœuvre est plus ou moins aisée….
Le vent est quasiment absent comme durant les 5 jours à l’exception du dimanche matin histoire de donner un peu de piment à la navigation.
La suite de la journée consiste à passer le pont de Pellachal puis de contourner par le Nord la grande île du plan d’eau dénommée île aux serpents dont le point haut est 609 m. Une pause en bordure de la D183 pour aller voir à pied de l’autre côté de la route si quelques oiseaux d’eau se montrent dans cette réserve de pêche inaccessible en kayak.
Deux des participants découvrent ce lac qui est assez atypique pour un lac de barrage, les berges sont en pente douce et il fait penser à un lac naturel à la canadienne…Nous laissons le point culminant du secteur rive gauche, le Puy de Manzagol à 694 m d’altitude et allons visiter le lieu du bivouac, plat sous un couvert de chênes qui peinent à se développer. Le sable est d’une couleur claire et provient de l’érosion du granit bien apparent par endroits.

Plage sur l’Île aux serpents…

Je propose de filer rive droite et d’atteindre le port situé sur la commune de Neuvic. Le lac est géographiquement sur deux entités administratives, la première que je viens de citer et la seconde rive gauche est Liginiac. Le port est désert et les deux campings situés sur cette rive semblent peu occupés. La journée et le beau temps incitent à continuer à naviguer. Mady propose d’aller jusqu’au barrage. Deux cents mètres environ avant l’ouvrage, des bouées jaunes matérialisent la ligne à ne pas dépasser pour des raisons de sécurité. Nous débarquons rive gauche et allons observer la structure, surveillés par des hirondelles de rocher qui ont élu domicile dans les recoins de béton. Nous pouvons voir d’énormes carpes qui nagent en surface.
Ce barrage est « un barrage voûte » construit de 1942 à 1945. Il a une hauteur de 27 mètres, une longueur de crête où passe la route de 145 m, une largeur de 2,50 m et d’une largeur en pied de 6,25 m. Il retient 24 300 hm3. Pas de production d’électricité au niveau du barrage. La centrale de la Triouzoune se trouve en contrebas à quelques kilomètres sur la rive droite de la Dordogne sur la retenue de l’Aigle à la sortie de la conduite forcée.
Installation du bivouac vers 17h00 qui sera troublé peu de temps après et pour une bonne heure par des jet-skis de la base d’en face. Le paradis n’existe pas à Neuvic !
La nuit a été calme et au cours du petit déjeuner pris les pieds dans le sable, je propose de rejoindre la voiture et de partir vers l’autre plan d’eau, celui de l’Aigle.
Après avoir contourné l’île aux serpents, histoire de profiter au maximum nous regagnons la mise à l’eau. Les trois kayaks fibres sont mis sur la remorque chargés et les deux plastiques plus lourds, déchargés, sont placés en position haute.
Nous passons à Sérandon et évoquons notre commande de pains au bar épicerie de Brigitte lors de du périple « Du Sancy à l’océan en suivant la Dordogne en vélo rando ».
Nous mettons à l’eau à « la Nau ». Bateaux chargés pour le reste du séjour, nous mettons le cap vers la centrale hydroélectrique citée précédemment qui nous empêchera pour des raisons de sécurité d’explorer l’intégralité du plan d’eau et notamment d’atteindre le pont de Vernejoux situé à 3 kilomètres en amont. L’endroit où se situe la centrale est très étroit et elle peut évacuer à tout moment un volume d’eau important créant une monstrueuse vague. Aujourd’hui tout est calme et aucun écoulement.
Pour finir ce premier périple sur le barrage de l’Aigle, nous remontons la rivière Sumène, rive gauche sur presque 4 km sans rencontrer personne. Les rives sont désertes à l’exception de deux ou trois cormorans et deux hérons cendrés qui pêchent dans les eaux peu profondes. Et beaucoup de carpes et un brochet ! Avant de quitter la rivière nous faisons la course avec une couleuvre verte d’un bon mètre vingt la tête bien dressée au dessus de l’eau qui traverse à vive allure…

La remontée de la Sumène

La Sumène est longue de 47 km et prend sa source dans le Cantal entre Collandres et Trizac à 1200 m d’altitude.
Il est temps d’installer le bivouac sur une vaste place herbeuse dégagée du fait du niveau très bas du barrage.
Après une nuit calme, pas de passages d’avion ni autre bruit de moteur, seulement troublée par les cris de mécontentements à deux reprises d’un vieux mâle chevreuil qui habituellement doit venir boire. Le petit déjeuner pris chacun à son rythme, les bateaux chargés et remis à l’eau, nous voguons vers le Sud sur un miroir avec comme compagnons quelques bateaux de pécheurs qui forment des trains de vagues qui réveillent le marin assoupi. Après un rocher caractéristique, on vire à droite pour passer le Pont des Ajustants où passe une route étroite en général prisée des touristes. Le mot « Ajustant » provient du confluent de la Dordogne et de la Triouzoune qu’on appelait alors « ajustement ».
Le pont passé, nous remontons sur un peu plus de 1 km, le cours de la Triouzoune arrêtés brutalement par une accumulation de limon où prospèrent la renouée poivre d’eau. Le pont suivant, après 5 kilomètres est le Pont St Projet qui permet de relier Mauriac à Neuvic. Nous laissons l’infrastructure derrière nous et pénétrons dans une anse large rive gauche mais peu longue qui abrite les eaux de trois ruisseaux, ceux de Labiou (le principal), du Vézac et de Lacoste. A mi-ombre mi-soleil, nous dégustons le pique-nique et savourons ce moment de détente en compagnie de deux randonneurs assis un peu en amont qui semblent loin de tout sentier balisé.
Malgré le niveau d’eau très bas, les berges sont difficilement accessibles, très pentues et peu propices pour un bivouac confortable. Nous allons d’une rive à l’autre cherchant l’endroit capable de nous accueillir. Le Port de Nauzenac semble nous inviter. La mise à l’eau trop courte est inexploitable pour nous….Nous suivons la berge rive gauche et à peu de distance trouvons un haut fond qui doit nous permettre de débarquer sans prendre un bain. Les caissons sont vidés de l’indispensable et ont fait la chaîne pour éviter des pas inutiles et surtout des glissades.
Personne, des travaux sont en cours, une pelleteuse et un rouleau compresseur attendent sagement. Nous prenons possession des lieux et nous nous installons confortablement, certains sous tentes d’autres à la belle étoile sous l’avancée du bâtiment principal des lieux. Au loin un orage menace, mais le ciel reste bleu au-dessus de nos têtes. Une longue table en bois installée servira pour le repas du soir et le petit déjeuner.
Réveillés par les chants des oiseaux, nous profitons des premiers rayons du soleil pour reprendre possession des kayaks attachés ensemble avec la cordelette de 10 mètres et protégés des rochers par des morceaux de bois trouvés flottant.
Nous poursuivons vers le Sud puis vers le Sud-Ouest pour atteindre la zone limite navigable et voir le barrage qui a une production annuelle qui peut atteindre 500 Gwh. Il est aussi surnommé “le barrage de la résistance”. Sa construction de 1935 à 1945 a été volontairement retardée par l’Organisation de résistance de l’armée du Cantal, durant la 2e guerre mondiale, pour ne pas donner accès à une puissance énergétique supplémentaire à l’occupant.

C’est l’aménagement EDF, le plus puissant du bassin de la Dordogne. Pour oser une comparaison, c’est la production d’une centrale nucléaire en un mois avec un réacteur 900 MW. La route qui passe sur la structure permet de relier Soursac en Corrèze à Chalvignac dans le Cantal.
Ce plan d’eau présente de nombreuses anses créées par l’arrivée et le creusement de l’eau de ruisseaux ou rivières. C’est le cas du ruisseau de Lachaux que nous remontons sur 1 km et qui passe sous le Pont de Lamirande que l’on aurait pu atteindre avec une retenue au niveau maximum. Nous repassons rive gauche et cherchons pour le pique-nique à retrouver le renfoncement de la veille où nous avions ravitaillé en eau grâce au filtre qui permet de récupérer rapidement 10 litres en toute sécurité.
La navigation se poursuit, les uns suivants les bords, les autres un peu plus au large. Une pause afin d’observer la topographie à proximité d’une ancienne habitation sans doute une ferme avec quelques espaces en terrasse et pour un nouveau ravitaillement en eau.
Je propose de retourner sur le lieu du bivouac du premier jour qui est maintenant à peu de distance. Même rituel, chacun à ses habitudes et reprend sa place. Toilette, repas et dodo avec les chants nombreux des oiseaux.

Lieu de bivouac habituellement recouvert par les eaux…

Au lever, le ciel est bâché occupé par des altocumulus. La veille, en fin de journée, des cirrocumulus laissaient penser à une arrivée d’humidité.
Je propose que cette dernière matinée soit consacrée à améliorer la technique de la glisse et à maîtriser l’inertie de chaque bateau. Nous prenons la direction de la Sumène et cherchons à éviter les obstacles, à virer au dernier moment et à se propulser avec moins d’énergie. Nous voici  de nouveau sur la Dordogne où un vent de Sud marqué agite la surface, nécessitant d’appuyer et de tirer un peu plus sur les pagaies. Nous glissons en direction du fond de l’anse de la Triouzoune pour prendre le pique nique. On en profite pour faire des trajectoires entre les arbres momifiés debout. Après un bain de boue pour débarquer et rembarquer, nous regagnons le cours principal de la Dordogne où le vent est tombé. Chargement des containers, nettoyage des kayaks, petit arrêt au belvédère de Gratte-Bruyère dont le nom provient de l’enlèvement de la bruyère (le grattage) sur des parcelles en terrasse pour permettre la culture et c’est le retour en partie par l’autoroute sur Clermont-Ferrand.

La Dordogne du belvédère de Gratte-Bruyère

Merci à toutes et tous pour votre bonne humeur et votre enthousiasme. A bientôt.



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Séjour 6. Du samedi 17 au dimanche 18 mai 2025-Vélo rando entre Combrailles et Limagne

Animateur : Michel J
Nombre de participants : 6 dont 3 femmes et 3 hommes.
Météo : fraîche en début de matinée puis douce sans excès avec un grand ciel bleu.
Classement du séjour : facile
Temps de préparation et de rédaction  : 5 heures

Ce parcours de proximité entre Combrailles et Limagne nous a permis de continuer la préparation pour le grand rendez-vous à vélo rando de cette saison l’itinéraire « De Clermont au point culminant des Monts d’Arrée ».
Avec la météo des dernières semaines, la campagne est verdoyante et la floraison dans les prés et les bas côtés des petites routes est exubérante. On peut reconnaître l’orchidée mâle, les compagnons rouges et blancs, les boutons d’or, les coquelicots et plus haut sur les talus les genêts chargés de fleurs d’un jaune lumineux.
Deux jours de dépaysement à deux pas de son quotidien, un peu plus de 08h00 de roulage, un peu moins de 130 kilomètres vélos chargés sans compter les déplacements après installation et un peu plus de 1700 mètres de dénivelée positive.
Données techniques de l’itinéraire fournies par une montre Garmin, la distance parcourue ramenée à l’unité (D) les dénivelés positifs (DP)et négatifs(DN).

Les grandes lignes de l’itinéraire : il s’est effectué sur des voies cyclables à la sortie et au retour dans la métropole et sur des petites routes à faible circulation.

J1. D 53 km DP 1023 m DN 653 m.
Parking du musée Quillot, Cébazat,Sayat, Malauzat, Volvic, Crouzol, Enval, Charbonnières-les-Varennes, Loubeyrat, la Brousse, le belvédère du Gour de Tazenat, Charbonnières-les-Vieilles, Pont de Péry, Péry, Blot-l’Eglise.
Jusqu’à Enval, l’itinéraire est connu d’une majorité de participants, parcouru à titre d’entraînement en cours de saison. La montée sur Charbonnières longue de plusieurs kilomètres avec des changements de rythme liés au pourcentage de pente réchauffe les organismes. Petite pause au lavoir de ce gros bourg de moins de 2000 habitants qui verra le passage du tour de France le lundi 14 juillet 2025. Sans grande circulation, la route vers Loubeyrat faite de petites bosses et de faux plats montants et descendants se fait à bonne allure. Le pique nique est pris sur une aire de jeu à l’entrée du village connu pour sa boulangerie et sa cathédrale des montagnes. Malgré le soleil, le fond de l’air est frais. Un petit détour non prévu à l’origine proposé par l’animateur pour admirer depuis le belvédère les eaux mystérieuses du Gour de Tazenat.


Arrivés de bonne heure à Blot-l’Église, nous allons en ordre dispersé visiter l’huilerie et la maison des artisans où l’accueil a été chaleureux et attentionné. Pour finir la journée, nous avons échangé à la buvette du stade avec des dirigeants et supporters du club de football de l’Entente CharBlot (Charbonnières-les-Vieilles et Blot) dans une ambiance festive (voir photo sur Facebook).

J2. D 71km DP 678 m DN 904 m
Blot-l’Eglise, Marcillat, les Naines, le Mas, Chabannat, St-Priest-d’Andelot, St-Agoulin, Artonne, Aubiat, le Cheix, Varennes-sur-Morge, Clerlande, Targnat, St-Beauzire, Gerzat, la Combaude, parking du musée.
Après une nuit fraîche très étoilée, nous quittons le camping tenu par un néerlandais sympathique pour un itinéraire normalement plus facile. Peu après Blot sur un épaulement qui domine la campagne sur 360°, nous découvrons un relais moderne automatisé de Météo France avec sa coupole.


Mais les petites blanches réservent toujours quelques surprises et arrivés au pied d’une petite butte qui mène au lieu dit les Naines, il faut se rendre à l’évidence que le mur qui se dresse devant nous va faire des dégâts. La moitié du groupe arrive à passer les 15 % sur un bon 400 m et les autres poussent les vélos chargés. C’est ça aussi le voyage à vélo lorsque l’on veut éviter les grands axes et la circulation, il faut savoir accepter les surprises du terrain ! Ravitaillement en pain et douceurs à la boulangerie de St-Agoulin puis c’est la descente vers la Limagne et quelques degrés de plus en température. A bientôt pour une nouvelle sortie…

Accident :néant
Problème mécanique : aucun
Matériel mis à disposition : 1 tente de marque Décathlon, modèle 900MT, 1 remorque « Bob » modèle Ibex.

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Séjour 5. Du jeudi 8 au samedi 10 mai 2025 – Découverte du Mont Salève

Animateur : Yves
Nombre de participants : 12 animateur compris (10 F, 2 H)
Météo : nuageux, brumeux jeudi, vendredi, grand soleil samedi
Distance : 39 km
Dénivelé : 2600 m
Durée :  19 H pauses comprises
Classement Atlas : facile et moyen
Kilométrage auto : 665 km pour 3 véhicules (Régine, Christian, Yves) soit : 1995 km
Préparation et rédaction : 15 H
 
ITINERAIRE : 3 randonnées différentes sur le Salève : le Petit, le Grand, le Salève des Pitons.

Jour 1 : 12 km   +710 m   -710 m   5h15

Après 3 heures de trajet, nous voici au point de départ de la première randonnée. Pomier : hameau connu pour sa Chartreuse fondée en 1170 aménagée aujourd’hui en un lieu d’exception pour tout évènement.
L’accès au parking, perturbé par des travaux forestiers, est criblé de flaques boueuses, ambiance idéale pour décorer nos voitures.
Petite présentation du massif avec la carte et explication rapide des 3 jours :
Le Mont Salève, Préalpes de Haute Savoie appartient géologiquement à la Chaîne du Jura. Ce promontoire rocheux de calcaire plissé s’étale sur 21 km du NE au SO entre les massifs du Chablais et des Bornes, appelé communément le Balcon de Genève ou du Léman. Il se compose de 3 parties, le Petit qui culmine à 900 m, le Grand à 1309 m et le Salève des Pitons à 1379, c’est celui là que nous allons découvrir aujourd’hui.

Le départ du sentier complètement défoncé par l’exploitation forestière nous contraint à mettre les pieds dans la boue d’entrée. Passé cette courte étape les premières courbes de niveau arrivent. Nous les attaquons prudemment car suite aux orages d’hier le terrain parsemé de rochers calcaire et de racines est boueux et très glissant. Après une heure de montée, nous sortons de la forêt, traversons un alpage où quelques Abondances nous laissent le passage, et nous voilà aux Convers, ferme de l’alpage.
L’espace devient dégagé, mais la brume du départ qui aurait pu s’élever est toujours présente. Il est 13 heures les ventres crient famine, le petit déjeuner est loin, nous décidons de manger au Plan du Salève à 1348 m où nous aurions du avoir une vue magnifique sur le massif des Bornes, le lac d’Annecy mais en vain. Un petit air frais fait que la pause est rapide et nous repartons à l’assaut du Grand Piton, point haut de ce massif 1379 m.
Au passage nous découvrons la grotte du diable avec sa petite légende. Nous sommes au col des Pitons le sommet est proche quelques pas sur les lapiaz et nous voilà arrivés. Le ciel s’est un peu éclairci, les visages s’illuminent, nous apercevons Genève, son célèbre jet d’eau et un bout du lac Léman, mais pas le Jura ce sera peut être pour demain ? A cet endroit trône une tour, la Tour Bastian, nom d’un homme politique savoyard qui la fit construire en 1820 pour surveiller ses propriétés.

Le but de la journée est atteint, demi tour jusqu’au col où le GR Balcon du Léman nous conduit à la Thuille. Là, un deuxième point de vue se trouve à proximité du plus haut verger conservatoire de Haute Savoie où cohabitent des variétés anciennes, pommiers, poiriers, cerisiers et pruniers.
Nous conversons avec un couple, présent sur les lieux, et le monsieur nous apprend qu’il est de Clermont et qu’il habitait la muraille de Chine, le monde est petit !  A  proximité se dresse une magnifique fontaine avec un bac en pierre d’un seul bloc de 1893 aux initiales JB.

Fontaine

La dégringolade par le sentier des Petites Croix est délicate, les courbes de niveau sont serrées, heureusement que plusieurs passages sont équipés car avec les rochers polis, humides voire mouillés pour certains et nos chaussures pleines de boue, les glissades auraient été assurées.
La vigilance est de mise et tout le monde est en bas sans égratignure. Un petit bout de plat et nous retrouvons nos voitures. 

