Le Queyras aux couleurs d’automne

Du samedi 30 octobre au vendredi 05 novembre 2021

Secteur géographique : Rhône/ Alpes
Cartes utilisées : Édition Didier Richard N° 10 1/50000 plus topo du Queyras
et IGN Top 25 3637OT 3536 OT et 3537 ET
Animateur : Michel D.
Nombre de participants : (10 = 4F – 6H)
Classement Atlas : Moyen
kilométrage pour 3 voitures A/R : 1130 km x 3 = 3390 km
Météo : 1er jour couvert puis pluie/ neige toute la nuit, 2ème jour couvert quelques averses de neige et
brouillard puis soleil l’après midi.
3 ème jour idem , 4 ème jour passages nuageux puis soleil ,5 ème jour neige toute la journée visibilité
réduite, 6 ème jour le froid est là -5 ° au départ jusqu’à -8° à 2100 avec un beau soleil, 7 ème jour idem
température négative et grand beau pour notre dernière rando .
Les données kilométriques et altimétriques des journées sont le résultat de montres et GPS Garmin

Séjour prévu en étoile à partir de l’ auberge de Jeunesse de Guillestre en pension complète
pour découvrir de somptueuses vallées couvertes de Mélèzes qui assurent un festival de couleurs ,
la nature nous a donné un festival de chefs d’œuvres. Les mélèzes et pins cembro forment cette forêt
emblématique du haut Queyras. Elle atteint l’altitude record de 2500m, là ou la végétation n’a
guère plus de trois mois pour se développer. Le pin Cembro, étroitement associé au mélèze, est
appelé également arole. Il est l’un des emblèmes du Queyras. Les rameaux sont vert bleuté. Les
bourgeons sont cylindriques et pointus , ses aiguilles de section triangulaire, sont groupées par cinq.
Son bois léger est utilisé pour l’ébénisterie locale.
Chaque jour nous somme allés savourer une nouvelle vallée avec ses nombreux chalets d’alpages
à l’architecture typique, nous les avons parcourus par tous les temps pluie ,neige, soleil et froidure.
Séjour classé par les participant de « MAGNIFIQUE » pour les couleurs flamboyantes des
mélèzes. Je suis entièrement de leur avis, c’était tout simplement féerique ces éclairages au grès du
changement de couleurs des aiguilles des mélèzes, paysages que l’on ne voit nulle part ailleurs.

JOUR 1 samedi 30 octobre ;
Trajet voiture Clermont Fd/ Château Queyras départ 5h30 , arrivée à Château Queyras à 12h
il pleut repas de midi pris sous un abri de fontaine. Puis départ à 13h pour la rando de l’après midi à 1370m
Distance : 12km D : 580 Durée : 4h Déplacement : 4h30 mini 1370m maxi 1900m
GR 5 lac de Roue 1847m, ravin de Terre Neuve par un canal d’irrigation en fonction, passerelle de Pré
Soubeyran, passage à Soulier 1850m, Pr jusqu’au parking autos par Rouchou et Eyssartou, arrivée à
17h30.
Montée sous ciel couvert et neige vers 1800m.
Redescente à Guillestre et installation à l’auberge, accueil très sympa de Jérôme et son équipe.

