Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 8 (5 femmes et 3 hommes).
Météo : samedi, temps lourd, nuit orageuse sans pluie ; dimanche, orage en début de matinée puis averses le matin sur le plan d’eau ; lundi, mardi et mercredi, beau et chaud.
Niveau d’eau : pour mémoire, j’ai relevé les débits suivants :
samedi 14 juin à Argentat : 24,6 m³/s
lundi 16 juin à Souillac 38,1 m³/s
Classement : facile mais cela reste de l’aventure.
Conditions de navigation : assez bonne avec une rivière qui a nécessité une attention particulière du fait de la faiblesse du niveau d’eau
Kilométrage parcouru :128,76. Les données ont été fournies par une montre GPS de marque Garmin.Vitesse moyenne de progression sur les 4 jours de navigation : un peu plus de 7 km/h.
Matériel mis à disposition par l’association :
– canoës canadien de marque Venture modèle prospector 17
– 1 canoë canadien Nova Craft prospector 17
– équipement complémentaire pour les canoës (4 pompes, 4 écopes, éponges, 4 cordes de 15 mètres, des mousquetons)
– pour les bagages, chaque participant avait à sa disposition un container de 60 litres et par bateau un autre de 30 litres plus un sac étanche de marque Zulupack.
– pour le couchage individuel souhaité 1 tente Hardwear Montain, 3 tentes Décathlon MT900 (2) et MT900 light (1) (trois participants avaient leur tente personnelle)
– 3 tapis de sol complémentaires Space Blanket (orange)
– équipement pour les participants (8 gilets d’aide à la flottabilité, 8 pagaies et 1 de secours)
– pour le transport des bateaux et containers : une remorque routière équipée de l’adaptation « canoë »
Eau : chaque équipier avait à sa disposition une bonbonne de 5 litres d’eau au départ.
Nourriture : prévue par chaque participant et disposée dans les containers mis à disposition
Accident : néant
Temps de préparation : 15 heures (découpage des journées de l’itinéraire, montage de la remorque, rassemblement et vérification du matériel, achat des bonbonnes d’eau, informations aux participants par mail et téléphone, compte rendu etc…)
Organisation générale :
Transport: à l’aide de deux véhicules en co-voiturage, Martine (Peugeot 2008) et Michel J (Renault kangoo) tractant la remorque. Nous nous sommes rendus en amont d’Argentat, lieu de la mise à l’eau. Le déplacement routier s’est fait en 2 h 30 environ. Mireille, ancienne adhérente installée en Corrèze s’est proposée de venir nous chercher dans l’après-midi du J4 et nous conduire pour récupérer les véhicules laissés entre le barrage du Sablier et Argentat. Un grand merci à elle pour sa disponibilité !
Kilométrage général effectué par les véhicules : 303 km (Mireille) ; 560 km (Martine) ; 545 km (Michel J) soit un total de 1408 km.
Hébergement : en bivouac deux nuits et en camping deux nuits.
Le mot de l’animateur : après de nombreuses années,enfin nous pouvons retrouver cette belle rivière. La météo nous a été favorable surtout à partir du lundi. Par contre, le niveau d’eau très bas nous a obligé à être vigilants et a rendu cette descente intéressante sur le plan technique. Marie Thé pratiquant le kayak avec nous découvre l’activité avec un barreur expérimenté, Gilles. D’Argentat en aval de Beaulieu, la rivière est en classe 2 puis le reste en classe 1. Néanmoins j’ai rappelé que nombre d’obstacles sous l’eau habituellement, peuvent perturber la navigation en basse eau. Un seul chavirage lié à un moment d’inattention avant Beaulieu lors du passage d’un seuil bien marqué nécessitant de passer entre deux gros rochers, seul endroit où nos lourds bateaux pouvaient se faufiler. Matériel et équipiers récupérés sans perte de matériel ni blessure…
Nous avons pu sur quatre jours approfondir les techniques, l’erreur malgré un courant bien présent pouvant être rattrapée sans problème. Brigitte a pu reprendre dès le second jour la barre et retrouver de bonnes sensations. L’intérêt de partir même sur un court séjour est de constater que les équipages retrouvent des automatismes et progressent. Les bateaux l’an passé n’avaient pu être sortis à cause d’un trop d’eau sur l’Allier et d’une mauvaise météo au moment du séjour en ces lieux.
Les berges étaient accueillantes pour les bivouacs en pleine nature un peu difficile à trouver en aval de Beaulieu mais fort bien équipées en campings accessibles en canoë.
Le premier arrêt en fin de journée le J1 en aval d’Altillac, rive droite était sympa mais déjà fort occupé par des colocataires voraces « les moustiques ».
Nous avons pu regarnir nos réserves en eau le dimanche et le mardi.
Au niveau faunistique, les basses eaux ont favorisé les échassiers. Beaucoup de hérons cendrés sur tout le parcours et particulièrement dans la première partie plus sauvage et moins fréquentée humainement. Les J2, J3 et J4 apparition à plusieurs reprises d’aigrettes garzette. Avec la foule d’insectes, les bergeronnettes grises et celles des ruisseaux étaient présentes. Dans les airs les Milans royaux et noirs se partageaient le ciel…