Jour 2 :  13 km   +850 m    -850 m    7h20

Ce matin départ de l’hébergement qui se situe au pied de cette imposante falaise. Terrain de jeu de monsieur Horace Bénédict de Saussure, physicien et alpiniste qui gravit le Mont Blanc accompagné de Jacques Balmat en 1787. Haut lieu de varappe dont l’étymologie est étroitement lié au lieu, et premier endroit au monde où fut créée une société de sauvetage en montagne.

Nous quittons le Coin pour suivre le sentier qui mène à la grotte d’Orjobet découverte en 1779 par H. B. de Saussure avec son guide dénommé Orjobet. Le temps est encore plus brumeux qu’hier nous n’apercevons pas le sommet baigné dans le brouillard. Une heure nous sera nécessaire pour arriver au pied de cette grotte, curiosité géologique remarquable par un sentier glissant qui serpente dans la forêt de hêtres, sapins, et mélèzes. Petite traversée sur une passerelle aérienne en métal et bois et nous sommes au pied de cette fameuse grotte, percée de part en part dans le sens de la hauteur, que nous allons traverser. Un câble assure la sécurité car les marches sont détrempées, il a plu une partie de la nuit et même si le trou de sortie est beaucoup plus petit que celui de l’entrée, le ruissellement recouvre la roche. Dans la traversée nous observons un alpiniste accroché en plein milieu qui symbolise l’endroit.

Montée dans la grotte

A la sortie un sentier en balcon qui passe sous le Trou de Tine, gouffre circulaire sans fond, nous conduit sur la Vire de la Corraterie. Ce passage aérien nécessitant un pied sûr offre en temps normal une vue impressionnante sur le bassin Lémanique et le Jura mais malheureusement ou heureusement le brouillard nous prive de cela. Un câble bienvenu nous aide à passer sous le mur de la Croix de Savoie, énorme blason Savoyard peint à même la roche dans les années 60.

Vire de la Corraterie

Au col des Grandes Gorges nous traversons une pâture pour atteindre un point de vue proche des rochers de Faverges. La température se radoucit, un soleil timide apparait, nous décidons de nous restaurer non loin de 3 tables d’orientation, qui nous renseignent sur le panorama coté sud. La brume persiste, l’horizon est bouché, dommage nous aurions eu une vue superbe sur le Massif du Mont-Blanc.
Pique-nique fini nous poursuivons, vers la tour hertzienne construite en 1977 qui dénature un peu ce superbe lieu, et l’Observatoire bâtiment atypique des années 50 reconverti en restaurant. Nous retrouvons néanmoins la vue d’hier, légèrement améliorée sur Genève et son Lac mais le Jura a gardé sa barre de nuages.

La descente par la Grande Gorge sera longue, sinueuse mais plus confortable que celle d’hier, où seuls deux ou trois passages câblés nécessitent une attention soutenue. Arrivés au lieu dit les Terrasses de Genève nous suivons tranquillement une courbe de niveau, ce qui nous laisse le temps d’admirer les figures des parapentistes, et d’essayer de repérer les grimpeurs à flanc de falaise jusqu’à notre arrivée. 

Descente par la Grande Gorge

Jour 3 :  14 km   +1040 m   -1040m   6h30

Troisième et dernier jour, découverte du Petit Salève où se situe le célèbre téléphérique. Du parking je montre notre objectif, la gare supérieure qui semble inatteignable. Les câbles passent au dessus d’une monstrueuse carrière inesthétique exploitée depuis 1830.
En 1892  les Chemins de Fer du Salève avaient mis en place le 1er train à crémaillère électrique au monde qui arrivait au lieu dit les Treize Arbres, et qui a fonctionné jusqu’en 1935. C’était la belle époque où le train transportait entre autres des flots de touristes génevois.
En 1932 un premier téléphérique est installé pour remplacer le train, fermé en 1975, modernisé et remis en route en 1984. De 2021 à 2023 modernisation des 2 gares qui reprennent vie en septembre 2023, celle d’arrivée récompensée en 2024 par le prix Equerre d’Argent.

Nous voici partis, comme tous les jours, pour une heure de montée jusqu’à Monnetier par le sentier qui s’élève en grands lacets. Par endroit, nous empruntons l’ancien tracé de la voie ferrée et lors de passage de barres rocheuses une rampe métallique nous aide et rassure,110 marches en partie creusées dans le roc nous amènent à la sortie du tunnel ferroviaire désaffecté et la pente se finit par des marches très irrégulières pour pas de géants.
A Monnetier nous entr’apercevons  le Château de l’Hermitage, ancienne résidence des Ducs de Savoie édifié au 16°S qui a subi plusieurs mésaventures avant sa restauration actuelle. Notre parcours se poursuit par le Camp des Allobroges, Celtes venus de l’Europe de l’Est 300 ans avant J.C. devenus de Grands Guerriers Gaulois, mais aucune trace ne symbolise cet ancien oppidum Celtique, déception !
Direction le Crêt du Chable, dernier point de vue coté sud. Depuis ce matin le soleil nous accompagne et surprise le Massif du Mont Blanc est enfin visible, les yeux de tous s’écarquillent et les mines sont réjouies. Il ne faut pas louper la séance photos, ce qui est fait.

Il nous reste 400 m de positif pour toucher l’objectif. Je décide de suivre l’ancien tracé du train, ce dernier aménagé avec l’ancien ballast n’est pas engageant, nous prenons une sente terreuse parallèle au contact plus doux. Endormis par cette sente reposante nous nous écartons progressivement du chemin prévu. Demi tour et essayons de revenir sur le bon azimut mais le terrain n’a rien à voir avec la carte. Après 20 mn de jardinage extrême nous constatons grâce à un joggeur de passage que le chemin cherché est 10 m au dessus de notre tête. Merci Monsieur ! Un petit soupçon de hors-piste nous permet de le retrouver. Le lieu dit se nomme “Mont des Anes” en l’occurrence l’âne c’est moi. A peine 200 m de dénivelé et c’est la pause méridienne en plein soleil très appréciée.
Quelques pas encore et la gare d’arrivée apparait, le but est atteint. La récompense est enfin là : Genève, son jet d’eau, les méandres de L’Arve, le lac à l’infini, la chaîne du Jura en fond avec de gauche à droite, le Mt Vache, le Crêt de la Neige, la Dôle avec son petit chapeau de neige, le Mt Tendre.
Une carte postale grandeur nature, le tout sous un soleil radieux. Les photos crépitent, les téléphones chauffent.

Genève et le lac Léman

Le calvaire des montées est fini, les visages s’épanouissent.
Le sentier de descente est relativement facile, à Monnetier nous reprenons le même qu’à l’aller car une boucle n’est pas possible. Dernière concentration au niveau de la rampe métallique et nous sommes tous en bas. Retour aux voitures et en route pour Clermont.

Merci à tous pour : avoir accepté les difficultés des premières heures, avoir été attentif lors des passages délicats, m’avoir pardonné mon jardinage du 3ème jour, et surtout pour la bonne ambiance tout au long du séjour.

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Séjour 4. Du samedi 12 au mercredi 30 avril 2025. Trek au Népal : une traversée au Sud du Ganesh Himal.

Animateur : Michel J.

Nombre de participants : 10 dont 6 femmes et 4 hommes.

Le séjour vu par l’animateur.
Après sept treks ou expéditions au Népal, il m’est de plus en plus difficile de parler de ce pays tellement mystérieux, accueillant et si vaste avec une montagne démesurée et un aspect culturel varié et complexe. Je vais essayer de relater notre séjour sous une forme inhabituelle évitant un découpage trop rigoureux qui m’amènerait à être répétitif…
Le kilométrage parcouru à pied peut paraître insignifiant mais nous avons rencontré des pentes à 28 % sur plusieurs portions pour atteindre des cols au dessus de la forêt pluviale. Nous avons évolué dans une zone appelée « tempérée haute » entre 2400 et 4000 m la plupart du temps et nous avons pu nous émerveiller de la diversité des couleurs des rhododendrons du rouge au blanc qui peuvent atteindre une hauteur de 28 mètres et qui cohabitent avec des sapins de grandes dimensions. Au Népal, il en existe plus de 30 espèces. La surprise a été de pouvoir à plusieurs reprises voir dans son élément naturel l’entelle commun, une des deux sortes de singes qui vit dans le pays jusqu’à 3600 mètres d’altitude, la deuxième étant le macaque Rhésus qui est au contact de l’homme dans les sites de Swayambhunath et Pashupatinath.
Pour les amateurs de chiffres, nous avons parcouru 88 kilomètres, 6640 mètres de dénivelés positifs et 5423 m de négatifs. Ces valeurs sont données à titre indicatif et peuvent variées d’un instrument de calcul à un autre. Elles ne tiennent pas compte des déplacements dans Katmandou.

Les transports.
Un voyage si loin de chez soi nécessiterait d’avoir beaucoup de temps de libre pour couvrir la distance aller et retour à vélo ou en voiture soit 19986 kilomètres en traversant des pays où actuellement il ne fait pas très bon vivre ou passer. Autre possibilité, voyager en avion mais pour 10 personnes, le bilan carbone est effroyable, 20,8 t CO2. pour un kilométrage de 14312. Nous avons choisi cette seconde solution et nous reverserons pour un projet environnemental la somme de 546€. La contrepartie de notre séjour pour clore certaines polémiques à venir, c’est que travaillant avec une agence sur place (depuis plus de 20 ans) nous apportons économiquement un soutien financier qui permet de faire vivre plus de 11 personnes pendant plusieurs semaines.
Le covoiturage Clermont Lyon a été confortable. L’installation des véhicules au parking à proximité de l’aéroport prévue après dépose des participants au terminal 1 a été réalisée dans le « timing ».
Le premier imprévu a été la tentative atterrissage à l’aéroport Tribhuvan de Katmandou. Une bulle orageuse était bien installée sur la zone et après plusieurs tentatives qui ont fortement secoué le Boeing 737 et les passagers, le pilote a décidé d’aller se poser à Calcutta en Inde. Après 3 à 4 heures d’attente, le retour et l’atterrissage à Katmandou a pu se faire et nous avons été accueilli par le fils de Dhany avec qui j’organise pour Atlas des séjours au Népal. Il est environ 21h00 lorsqu’il remet à chaque participant le mâlâ, une guirlande de fleurs d’œillets dinde en signe de bienvenue.
Le J4 et le retour J16 en bus privé avec les 7 porteurs, les 2 sherpas, le cuisinier et le guide nous ont permis de comprendre la définition du mot « patience ». De Katmandou à Syabrubensi environ 100 kilomètres et de Borang à la capitale  80 kilomètres, nous avons mis environ 8 heures sur de petites routes goudronnées et des pistes poussiéreuses, creusées d’ornières et aux virages en épingles à cheveux. En bref, la vie quotidienne des népalais qui se déplacent sur un réseau routier en chantier et saturé.

Autre transport insolite le J14, le matin au départ du lodge, Téké notre guide nous annonce qu’aujourd’hui, on ne fait que descendre. Après le passage sur un épaulement où vivent des familles hindous de la secte des intouchables travaillant le fer, une sente pas facile nous emmène vers le fond de la vallée. Téké nous montre le village à atteindre…sur une hauteur. Certaines prennent gentiment à partie le guide en lui faisant remarquer que cela monte ! Pas de problème, il a prévu son coup et après une attente d’une vingtaine de minutes, on voit arriver un camion croisé quelques kilomètres avant. Ce sera notre moyen de locomotion, deux dans la cabine et le reste dans la benne…Les routes de l’impossible vous connaissez, nous y étions ! Après avoir parcouru 7 kilomètres avec des ho !, des ha ! des ouh ! nous reconnaissons à l’arrivée la virtuosité du jeune conducteur qui a bien mérité un pourboire collectif en roupies.

Je passe sous silence les déplacements en taxi dans Katmandou où la dextérité et l’adresse des conducteurs sont surprenantes.

Les visites en dehors du trek.
Un voyage au Népal nécessite d’avoir à minima une connaissance de la culture, du patrimoine, de la religion. Le consumérisme côtoie les traditions aussi bien en ville qu’à la campagne. Tout le monde est accroc à son téléphone et les vieux rickshaw à moteur sont en partie remplacés par de petites voitures de marque asiatique, moins polluantes il est vrai.
Le J3, j’ai proposé le matin de nous rendre à pied à Durbar Square de Katmandou afin de sentir l’atmosphère de la ville. Bien que le tremblement de terre de 2015 ait provoqué des destructions, les temples emblématiques sont toujours debout ou en cours de restauration. J’ai pu montré le Kasthamandap (la maison de bois), bâtiment le plus ancien de la vallée qui daterait du XIIe siècle. Il aurait donné son nom à Katmandou.
Installés sur les gradins du temple de Trailokya Mohan Narayan, il a été aisé de positionner, la Kumari Chowk ou Kumari Bahal (demeure de la Déesse vivante) avec l’histoire de cette jeune fille pubère qui vit recluse ; en face, le temple de Shiva et Parvati ou encore la statue d’Hanuman (le dieu singe) à l’entrée de l’ancien palais royal qui date de 1672 dont le visage a disparu sous une couche de pâte rouge appliquée par les dévots.
Un long moment a été laissé comme pour chaque visite à chacun pour aller à son rythme trouver les éléments qui composent cette place musée.
De là, j’ai conduit à pied le groupe au site de Swayambhunath, situé sur une colline à l’ouest de la ville, appelé familièrement « le temple des singes ».
Une fois le grand escalier gravi, occupé dans la partie supérieure par des paires d’animaux, Garuda, lions, éléphants, chevaux et paons, les véhicules des Dhyani Bouddha, on aperçoit le dorje qui signifie « foudre, vajra en tibétain) et symbolise la puissance virile. Les dorje que l’on retrouvera à d’autres endroits sont souvent associés à une clochette, emblème de la sagesse féminine . A droite de l’escalier un gompa, monastère. La description de tous les éléments occupant la plateforme serait vite ennuyeuse pour le lecteur. Mais pour compléter ce moment, il faut donner quelques informations sur le stupa lui-même et la signification des quatre faces orientées par rapport aux points cardinaux, ornées de grands yeux qui symbolisent le regard vigilant de Bouddha sur toute la vallée. Le signe en forme de point d’interrogation, à l’emplacement du nez est le chiffre ek, un en népali, symbole de l’unité. Entre les deux grands yeux, légèrement au-dessus d’eux, un troisième œil symbolise le pouvoir de clairvoyance de Bouddha. Sur les quatre côtés du stupa, des moulins à prière sont positionnés et portent le mantra sacré om mani padme hum. Des fils tendus jusqu’à la flèche du stupa portent les drapeaux de prière flottant au vent, chacun d’eux contient un mantra dont la moindre brise disperse les mots sacrés. De plus on a observé et essayé de comprendre la symbolique des 13 anneaux concentriques de la flèche représentant les 13 degrés de la connaissance et les 13 étapes à franchir pour atteindre le nirvana symbolisé par le parasol qui couvre l’édifice.

Montée au temple de Swayambhunath


Le J18. A notre retour de trek, deux jours de visites ont été proposés. J’ai voulu montrer le contraste entre la religion Hindou avec le site de Pashupatinah et le bouddhisme avec le stupa de Bodhnath.
Situé à 5 kilomètres du centre de Katmandou s’y rendre à pied est déjà une aventure dans le bruit et l’air pollué.


Les ghats le long de la Bagmati

Pashupatinah est l’un des temples les plus importants dédié à Shiva de tout le sous-continent. Sans vouloir jouer les voyeurs, nous avons pu assister sur les bords de la Bagmati, à des crémations. Les corps enveloppés dans un linceul après avoir été lavés avec les eaux de la rivière sacrée sont installés sur un lit de bois, posés sur des ghats et disposés le long des berges. De l’autre côté de la rivière, un nombre impressionnant de chaitya de pierre abritant un lingam et face à l’entrée un petit taureau couché représentant le véhicule de Shiva.
Notre parcours se poursuit sur deux kilomètres environ et après avoir de nouveau traversé la Bagmati nous progressons à travers un quartier qui a mangé d’anciens terrains cultivables, composé de grandes maisons, sans doute des propriétaires tibétains exilés. L’atmosphère est tout autre à l’arrivée à l’entrée du stupa le plus grand du Népal et l’un des plus grand au monde. C’est le centre religieux de la très importante communauté tibétaine du Népal avec ses monastères et ses nombreuses boutiques vendant des objets tibétains et notamment des tankas.
Le J19. Six volontaires ont été intéressés pour se rendre à Patan. Le trajet aller s’est fait à pied et le retour en taxi.
Peut-être aurions nous du commencer l’approche de l’hindouisme par cette ville impériale ? L’espace est plus grand, moins de bruit qu’à Katmandou et surtout un musée d’une richesse extraordinaire qui permet d’appréhender plus facilement l’histoire du Népal et de la construction des temples.

En bref, les petits plus du trek…
J4. Syabrubensi – Briding. (alt. 2244m)
Dès la sortie du village, une première difficulté se présente pour certaines, la traversée de la Trisuli River par une passerelle nouvelle génération en métal, solidement accrochée au rocher. Sans difficulté pour la plupart, je n’avais pas imaginé que cela puisse être une épreuve pour deux participantes. Un nouveau défi en vue, gagner en autonomie, surmonter son appréhension du vide et maîtriser son déplacement…
L’univers que nous côtoyons est nouveau pour sept d’entre nous et rapidement, nous sommes surpris par les nombreux chants d’oiseaux qui nous accompagnent et qui seront présents tout au long de ce trek qui se passera en partie dans un environnement forestier. Les premiers arbres rhododendrons se montrent pour le bonheur des yeux, de couleurs roses puis dans les jours suivants, le blanc, le rouge feront partie du décor.