JOUR 2 dimanche 31 octobre Abriès : Distance : 18km D 850m Durée:5h Déplacement : 7h30 mini : 1560m maxi: 2350m
Départ couvert puis éclaircies et soleil jusqu’à 16h
Journée flamboyante sous le soleil et les mélèzes, rando où les photographes ont pris leur pied.
Deux véhicules pour Abriès départ rando 9h30.
Draille de la combe javel, GR 58, le bois noir->2126m bergerie des pierres écrite, bergerie sous
Roche, repas de midi, passage PC 2318 , nous laissons le GR qui monte au col d’Urine 2525m,
redescente par un PR ancien GR le long du torrent d’Urine, hameau de Valpréveyre 1850m hameau
dévasté par plusieurs avalanche mais encore reconstruit, Valpréveyre le nom de ce hameau perché à
1839m vient du provençal veyre qui signifie inculte En 1691 ses 40 maisons furent détruites par un
incendie. Sa Chapelle St Roch fut reconstruite en 1712.
Pierres Écrites, un livre de pierre… Partout, les bergers ont gravé sur la roche des textes, témoignages de leur éducation.
Une belle pierre plate arbore un nom et un prénom, œuvre d’un berger laissant là sa trace. Le village d’Abriès est connu
pour ses multiples pierres écrites que l’on retrouve de-ci de-là sur le mur d’une maison ou d’une digue. Elle témoigne de
l’instruction des Queyrassins à une époque ou bien souvent, dans les montagnes, les familles n’avaient ni le temps, ni
l’argent pour s’en préoccuper. Au 16éme siècle déjà, les communautés recrutaient pour l’hiver un maître d’école qu’elles
entretenaient. Au 18éme siècle, la plupart des Queyrassins savaient lire et écrire. Voilà le pourquoi de toutes ces inscriptions.
Camping aire naturelle et PR direction le hameau de Le Roux 1810m, passage à la chapelle St Barthélémy et sente jusqu’à
l’alpage de La Gasgue et descente sur la route D441 par sente, passage de passerelle au dessus du torrent de Boucher,
arrivée à Abriès à 17h visite du village et recherche des pierres écrites, retour à Guillestre .

JOUR 3 lundi 1er novembre Aiguille Distance : 15 km D 1080m Durée : 5h35 Déplacement : 7h Mini : 1450m Maxi : 2350
Ce matin, météo pas top je décide de reporter la rando du jour (Molines). Donc nous partons pour
Aiguille. .
Départ sous la pluie du parking du Guil, puis neige vers 1700m jusqu’à 13h et ensuite soleil jusqu’au retour.
A 9h 30, passage à une chapelle, remontée du torrent de Peynin par un subtil PR jusqu’au Pc 2305 où,
surprise une cabane grand luxe, ouverte à tous avec couchage, nous attendait. Cabane des chasseurs
d’Aiguille. Nous avons pu pendant le repas de midi nous sécher un peu. C’est certainement une tradition
dans ce Queyras les chasseurs retapent des anciens chalets d’alpage vraiment très confortables et les partagent avec les
randonneurs car sur notre séjour nous en avons vu trois autres de ce style. Après le repas, redescente car il y a
environ 20 cm de neige fraîche et certains n’étaient pas trop à l’aise. Bois des lauzières 2148m, bergerie
Prachin, anciens téléskis, sources du colombier, hameau de Peynin et retour aux 2 voitures à 16h35.

JOUR 4 mardi 2 novembre Molines, le Mont Bucher 2254m : Distance : 19 km D : 1050m Durée : 5h Déplacement : 8h20 Mini 1710m Maxi 2370m
Ce matin, météo correcte donc direction Molines. Quelques passages nuageux le début de la matinée puis soleil,
température proche du 0°.
Départ du parking, 2 autos à 9h , PR le long du torrent aiguë Agnelle , PR passage barre rocheuse de la Seiche, le Clot Henri
2ème cabane de chasseurs grand luxe, col des Prés de Fromage puis montée au sommet du Bucher 2254m, vue à 360° sur les
sommets alentours, la Barre des Ecrins et le Pelvoux, repassage au col des prés de fromage, GR 5, fontaine rouge, plateau des
chalets de Fontantie 2247m, bergerie de la Sommette, retour sur le GR 5, Llousselar, descente torrent du vallon, sous la pointe
de Selle et pointe Rasis 2844m , PR sous la crête de combe Arnaude, découverte d’une pierre écrite, sente PC 2348, bois des Vallonnets,
hors sente chapelle St Simon, le Clot Henri, hors sente croisement de quatre sentes dans la forêt de Mélézin, piste forestière au
dessus de la barre rocheuse de la Seiche, bois de Ribo Martno puis parking de Molines, arrivée 17h25.