Au niveau des plantes et végétaux de berges la ripisylve est très riche notamment sur le cours supérieur et sur les berges un peu à l’abandon mais là ou le courant était moins fort et la profondeur peu importante, la renoncule flottante avec ses fleurs blanches créait des barrages et freinait sèchement les bateaux. Quelques vaches limousines les pattes dans l’eau les broutaient avidement ce qui semblait représenter pour elles un délice !
A la fin de la grosse journée du mardi 17 juin, nous sommes partis récupérer les voitures et les conducteurs sont revenus en soirée au camping. J’avais proposé la veille de pouvoir faire le dernier jour une vingtaine de kilomètres de navigation ou faire quelques visites au cours du retour sur Clermont. La seconde solution a été retenue.
L’objectif premier annoncé sur le programme était de rejoindre Trémolat mais le faible débit a rendu ce projet impossible et malgré une belle navigation d’ensemble, nous étions à un peu plus de 45 kilomètres du but.
La Dordogne est un produit touristique important pour les départements traversés, il suffit de voir les milliers d’engins disponibles à la location sur les berges. Malgré la chaleur et le beau temps, nous avons navigué sans gêne ce qui ne doit pas être le cas en juillet et août.
Ce voyage en canoë en autonomie permet de découvrir un territoire d’une autre façon et la rivière permet d’avoir un recul sur les villages et le patrimoine architectural. Je souligne la bonne ambiance qui a régné dans le groupe entre des adhérents qui ne se côtoient peu ou pas au cours d’une saison.
La relation des journées :
J1 : 29,41 km, temps de navigation 4h22, temps de déplacement 5h06, vitesse 6,8 km/h.
Arrivés à l’endroit de la mise à l’eau, rive gauche entre le barrage du Sablier et Argentat vers 11h00, nous avons procédé au déchargement de la remorque, canoës et containers. Les bateaux alourdis ont été mis à l’eau. Les consignes habituelles ont été rappelées. Les difficultés sont expliquées et quelques points de repères sont donnés, les ponts notamment aujourd’hui dont le nombre sera de six. Après avoir dégusté le pique nique et pour certains faits connaissance, nous nous lançons dans le courant. Chacun est porteur d’un gilet d’aide à la flottabilité.
Les courbes de la rivière sont longues en ce début de parcours et les rives sont occupées de champs ou de cultures. La culture de la noix est une des richesses.
Après un peu plus de 4 kilomètres, rive gauche, la Maronne apporte un peu d’eau supplémentaire. Elle prend sa source à 1430 m d’altitude au Roc des Ombres dans le massif du Cantal. A 10 kilomètres, il nous faut garder la rive gauche afin d’éviter un bras à droite qui techniquement aurait été difficile à passer avec nos bateaux chargés.
Après le pont de Brivezac, la prochaine difficulté qui sera mal négociée par un bateau à hauteur du lieu-dit Bessol au kilomètre 24 est le seuil des deux rochers.
Beaulieu-sur-Dordogne se montre, le barrage, permet de maintenir un petit plan d’eau que touristes et locaux utilisent pour la baignade. J’explique que nous allons devoir prendre un bras rive gauche et pour cela utiliser un toboggan. La manœuvre accomplie, nous passons sous deux passerelles en zigzagant entre les arbres couchés et les hauts fonds et retrouvons le cours principal à la sortie du bourg. Le dernier pont franchi, d’un côté Beaulieu, de l’autre Altillac, il nous faut trouver un coin pour cette première nuit. Ce sera un espace pêcheur envahi sur l’arrière par la renouée du Japon. Tiens, tiens !
J2 : 30,95 km, temps de navigation 4h32, temps de déplacement 6h54, vitesse 6,8 km/h.
L’orage a grondé une partie de la nuit. Certains participants n’ont rien entendu…Ce matin le ciel est chargé. Nous déjeunons et je propose de démonter les tentes au dernier moment. Les premières gouttes nous ont renvoyés à l’abri de nos toiles et pendant une petite heure nous avons attendu que le ciel se calme. Chargement fait et auto-vérifié, nous reprenons notre descente sous un ciel bâché. Après moins de 2 kilomètres, rive droite, le château d’Estresses du XVI et XVII siècles et 10 kilomètres plus loin, la confluence rive gauche avec la Cère, rivière qui prend sa source à 1370 m d’altitude au Lioran dans le Cantal. Son débit moyen est annoncé à plus de 28 m³ seconde, ce qui ne se remarque peu aujourd’hui.
Au kilomètre 17, il nous faut choisir entre le toboggan rive droite peu engageant avec une sortie à angle droit du fait du manque d’eau ou le bras rive gauche qui conduit au port de Carennac. Je choisis la seconde option. Le lit étroit est encombré d’arbres à demi couché et la navigation sous ce couvert presque fermé nous oblige à des manœuvres permanentes et amusantes.