Descente dans une forêt de rhododendrons

Nous sommes sur la rive gauche de la Trisuli qui prend sa source au Tibet et court sur 200 kilomètres.
Au Népal, les distances ont peu d’importance et sont largement compensées par le pourcentage des pentes à gravir. L’arrivée sur Bridin en fin de matinée nous permet de voir le premier moulin à prières actionné par l’ eau avec un système de pales à plat.
J5. Briding – Thuman (alt. 2342m)
Avant le départ, le ciel clair nous offre une vue magnifique sur les hauts sommets enneigés à plus 7000 d’altitude situés sur la frontière avec le Tibet (Chine) à 17 kilomètres de notre position. Dans la descente vers le torrent, nous nous arrêtons auprès d’une femme qui travaille sur son métier à tisser, l’occasion de faire quelques achats de produits fabriqués localement. Une belle et longue passerelle en métal permet de traverser la Bhote Kosi river.

Une passerelle parmi d’autres !

Un long mur à prières que nous passons par la gauche avant l’arrivée à Thuman. Sur le plan météo, pluie fine en début d’après-midi qui se transforme en grosses averses orageuses jusqu’à tard dans la soirée.
J6. Thuman – Nagthali (alt. 3219m)
Remarqués les arbustes à fleurs blanches où butinent des abeilles au corps longs et sombres. Sur une pelouse à l’écart de la forêt, de petites fleurs de couleur violette aux tiges très courtes (Idf. confirmée primevère), et de jolis iris. Un entelle commun a pu être photographié par Laurent, on distingue sa face noire entourée d’une fourrure blanche.

L’Entelle ou Langur d’Hanuman dans son habitat.

Le lodge construit principalement en bois est situé sur un mini plateau où de nombreux dzo (animal mâle issu d’un accouplement d’un yak et d’un zébu ou d’une vache domestique) et des bovins paissent paisiblement. En milieu d’après-midi nous montons jusqu’à une immense divinité bouddhiste Gura Rumpoche que nous avions déjà pu voir au-dessus de Syabrubensi.
Depuis Thuman 3 chiens nous suivent…
J7. Nagthali – Tatopani (alt. 2606m)
Avant de quitter Nagthali, le guide nous propose de monter à un belvédère situé à quelques kilomètres à une altitude de 3725m. Le ciel est couvert et l’on espère que l’éclaircie sera au rendez-vous. La végétation est différente, on aperçoit des arbustes couverts de fleurs jaunes (Idf. confirmée, pintanthus nepalinsis). La pluviométrie doit être importante à certains moments de l’année car des branches d’arbres sont recouvertes de mousses et de petites fougères marron qui semblent attendre la mousson pour reverdir. Peu à peu la forêt s’estompe pour laisser place à des zones où poussent l’herbe et des rhododendrons rabougris. Au sommet, le ciel est chargé de gros nuages qui rapidement nous enveloppent. Quelques petits grêlons nous obligent à prendre le chemin du retour et la température chute brusquement. Retour au lodge. Nous finissons les sacs pour les porteurs et commençons la descente vers Tatopani en suivant sur 400m environ un épaulement à fort pourcentage où chaque pas nécessite une attention particulière. Les sherpas et deux porteurs assurent la sécurité aux passages les plus exposés puis la sente passe en courbe de niveau avant de gagner un chemin forestier. Nous passons à proximité de familles d’éleveurs qui vivent dans des cahutes dont les murs sont faits de tronc d’arbres et d’un treillis de bambous et la toiture d’une bâche plastique. Pauvres logis en vérité ! Pierre donne quelques bonbons aux 9 enfants appelés par Teke qui assure la distribution. Une douceur très appréciée ! La pluie qui nous a pris dans la forte pente s’intensifie par moment.
Bientôt Tatopani. Nous aurons le reste de l’après-midi pour faire sécher. Nous sommes survolés à notre arrivée par un vautour de l’Himalaya et ses 2,60 à 3,00 mètres d’envergure.
En fin d’après-midi profitant d’une large éclaircie, nous allons visiter les anciennes sources (Tato) d’eau chaude (pani)….Dommage, depuis le tremblement de terre de 2015, l’eau a pris un autre chemin et les bassins ne sont plus alimentés.
J8. Tatopani – Gatlang ou Ghattlang (alt. 2352m)
L’itinéraire est simple…on descend au fond de la vallée et on remonte en face pour atteindre le village de Gatlang. Nous alternons piste en terre et sente à travers les cultures de pomme de terre en majorité et quelques minuscules parcelles de maïs. Une passerelle courte et surplombant à une hauteur raisonnable le torrent permet de passer sans aide et à apprendre à maîtriser ce mouvement inhabituel de balancement. L’exercice se passe bien. La confiance vient !
Passée la Chilime kola puis la centrale électrique rive gauche, nous amorçons la remontée où la vie rurale se découvre, un labour avec deux vaches liées entre elles à l’aide d’un licou en bois tirant une charrue au socle également en bois. Un peu plus loin une surface bordée sur chaque côté par une levée de terre noyée sous quelques centimètres d’eau qui attend le repiquage du riz, mur à prières, serre artisanale en bambou. Dans le lit de la rivière, deux hommes calibrent les cailloux prélevés à l’aide de grand tamis.
Bientôt le Tamang home guest house. En soirée après le repas, les villageois nous proposent une danse folklorique en costume Tamang.

Groupe Tamang du village…

J9. Gatlang – Somdang (alt. 3283m)
La sortie du village se fait par la rue principale puis nous utilisons une succession d’escaliers qui permettent aux agriculteurs d’accéder à leurs champs en terrasse sur des fortes pentes. Nous arrivons sur un site bouddhiste avec un bassin en eau où de jeunes filles répètent une chorégraphie filmée de danses traditionnelles Tamang. Pour échapper à la piste nouvellement ouverte, dixit notre guide, nous empruntons à plusieurs reprises des petites sentes. La pente devient plus rude à travers la forêt détruite en partie par un incendie. La journée est magnifique, l’environnement très sauvage et le panorama à couper le souffle sur les sommets de la chaîne des Ganesh enneigés à plus de 7000 mètres et la frontière tibétaine. Le pique nique est pris au soleil sur une estive occupée par quelques cabanes en bois. Un col d’altitude appelé Khurpu (le col des collines) nous attend à 50 minutes d’après Puntika Tamang, le premier sherpa. Les drapeaux à prière se distinguent entre les branches des arbres et annonce la fin de la difficulté. Les nuages ont remplacé l’effet beau temps et après quelques photos pour immortaliser le passage, c’est la longue descente vers Somdang situé dans une vallée encaissée. En chemin, Laurent découvre le crane d’un singe. Seul un des chiens continue à nous suivre ou à nous précéder. Baptisé « Momo », c’est devenu la mascotte de l’équipe. Il est très discret et pour la petite histoire, il nous accompagnera jusqu’à l’avant dernier jour. Il sera alors confié à la famille du lodge pour éviter d’avoir à le laisser à la porte du bus de retour. Ce chien était vraiment très sympa…
Le guest house est propre mais un peu spartiate car peu de visiteurs passent par là. Une mention particulière pour la literie qui a été durant le trek, toujours très confortable.
J10. Somdang – Pansang ou Pang Sang (alt. 3850m)
Par une piste à flanc de montagne, nous gagnons le bivouac le plus haut du trek où nous passerons deux nuits. Nous profitons de cette montée en altitude pour échanger sur le manque d’oxygène et les différences entre l’accommodation et l’acclimatation et les différents maux que l’on peut ressentir…
A notre arrivée, le ciel est bas et les nuages accrochent le relief dès 2900 m.
L’après midi nous redescendons de plusieurs centaines de mètres pour photographier un troupeau de yak et dri ou nak (femelle) avec des jeunes.
La fin de journée et le début de soirée sont ponctués par de grosses averses orageuses. Sur ce site, nous sommes éloignés de tout. Pour la première fois depuis le début du trek, nous n’avons aucune liaison par téléphone, l’eau est à 20 minutes (merci les porteurs). La toilette se fera sommairement avec des lingettes. Par les crêtes vers l’Est on peut atteindre le camp de base du Paldol (alt. 5928m) où un groupe d’Atlas était passé à proximité en 1995.
Certains souhaitaient faire l’expérience de dormir sous tente mais la pluie a remis le projet à plus tard, car les tentes sans doute mal montées ont pris l’eau.
Dans la nuit, le vent tombe et la douceur revient avec un ciel étoilé vers 01h00 du matin sans pollution lumineuse.
J11 journée de repos à Pansang.
Après le petit déjeuner, nous montons vers l’ouest un épaulement et atteignons une croix chrétienne et admirons un panorama qui va du Dhaulagiri au Ganesh. Plusieurs participants, Marie-Hélène, Sandrine et Laurent battent à cette occasion leur record d’altitude nous sommes à 4000 m. A la descente, nous trouvons des poils de singe (identifiés par les népalais qui nous accompagnent) puis admirons la grâce d’un vautour qui cherche les ascendants pour consommer le moins d’énergie dans son ascension.
La journée n’est pas finie. En milieu d’après-midi, malgré un ciel qui se charge nous choisissons de monter plein Est et de monter le plus haut possible vers une nouvelle croix (nous aurons l’explication dans l’étape suivante…). Nous jouons avec le relief. En contrebas, on distingue minuscules les yaks. Nous gagnons une crête à 4172 m d’altitude, nouveau record établi. Le ciel devient menaçant il est temps de regagner notre refuge de bois où brûle dans un poêle bricolé avec un bidon de 100 litres un doux feu. Ce soir au menu un dal bhat copieux avec de jolis morceaux de poulet et une sauce délicieuse.
J12. Pansang – Tipling (ou Tibling) (alt. 2226m)
Nous laissons la divinité tournée vers les deux vallées au-dessus du monastère bouddhiste derrière nous et amorçons la descente qui nous éloigne de l’atmosphère de la haute montagne. Presque 2 jours sans un bruit de moteur, pas d’avion dans le ciel, pas de passages de satellite d’après les observatrices nocturnes…le silence à l’exception du souffle du vent !
Puntika porte en travers de son sac à dos, un sac chargé de genévriers qu’il a coupé hier sur les pentes. Les bouddhistes brûlent chaque matin un morceau de cette plante pour assainir appartement ou maison.
Le cheminement descendant serpente à travers une forêt dense de rhododendrons qui alterne avec des sapins énormes sans doute plusieurs fois centenaires. Certains paraissent moribonds ayant été frappés par la foudre et leurs troncs noircis ont des creux où un homme pourrait tenir debout. Des tapis de primevères et les fleurs de fraisiers sauvages donnent au sous bois une teinte printanière. Une autre plante particulière non vue jusqu’à présent se hisse au dessus des autres, en forme d’arum avec une fleur centrale (Idf. confirmée Arisaema speciosun). Des clairières avec de petites maisons de bois dont certaines participantes feraient bien des résidences secondaires.
En fond de vallée, on aperçoit l’objectif de la journée, le village dont les toits de tôle bleue se remarquent. Une attention particulière doit être apportée à cette descente sur un terrain qui paraît facile mais qui a généré quelques glissades sans conséquence.
Après plusieurs heures de marche, nous rencontrons deux couples de villageois. Téké m’explique qu’ils vont chercher du bois et ramasser des champignons qui se vendent un bon prix.
La forêt s’arrête brutalement et nous découvrons un paysage de terrasses où cultures de pomme de terre et céréales se partagent les surfaces survolées par des très beaux papillons (en cours d’identification).
Au village où peu d’étrangers passent, une maison d’hôtes nous accueille avec seulement 8 lits, la propriétaire cédant son lit à Sébastien et moi-même dormant sur mon matelas gonflable.
En fin de journée, nous allons découvrir le village. Les habitants semblent surpris de voir des européens et nous saluent avec gentillesse. Un pont en béton vient d’être construit au-dessus d’un filet d’eau et sert sans doute pendant la période de la mousson qui débutera sans tarder vers la mi-mai. Des femmes cassent des cailloux qui sont disposés pour renforcer le chemin. Travail rude qui se fait semble-t-il dans la bonne humeur. Elles travaillent en tenue locale très colorée avec gants et marteau en main. Sur la gauche une église chrétienne, l’œuvre du père Casper J. Miller (1933 – 2023), un jésuite qui est venu évangéliser la vallée d’où les croix sur les points hauts. Nous poursuivons notre visite jusqu’à une cascade mais avant, il nous faut franchir une nouvelle passerelle dont la traversée doit se faire, c’est le challenge… en solo. C’est une réussite complète, l’appréhension est maîtrisée et le pas assuré avec brio et le permis himalayen de franchissement de passerelle métallique peut être délivré. La cascade atteinte pour certains après passage d’un pont rudimentaire de pierres plates posées sur des branches et après quelques photos, nous regagnons dans la pénombre le lodge.
J13. Tipling – Sertung (alt.1942m)
Finies les caresses pour Momo, on lui dit adieu, il sera bien dans cette famille et c’est la bonne solution.
L’étape est très courte ce qui nous permet de faire des rencontres, d’observer plus tranquillement la vie des locaux, les cultures, les céréales et autres légumes qui sèchent sur les toits ou sur de grandes bâches comme le millet. Une ancienne distillerie à l’abandon se meurt à côté d’une modeste maison. Puis à la sortie d’un virage, un attelage insolite nous interpelle, une moto à l’arrêt est reliée par une corde à une petite machine à 2 roues avec un brancard à l’arrière qui permet à l’homme à pied d’alléger le poids et d’aider à la progression. Questionné Téké nous traduit les explications fournies par l’un des hommes. C’est une petite batteuse manuelle qui sépare la paille du grain (made in Chinois of course !).
Ensuite, c’est le passage à proximité d’un temple bouddhiste en cours d’achèvement qui nous ouvre ses portes. Les murs en pierre et les fenêtres et huisseries en bois du Terai donnent au bâtiment un aspect de solidité. L’emplacement comme d’habitude n’est pas le fait du hasard mais tourné vers les 4 sommets du Ganesh Himal. L’argent manque pour le terminer et nous aidons en faisant un don collectif bien accueilli.
Sur un épaulement, nous remarquons une pancarte avec une poubelle et un homme jetant un détritus dedans avec l’inscription en népalais que nous traduit Téké. La municipalité locale se soucie de l’environnement et demande aux habitants de ne rien jeter dans la nature. Il y a du travail en perspective ! Atlas va devoir venir faire des campagnes de nettoyage dans le secteur…
Nous amorçons la descente par une sente peu commode et après c’est la petite histoire du transport en camion benne relaté plus haut.
En fin de journée nous faisons les 300 mètres de dénivelé pour gagner un site bouddhiste perché sur un promontoire rocheux et qui domine la vallée.
J14. Sertung – Borang (alt . 1577m)
Une piste poussiéreuse a remplacé le chemin habituel et faute d’un cheminement attrayant, nous nous intéressons aux différentes plantes que nous rencontrons se promettant d’en faire l’inventaire après le retour en France. Certains gouttent à des framboises jaunes perchées sur de véritables arbustes. Juste avant le dernier village point d’arrivée du trek, nous passons sur un site bouddhiste et découvrons Shiva (panthéon hindouiste) dans la position de Boudha….histoire d’apporter un peu plus de confusion dans nos esprits cartésiens. Fin du trek. Soirée où chants et pas de danse se succèdent après un dal bhat pris en commun avec l’ensemble de l’équipe, et mangé à la népalaise avec les mains, arrosé de coca et de bières.

Equipe népalaise : guide, Téké Gurung ; 1er sherpa, Puntika Tamang ; 2ème sherpa, Gité Gurung ; cuisinier Samapati Gurung ; porteurs, André Gurung, Potal Gurunag, Karta Gurung, Utam Gurung, Dipan Adikari , Suke Gurung, Dhan Bahadur Gurung.


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Séjour 7. Du samedi 26 au dimanche 27 avril 2025 – Escapade aveyronnaise – Aubrac et Aveyron

Animatrice : Christelle
Nombre personnes :    12 P. Animatrice incluse  9 F  3 H
Météo :  J 1 ciel couvert, quelques éclaircies et quelques gouttes
                 J 2 couvert avec un peu de bruine et brouillard le matin, soleil l’après- midi

Terrain :   alternance de passages secs et très humides, boueux
Distance :   J 1  19 Km     650 M D+ (+ aller-retour cascade du Déroc  1.5 km)
                       J 2   20 Km    610 M D+
Durée :  J 1     6H10  pauses incluses
                J 2     7h50   pauses incluses
Classement :  Facile
Kilométrage auto : 462 km X 3 véhicules soit 1386 km
Préparation et Rédaction :  15 heures

ITINERAIRE :  J1 Halte à proximité de Nasbinals, aller- retour cascade du Déroc
Puis transfert en voiture vers Aubrac, Croix de la Vaysse, les Enfrux, Saint Chély d’Aubrac, Belvezet, Aubrac.
                       J2  Condamines, Vioulaguet, Luc, les Malavals, Alauzet, Mandailles, Disses, Le Cambon, Brousse, Le Cambon, le Plantou, Sisterne, Salesses, Condamines.

Départ de Clermont à 7 h pour les 12 atlassiens, arrivée 2 heures après à proximité de Nasbinals. Les derniers kilomètres en voiture nous permettent d’avoir déjà un joli aperçu de ce paysage si particulier, ces bosses au doux relief, parsemées de multitudes de boules de granit et ces prés colorés de jaune par de nombreuses jonquilles ! 

Nous faisons une première halte d’une heure pour aller découvrir la magnifique cascade du Déroc, la plus haute de l’Aubrac (32 m de haut) et sa falaise de basalte.

En contournant le site par la gauche, on peut carrément passer sous la cascade et voir de près ces nombreux orgues basaltiques !   La traversée se fera lentement et prudemment car les blocs sont humides et il vaut mieux avoir un vêtement imperméable car la chute d’eau se transforme vite en vaporisateur géant ! A la remontée de l’autre côté, plusieurs bras du ruisseau arrivant du lac des Salhiens tout proche nous barrent le chemin. Chacun à sa façon réussit à enjamber tout cela, certains opteront carrément pour le bain de pieds !

Retour aux voitures pour un court trajet qui nous mène jusqu’au village d’Aubrac. Cette commune doit son existence à la création au 12ème siècle d’un hôpital monastique permettant de recevoir les pèlerins de Compostelle puisque nous sommes sur une étape de la Via Podiensis. 