JOUR 5 mercredi 3 novembre Ceillac , Vallée du Cristillan : Distance : 19 km D : 720m Durée : 5h20 Déplacement : 7h Mini 1650m Maxi 2165m
Météo : neige et frais toute la journée, peu de visibilité, températures négatives toute la journée. Mais visite de beaux hameaux
pittoresques du Queyras.
Dépose des 2 véhicules place de la Mairie. Départ de la rando à 9h15, PR la Vière, forêt domaniale de Mont Dauphin, pont de Villard,
piste le long du torrent Cristillan, PC 1909 direction PR hameau le Serre , le Rioufenc, bergerie des Bois Noirs, l’étable des Génisses,
pause car 25/30 cm de neige fraîche, redescente sur les Claux, hameau des Bois Noirs qui a subi lui aussi des avalanches,
bergerie du Lacas, Les Chalmettes, Rabinoux, Le Tioure, chapelle Ste Barbe puis GR 5 jusqu’à Ceillac, passage à l’office du tourisme
pour certains, arrivée à 16h30.

JOUR 6 jeudi 4 novembre St Véran : Distance : 16 km D : 600m Durée : 4h45 Déplacement : 6h30 Mini 1850 Maxi 2390
Météo : grand beau, dans la neige 5/25 cm, froid entre -3° et -8°.
Aujourd’hui 2 véhicules au parking Pierre Belle sous St Véran, départ à 9h05, GR58 Le Raux, pont du Moulin. Là je décide (comme les
autres jours) de modifier ma rando car dans la petite descente jusqu’au pont 2 chutes dues à la neige, donc j’annule l’aller retour
à la crête de Curler pour son point de vue avec des pentes soutenues, nous continuons par la remontée du torrent Aiguë Blanche,
Pont Vieux, Pré Rolland et forte montée dans la neige à la chapelle de Clausis 2399m, pause avec repas au soleil. J’abandonne aussi
le secteur prévu du passage au refuge de la Blanche à 2499m car les jours sont courts et le groupe avec ses arrêts photos
(compréhensible car tellement beau) et la neige n’avance pas très vite donc direction l’ ancienne carrière de marbre vert et ancienne
douane puis l’ancienne mine de cuivre et nous prenons le chemin de retour en suivant l’ancien grand canal d’irrigation de St Véran,
le bois de Colombe, la cabane Beau Regard et St Véran. Arrivée à15h et 30mn de visite du village.

JOUR 7 vendredi 5 novembre ½ journée au dessus de Villar St Pancrace rando dans Cembraie des Ayes
Distance : 14 km D : 600m Durée:3h20 Déplacement : 4h20 Mini 1370m Maxi 1930m
Après avoir libéré notre hébergement à 7h45 et chargé les 3 véhicules nous prenons la route de retour vers Clermont Fd mais une
matinée de randonnée nous attend avec un soleil radieux et des températures négatives. Arrivés au pied de la minuscule route qui
mène au parking prévu, je décide de laisser les véhicules au parking du bas car la route est enneigée. Nous prenons donc le chemin
pédestre pour 6 km de montée 1h30, (non prévue) vers le hameau de Ayes en hivernage à 1800m, rues enneigées et route verglacée
(les adhérents me disent qu’on a bien fait de laisser les véhicules en bas). La montée dans les mélèzes et pins cembros était de
toute beauté, sentes et PR jusqu’au lac gelé de Orcyrette 1930m, sublime sous le soleil et le cirque derrière lui. Nous ne monterons
pas plus haut car il faut rentrer à la capitale Auvergnate, retour par sensiblement le même chemin, repas de midi à Plan Peyron ou
nous avions repéré des tables au soleil lors de notre montée, très belle et dernière salle à manger.
A cause de l’ enneigement nous ne sommes pas montés dans la Cembraie la plus haute des Alpes (le pin Cembro aux aiguilles
qui sont groupés par 5).
Une autre fois peut être de passage à Briançon .
Arrivée aux voitures vers 13h Briançon gaz oïl et départ à 14h pour le col de Lautaret où la saison hivernale a commencé,
randonneurs en raquettes, skis de rando et surf, enfants avec luges .
Nous sommes arrivés après une pause à l’Ile d’Abeau à Clermont Fd à 19h.