La pluie a cessé et la pause au port nous permet de prendre le pique nique. Je propose à celles et ceux qui le souhaitent d’aller visiter ce village, classé parmi les Beaux Villages de France avec son église romane, le château des Doyens, le prieuré clunisien.


Un nouveau toboggan nous permet de regagner le lit principal de la rivière. Un pont routier puis ferroviaire, le belvédère de Copeyre, rive droite et les premières falaises crayeuses apparaissent, paysage tout a fait différent. Ce soir nous nous arrêtons au camping « Les Falaises » sur la commune de Martel, déjà l’occasion d’une pause en 2021 pour Atlas voir le compte rendu « Du Sancy à l’océan en suivant la Dordogne à vélorando ».

J3 : 33,71 km, temps de navigation 4h40, temps de déplacement 6h38, vitesse 7,2 km/h.
Dès le départ on constate que les méandres sont plus serrés. Entre le 14 et 15 kilomètres, rive gauche, un affluent, l’Ouysse apporte un peu d’eau et l’on peu voir sur l’éperon rocheux, le château Belcastel du Xème siècle. Au kilomètre 22, c’est le passage sous le viaduc de l’autoroute A20, l’Occitanie dont le brouhaha de la circulation se faisait entendre depuis un moment. Bientôt Souillac, rive droite, c’est l’heure de commencer à chercher un lieu de bivouac, mais les bords sont occupés par les cultures. Un grand espace vert nous attire, rive droite. On débarque sur un emplacement parfaitement entretenu. Marie et Vincent partent en reconnaissance. Un petit loueur fort aimable les mènent chez le responsable d’un camping pas encore ouvert. L’affaire est dans le sac, nous avons l’autorisation de nous installer à l’extrémité de la structure. Les sanitaires et l’eau ne sont pas ouverts. Ce soir ambiance bivouac. Après avoir transporté les containers et les canoës, l’installation est rapide, chacun à son rythme. Nous nous retrouvons à la rivière pour rafraîchir les corps et apprécier le bain. J4 : 34,69 km, temps de navigation 4h46, temps de déplacement 6h14, vitesse 7,3 km/h
Comme chaque matin, le lever se fait vers 07h00 et le départ sur l’eau vers 09h00. Les journées sont longues et le beau temps invite aux pauses.

Les loueurs ont lâché du bateau et dès le milieu de la matinée on se rend compte que l’on n’est plus les seuls à naviguer. Au kilomètre 9, nous passons le pont de St-Julien-de-Lampon puis un pont au kilomètre 18 et une passerelle au 19, points de repère pour savoir que nous allons entrer dans le cingle de Montfort, méandre très serré qui sur l’eau ne se remarque pas contrairement à la vue aérienne. Le château éponyme a une situation particulière dominant ce patrimoine naturel perché au plus haut de la falaise.

En faisant un calcul approximatif, au point le plus serré du cingle le cours d’eau sortant se trouve, en passant par la terre à moins de 500 mètres du point d’entrée alors que nous avons navigué environ 4 kilomètres et 1/2. La journée s’achève sur les canoës en admirant, rive droite la Roque-Gageac, cité troglodytique incontournable du Périgord, classée Plus Beaux Village de France. Le camping « La Plage » nous accueille pour la nuit.
Après le retour des conducteurs partis chercher les voitures, tout le monde se retrouve au snack. Le groupe en a profité pendant cette attente pour aller à pied visiter le village admiré de la rivière. Soirée conviviale, où chacun apporte sa vision du voyage et les petites anecdotes refont surface dans la bonne humeur.
J5 : après avoir chargé bateaux, containers, c’est l’heure du départ. Un premier arrêt est annoncé au château de Montfort. Un petit tour du village à pied, porte close, l’édifice ne se visite pas. Nouvel arrêt à un point de vue sur le cingle de Montfort. La prochaine pause est prévue à l’ancienne gare de Carlux, renommée « La gare Robert Doisneau » où une partie des œuvres du photographe est exposée et notamment des descentes de la Dordogne avec des canoës en bois. Merci Mireille pour cette recommandation. Retour sur Clermont en évitant au maximum les travaux à l’entrée et dans la Métropole. A l’arrivée, tous les participants ont aidé à remettre les bateaux sur le rack.
A bientôt pour une nouvelle aventure !
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