Notre parcours emprunte de beaux chemins forestiers bordés de murets en pierre typiques du plateau de l’Aubrac. Après les bois de Monterbosc, nous faisons  une rapide pause pique-nique car il ne fait pas bien chaud en prenant quand même le temps d’étudier une fleur inconnue de tous : l’erythronium dent de chien, fleur de la famille des liliaceae dont le bulbe évoque un croc de chien. Nous débouchons  ensuite sur un autre plateau  où nous profitons d’un immense panorama  sur le versant qui abrite le Lot. Après les Enfrux, nous empruntons un charmant chemin où l’on retrouve nos beaux murets et des bordures fleuries d’orchis mâle, anémones sylvie, primevères officinales, cardamines ….

Après une bonne descente nous entrons dans Saint Chély d’Aubrac, joli village dont l’animation et l’activité tournent essentiellement autour du pèlerinage de Saint Jacques.  Après une pause sur le vieux pont des pèlerins,

nous découvrons de nombreuses belles bâtisses en pierre, certaines très anciennes où la présence de coquilles rappelle la présence des marcheurs.

Etant sur un des segments majeurs du parcours, nous en croiserons d’ailleurs plusieurs sur la deuxième partie de notre rando.

Nous entamons une longue remontée vers Aubrac par une belle petite sente, courte halte à Belvezet pour observer le neck (ou culot volcanique) qui trône au-dessus du hameau. Dégagés par l’érosion, ce sont les restes d’une ancienne cheminée issue d’une éruption datant de 9 millions d’années.

Dernier effort et c’est le retour aux voitures où nous prenons le temps de déguster un bon gâteau préparé par Aurélie ! Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons au gîte Del Roumiou, belle bâtisse ancienne nichée au cœur du charmant village de Saint Côme d’Olt, étape de Compostelle et connu pour son clocher flamé (légèrement » torsadé »).

Merci à Sophie et Gaêtan pour l’accueil chaleureux, le bon repas et le cours de chant !! Et oui toute la tablée a entonné « Ultreïa » le chant de ralliement des pèlerins !

Dimanche matin, court trajet pour rejoindre Condamines, départ de notre deuxième parcours. Fini le plateau de l’Aubrac, nous avons perdu plus de 300m. d’altitude et retrouvons un paysage plus verdoyant où le châtaignier est très présent. Après Luc, nous descendons encore de 200 m. par de jolis chemins dont une belle sente en balcon où l’accès se fait par un discret portillon en bois et qui nous permet de rejoindre les bords du Lot. La deuxième plus longue rivière de France est d’une largeur assez conséquente à cet endroit du fait de la présence du barrage de Castelnau.  Cheminement paisible le long du cours d’eau tout en observant plusieurs pêcheurs en pleine action sur leurs embarcations équipées de caméras permettant de repérer plus facilement les poissons !

Puis c’est la montée un peu plus physique dans une atmosphère lourde vers Mandailles, autre beau village qui mérite le détour avec ses maisons en pierre de schiste et son superbe panorama sur les méandres du Lot !

Midi est déjà bien passé mais nous poursuivons car l’objectif est de pique-niquer dans un jardin qui sort de l’ordinaire…. Nous l’atteignons après une bonne grimpette le long d’une très belle sente forestière. Nous ne regrettons pas d’avoir patienté,  le site est vraiment joli. Le propriétaire de l’Artistoparc nous propose de nous installer sur sa terrasse où la verdure, le soleil et la vue sur le Lot sont bien appréciés ! Le domaine façonné par notre hôte depuis des années est magnifique et nous offre une belle parenthèse bucolique.

Nous y avons notamment observé une étonnante mini-forêt de chênes «  bonzaïs » que le monsieur  « élève » depuis 25 ans !!

L’heure tourne et nous oblige à écourter notre visite. Après un échange avec lui sur la suite de mon parcours, je décide de modifier mon trajet car il m’explique qu’une portion est devenue inaccessible.  Bon conseil qui nous permet d’éviter un retour trop tardif aux voitures et nous laisse le temps de faire une halte désaltérante  dans un café à Saint Geniez d’Olt.

Retour sur Clermont à 20H30, chargés d’un nouveau colis de beaux souvenirs ! Encore merci à tous pour votre présence !

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Séjour 3. Dim 23/03/2025. Raid pédestre linéaire sans assistance dans la Chaîne des Puys.


Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 11 animateur compris (3F, 8H)
Météo : température fraîche au départ puis douce à partir de 10 h00. Les rafales de vent ont été sensibles dans le premier quart du parcours puis l’itinéraire en majorité en sous-bois nous en a protégés. Le soleil a tenté de percer à plusieurs reprises apportant dans un ciel laiteux un peu plus de chaleur .
Classement : hors catégorie
Transport : deux véhicules au départ du musée Quillot pour gagner le point de départ de la manifestation et deux véhicules pour ramener les participants au musée et un au point de départ du raid pour trois participants.
Assistance au transport : Mady, Sébastien, Marie et Vincent.
Kilométrage routier : 425 km (dépose des participants, ravitaillement et récupération des participants à l’arrivée)
Véhicules utilisés : Mady (Renault Kangoo), Sébastien (Fiat Tipo), Marie (Bmw) et Vincent (Citroën C3)
Temps de préparation, rédaction des divers documents et achat des éléments du ravitaillement : 6 heures
Cartographie utilisée : carte Ign Top 25, 2531 OT.
Matériel mis à disposition par l’association: une paire de bâtons de marche nordique 1,10.

Itinéraire tracé (données du logiciel openrunner) :
départ sur la D138 (entre Charbonnières-les-Varennes et Beaunit à proximité du lieu-dit Le Bouy), Suc de Beaunit (km 2), D90 (km 5), D943 (km 10, pied du Puy de Louchadière – 1ère pause. 5 minutes), D559 (km 17,5), Chabanne Vieille (km 20,5) 2ème pause. 5 minutes, Bac de Montmeyre (km 24. Rav et eau, 15 minutes), Col de Ceyssat km 26,4, D942 (km 28,5 – dénivelé cumulé : 631 m), Laschamps (km 29,6), col entre Puy Pelat et Puy de Mercoeur (km 32 – dénivelé cumulé : 762 m) 3ème pause. 5 minutes, Pied du Puy de la Vache (km 25,2), Col de la Ventouse (km 38,6 – dénivelé cumulé : 793 m), Sud du Puy de Charmont (km 40 – dénivelé cumulé : 856 m), arrivée, camping les Volcans la Garandie (km 42,5 – dénivelé cumulé : 920 m)

Données récoltées par une montre Garmin 
: durée du déplacement sans les pauses, 6 h 59’21 ; distance : 43 kilomètres ; vitesse moyenne : 6,2 km/h ; dénivelé positif : 987 m ; dénivelé négatif : 736 m.

Echauffement avant le départ !

L’équipement recommandé a été rappelé dans les messages en amont de l’activité : chaussures de trail, jogging, un collant plus ou moins chaud en fonction de la météo, vêtement respirant pour le haut, petit sac à dos avec ravitaillement, eau, des bâtons (de type marche nordique) pouvant être prêtés …

A mi-parcours et toujours frais …

Le mot de l’animateur.

Malgré une météo changeante et annoncée médiocre pour le dimanche, j’ai pris la décision, le jeudi soir de maintenir la manifestation. Bien m’en a pris car nous avons bénéficié d’un temps frais mais agréable pour marcher. Les rafales tempétueuses n’ont pas perturbé notre progression étant à couvert sur une grande partie de l’itinéraire.

Par rapport à la saison précédente, j’ai souhaité tracer un parcours Nord Sud d’où notre départ à proximité du lieu-dit Le Bouy qui a zigzagué entre les plus beaux volcans de la chaîne sur des chemins et sentes permettant de maintenir une allure soutenue. De nombreux arbres tombés suite au dernier coup de vent entre le Puy Balmet et le bac de Montmeyre ont ralenti ponctuellement notre progression.
Partis à 11, nous sommes arrivés à La Garandie, à 11 dans un état de forme particulièrement satisfaisant. Un groupe homogène toujours en contact avec un souci de garder le même rythme quel que soit le terrain rencontré. L’encouragement et la bonne humeur ont été les maîtres mots de la journée.
Autre innovation cette année a été le ravitaillement assuré par Mady ce qui a permis d’absorber une nourriture adaptée à base de fruits secs et frais, de recharger les contenants en eau.
En amont de cette journée, une préparation a été proposée aux pré-inscrits avec deux boucles de 20 et 30 kilomètres avec des profils proches du raid. Ces entraînements auxquels ont participé 15 adhérents différents ont été complétés par la marche sportive du mois et les marches nordiques à allure soutenue du samedi matin.
Nous avons eu l’agréable surprise de recevoir des encouragements d’adhérents sous le Grand Suchet par Véronique et ses amis, au col de Ceyssat puis à l’entrée de Laschamps par Monique et Martine et à l’arrivée par Edith et Michel D.
Je remercie les bénévoles qui se sont rendus disponibles pour être présents un dimanche après-midi pour récupérer les participants et les ramener vers Clermont-Fd ou au point de départ du Raid où étaient stationnés trois véhicules.

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Séjour n° 2 et 2 bis. Du samedi 22 au lundi 24 février 2025. Traversée Cantal Sancy en autonomie.



Animateurs : Michel J. et Sébastien
Nombre de participants : 6 dont 1 femme et 5 hommes.
Météo: pluie fine par averses le samedi, nuages et soleil le dimanche. De larges éclaircies avec un net rafraîchissement le lundi. Nuit de dimanche avec gelée.
Classement : facile (samedi et lundi) et moyen le dimanche
Transport : Renault Kangoo, Peugeot 3008 et Renault scenic
Assistance au transport : Mady, Brigitte et Yves
Kilométrage routier : 674 km (dépose et récupération)
Temps de préparation du matériel et rédaction des divers documents : 10 heures
Cartographie utilisée : cartes Ign bleue et Top 25, 2435 OT, 2535 O, 2534 OT, 2432 ET.
Matériel mis à disposition par l’association : une tente tipi Helsport, une tente North face modèle Westwind, deux sursacs goretex et un filtre à eau.

Faune et indices rencontrés : les animaux sauvages n’ont été visibles qu’une seule fois (3 biches) à la lisière de la forêt de Boissonnière. Par contre, nous avons pu observer de nombreuses traces et indices notamment des crottes (moquette) de chevreuil, (laissées) de sangliers, (fumées) de grands cervidés.

Fumées de grands cervidés.


Mot de l’animateur.
Nous accueillons sur ce raid, trois adhérents n’ayant jamais participé à ce genre d’aventure avec Atlas. Adeptes habituellement de randonnées sur plusieurs jours mais en suivant des balisages, ils ont été emballés par notre pratique et ont approfondi leurs connaissances par les apports donnés sur les techniques de navigation à l’aide de la carte et la boussole. A cette époque de l’année, les grands espaces s’offrent sans limite, sans gêne pour les troupeaux. L’ambiance fut excellente même dans l’humidité du samedi et la fatigue de la longue journée du dimanche. En autonomie l’adaptation est le maître mot….
Ne sachant si je pourrais être au départ ni finir cette traversée suite à une douleur récurrente à l’épaule droite, j’ai demandé à Sébastien de coanimer ce séjour, animateur titulaire et breveté au sein de l’association. Notre collaboration a été parfaite en tout point et a bien profité au groupe. De nombreuses micro animations ont ponctué cette traversée aussi bien sur la faune, les espaces naturelles, la météo, le matériel de randonnée ou la cartographie.


Quelques chiffres : données fournies par une montre Garmin.
Dénivelées positives totales : 1826 m ; négatives : 1844 m, kilométrage : 57 km 950, temps de déplacement : 20 h 50 (pauses incluses).

Relation des journées :
Déposés vers 08 h 30 au col d’Entremont, samedi par Mady et Yves, c’est sous une pluie fine et un vent sensible que l’on débute notre périple. Sans assistance, l’autonomie oblige au port d’un sac lourd avec tout le nécessaire, vêtements, nourriture et matériel de couchage pour couvrir nos besoins pendant trois séjours. L’hiver même si les prévisions météo n’annoncent pas des froids importants, il faut être en capacité de se protéger des intempéries et du vent qui peut faire descendre rapidement la température. Cette période est une excellente école pour voir rapidement si l’indispensable est dans le sac à dos !
Pendant ces trois jours, nous cheminerons au 2/3 en hors piste et profiterons de ces grands espaces d’estives occupés à la belle saison par vaches et chevaux.
Le début du parcours nous fait louvoyer entre des anciennes carrières et des zones humides dans un paysage tourmenté. La végétation réapparaît au Frau de Collanges entre pessière et forêt mixte. Nous laissons le lac de Sauvages à l’Ouest puis celui du Pêcher et prenons un axe Nord pour traverser l’imposant bois de la Pinatelle qui s’anime dès le mois d’août au moment du brame où les grands cervidés prennent possession des lieux dans des joutes bruyantes. Même si les fumées parsèment le terrain, la forêt est silencieuse et seules quelques chants d’oiseaux se font entendre entre deux coups de vent. Un peu d’observation pour trouver un passage nous permettant de traverser le ruisseau gonflé de Cézérat coulant dans un vallon serré. La remontée se fait sur un chemin à l’abandon dans une végétation de buissons noirs. Autour les pacages sont de mauvaises qualité et délaissés.
Arrivés sur un mini plateau occupé par quelques prairies artificielles dédiées à la production de foin envahies par des monticules, œuvres de rats taupiers, il nous faut traverser la D9 pour gagner le lieu-dit Laneyrat puis le ruisseau éponyme situé en contrebas où nous ravitaillons en eau à l’aide d’un filtre MSR. Le bois de Roche Grande et son sommet à 1151 m occupé par un chaos basaltique se dessine, c’est notre zone du bivouac à la latitude d’Allanche située vers l’Est. La pluie a cessé déjà depuis quelques heures et le ciel montre un aspect laiteux ce qui va nous permettre de monter les tentes en ce début d’après-midi tranquillement au sein d’une clairière. Cette étape d’un peu plus de 19 kilomètres a été rapidement avalée sur un terrain assez facile d’accès et des bois traversés aisément.
Quelques gouttes, un léger refroidissement lancent l’heure du repas du soir. Même si les jours ont bien rallongé, chacun n’a qu’une hâte, c’est de se mettre au chaud dans son duvet.

La journée du dimanche s’annonce dès le réveil plus lumineuse. La nuit a été calme et le chant des oiseaux met tout le monde de bonne humeur. La mise en route prévue entre 09 h 00 et 09 h 30 s’effectue sans problème chacun s’organisant à son rythme.
Nous sortons rapidement plein Nord du bois, passons le vélorail, puis traversons le ruisseau de Landeyrat bien en eau avant d’atteindre le lieu-dit Romaniargues. Au hameau, je montre la présence d’un énorme nid de rapace, repéré lors d’un précédent passage, il y a quelques saisons où à cette période un Milan royal consolidait déjà son nid par l’apport de nouveaux branchages. A la sortie des quelques maisons à hauteur des solides et imposants bâtiments de la ferme de Piquemeule, nous rejoignons le Tour des Vaches Rouges qui par des chemins confortables, nous amènera jusqu’à Pradiers, lieu connu des anciens de l’association car point de ravitaillement de la longue distance de l’époque, la traversée du Cézallier sur la journée.
Plein Nord, sur un chemin d’exploitation entre Montagne de Pradiers sur notre droite et Montagne des Courbières sur notre gauche, nous gagnons le pied de la Montagne des Huides dont le sommet est côté à 1449 m, deuxième plus haut point du Cézallier.

Sur la Montagne des Huides… En arrière plan la Montagne des Pradiers

Le prochain objectif se distingue facilement avec ce temps clair, le point le plus haut à 1476 m d’altitude, le Mont Chamaroux qui sera atteint après le passage du ruisseau des Coins et la traversée de la D724 qui mène de Boutaresse à Marcenat. Du Mont, un paysage sur 360° se montre à nos yeux du Cantal au Sancy. Quiétude et tranquillité à chaque fois renouvelées…on ne se lasse pas de ressentir un moment de paix intérieure loin de tout et des contingences habituelles !

La Godivelle d’en bas


Il nous reste dans cette longue journée encore quelques kilomètres à parcourir et l’heure avance. La montagne du Chamaroux puis le lac d’En Bas de la Godivelle sont atteints. Je modifie notre point d’arrivée qui se situait à proximité de la Montagne de Las Tiolas car le paysage a subi une importante modification, une partie de la forêt a été rayée de la carte. Nous gagnons la Coualle Basse où coule un vigoureux ruisseau né dans la tourbière de la Plaine Jacquot, toute proche. Les tentes sont installées rapidement car le soleil décline, masqué par quelques nuages gris. Une froideur s’installe rapidement ce qui pousse après le repas expédié, les participants à se mettre au chaud.
Le vent a tourné et souffle au lever du jour de l’Ouest, les tentes portent une pellicule de glace. La routine du matin accomplie, petit déjeuner, pliage et chargement des sacs, nous prenons sur quelques centaines de mètres le GR30 à travers une forêt qui s’éveille. Notre direction change brutalement en suivant la séparation entre une forêt d’épicéas et de mélèzes pour gagner le Teston du Joran. Nous surplombons sur notre droite le lac à proximité de Cureyre pour traverser la forêt de la Montagne de la Veisseyre jouant avec les petits reliefs et les zones humides pour atteindre le col routier de la Chaumoune. Les estives ont, là aussi, été également travaillées par les engins agricoles et des pacages faits de trous et de bosses ont été aplanis pour permettre des surfaces plus grandes destinées au foin. Pour les randonneurs la progression est plus aisée et les zones humides reléguées sur les fonds. (photo)

Vers le col de la Chaumoune…en arrière plan le Sancy et ses traces de neige.

En grimpant la Montagne du Ronzier pour atteindre la dernière grosse difficulté du séjour, le Puy de la Vaisse à 1358m, il suffit de se retourner un instant… c’est la magie d’un itinéraire en linéaire, pour voir que le massif du Cantal est déjà bien loin.
Après la descente dans la magnifique hêtraie, nous cherchons refuge dans la pessière pour nous protéger du vent qui se renforce et amène une grande fraîcheur. Les Fontlonges sont dépassés et nous contournons par l’Est cette grande cuvette qui draine les eaux d’écoulements puis c’est la montée au sommet du Puy Ferrand où nous prenons le temps d’une longue pause à l’abri des genévriers. La neige a déserté cette mini-plaine, terrain de jeu des skieurs de fond il y a quelques années. Passons au Nord du Cocudoux et pénétrons dans la forêt de la Bany où les musheurs ont pris leur quartier d’hiver, les traîneaux ayant été remplacés par des karts à roue pour promener les touristes.
La fin de notre séjour est proche, nous passons par une petite dépression à peine visible sur les cartes au 1/25000 ème pour admirer une jolie cascade, sans nom, alimentée par un ruisseau approvisionné par l’humidité de la forêt de la Bany et qui doit plus ou moins disparaître à la saison sèche. Nous sommes au point de rencontre, le parking de l’Escarot qui marque la fin de cette nouvelle aventure. Merci à tous d’avoir participer avec bonne humeur et entrain à ce séjour.