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Le Pilat en boucle entre crêtes et versant rhodanien

Date : 09/102021 au 10/10/2021
Massif du Pilat    Carte IGN 2934 ET
Animateur :    Christelle
Nombre de participants :   15 animatrice comprise  9 F 6 H
Météo : J1 Brouillard le matin ; ciel couvert jusqu’en début de soirée avec une belle éclaircie pour la tombée de la nuit
J2 ciel dégagé puis purée de pois en altitude qui s’est diluée dans la matinée laissant place à un ciel laiteux et température douce

Terrain :   Plutôt sec, quelques passages de petits graviers un peu instables dans la descente des 3 dents

Distance : J1   23 km    J2 20 km
Dénivelé : J1 1007 m J2 690m
Durée : J1 8H J2 8H25 Pauses incluses

Classement Atlas : MOYEN
Kilométrage auto : 430 km pour 3 véhicules
Préparation et rédaction : 20H

ITINERAIRE : J1 :Dépose des voitures à St Appolinard, St Jacques d’Atticieux, Eteize, lac du Ternay, Blanchard, Col du Banchet, les Baumes, descente sur St Julien Molin Molette par le GR65, Colombier, D34, Mizérieux, Mamet, Vernolon

J2 :Crêt de Peyranne, Crêt de la Perdrix par Beau Girard, Col d’Etançon, PC 1391, Crêt de Botte, Crêt de l’Oeillon, Col de l’Oeillon, les 3 Dents, PC 1045, PC 955, le Fayon, Croix de St Sabin, chapelle St Sabin, PC 1075, Buet, le Verdier, gîte de Ste Blandine, le Vernat, St Appolinard.

Départ nocturne de Clermont à 7h où, sur la route, le brouillard déjà présent nous annonce la note pour la journée ! Arrivée à St Appolinard où nous déposons les voitures non loin de l’église que l’on remarque pour son joli clocher polychrome. La troupe se met en route dans une belle campagne vallonnée mais nous ne pouvons pas trop en apprécier les horizons ondulés car la brume reste très basse. Passage à Eteize où, du coup nous ne verrons qu’une partie des curiosités géologiques locales que l’on appelle les haldes. Ce sont d’immenses « pistes » caillouteuses constituées de déchets de triage et lavage résultant de l’exploitation de filons riches en plomb (1717/1831). La végétation n’a jamais recolonisé ces longues bandes que l’on repère de loin par temps clair.

Puis descente vers le lac du Ternay , lac de barrage construit en 1858 pour alimenter Annonay et les usines CANSON. D’une superficie de 30 hectares, le site bordé de vénérables et magnifiques cèdres du Liban et séquoïas a beaucoup de charme et est d’ailleurs très fréquenté par les locaux. Nous y faisons une sympathique pause pique-nique même si le soleil n’est toujours pas de la partie !
Retour au sport avec une longue montée vers le col du Banchet où nous consommons une partie de nos 1000 mètres de dénivelée prévus aujourd’hui et apprécions un panorama qui s’ouvre un peu plus. Descente vers St Julien Molin- Molette dont les habitants ne sont pas les Cléas ( Molette… hihihi !!) mais les Piraillons !! On y découvre le surprenant jardin du calvaire implanté sur 3000 mètres carré en 1886 par le curé de l’époque. On y trouve 3 grottes (reproduction de Lourdes et de la Salette) ainsi que la représentation des 14 stations du chemin de croix et les 15 mystères du rosaire : surprenant !

Le village était aussi la base d’une manufacture de croix et de Christ qui a exporté dans le monde entier ! reste un petit musée où l’on peut faire créer son objet religieux personnalisé !
Et St Julien était surtout réputé pour ses filatures et fabriques de crêpes et foulards.
Aujourd’hui, la commune est assez fréquentée par des artistes .
Nous traversons une partie du village par une jolie sente le long du Ternay (qui a donné son nom au lac) et entamons une longue remontée dans la forêt pour atteindre Colombier d’où l’on aperçoit enfin la vallée du Rhône. On y voit quelques belles bâtisses construites avec les pierres issues du massif que nous découvrirons un peu plus dimanche.