Remarques : merci aux bénévoles, Brigitte, Mady et Yves qui ont participé à la réussite de ce séjour en transportant et ramenant sur Clermont, les participants.

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Séjour 22. Du mercredi 18 au lundi 30 septembre 2024.Traversée du Haut Atlas Central au Maroc avec ascension du sommet du Mgoun (alt. 4071m)

Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 12 dont 5 femmes et 7 hommes.
Météo : humide les deux premiers jours avec des orages en soirée, variable en milieu de trek et beau sur la fin. Température en journée agréable et fraîche la nuit sans excès.
Nourriture : excellente et variée durant le trek. Repas composés de salades le midi avec un plat chaud de féculents et le plus souvent d’une soupe et d’une tajine le soir avec un dessert. Petit déjeuner copieux et classique. Beignets à deux reprises avec le thé.
Transport
– aérien : easyJet au départ de l’aéroport de St Exupéry avec une arrivée à Marrakech
– terrestre : au départ de Clermont-Ferrand, jusqu’à l’aéroport de St Exupéry à l’aide de trois véhicules, Yves, Pierre V.et Michel J. Au Maroc, les participants ont voyagé dans un bus de tourisme confortable.

Quelques informations sur le Maroc…

Le Maroc est un des pays les plus puissants d’Afrique du Nord et tente aujourd’hui de se faire une place dans le monde occidental. Les divers paysages que l’on peut y trouver en font toute sa richesse : côtes Atlantique, Méditerranéenne, Rif, régions montagneuses ou encore zones arides donnent à ce pays un côté mystérieux et attrayant. D’une zone à une autre, on est frappé par les particularismes régionaux et les fiertés locales. Le Maroc, c’est un peuple, mais plusieurs traditions.
Sa capitale est Rabat avec 1 million d’habitants, fondée au Xe siècle. Les villes principales sont Casablanca, Fès, Oujda, Marrakech et Meknès. Le chef de l’Etat est le roi Mohamed VI depuis 1999. Il est intéressant de noter que sur une population de plus de 30 millions d’habitants (37,46 millions en 2022), un habitant sur deux a moins de 20 ans, ce qui signifie que la population marocaine est jeune.
Les langues officielles sont l’arabe à 65%, le berbère (33%) avec trois dialectes différents, le français, l’espagnol et l’hassania en minorité avec seulement 2%. La religion est à 99,95% musulmane ; il subsiste néanmoins 40 000 catholiques, 10 000 juifs et 3 000 protestants.
Les principaux problèmes du Maroc sont l’analphabétisme (64%), le manque de scolarisation puisque seulement 38% des jeunes de 12 à 17 ans sont scolarisés ; il y a toujours un nombre trop faible de médecins : seulement 21 médecins pour 1000 habitants.

  • Le Maroc en quelques dates, de l’Islam à la dynastie des Alaouites
  • Avant l’Islam
    1100 av JC : les phéniciens, établis sur les côtes libanaises, fondent des comptoirs sur les côtes nord et ouest du Maroc
    VIIe siècle av JC : les Carthaginois prennent les places fortes phéniciennes
    146 av JC : les romains s’emparent des comptoirs carthaginois
    622 : effondrement de la civilisation antique en Afrique du Nord avec l’arrivée des Arabes
  • Avènement de l’Islam!
    788 : fondation de la première dynastie arabo-islamique au Maroc
    1061 à 1130 : les Almoravides berbères (première des trois dynasties berbères) prennent le pouvoir et créent le premier empire marocain. Youssef Ben Tachfine fonde Marrakech
    1415 : les portugais s’installent à Ceuta et sur les côtes Nord et Ouest
    1568 à 1614 : expulsion d’Espagne des derniers musulmans (moriscos)
    1666 : Moulay el Rachid prend le pouvoir et fonde la dynastie des Alaouites chérifiens
    1912 : début du protectorat franco-espagnol
    1921 à 1926 : guerre du Rif : les berbères, conduits par Mohamed Ben Abd el-Krim, se révoltent contre l’occupation.
    1943 : début du soulèvement nationaliste, mené par le parti Istiqlal
    1956 : déclaration d’indépendance
    1961 : mort de Mohamed V ; intronisation de son fils aîné sous le nom de Hasssan II.
    1975 : Hassan II organise la Marche Verte au Sahara occidental, occupé par les Espagnols
    Février 1989 : fondation à Marrakech de l’Union des pays du Maghreb réunissant la Libye, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie
    Juillet 1999 : Mohamed VI prend les destinées du Pays après la mort de son père Hassan II.

Itinéraire : avec ce tracé, nous continuons l’exploration de la chaîne du Haut Atlas Central (voir les comptes rendus précédents).

Classement : difficile.
Transport aérien : 1 journée environ (aller et retour). Transport routier : 5 heures en France environ et 1.5 jours au Maroc en bus de tourisme privé. Déplacement à pied : 7,5 jours.
Journée libre à Marrakech : 1.5

Kilométrage parcouru à pied : 171. Dénivelées positives : 7179 m Dénivelées négatives : 7734m

Les informations chiffrées ci-dessus et ci-dessous peuvent variées quelque peu d’un instrument à l’autre. Les calculs ont été faits à partir des données recueillies sur une montre Garmin Phénix 6. On retrouvera pour chaque journée dans le récit, le kilométrage, le temps de randonnée, la dénivelée positive et négative.

Le mot de l’animateur.
Nous sommes arrivés à Marrakech le 18 septembre 2024 avec des conditions météorologiques particulières, le Maroc ayant subi, surtout la partie Est comme l’Afrique noire des précipitations abondantes qui ont dévasté des zones importantes. De ce fait, le début du trek situé dans la partie Est du massif du Mgoun n’a pas échappé à cette ambiance humide. La vallée Zawyat Ahançal et l’itinéraire retenu composé d’éléments artificiels pour le passage sur les parois d’un des canyons ont été emportés. Nous avons dû nous replier avec l’aide d’un muletier local vers un nouveau passage, jamais emprunté par Atlas, mais très spectaculaire et très beau, pour atteindre le plateau.
La vallée des Ait Bouguemez dans sa partie supérieure, plus précisément la vallée Ait Hkim a été bouleversée par la montée et l’abondance d’eau ce qui nous a obligé à passer en partie par la route, le cheminement par les parcelles cultivées habituellement utilisé étant impraticable.
Arrivés au bivouac à hauteur de Agouti et à proximité du village Ait Said, il a fallu prendre la décision de modifier le tracé du parcours prévu jusqu’à la fin du trek, les Gorges Achabou étant administrativement interdites du fait du niveau d’eau trop élevé. La conséquence directe étant que nous allons être obligés de contourner et d’atteindre le sommet du Mgoun par le sud. Un parcours inédit pour l’association mais également pour moi. Le trek se poursuivra ensuite sur ce versant sud, ne retrouvant l’assif Mgoun que sur la fin du parcours dans la vallée des roses.
Savoir accepter les changements et savoir s’adapter font partie de l’Aventure.
Pour moi, ce séjour achevé, je crois que nous n’avons pas perdu au change et cette remontée du canyon sur presque 8 kilomètres au départ du village de Rougoulte restera un des bons moments parmi d’autres.
La coopération avec le guide, Ahmed a bien fonctionné et les décisions sur le choix et les modifications des journées a fait l’objet d’un réel consensus. Le groupe a bien voulu me faire confiance dans les choix et les décisions qui ont été prises sur le terrain et je l’en remercie. Le terrain n’a pas toujours été facile et quelques chutes sans gravité ont ponctué le déplacement. L’entraide, la solidarité, la bonne ambiance ont été les facteurs de la réussite de ce nouveau trek dans le Haut Atlas marocain.
Les noms propres des villages, des lieux-dits, des montagnes peuvent avoir une orthographe différente selon les supports utilisés.

Petit lexique sans prétention :
aqqa : torrent encaissé ; assif (berbère), oued (arabe) : rivière ; aït, tribu ; azib : bergerie (buron) ; djebel, jbel : montagne ; erg : désert de dunes de sable ; reg : plateau recouvert de cailloux ; ighern, irhrtn : grenier fortifié ; ighil ou irhil (berbère) : crête ; taghia : gorge ; talat : ravin,vallon ; tizi : col ; asserdou : mulet ; arioul : âne ; douar : groupe d’habitations fixes ou mobiles, temporaires ou permanentes (dérivé de l’arabe dwara) ; ksar : village fortifié ; kasbah : forteresse ou citadelle ou palais d’un souverain parties hautes et fortifiées d’une ville ; médina : vieille ville (la ville ancienne en arabe) .


Relation du séjour par l’animateur.
J1. Transport routier et aérien puis après l’installation à l’hôtel, déambulation dans Marrakech vers les quartiers nord jusqu’au « Jardins de Majorelle » où une longue file d’attente nous a incité à faire demi-tour. Repas de midi au restaurant Ali, petit tour de la place FNA et passage par la Koutoubia avant le retour à l’hôtel. Fin d’après-midi libre.

J2. Partis au lever du jour, la sortie de Marrakech n’a pas posé de problèmes malgré une circulation qui s’intensifie un peu plus chaque année. La ville est devenue une métropole importante sur le plan de la population, un peu plus d’un million d’habitants avec une croissance annuelle de 1,67 % en 2023 et sur le plan économique, l’agriculture et le tourisme sont les moteurs.
Plusieurs pauses ont permis de se détendre et après avoir quitté la route importante, la circulation sur celle étroite de montagne nous donne la nature du terrain que nous allons parcourir à pied dans les jours à venir. Le pique-nique est servi au marché des nomades transhumants à Assemsouq sous le versant Nord du djebel Azourki.
En début d’après midi, le bus nous laisse à un col routier. La descente à pied permet le réveil musculaire et après 15 kilomètres de points de vue variés sur le relief montagnard environnant, djebel Aroudane et Azourki, nous atteignons le village de Zaouiat Ahansal situé à 1800 m d’altitude. Repas du soir et nuit au refuge de Youssef Fari où l’association a déjà fait halte lors de la traversée de 2019.
15,19 km, 3 h 37, + 29 m, -1010 m

J3. Le passage dans le canyon prévu est impossible, la partie artificielle constituée de barres à mines enfoncées dans le rocher sur lesquelles étaient disposées branchages, terre et roches ayant été en partie détruite par les dernières intempéries (voir les photos dans le compte-rendu de 2019).
Conseillé par le propriétaire du gîte où nous avons passé la nuit, et avec l’aide de Mohamed, muletier de la vallée qui nous assiste, Ahmed propose un itinéraire plus à l’ouest.Sente à flanc de montagne aménagée et renforcée par un empilement de rochers dans certains passages quand elle n’est pas directement creusée dans une strate. Travail qui a demandé un gros engagement de la part des éleveurs et agriculteurs de la vallée. Ce passage permet d’atteindre le plateau semi-désertique où la végétation rase composée de touffes d’épineux et de quelques îlots de verdure à proximité des points d’eau offre une nourriture parsemée aux ovins, caprins et dromadaires.

Chemin de la montée sur le plateau

Un terrain vallonné nous accueille où nous subissons des averses de pluie froide. Un long trajet reste à faire car nous devons contourner plusieurs branches de ce grand canyon. Le bivouac se dessine, légèrement abrité du vent sensible d’ouest, sud ouest. Il est 16h15 lorsque nous prenons possession des tentes mises à disposition par l’organisation, de marque Vaude et Salewa. Les binômes de l’hôtel se retrouvent sous les toiles. Un thé vert bien chaud nous attend. Altitude du camp 2890m au col Ighboula.
21,96 km, 7 h 58, +1596 m, -414 m

J4. Réveillés à 06h00, petit déjeuner à 06h30 et départ à 07h00, tel va être notre quotidien pendant ce trek pour les journées normales. Le départ matinal permet d’arriver pas trop tard en principe au campement et ainsi d’échapper aux éventuels orages de fin d’après-midi. L’emplacement du bivouac, la veille, dans une zone caillouteuse et légèrement en pente, le bruit des gouttes de pluie sur la toile de tente, le tonnerre en début de nuit n’ont pas permis à quelques uns de trouver un sommeil réparateur. A cela s’ajoute, je pense le changement radical de mode de vie !
Aujourd’hui l’objectif est d’atteindre le sommet de l’Azourki à 3677 mètres d’altitude par l’arête orientée Nord-Est. Pour se faire, il nous faut contourner des mamelons, des branches du canyon, passer de petits cols. Quel paysage !

L’Azourki en arrière plan

La pluie d’hier et des jours précédents fait ressortir les couleurs de la végétation peu présente et composée de « coussins de belle mère » (Xérophytes épineux), un cousin du genêt scorpion que seuls les dromadaires et les chèvres noires osent grignoter avec délicatesse.
Après plus de 10 kilomètres on attaque enfin le premier épaulement. Le ciel est dégagé et seuls des cirrus marquent le sens du vent en altitude, plein Nord. Une douce chaleur nous fait apprécier ce moment.
La progression est lente sur un terrain pentu et caillouteux. Le temps passe et vers l’Ouest la menace se précise, une barre nuageuse voile rapidement le soleil, de blancs les nuages deviennent sombres. La route est encore longue et nous amène à prendre une décision sur le cheminement vers le sommet. Après m’être entretenu avec Ahmed, j’avise les participants que nous arrêtons l’ascension. Il nous reste dans le meilleur des cas 1h30 à 2h00 pour atteindre la crête puis au moins 3h00 pour atteindre le sommet. Nous sommes à 3326 m d’altitude et nous bifurquons à flanc de montagne en dévers dans un premier temps puis en pleine pente dans un pierrier irrégulier. Nous gagnons le lit d’un oued sans eau qui se remplit lors des forts orages et qui alimente le lac Izourar.
Au loin, à proximité d’un ancien refuge, les tentes vertes du campement se remarquent sur ce vaste plateau où seuls les transhumants Ait Atta vivent une partie de la bonne saison. L’eau est présente dans le lac et les montagnes s’y reflètent à la lueur du jour qui décline. Les semelles de nos chaussures laissent des traces sur les bords, dans ce sol limoneux encore humide.
Le ciel est chargé et l’orage gronde sur les hauteurs du Tagafayt, prolongement de la crête du Waougoulzat conquis en 2019 par l’association. Le réconfort est là, thé vert, beignets à la confiture et miel préparés par Adi, le cuisinier. Il est 19h00, la pluie commence ! 19,97 km, 6 h 54, +712 m, -1005 m

J5. Nous quittons presque à regret sous une couche épaisse de stratus ce lieu désertique enserré de hauts sommets, passons le col de Taghfist insignifiant pour nous, à peine marqué dans ce sens. La descente s’effectue avec précaution par un chemin dégradé par les dernières intempéries. Les genévriers, énormes, sont de nouveau bien présents. Au Nord sur le versant de l’Ait Ourit, on peut voir de nouvelles plantations d’arbres, peu-être des pins d’Alep ?
Toute la partie supérieure et inférieure de la vallée Hkim est méconnaissable, nous avons du mal à progresser entre les parcelles de luzerne, de pommiers et des champs de pommes de terre dévastés. Nous passons les villages de Zawyat Oulmzi, Ifrane, Ait Wanougdal. Nous longeons maintenant l’Assif-n-Bouguemez qui alimente les cultures de la vallée heureuse, moins touchée par les eaux tumultueuses. La récolte des pommes a commencé.
Une bonne partie de la journée, une fois quitté les chemins de montagne, nous avons dû utiliser la proximité de la route pour progresser. Les ponts en béton ont pour la plupart résisté mais sont encombrés de branchages et arbres divers et quelque fois ont été engloutis par des tonnes de roches. Il faudra sans doute des mois pour rendre à cette longue vallée fertile un visage accueillant.
Le bivouac est installé à hauteur du village d’Agouti à proximité de l’oued Arous. 29,46 km, 8 h 11, +206 m, -886 m

J6
. Nous quittons rapidement l’assif Arous pour monter à travers quelques maisons vers les hauteurs d’un col sans nom. La végétation sur ce versant Nord face au djebel Tizal est variée, genévriers thurifères, buis, chênes vert et une plante aux feuilles bleutées gorgées des dernières pluies, l’euphorbe de Nice.
Le déplacement est lent et régulier. Au col, on découvre un vaste panorama, presque infini. A l’Ouest, des versants avec des arbres épars ; au Sud des hauts sommets dont le djebel du Rat et ces deux points hauts gravis en 2019 par Atlas. Nous contournons par l’Est en jouant avec différents mouvements de terrain, le plateau Tamezrit où deux groupes ont bivouaqué.Un oiseau de grande envergure se montre dans le ciel utilisant au mieux les courants ascendants. Par déduction des rapaces figurant dans l’inventaire des oiseaux au Maroc, on peut penser que c’est vraisemblablement un aigle. Après le village d’Arous, nous avons entendu puis observé un groupe de guêpiers d’Europe, oiseaux que l’on peut retrouver chez nous, nichant à la belle saison sur les berges de l’Allier et déjà vu par les pratiquants d’Atlas de canoë canadien. Peu de temps après, Ahmed s’arrête brusquement expliquant aux premiers du groupe qu’il vient de voir une buse féroce au ventre roux saisir en vol, entre les branches, un petit passereau. Après un contournement de terrain, un nouveau paysage s’ouvre et l’on peut voir à peu distance le gros village d’Abchkou, terme d’un précédent trek, et son tout nouveau collège avec internat flambant neuf.
Une longue descente se présente dans un décor de western. Le campement est installé à la sortie du village de Rougoulte vers 16h15. Thé à la menthe avec petits gâteaux secs, toilette sous la tente mess pour les femmes puis les hommes, reconstitution des réserves en eau potable par traitement grâce à une pompe filtrante MSR…. Observation du jeu des chèvres noires dans la falaise en face du bivouac. Petites habitudes et routines de chacun avant le repas du soir. 18,53 km, 6 h 57, +991 m, -929 m

J7
. Il est 06h00, il fait nuit noire mais déjà des lampes frontales bougent dans tous les sens autour du campement. Nous rangeons nos affaires et fermons nos sacs de transport pendant que les muletiers s’occupent de nourrir leurs mules auxquelles ils apportent un soin particulier. Le cuistot et ses aides préparent le petit déjeuner. Une organisation bien rodée pour 22 hommes et femmes. Les forces se reconstituent autour d’un bon bol de café ou thé noir avec pain, margarine, des confitures au choix, céréales et omelette.