Encore 200 mètres à gravir avant l’auberge du Vernolon où nous sommes chaleureusement accueillis par Sophie et Stéphane. Le ciel bleu est enfin de retour mais la fraicheur arrive vite,une bonne douche chaude sera la bienvenue ainsi qu’un bon repas dégusté dans une ambiance très chaleureuse. Le lieu est très joli et nos hôtes ont un sens de l’accueil que l’on trouve rarement, adresse à mémoriser !!

Dimanche matin départ 9h, je n’ai pas voulu partir à l’aube car je crains de trouver encore du brouillard en altitude. Cela se confirme, nous atteignons le premier crêt du jour ; le crêt de la Perdrix (1430m. point culminant du massif du Pilat) enveloppé d’une brume épaisse nous privant de tout panorama ! Dans la bonne humeur le groupe étudie quand même la table d’orientation sans pouvoir observer les sites indiqués ! Passés le col d’Etançon, l’horizon se dégage un peu, nous faisons une halte auprès d’une longue coulée de blocs que l’on appelle ici chirat et qui est quasiment unique en son genre. Ils auraient été constitués au moment où les glaciers alpins avaient atteint la vallée du Rhône. Apportant avec eux un front froid ils ont provoqué la création de névés presque permanents où les variations de températures et le phénomène de gélifraction ont engendré la constitution de ces coulées de blocs rocheux.

Nous passons sous le Crêt de Botte coiffé d’une tour militaire pour rejoindre le dernier de la famille ; le crêt de l’Oeillon.Vue assez large sur la vallée du Rhône mais dommage pas de panorama sur les Alpes, on devine juste le sommet du Mont Blanc au dessus des nuages. Nous quittons le crêt en traversant un de ces fameux chirats, stable mais cahotique quand même, bon exercice d’équilibre que tout le monde passe sans problème.

Douceur et soleil sont avec nous pour la traversée des fameuses Trois Dents qui en fait sont 4 petits pics qui offrent un cheminement ludique où l’on enchaîne petites montées et descentes qui peuvent parfois être un peu plus acrobatiques. Nous contournerons d’ailleurs la 3ème pour éviter quelques « marches » un peu hautes !

Nous y ferons notre halte pique-nique sous le soleil. On se poserait bien un peu plus longtemps pour se faire dorer mais nous avons encore du chemin à faire !

Genoux et mollets sont un peu sollicités pour traverser le vallon du Fayon et remonter vers la chapelle St Sabin où nous faisons une halte pour profiter d’une belle vue étendue sur la vallée du Rhône .Le lieu est bien fréquenté par les pélerins qui s’y retrouvent, entre autres, le jour de la Pentecôte. Auparavant à cette occasion,les bergers montaient avec leurs troupeaux pour les faire bénir.

Nous reprenons la descente vers St Appolinard , joli cheminement avec une vue dégagée cette fois ce qui nous permet d’apprécier la distance parcourue depuis la veille et notamment voir nos fameuses haldes vues à Eteize , longues trainées beiges que l’on repère de loin .

Arrivée aux voitures à 17h30, bien contents de ces 2 jours passés dans le Pilat , un massif qui n’est pas si loin de chez nous , mais que beaucoup ne connaissaient pas et qui mérite le détour !

Merci à tous pour votre présence et l’ambiance joviale !

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Les Gorges du Cians et de Daluis

Date : Du 12 au18 septembre 2021
Animateur : Yves
Nombre de participants : 16 animateur compris (8F, 8H)
Météo : Ensoleillé les premiers jours Nuageux ensuite avec quelques gouttes une matinée.
Terrain : Sec en général, un peu humide le jour 4.
Distance : Totale 77 km
Dénivelé : Total +5150 m / -5150 m 
Classement Atlas : Moyen
Kilométrage auto : (1348 x 4 soit 5392 km)
Préparation et rédaction 26 H.

Séjour en étoile dans les Alpes du Sud où on a alterné gorges méconnues et sommets.

Jour 1 :

Trajet Clermont-Fd – Beuil dans le 06. Pique-nique nature au bord du Buëch avant Sisteron. Cap à l’est par Dignes les Bains, St André des Alpes, Entrevaux où une pause nous permettra d’apprécier le vieux bourg et son château perché qui domine le Var. L’arrivée est proche, le timing est respecté. Après Puget-Théniers nous remontons les Gorges du Cians, un avant-gout de ce qui nous attend, pour atteindre Beuil Les Launes où se situe notre gîte. La patronne nous remet les clefs, ce sera notre hébergement privé pour 5 jours, nous serons comme à la maison.

Jour 2 :

Corniche du Cians : 18km, +1090 m, déplacement 8h38, marche réelle 5h53.

Découverte des Gorges du Cians creusées par la rivière du même nom, dans les pélites rouges (roches sédimentaires qui représentent d’ancienne boues provenant d’un milieu marin et qui doit sa couleur lie de vin à l’oxyde de fer qu’elle contient). Prenant sa source au mont Mounier, le Cians petit torrent Alpin tantôt à sec tantôt impétueux se jette dans le Var, après un parcours acrobatique à travers des clues (vallées profondes et étroites creusées par une rivière).

Départ du Pré de Chaudi, nous traversons le Cians à gué, sec ce matin, pour rejoindre d’abord une piste puis un sentier qui s’élève, en forêt, en une multitude de lacets jusqu’aux granges de Giarons. A l’oratoire nous sortons de la forêt, le sentier se perd un peu dans l’alpage entre les Têtes de Giarons et de Pérail. L’an dernier lors de la reconnaissance 4 cerfs nous avaient surpris à cet endroit, aujourd’hui seule la voix roque d’un Patou au loin résonne. Le point culminant du jour est devant nous, les moutons sont là et leurs gardiens aussi. Afin de ne pas les déranger nous décidons de les contourner et de monter droit dans la pente. Ce versant est jonché d’édelweiss les photographes se régalent. C’est fait : tout le groupe est en haut. Première observation des environs, le temps est clair, le soleil est bien présent, la température excellente.

Du sommet du Cluot, vue sur les Gorges du Cians

Nous sommes entourés de moutons et le berger au loin nous surveille à la jumelle. Dans la descente, le sentier emprunté l’an dernier ne m’avait pas bien plu, 2 ravins à passer avec des éboulements et un passage en écharpe sous des roches ruiniformes. Je décide de ne pas passer là et propose une traversée hors-piste au milieu des pâtures pour rejoindre un chemin plus à l’Est. Je questionne le berger pour me rassurer sur mon choix, il me conseille de gagner la Tête de l’Abric puis le Vallon de Fausse Magne. Effectivement sa proposition est bonne on rejoint bien le chemin que j’avais repéré sur la carte, mais il a oublié de me dire que nous arrivions dans un pierrier après une pente assez raide. Pour les moutons pas de problème, pour nous l’attention et la prudence sont nécessaires. L’obstacle sera franchi par tous avec plus ou moins de rapidité mais toujours avec prudence. Il est l’heure du pique-nique que nous prendrons un peu plus loin sur ce beau chemin en balcon à l’ombre car le soleil commence à chauffer avec la vue sur Pierlas, village perché sur un promontoire rocheux.

Descente du pierrier

Peu avant les granges de Le Serre, direction Ouest en courbe de niveau à travers des strates de schiste rouges. Deux passages délicats, mais très brefs pour franchir deux petits ravins où coule un filet d’eau, on imagine de jolies cascades au printemps.

On atteint le vaste replat herbeux du Challas où nous repartons plein Nord. Nous sommes sur la corniche, sur notre gauche les falaises des gorges sont impressionnantes, quelques percées nous laissent entrevoir la route en contrebas. Nous arrivons aux Traverses, hameau de granges ruinées, de là un ancien chemin muletier nous conduira à la passerelle de l’Ablé.