La remontée du Canyon

Aujourd’hui, après une nuit réparatrice et douce à 1900 m d’altitude, l’objectif est de remonter l’assif Rougoulte sur 8 kilomètres qui rapidement coule dans un magnifique petit canyon. Chaque rive nous offre des plissements verticaux ou horizontaux sur plusieurs dizaines de mètres, parfois les deux phénomènes conjugués. A une période lointaine des forces naturelles se sont affrontées, offrant aujourd’hui des tableaux magnifiques composés de roches aux couleurs variées. Le cheminement se fait d’un côté à l’autre de l’assif, parfois en contournant ou en passant au dessus d’un rocher qui obstrue le passage. Puis le canyon brutalement s’ouvre sur une cuvette plate où des moutons se gavent d’une herbe verte, les chèvres étant maintenues sur les versants rocheux à la nourriture épineuse. Reste la montée au col qui nous offre une vue sur le sillon de la Tessaoute (ou Tassaout) naissante, qui prend sa source sur le plateau de Tarkeddid à presque 3000 d’altitude et fait partie du bassin versant de l’Oum Errabi qui s’écoule vers Casablanca.
Après un peu plus de 300 mètres de descente, le camp est en vue dans un espace naturel où coule à 2500 mètres d’altitude, une source d’eau fraîche au milieu de thuyas thurifère centenaires, peut-être même millénaires. Il est 13h30, heure d’arrivée annoncée dès le départ par Ahmed.
Un copieux pique-nique nous est servi à l’ombre de ces arbres anciens. Il est composé d’une salade d’oignons rouges, de tomates, de concombres, de morceaux de pommes et d’un morceau de fromage, style babybel. Ce plat est complété par des lentilles, des morceaux de thon et des sardines à l’huile. Le dessert arrive, du melon coupé en tranches et joliment présenté. Le tout arrosé de thé à la menthe.
L’après-midi sera consacré à la toilette, d’un peu de lessive, d’un doigt de méditation dans un endroit où le silence domine sous une chaleur bienveillante.
Au cours de la matinée quelques oiseaux ont pu être observés et entendus, un geai, le cousin du gendarme de la forêt, une bergeronnette des ruisseaux, différents traquets et au camp jouant dans les bases branches des mésanges noires attendant les miettes du repas. 11,34 km, 5 h 01, +976 m, -318 m

J8
. Le vent froid de la fin d’après-midi s’est atténué progressivement pendant le repas du soir puis a disparu. Vers 23h00, un ciel étoilé s’est montré aux courageux qui ont osé se lever, avec la voie lactée très nette du fait de l’absence de pollution lumineuse juste au-dessus du camp.
Un sommeil récupérateur dans un site exceptionnel et tout le groupe comme d’habitude dès 06h00 est à pied d’œuvre pour cette nouvelle journée. La descente se fait dans un univers minéral varié et nous interroge. Roches volcaniques au dessus de roches sédimentaires ? Des couleurs avec un dégradé de rouge, de vert, de marrons…de gros blocs de roches dures paraissant très noires à travers les lunettes de soleil, moins sombres à l’œil nu, qui semblent avoir été disposés par erreur. Que font-ils dans ce décor ? Les recherches à mon retour sur internet, ne m’ont pas donné d’explications précises.
Au cours du déplacement et avant le village, Ahmed nous relate qu’il y trois semaines des fumerolles ont été aperçues derrière une haute et sombre montagne qu’il nous montre devant nous. Les agriculteurs, éleveurs ont filmé ce phénomène qui n’a pas fait réagir les spécialistes.
En contrebas, le village de Tazgaiwalt se montre rapidement avec ses zones vertes généreuses et ses emplacements en terrasse déjà labourés. Nous zigzaguons entre les maisons et saluons quelques femmes curieuses.
Après avoir traversé sur un pont de bois la Tessaoute, nous gagnons le village Tassawt-n-Oufella où Ahmed nous propose de prendre le thé chez l’habitant. Un moment d’échanges malgré la barrière de la langue dans la grande salle de réception de la maison. Ahmed sert de traducteur entre les questions et les réponses de l’hôte. La boisson sera accompagnée de pains frais tout juste sortis du four par les femmes, accompagnés de beurre salé et d’huile d’olive servis dans de jolies coupelles.
Il est temps de reprendre notre cheminement vers le col de la journée à 3326 m d’attitude où nous pouvons apercevoir la crête qui conduit au sommet du Mgoun à 4071 m. Quarante minutes de descente et nous voilà à 2779 m d’altitude aux bergeries de Tchki, lieu du bivouac.
Il est 14h30. Le repas est rapidement servi, précédé comme il se doit par le thé à la menthe. Après-midi réservé au repos et à la toilette et à la préparation du sac pour le lendemain…Un groupe de Crave (bec rouge) occupe les lieux et se manifeste par un glapissement « kwee-ow » et « chee-a ».15,17 km, 5 h 51, +887 m, -705 m

J9
. Hier soir, le repas a été vite expédié et tout le groupe a regagné rapidement les tentes doubles sous un ciel étoilé.
C’est le grand jour. Réveil à 04h00, petit déjeuner à 04h30 puis après la répartition du pique nique dans les sacs à dos, c’est le départ ! Il est 05h00 et la colonne se met en mouvement sous un ciel éclairé par une demi lune. Les lampes frontales dessinent un serpentin dans le vallon que nous remontons. A mi-pente, le lever de soleil nous dispense de l’éclairage artificiel, une brise descendante rafraîchit l’air ambiant. Un premier col intermédiaire est atteint à 3600 m puis une pente raide observée la veille nous amène à un épaulement plus doux avec comme gardien du lieu, à son extrémité, un énorme cairn. Le sommet se montre, loin et près à la fois…mais il faudra encore 1h30 d’ondulation sur cette crête entre 3900 et 4000 mètres pour atteindre les 4071 m du Mgoun. Au cours du déplacement nous avons doublé un groupe de belges puis avons croisé trois français déjà sur la descente. Au point culminant, un groupe de vététistes de différentes nationalités, allemande, palestinienne, italienne nous saluent et s’offrent à nous photographier. Pour six d’entre nous, c’est le premier 4000 !

Le tracé de l’étape 9.

Nous libérons la place car nos amis belge arrivent et chacun doit pouvoir savourer ce moment tranquillement, loin de toute bousculade. Le beau temps stabilisé, une température douce, l’absence de vent invitent à une contemplation de ce paysage sur 360° que peu de montagne dans le monde à cette altitude permet. Vers l’Ouest, le massif du Toubkal, meurtri en 2023 par le terrible tremblement de terre ; au Sud, l’Anti-Atlas et le Sargho visité à plusieurs reprises par l’association ; à l’Est les points hauts de l’Ayachi, début d’un superbe trek, il y a quelques saisons et au Nord, on peut voir une partie de l’itinéraire suivi cette année.
Il faut maintenant amorcer, versant Sud, la descente par une voie peu fréquentée, une première pour Atlas. En ramasse pour certains,, plus prudemment pour d’autres, les premiers 500 mètres de dénivelé négatif sont parcourus dans l’heure dans un pierrier régulier.
La pause pique-nique permet à tous de pouvoir continuer à profiter de ce moment un peu hors du temps. Nous sommes seuls dans un vaste environnement minéral.
De vallons en petits mouvements de terrain avec une orientation Sud-Est nous arrivons à notre lieu de bivouac. Un joli coin de verdure entouré de points hauts aux roches de différentes couleurs où domine le rouge. Tanaghraft à 2631 m d’altitude.
20,21 km, 9 h 40, +1483 m, -1632 m


Dernier bivouac…

J10. Ce matin, le réveil se fait tout en douceur. L’itinéraire d’aujourd’hui se décompose en deux parties. La première consiste à passer un dernier petit col à pied dans un environnement qui reste intéressant mais qui a perdu de sa splendeur par rapport aux derniers jours. Après une quinzaine de kilomètres nous arrivons au village d’Ameskare. La fin du trek est proche, le pique nique est déjà prêt et l’on sent une certaine fébrilité chez les muletiers. Quatre vivent dans ce village et les autres vont partir en direction du massif du Sargho dont ils sont originaires. Moment toujours un peu difficile que de quitter une équipe qui a été au petit soin pour nous pendant toutes ces journées, travaillant dans des conditions parfois peu confortables. Nous les remercions chaleureusement en espérant avoir une autre fois l’occasion de vivre une nouvelle expérience ensemble. Un pourboire , l’équivalent de deux jours de salaire leur est remis dans une enveloppe avec le sigle de l’association. Reste avec nous Adi le cuisinier et Lahcène, le responsable des muletiers du Sargho qui auront encore deux tâches à accomplir, le repas du soir et le petit déjeuner.
Sur les conseils d’Ahmed, nous louons un bus local pour faire une partie du trajet (une heure environ) pour gagner la Vallée des Roses. Le matériel et les sacs de transport sont chargés dans le véhicule. Une nouvelle aventure dans ce vieux Mercedes conduit avec dextérité par un conducteur faisant ce trajet plusieurs fois par jour. On sent la mécanique à bout de souffle mais qui continue tout de même à avaler ces fortes pentes et descentes, ces virages serrés dans un paysage montagneux où tracer une route et la maintenir ouverte relève de l’exploit permanent.
Au bord de l’oued Mgoun, nous reprenons notre cheminement dans une végétation variée, tamaris, lauriers roses, grenadiers, noyers, pommiers, figuiers, parcelles de maïs et de luzernes…Une passerelle moderne nous permet de franchir cette large rivière que bordent des villages de plus en plus importants. Après une dernière sente la surplombant, étroite et vertigineuse, nous arrivons au but de l’étape Hdida où un gîte confortable avec un toit terrasse dominant la vallée nous offre un magnifique coucher de soleil.
Matin. 15,51 km, 5 h 19, +244 m, -789 m, Après-midi 3,38 km, 1h17, 55 m, 46 m

J11
. Après une nuit où nous avons retrouvé le confort d’un lit et avons apprécié la douche chaude, nous nous installons dans le bus de tourisme arrivé la veille pour un retour sur Marrakech. Nous déposons Adi et Lahcène à Qalaa’t-Mgouna, ville au développement important où ils doivent retrouver les muletiers du Sargho.
Des champs de roses sur de grandes parcelles, des oliviers, des hectares de zones désertiques, des montagnes en arrière plan puis à l’approche de Ouarzazate sur la droite la centrale photovoltaïque, la plus importante d’Afrique et sur la gauche le golf Royal et le lac Manson Eddahbi occupent l’œil du voyageur. Après la petite pause dans la ville dédiée au cinéma, nous franchissons le tizi n’Tichka (littéralement le col des pâturages en tamazigt) à 2260 mètres d’altitude. Cette route qui depuis des années a fait l’objet d’énormes travaux, franchit le Haut Atlas et permet de gagner au Nord les plaines de Marrakech. Le déjeuner a été pris dans un village après le col dans un restaurant avec au menu tajines.
L’arrivée en fin de journée sur Marrakech dans les embouteillages nous permet de constater que les véhicules circulant sont récents avec une marque qui domine chez les taxis, Dacia !
Le soir nous avons répondu à l’invitation de Slimane, le boss, qui nous accueille chez lui avec toute sa famille, son épouse nous ayant préparé de nombreux et savoureux plats.

J12. Achats et visites du souk en petits groupes et détente à l’hôtel sous une chaleur pesante.

J13. Décollage à 08h30 et retour sur Lyon St Exupéry puis Clermont-Ferrand en voitures.


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Séjour 21- Du 07 au 14 septembre 2024 – La Cerdagne

Animatrice : Mady
Secteur géographique : Cerdagne, Pyrénées Orientales
Nombre de participants : 12 animatrice comprise (7F, 5H)
Classement Atlas du séjour : (F/M)
Distance totale parcourue à pied : 103,42 km
Dénivelé total effectué : 5216 m
Kilométrage pour 3 voitures : 4265 km comprenant, l’aller Clermont Fd / Latour de Carol, les déplacements sur place et le retour Latour de carol /Clermont-Fd.
Météo : ensoleillée avec du vent fort du nord et quelquefois des passages nuageux en montagne
Les données kilométriques et altimétriques des randonnées sont le résultat d’une montre GPS, Garmin Fenix 7.

Temps de préparation et rédaction : 40 h

JOUR 1 : samedi 07 septembre

Trajet voitures : départ de Clermont Ferrand à 7h45

Arrivée à Latour de Carol (en catalan la Tor de Querol) à 16h46 sous un grand ciel bleu après un trajet ponctué de plusieurs pauses, la dernière au col du Puymorens.
Après l’installation dans nos chambres et avant le pot d’arrivée qui nous est offert à 19h nous faisons un petit tour dans le village. Traversé par le Carol qui prend sa source dans le massif du Carlit, ce petit village de presque 500 habitants voit sa population augmenter les week-ends et pendant les vacances, de nombreuses maisons secondaires étant alors occupées par des familles espagnoles. Rive droite de la rivière, l’église St Etienne perchée sur un éperon rocheux domine le bourg, à Yravals (rive gauche) où nous résidons, la chapelle Saint Fructueux datant du XIème siècle , se cache en contrebas de la route derrière d’imposants murs de pierre.
Et chose incroyable, Latour de Carol possède en outre une gare internationale avec des liaisons pour Barcelone, Paris, Toulouse et le départ du très célèbre train de Cerdagne, le Train Jaune.

Une météo moins favorable étant annoncée pour la fin de semaine, je modifie l’ordre des randonnées pour effectuer en priorité celles les plus hautes en altitude

JOUR 2 : dimanche 08 septembre

Dorres et les Molleres de Maurà

Distance : 18,59 km
Dénivelé : 1031 m
Durée : 07h44  ( 5h58’)
Altitude la plus basse : 1450 m
Altitude la plus haute : 2320 m

Nous partons de Dorres sous un grand ciel bleu mais les nuages accrochent les sommets au sud. Après la traversée du village où nous pouvons découvrir l’histoire des chemins de la liberté, réseau de passage pour l’Espagne pendant la seconde guerre mondiale, nous suivons sous la frondaison de noisetiers, jusqu’au Coll del Jouel, le GRP du Tour du Carlit, chemin parsemé de pierres granitiques. En le quittant nous abordons une partie plus dégagée ouvrant la vue sur la vallée pour arriver à Els Plans et contourner le roc de Rossel par une sente peu marquée qui nous permet de rejoindre le Riu de Brangoli. Après l’avoir remonté sur quelques mètres dans un environnement en partie boisé, de grosses pierres nous permettent de le traverser assez facilement pour passer rive droite et trouver une sente plus importante. Le bois de pins se fait plus épais, quelques petits cèpes difficilement décelables car bien enfoncés dans l’herbe sont découverts.
Au fur et à mesure que nous progressons, la pente se fait plus rude, et selon les lacets de la sente, nous nous approchons ou nous éloignons un peu du ruisseau. Une falaise aux gros blocs de granit domine notre parcours. L’arrivée à hauteur d’une cascade signale que le plus important du dénivelé est effectué. Les estives sont là mais pas de troupeaux en vue. Dans un bosquet de pins, nous surprenons 2 biches qui finissant par nous sentir, s’éloignent enfin. En octobre, cet endroit retentit des brames, très impressionnants, des cerfs qui sont nombreux dans la région. Nous finissons de monter, traversant les Mollerres de Maurà, zone très humide. En fin de matinée le ciel bleu est devenu gris et maintenant sous l’effet du vent, de gros nuages balaient le plateau et nous enveloppent. Un amas rocheux, le Serrat Dels Llops (2344m) nous abrite du vent du Nord ouest pour la pause pique nique.

Pendant cet arrêt, le ciel s’est à nouveau dégagé. Nous nous dirigeons vers le Pla dels Triadors, sans véritable chemin, suivant des traces d’animaux entre les pins et les blocs de granit qui parsèment le plateau. Tout en bas, la vallée avec ses nombreux villages, la centrale solaire d’Odeillo, et plus proche à droite sur un contrefort, celle de Targasonne, Thémis, dont la tour de 105m de haut reçoit les rayons du soleil concentrés par une multitude de miroirs géants. En face, la crête frontalière avec l’Espagne et ses sommets du Cambre d’Aze au Puigmal où nous irons dans les jours prochains. Nous descendons une pente herbeuse et rocheuse vers la Jaca del Pas, cherchant le meilleur passage.

Un dernier petit obstacle à franchir, le Rec de Dorres ( rec = canal), et nous voici sur une terrain plus facile où nous retrouvons une sente. Un arrêt sur la pelouse vers le Serrat de Castellar (2073m) permet de se regrouper. Un large chemin, bordé de parties herbeuses où paissent des chevaux, le murmure du ruisseau qui le longe, une cabane « l’abri de Nescale » sommaire mais certainement appréciée en cas de mauvais temps, agrémentent la descente vers Dorres toujours avec la vue sur la vallée. A la croisée avec le GRP, nous empruntons une agréable sente qui à travers bois nous amène à l’entrée du village.

Il est suffisamment tôt pour que l’on termine cette première journée de randonnée aux bains romains. Exposés plein sud, ces bassins en plein air où l’eau chaude sulfureuse jaillit à 42 °C permettent un beau moment de relaxation face au Massif du Puigmal.

JOUR 3 : lundi 09 septembre

Lacs du Carlit

Distance : 15,05 km
Dénivelé : 940 m
Durée : 6h46 (5h19)
Altitude la plus basse : 2008 m
Altitude la plus haute : 2658 m

Le lac des Bouillouses, point de départ de la randonnée, est un lac artificiel. La construction du barrage commencée dès 1903, a été difficile en raison du froid, du gel et de la qualité du sol perméable et friable. De plus, les travaux s’arrêtaient à chaque saison froide. En 1910, il mesurait 364 m de long et 15,50 m de haut. Rehaussé de 2m en 1946/1947 il mesure désormais 384 m et contient 17,5 millions de m³ d’eau permettant la production d’électricité, la fourniture en eau potable des communes de Cerdagne, participant à l’irrigation de la plaine du Roussillon et l’alimentation en eau des canons à neige de la station de ski de Font Romeu.

Déjà beaucoup de monde sur ce site très touristique et sur le Tour des lacs du Carlit par lequel nous commençons notre parcours. Après être passé devant le refuge et avoir laissé à droite le GR 10 qui suit le lac, nous entrons dans la forêt . Nous voici pour l’instant bien protégés du vent ! Le sentier intercale des passages faciles avec d’autres plus pentus et rocheux.

Arrivés à environ 2120 m d’altitude, le terrain est plus régulier et on enchaîne les lacs. A gauche, on devine l’Estany Negre, et peu après à droite El Viver. On continue avec l’Estany de la Comassa, puis avec l‘Estany Sec qui porte très mal son nom. A ce niveau nous quittons la PR du Tour des lacs pour aller à gauche vers l’Estany Llat. Après l’avoir longé sur quelques mètres, on pénètre dans la forêt, soulagés d’être à nouveau à l’abri du vent que l’on ressentait fortement depuis les 1ers lacs. Des cairns balisent la sente qui nous permet d’arriver progressivement au pied du Tossal Colomer. Là encore, quelques tests d’équilibre avec plusieurs blocs rocheux à passer. A nouveau en terrain découvert, à près de 2400m d’altitude, ce sera un pin et un mouvement de terrain bien orienté qui nous serviront de salle à manger pour le pique-nique et nous protégeront du vent froid et violent. Les vestes de montagne sont les bienvenues, la température est très fraîche, nous les garderons jusqu’au point le plus haut voire même après !

Nous repartons pour la dernière difficulté du jour, le col entre le sommet du Carlit et le sommet du Tossal Colomer. Le plafond est de plus en plus bas et nous le cache souvent, mais de nombreux cairns aident à maintenir le cap. Nous surplombons et contournons de petits étangs et finissons après un ultime effort par atteindre l’objectif fixé. Malgré la météo, quelques courageux descendent ou montent au sommet du Carlit. Vu la violence du vent à environ 2650 m d’altitude, je n’ose pas imaginer ce qu’elle est au sommet à 2921 m. Nous ne nous attardons pas et commençons la descente en luttant contre des rafales qui tentent de nous déséquilibrer, tout en étant attentifs aux difficultés du terrain. Un peu plus bas, nous pouvons enfin profiter de la vue sur les lacs et faire une pause !

Lacs du Carlit

On poursuit sur une sente qui longe les différents étangs, Sobirans, Trebens, Castellar.
Des passerelles, des pas japonais permettent de passer entre ces derniers et vers l’estany de Les Dugues sans crainte de mouiller les pieds. Nous sommes bien descendus en altitude et les moins frileux peuvent enlever les vestes.
Enfin nous retrouvons l’Estany del Viver et le chemin du départ qui nous ramène aux voitures.

JOUR 4 : mardi 10 septembre

Le Puigmal d’Err (2ème sommet des PO après le Carlit)

Distance : 13,60 km
Dénivelé : 1173 m
Durée : 7h30 (6h30)
Altitude la plus basse : 1981 m
Altitude la plus haute : 2910 m


Le ciel est d’un grand bleu, la journée s’annonce belle.
Le départ se situe au niveau de l’ancienne station de ski. Un petit bout de goudron avant de commencer la montée en suivant le ruisseau d’Err. A Aiguaneix (2220 m environ), nous prenons la sente de gauche qui va en direction du Puigmal Petit de Sègre, celle de droite allant directement au Puigmal d’Err. Ce ne sera pas notre chemin de retour, nous resterons sur les crêtes pour redescendre par les anciennes pistes de ski.

Pour l’instant nous continuons à monter dans cette petite vallée bien encaissée qui s’élargit peu à peu laissant découvrir au fur et à mesure de notre ascension un paysage grandiose.

Montée au Puigmal d’Err

Quelques pauses, pour reprendre son souffle, profiter de la vue, digérer le dénivelé de 600 m fait en à peine 2 kilomètres et finalement nous arrivons au col juste derrière 2 espagnols, un père et sa fille, qui nous avaient doublés au début du chemin. On pourra même leur demander une photo de groupe. Un regard sur les versants opposés et nous repartons vers le sommet, il reste encore 100 m de dénivelé. Le passage en crête permet une vue sur la vallée espagnole et au fond, signalés par Anny, des animaux qui paissent. Avec les photos prises par Laurent on distingue parfaitement qu’il s’agit d’isards. A partir de là, le terrain devient très minéral. Nous rencontrons en sens inverse quelques randonneurs mais aussi des vététistes, la plupart espagnols qui ont fait ou vont faire le sommet et la descente vélo à la main. Au sommet, rafales de vent froid, le groupe se disperse, chacun tentant d’y échapper en s’installant derrière les abris de pierre, signe qu’il doit y en avoir souvent, donc pas de photos de groupe, Descente face au vent dans un univers toujours très minéral mais au 2/3 de la pente, on trouve derrière un gros amas rocheux un abri parfait. Face au soleil, le pique-nique est apprécié.

Encore quelques mètres et nous bifurquons à gauche, laissant à droite la descente directe, pour rester sur une crête herbeuse et passer au Pas dels Lladres. Bénéficiant toujours d’une belle vue aérienne, nous faisons une lecture de paysage, pour retrouver côté français villages, centrales solaires, sommets dont ceux côtoyés hier, et parcours effectué ce matin puis redescendons à nos véhicules sous les remontées mécaniques et les pistes de la station de ski du Puigmal maintenant fermée.

Au retour, un petit détour pour passer au Four solaire d’Odeillo, créé en 1961 à l’initiative du chercheur Félix Trombe et où les équipes du CNRS s’installèrent en 1969. Pas de visite possible actuellement mais de nombreux panneaux explicatifs sur le fonctionnement du four solaire et de toutes les autres installations exposées. Et surtout la parabole vue de près !

JOUR 5 : mercredi 11 septembre

Etang de Malniu

Distance : 15,68 km
Dénivelé : 492m
Durée : 4h20
Altitude la plus basse : 1907 m
Altitude la plus haute : 2270 m

Une journée de récupération après 3 jours de randonnées avec de bons dénivelés. Le départ se fait de la station de ski nordic de Guils Fontanera, située en territoire espagnol.

Dès notre arrivée, je suis interpellée par le nombre de voitures qui franchissent le passage canadien et continuent sur la piste. En semaine, je pensais que nous serions assez tranquilles dans ce lieu fort fréquenté les week-ends. Nous croisons quelques personnes munies de paniers, des ramasseurs de champignons !

Pour éviter en partie la large piste carrossable qui mène au refuge de la Feixa où nous devons passer avant de trouver des sentes pour l’aller retour à l’étang, j’emprunte des chemins (peut être des pistes de ski de fond en hiver) et des coupe feux. La progression dans le bois se fait en toute tranquillité. Malheureusement à un moment, nous retrouvons la piste et sommes effarés devant le nombre de voitures garées et celles qui montent encore. Les ramasseurs de champignons se font de plus en plus nombreux. Certains ont déjà fait une belle cueillette. On n’a jamais vu autant de ramasseurs à un même endroit !

Finalement pour retrouver un peu de tranquillité, je repasse dans le bois clairsemé pour longer la piste. Après le passage à une source captée, nous arrivons au refuge de la Feixa, planté face au sud où terrasse et parasols invitent à l’arrêt. Mais nous ne nous laissons pas tenter. Un dernier regard sur les lointains sommets espagnols de la chaîne Pyrénéennes et c’est la bifurcation pour l’étang. Nous serpentons en courbe de niveau à travers le bois jusqu’à rejoindre un chemin plus large qui remonte du refuge de Malniu situé en contrebas. Quelques petites pentes, à nouveau un chemin plat et nous arrivons à l’étang. Nous en faisons le tour en 2 étapes, la pause pique nique se faisant au milieu, sur une belle pelouse.

Etang de Malniu

Le retour s’effectue par une autre sente avec toujours la rencontre de cueilleurs avec lesquels nous échangeons, grâce à Vincent notre traducteur, sur les champignons ramassés. La descente à la station se fait par le GR, à l’écart de la grande piste où il reste encore quelques voitures, à travers les estives et de petits bois de pins.

Un dernier regard admiratif pour un énorme et très lourd panier de champignons avec lequel 2 espagnols se font photographier. Encore une belle journée sous le ciel bleu.

JOUR 6 : jeudi 12 septembre

La météo étant assez pessimiste tant au niveau des précipitations que des températures en altitude, je propose au groupe deux randonnées de proximité avec un retour au village de vacances pour le pique nique.

Matin : Autour de Latour de Caroll

Distance : 11,95 km
Dénivelé : 376 m
Durée : 3h13
Altitude la plus basse : 1246 m
Altitude la plus haute : 1580 m

Juste au-dessus du village de vacances, un chemin, une sente et nous voici déjà sur un promontoire qui domine Latour de Carol. Le chemin passe au hameau en ruine de San Pere de Cedret qui un temps espagnol, fut après 1868 rattaché définitivement à la France. La frontière est toute proche et nous évoluons rapidement sur des chemins espagnols. Nous longeons sur une petite distance, la route de la Feixa empruntée la veille pour monter à la station de ski, avec en contrebas, le village de Guils de Cerdanya avant de retrouver un large chemin en balcon. Tout en bas, en France, dans la vallée et sur les pentes des collines s’étalent les différents villages, Enveitg avec lequel Latour partage la gare internationale, Ur, Dorres, ….Côté espagnol, Saneja et sur un point haut au milieu de la plaine, la petite ville de Puigcerda. Après ce court intermède en Espagne, nous voici à nouveau en France, d’abord sur un large chemin montant près du canal de San Pere avant de redescendre sur la vallée par une sente très pentue. Jusqu’à l’entrée de Latour nous suivons la rivière et traversons la forêt magique créée par les enfants de l’école du village

Après midi : Chapelle Santa Maria de Belloc

Distance : 8,76 km
Dénivelé : 402 m
Durée : 2h22
Altitude la plus basse : 1422 m
Altitude la plus haute : 1694 m

Retour à Dorres pour ce parcours. Pour éviter le goudron que suit le le GR de Pays du Tour de Cerdagne qui passe à la chapelle, j’emprunte une petite sente qui descend dans un petit vallon où coule le Rec de Jouell. Elle se transforme en un large chemin qui descend trop au sud. Devant rester en courbe de niveau direction ouest, nous franchissons un barbelé pour maintenir le cap. Dans l’herbe rase, on devine une ancienne trace et en la suivant nous arrivons au point de jonction avec le GRP. On contourne puis remontons vers le sommet sur lequel est juchée la chapelle datant du XIIIème siècle, mais plusieurs fois remaniée. A une altitude de 1685 mètres, elle offre sur la Cerdagne une vue superbe qui justifie son appellation de « Bell-Lloc » ou « beau lieu».
Un peu après, un curieux abri à demi enterré, la fontaine des pèlerins avec 2 bancs face à face et au fond une cavité cylindrique remplie d’eau. Merci à Vincent et Daniel d’avoir fait preuve de curiosité, sans eux nous passions sans nous arrêter ! L’Argila, point culminant de la journée, est atteint. Au Coll de Jouell, l’idée d’un aller retour vers la chapelle de Brangoli est abandonnée, l’après midi étant déjà bien avancé. Nous revenons à Dorres par le GRP Tour du Carlit, suivi en sens inverse le dimanche précédent.

JOUR 7 vendredi 13 septembre

Egat-Pic dels Moros

Distance : 19,79 km
Dénivelé : 802 m
Durée : 5 h17
Altitude la plus basse : 1681 m
Altitude la plus haute : 2137 m

Malgré un ciel bleu, de minuscules flocons de neige voltigent au départ et la température assez fraîche. Dès la sortie du village, nous empruntons un chemin qui serpente en courbe de niveau jusqu’à l’entrée de Font-Romeu où un petit écureuil nous souhaite la bienvenue. Nous rejoignons le «Musée sans murs», sentier forestier jalonné de nombreuses sculptures monumentales et contemporaines créé en 2008 sous l’impulsion de quelques passionnés. D’œuvres en œuvres, nous arrivons à hauteur des installations sportives du Centre National d’entraînement en altitude et du lycée climatique et sportif Pierre de Coubertin où de nombreux futurs sportifs de haut niveau tel que Martin Fourcade et Philppe Candeloro entre autres ont fait leurs classes… et apercevons sur la piste de ski roues et le stade de tir de biathlon, les équipes féminine et masculine belges qui s’entraînent. Passé le lycée, nous retrouvons pour un moment la forêt et ses multiples sentes où une trouée ensoleillée permet une agréable pause pique-nique avant l’arrivée au refuge de Llobins. Ouverte et non gardée, cette cabane propre et bien équipée est pourvue de quelques provisions. Exposée plein sud, en terrain dégagé, elle offre une vue panoramique sur les sommets frontaliers. En poursuivant vers le refuge de la Calma (2109m), quant à lui fermé, nous sommes survolés par une quarantaine de vautours. Un festin doit être possible à proximité !

Outre ces refuges, d’autres abris en pierre, certes assez spartiates, mais dispersés dans les estives sont présents et permettent éventuellement d’échapper au mauvais temps.

Dernier point à atteindre, le Pic del Morros (2137m), situé plus au sud sur notre chemin de retour. Mais avant cela, une dernière vue sur les sommets du Carlit et du Tossal Colomer saupoudrés de neige pour rappeler et apprécier le parcours effectué lundi.
Le vent souffle encore très fort sur le sommet et nous profitons peu du magnifique panorama qu’il offre. Nous retrouvons une température plus clémente dans la descente vers la fontaine de l’Arrell. Jouxtant la route, le lieu est sympathique, une simple fontaine en pierre où est captée l’eau de la montagne et un dolmen doivent en faire en été un lieu de pique-nique fréquenté.

Croix d’Egat

Une dernière photo du groupe à la croix d’Egat perchée sur une colline dominant le village et la tour des Maures, tour de guet du Xe siècle qui faisait partie d’un réseau de tours à signaux qui jalonnait l’ancienne limite entre l’empire des Maures et celui des Francs, clôture cette dernière journée.

Ce soir nous partagerons le dernier repas du séjour avec le groupe arrivé dans l’après-midi après avoir fait Clermont Fd / Latour de Carol, à vélo.

Merci à tous pour votre participation et d’avoir fait de ce séjour une agréable semaine et à Laurent pour ses photos qui ont complété les miennes.

Terrain : chemins, sentiers, sentes, en terre, en sable, avec rochers.
Végétation : chênes, bouleaux, noisetiers, pins noirs, estives.
Hébergement : confortable en chambres individuelles, en pension complète au village de vacances Yravals.
Restauration : repas du soir très appréciés, du rab est souvent demandé et les plats repartent vides …. Petits déjeuners très complets. Pique-niques constitués au gré des envies de chacun.
Groupe : très bonne ambiance.
Incidents : quelques petites chutes sans conséquences

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Séjour 20. Du lundi 02 au samedi 14 septembre 2024. D’Auvergne à la Cerdagne à vélorando

Animateur : Michel J.
Météo : fraîche et humide en majorité
Classement : difficile
Transport retour : véhicule amené par le groupe du séjour 21 « La Cerdagne »
Matériel mis à disposition par l’association : une remorque vélo « Bob », deux tentes MT900, une remorque routière pour le transport des vélos et bagages.

Distance linéaire parcourue à vélo : 736,71 km
Durée totale de roulage : 52 h 56’
Dénivelé positif : 10671 m
Dénivelé négatif : 10272 m
Les données ci-dessus peuvent variées quelque peu d’un instrument à l’autre. Les calculs ont été faits à partir des données recueillies sur une montre Garmin Phénix 6.

Préparation du séjour, du matériel et compte-rendu : 50h00

Relation du séjour.

J1 Clermont-Ferrand, Nonette
61,48 km, durée de roulage 4h03, dénivelée positive 695 m, dénivelée négative 645 m
Pour cette première journée, le kilométrage est volontairement court et les dénivelées raisonnables, une façon de rentrer tout en douceur dans ce challenge.
Pas de problème pour sortir de Clermont à partir de la rue du Temple par de petites rues puis par la piste cyclable passant par La Pardieu jusqu’à Cournon. L’aménagement terminé le long de l’Allier jusqu’à Longues est un régal. La première difficulté, le premier col, la Croix des Gardes fait l’objet d’une ascension rythmée par un groupe homogène dans un excellent état d’esprit. Le soleil est bien présent et dispense une douce chaleur. A l’arrivée, nous pouvons profiter d’une piscine relaxante après l’installation de nos tentes.

J2 Nonette, Lavoute-Chilhac
60,98 km, durée de roulage 4h13, dénivelée positive 749 m, dénivelée négative 934 m
Le départ se fait sous un ciel couvert avec une température douce et les quelques altocumulus sont le signe d’un temps incertain. Le groupe est debout dès 07h00 et semble reposé après cette première nuit en pleine nature. Après un petit déjeuner pris en commun, chacun à son rythme s’affaire à ranger son matériel, plier sa tente. L’itinéraire emprunte un terrain vallonné essentiellement composé de petites routes et quelques portions courtes, de chemins en terre. Nous faisons l’effort sur la commune d’Auzat-la-Combelle de grimper au site des Graves pour faire une pause et voir le chevalement et l’environnement de ce puits de mine.
A l’approche de Brioude, la nouvelle voie autoroutière venant de l’A75 non répertoriée encore sur les cartes et logiciels de cartographie nous oblige à un léger détour.

Site des Graves

Nous arrêtons de pédaler dans la Sous-Préfecture pour la visite libre de la basilique St-Julien de style roman auvergnat dont la construction a débuté au 12 ème siècle. Nous quittons cette belle cité pour aller pique-niquer sur les bords de l’Allier à hauteur de Vieille-Brioude. Quelques kilomètres d’aventure en bordure de la rivière sur une sente étroite avant de remonter vers la civilisation et traverser l’Allier sur le pont en arc de la Bajasse. A peine franchi, nous prenons à droite, une petite route en courbe de niveau qui présente une vue magnifique sur le cours d’eau. De petits et beaux villages dont les maisons ont déjà les volets fermés, quelques voitures d’autochtones et nous voici à traverser la rivière sur le pont de Saint-Sulpice composé sur sa partie roulage de plaques en fer qui nécessite un peu de prudence. Bientôt c’est l’arrivée au camping municipal situé en bordure de l’Allier. Nous avons juste le temps de nous installer qu’une pluie fine s’invite en cette fin d’après-midi.

J3 Lavoute-Chilhac, St-Alban-sur-Limagnole
65,97 km, durée de roulage 4h55, dénivelée positive 1271 m, dénivelée négative 813 m
Le réveil se fait sous un ciel bas et gris mais sans pluie. La routine du matin faite, nous reprenons la route et après 18 kilomètres environ et quelques photos de l’abbaye de Chanteuges, nous laissons les Gorges de l’Allier pour gagner le plateau de la Margeride. Après une longue montée de plus de 5 kilomètres ponctuée de passage à 10 voire 12 %, de quelques arrêts pour boire et se ravitailler nous atteignons à 4 kilomètres de Saugues, un col sans nom à 999m d’altitude au lieu-dit la Pierre Passade. Une longue descente jusqu’à ce gros bourg où le traitement des champignons représente une activité importante. La Tour des Anglais attire l’œil, vestige d’un ancien château ravagé par un incendie en 1788.
Selon le découpage initial l’étape se terminait là. Après concertation et en raison de la fraîcheur de l’air, la décision est prise à l’unanimité de continuer jusqu’à St Alban, histoire de prendre un peu d’avance en cas de détérioration de la météo. Cette seconde partie de journée nous fait traverser plusieurs villages où l’on peut observer la qualité et la solidité du bâti. Encore un gros effort pour gagner après 5 kilomètres le dernier point haut en passant à proximité du lieu-dit « le Sauvage ». Dans la descente vers St-Alban, la pluie arrive progressivement. Une petite accalmie nous permet une installation un peu en retrait de la Limogne au camping Le Galier où nous apprécions les sanitaires chauffés et la cuisine locale.

J4 St-Alban-sur-Limagnole, Nasbinals
41,42 km, durée de roulage 3h05, dénivelée positive 672 m, dénivelée négative 438 m
Après une soirée, une nuit et une matinée pluvieuse, nous décidons, le ciel s’éclaircissant de démarrer. Il est 11h00. L’avance prise sur le tableau de marche la veille a été profitable. Aujourd’hui, l’objectif est d’atteindre Nasbinals, quitter la Margeride et la bête de Gévaudan pour l’Aubrac en espérant pouvoir faire sécher tentes, vêtements et matériels mouillés. L’animateur apprécie particulièrement la partie jusqu’à Aumont-d’Aubrac sur de petites routes alternant montées et descentes traversant des paysages variés composés de bouquets d’arbres, de forêts de pin Sylvestre ou surplombant des ruisseaux et rivières gonflés par les dernières fortes pluies. La végétation n’a pas souffert de la sécheresse. Après Aumont, le paysage change, de grandes étendues, de longues montées non protégées du vent d’ouest, sud-ouest qui font peiner le voyageur à vélo. Nasbinals se présente sous un ciel où quelques parcelles de bleu se font remarquer mais avec un vent soutenu. Le camping est accueillant avec une pièce hors sac, cheminée allumée pour les pédestres et cyclistes. Chaleur que nous apprécions pour le repas du soir et le petit déjeuner.

J5 Nasbinals, Sévérac l’Église
73,30 km, durée de roulage 5h06, dénivelée positive 965 m, dénivelée négative 1510 m
La nuit a été fraîche avec un vent tempétueux qui s’est levé vers 02h00 du matin et s’est prolongé toute la journée venant du sud ouest et rendant la montée au col de l’Aubrac difficile. A Aubrac, nous prenons la direction de St-Chély-d’Aubrac, petite route remarquable à travers une grande forêt de hêtres puis un chemin asphalté en courbe de niveau qui nous fait contourner le massif forestier. St-Côme-d’Olt atteint, nous suivons la rive gauche du Lot par une sente le long de la rivière puis une petite route qui nous amène à Espalion, jour de marché, lieu prévu pour le ravitaillement de midi. L’ancienne gare située sur les hauteurs nous accueille pour le pique-nique. L’ancien tracé de la voie ferrée est maintenant une voie verte en terre qui relie Bertholène avec de nombreux ouvrages d’art, viaducs et tunnels rendant cet itinéraire varié et agréable.

Voie verte Espalion Bertholène

Les premiers kilomètres pentus sont légèrement ravinés et parfois les cailloux s’amoncellent mais les pneus schwalbe des vélos acceptent le défi sans problème. Petite pause au Trou de Bozouls pour admirer cette curiosité géologique ainsi qu’en chemin pour déguster des mûres à point. A hauteur du lieu-dit Lanquet nous la quittons pour gagner Laissac puis le bourg de Sévérac-l’Eglise. La météo n’est pas à l’amélioration et le vent souffle très fort. Heureusement les emplacements au camping où nous nous installons sont protégés par des haies.

J6 Sévérac l’Église, lac de Villefranche-de-Panat
50,99 km, durée de roulage 3h58, dénivelée positive 1029 m, dénivelée négative 1017 m
Pas de pluie, le ciel est clair mais le vent grossièrement d’orientation sud est toujours bien présent. Après un petit ravitaillement à Laissac, nous attaquons la première côte de la journée qui va durer presque 5 kilomètres. Heureusement la petite route passe dans une hêtraie qui nous protège des rafales violentes du vent. La journée sera ainsi faite de montées plus courtes qui avoisinent les 10 % puis de descentes plus ou moins longues. Chacun à son rythme dans les montées et l’on s’attend aux grands changements de direction. Pour un meilleur confort et une plus grande sécurité, les étapes de ce voyage ont été chargées sur les trois montres Garmin de Christian, Armand et la mienne.
Arrivés à Arvieu, nous constatons que le camping est à l’abandon mais toujours bien présent sur internet ! Après quelques recherches à l’aide de Google et autres, nous trouvons à une dizaine de kilomètres en déviant de notre itinéraire un camping à Villefranche-de-Panat que nous atteignons en prenant le chemin du tour du lac aménagé par endroits sur pilotis, une façon originale de finir la journée. Merci Armand.

Lac de Villfranche-de-Panat

Nous avons juste le temps de nous installer avant que l’orage éclate. La responsable de l’endroit nous mettra à disposition un abri pour le repas du soir.

J7 Lac de Villefranche-de-Panat, Ambialet
52,28 km, durée de roulage 3h02, dénivelée positive 499 m, dénivelée négative 1056 m
La nuit a été étoilée et le vent a cessé de souffler. Au réveil, un timide soleil accompagne notre petit déjeuner. Nous essayons chaque jour lorsque la météo le permet de partir vers 08h30. L’étape du jour commence comme elle s’est terminée la veille par un passage sur un aménagement en bois puis à Villefranche, il nous faut quitter la cuvette occupée par le lac et gagner le plateau. Les raidillons réchauffent rapidement les muscles. Nous continuons à évoluer sur un terrain vallonné mais les descentes à fort pourcentage l’emportent sur les montées. Aujourd’hui, c’est dimanche et nous devons penser aux courses du jour. Nous arrivons à Réquista avant midi en pleine brocante, avant la fermeture des magasins. Le petit magasin « U » (Util) nous permet de prévoir le pique-nique, le repas du soir et de reconstituer le fond de sacoches.
Un grand champ avec une vue sur la vallée du Tarn et le soleil nous invite à la pause. Nous en profitons pour faire sécher tentes et vêtements. A peine installés, l’agriculteur voisin se présente en quad. Nous échangeons sur plusieurs sujets et notamment les cultures et l’élevage locaux.
En selle, la descente continue par une toute petite route où une voiture seule peut passer. Les vues sur la vallée et la rivière sont magnifiques. Bientôt, Ambialet, site remarquable avec sa route submersible, sa centrale hydroélectrique. La vallée du Tarn dessine ici une boucle de trois kilomètres formant une impressionnante presqu’île rocailleuse. Arrêt au camping « La mise à l’eau » tenu par une sympathique anglaise.

J8Ambialet, Vielmur-sur-Agout
80,92 km, durée de roulage 5h02, dénivelée positive 716 m, dénivelée négative 783 m
La pluie est tombée une bonne partie de la nuit. Au lever du jour, les nuages forment une strate qui accrochent le relief environnant. Le fond de l’air est très humide mais nous avons le temps de plier les tentes sans averse. Nous déjeunons une fois encore sous un appentis mis à notre disposition.
Juste au moment du départ, nous échangeons avec un voyageur à vélo arrivé, hier en fin d’après-midi, sur le matériel et sa pratique.
A peine mis en route, la pluie s’invite et nous accompagne sur cette petite route rive droite du Tarn sans aucune circulation. Nous croisons un gros groupe de cyclistes. De grosses averses accumulent l’eau sur la chaussée. L’entrée dans Albi se fait facilement avec l’aide de la montre Garmin et de l’itinéraire enregistré ce qui permet de ne pas hésiter à certains carrefours. Les quartiers anciens sont rapidement atteints et les visites libres de la cathédrale et des jardins du musée de Lautrec prévues au programme peuvent se faire au rythme de chacun.

Jardins du musée de Lautrec Albi

Après un petit détour pour acheter un nouveau matelas gonflable pour Christian chez Décathlon, nous sortons de la ville pour gagner la voie verte d’Albi à Castres sous un ciel chargé mais sans pluie. En stabilisé, parfois asphaltée, elle rend le déplacement confortable et sécurisé dans un environnement champêtre non monotone. A quelques kilomètres de Castres nous reprenons une petite route pour gagner le but de l’étape le camping « Le Pessac » où nous sommes sympathiquement accueillis à proximité de la rivière l’Agout. Elle prend sa source près du sommet de l’Espinouse dans le département de l’Hérault et se jette après 194 km dans le Tarn.

J9Vielmur-sur-Agout, Alzonne en passant par Montréal
79,73 km, durée de roulage 5h44, dénivelée positive 1215 m, dénivelée négative 1267 m
On franchit l’Agout et une longue côte met les muscles à température. L’habitude se poursuit, montées et descentes. Nous buttons juste après St-Germain-Des-Près sur le chantier de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres qui fait l’objet ou a fait l’objet d’une campagne d’informations nationale entre les différents protagonistes. Un léger détour et nous retrouvons l’itinéraire tracé. A Sorèze, petite cité médiévale déjà endormie nous commençons la grande aventure de la journée. A l’ouest de la Montagne Noire, nous remontons la vallée le long de la rivière Sor dite vallée du Cuivre avec plusieurs lieux d’installations de « Martinet » encore en place. Sept kilomètres d’effort sous un temps gris sans pluie et sans aucune voiture. Arrivés au sommet, nous prenons le pique-nique en cherchant à nous abriter de la fraîcheur ambiante à Les Cammazes où l’on peut voir le débouché d’une rigole dont la voûte a été retravaillée par Vauban et qui sert à alimenter en eau le canal du midi.
La journée est bien avancée. Descente jusqu’au canal par des chemins pierreux ou herbeux ou sur de petites routes tranquilles. Un moment d’inquiétude toutefois…à un carrefour de chemin, Patrick prend à droite au lieu de continuer tout droit. Personne derrière ! Pas de réponse au téléphone. Est-il tombé ? Puis enfin, un appel…Il est arrivé sur une route en amont de notre position. Nous sommes de nouveau trois, Armand et Christian étant passés devant. A une ferme, ils ont tourné à droite alors que sur un chemin tout en pente, nous allons tout droit…..Après quelques minutes, tout le monde se retrouve au cœur d’un village à quelques kilomètres de Villepinte. Nous sommes maintenant sur les berges du Canal du Midi et Bram rapidement atteint permet de ravitailler. Il nous reste la montée à Montréal, fin théorique de la journée. Arrivés au camping, nouvelle déception, il est fermé depuis le 31 août. Une pensée pour les personnes qui prennent leurs vacances en septembre, ils ne sont pas gâtés, l’improvisation à cette période n’est plus permise ! Nous faisons appel à Google par l’intermédiaire de Christian qui nous trouve un point de chute à Alzonne à quelques kilomètres de là. Un petit effort de 7 kilomètres et nous voilà installés dans un camping de grande classe en apparence mais dans un coin réservé aux tentes à proximité d’une route très passante tard le soir et tôt le matin, équipé seulement de 3 toilettes et de 2 douches.

J10 Alzonne, Chalabre
57,40 km, durée de roulage 4h20, dénivelée positive 385 m, dénivelée négative 155 m
Armand prend la tête pour rejoindre l’itinéraire avec une route à forte circulation… parfois on a pas le choix ! Puis très vite par des chemins herbeux nous gagnons le bord du Canal du Midi qui nous ramène vers Bram.
Cette journée est une journée de récupération avant les deux dernières étapes qui nous feront passer le piémont Pyrénéen puis les Pyrénées. A Bram, nous suivons la voie verte qui conduit à Lavelanet ou Mirepoix. Confortable, les haies qui se sont bien étoffées ces dernières années nous protègent du vent toujours bien présent.
A Moulin-Neuf avant de franchir l’Hers, nous laissons la voie de droite qui mène à Mirepoix pour
suivre celle qui nous conduit à Lavelanet. Peu de temps après, nous apercevons les ruines du château de Lagarde qui au temps de sa splendeur était appelé le « Petit Versailles des Pyrénées ».
Nous arrivons au camping situé sur la commune de Chalabre au lieu-dit Le Cazal-Ste-Marie. Il est 14h40. Petit tour en ville, pot en terrasse et repos…

J11 Chalabre, Quérigut
50,44 km, durée de roulage 4h44, dénivelée positive 1329 m, dénivelée négative 562 m.
Il a plu une partie de la nuit. Au petit matin, le ciel est bas et chargé d’humidité. Comme annoncé, c’est la grosse journée du séjour…10 kilomètres en montée pour atteindre par une route peu large le col de la Babourade à 654 m d’altitude pour commencer… puis sur une route en balcon faite de faux plats montants et descendants à travers les forêts de Ste-colombe et de Comefroide nous atteignons le plateau de Sault et ses pâturages où le vent d’ouest sans obstacle nous rafraîchit.

Franchissement du piémont pyrénéen

A Espezel, nous coupons l’axe routier Quillan, Ax-les-Thermes pour prendre la direction des Gorges de Rebenty que nous quittons rapidement pour traverser un plateau de prairies artificielles puis après Aunat, nous franchissons le col des Aychides pour descendre dans un décor magnifique, vers les Gorges de l’Aude que nous suivons sur 2,5 kilomètres, route importante et chargée en saison estivale mais calme et peu encombrée à cette période. L’effort n’est pas fini car sur 2 kilomètres nous attaquons la montée à 10 % du col d’Ascou-Pailhères bien connu des coureurs du Tour de France que nous abandonnons, heureusement pour prendre à gauche la D25 qui traverse Le Pla et c’est enfin Quérigut surmonté par le château du Donezan. Château, aujourd’hui en ruine qui a connu entre le XI et XIVème siècle de nombreux propriétaires du Roi d’Aragon au Comte de Foix, démantelé, reconstruit, cet édifice a bien souffert des évènements violents locaux.
Arrivés très tôt à Quérigut, nous avons le temps de trouver un emplacement de bivouac car le camping a déjà, devant une météo capricieuse, fermé ses portes. Nous trouvons refuge en contrebas du cimetière, pratique pour l’eau et légèrement à l’abri des rafales du vent froid. La soirée est calme et rapidement après le repas, chacun se réfugie sous sa tente au chaud !

J12 Quérigut, Latour de Carol
61,80 km, durée de roulage 4h44, dénivelée positive 1146 m, dénivelée négative 1092 m
Le réveil est frais, 4°degré sous les tentes avec un vent fort de nord-ouest en rafales. On se réchauffe rapidement car les 4 premiers kilomètres sont en montée avec un pourcentage raisonnable pour atteindre le col de Hares où de nombreuses voitures sont stationnées, les occupants étant à la recherche de champignons que l’on arrive à voir en roulant, sur les bas côtés. Ce col marque une frontière entre le Donezan et le Capcir. A Puyvalador, on prend une piste cyclable en parallèle de la D118 qui nous amène à Formiguères pour une pause ravitaillement et visite de l’église. Juste avant le lac de Matemale sur notre gauche une harde d’une dizaine de sujets, composée de jeunes cerfs, biches et faons. La pause de midi arrive et nous sommes au col de la Quillane à 1713m d’altitude. A l’abri du vent, nous pouvons voir des traces de neige sur les plus hauts sommets sous un ciel bleu intense peu vu pendant ce périple, où volent quelques flocons.

Col de la Quillane 1714m d’altitude

Bientôt sur notre gauche la forteresse de Montlouis puis l’arrêt au four solaire d’Odeillo pour lire quelques informations et apprendre les recherches actuelles notamment pour la fabrication d’ hydrogène à partir de l’énergie délivrée par le soleil. A Egat, nous plongeons vers l’enclave espagnole de Llivia. A Ur, nous prenons sur 500 mètres environ la N20 avant de nous diriger par une route étroite vers Puigcerdà en territoire espagnol puis en passant à l’arrière de la gare internationale d’Entveig nous arrivons à Latour de Carol. Gare internationale car de ce point ferroviaire, nous pouvons par le Ter français gagner Ax-les-Thermes, Toulouse ; par le train espagnol, Barcelone et par le train jaune descendre vers Villefranche-de-Conflent et Perpignan.
La soirée se passe au village de vacances d’Yravals où nous rejoignons nos collègues randonneurs à pieds qui ont passé une semaine à parcourir les sentiers de la Cerdagne avec Mady.

Merci à tous pour la bonne ambiance et les différentes aides apportées au cours de ce beau challenge à vélorando.

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