Ici deux solutions, il reste 1 km, prendre la route ou emprunter une sente de pêcheur dissimulée dans une végétation abondante. Deux participants un peu fatigués prendront la route, les autres apprécieront la version plus nature le long d’un bief du Cians, semblable aux Lévadas, tantôt bétonné, tantôt laissé libre avec de beaux méandres. Tout le monde se retrouve aux voitures pour refaire une partie du trajet d’hier, les gorges supérieures, et pour approcher les fameuses Clues. D’abord la petite, nous parcourons l’ancienne route, pour admirer ces formes taillées dans la roche rouge-sang qui ressemblent parfois à des visages, et le torrent en contrebas. Deuxième arrêt au niveau de la Grande Clue, endroit le plus impressionnant des gorges où le canyon ne dépasse pas 2 à 3 m de large, et où la lumière a du mal à pénétrer. Au-delà, finie la pierre rouge, le décor change brusquement, place à la pierre blanche.

Les Gorges du Cians

Jour 3 :  

Mont Mounier : 21 km, +1260, déplacement 8h49, marche réelle 6h33.

Mont Mounier, (mont noir) plus haut sommet calcaire des Alpes Maritimes, belvédère des Alpes du Sud, caractérisé par les marnes noires de son sommet.

Petit et Grand Mounier

Petite route étroite, de Valberg au col de L’Espaul où se trouve un parking bien aménagé. Nous suivons une piste sur 1 km en direction de la Colle. Sur la gauche une petite sente nous fait traverser un plateau herbeux avant de passer la barre des Passes du Cloutet. A notre droite un groupe d’une quinzaine de chamois remonte le col, et deux vautours prennent la pause. Après un passage nuageux le soleil est avec nous. Passé cette barre, un sentier assez raide nous mène au dôme du Démant où l’on trouve le GR 5. Nous le suivons jusqu’en dessous de la stèle Valette, stèle érigée en mémoire du Lieutenant des chasseurs Alpins Valette décédé en 1936, suite à une chute un jour de brouillard. Passage au col de Crousette avant de rejoindre le Petit Mounier.

Crête du Grand Mounier

Le vent se fait sentir, nous profitons de ruines pour nous mettre un peu à l’abri. En 1895 fut construit ici un observatoire détruit en 1910 par un incendie. Il a été reconstruit et utilisé comme refuge CAF de 1927 à 1940. Je propose de poser les sacs et bâtons pour finir l’ascension, il nous reste 100 m positif sur une crête assez aérienne pour gagner le Grand Mounier 2817 m. Deux participantes gardent les sacs et nous voilà partis pour le final, il est 12h il faut 1h aller et retour nous mangerons à 13h. A la première dalle un peu vertigineuse 3 personnes décident de ne pas continuer et nous regarderont monter. Nous ne sommes plus que 11 à atteindre le sommet sans difficulté. De part et d’autre de la crête les chamois sont présents et ne sont pas effrayés par notre présence. La vue à 360° est géniale, les sommets du Mercantour sur la frontière Italienne, le Viso, Les Ecrins, le Pelat que l’on fera vendredi et bien d’autres. Nous retournons par le même passage jusqu’aux sacs et retrouvons nos collèges pour un pique-nique bien mérité.

Au sommet du Grand Mounier

Pour la descente nous suivons le GR 5 Jusqu’au col des Moulinés où nous piquons plein Sud pour contourner le Mont des Moulinés en direction de la bergerie de Bacoun. Une grande piste avec le dernier dénivelé positif de la journée nous ramène à la Colle où nous retrouvons la partie déjà empruntée ce matin.

Journée riche en faune, chamois, vautours, sans oublier les marmottes, tous très nombreux dans ce secteur.

Jour 4 :

Mont Saint Honorat : 16 km, +1330, déplacement 7h54, marche réelle 5h46.

J’avais prévu une petite journée entre deux journées un peu plus intenses mais la météo en a décidé autrement. Elle nous annonce quelques averses éparses ce matin mais de gros orages pour demain. Risqué de faire un sommet minéral avec passage de crêtes s’il y a risque d’orage ! Je décide donc d’inverser les journées. Nous ferons le St Honorat aujourd’hui.

La route qui nous mène au départ est très étroite sur les sept derniers kilomètres. Un de nos véhicule s’est trouvé nez à nez dans un virage avec un habitant du village, frayeur !

Nous voici à Villeplane départ du jour. La pluie arrive, on s’équipe, le chemin commence par traverser le hameau sur des marches un peu glissantes, on commence à monter et on montera longtemps. Après la citerne nous quittons la piste pour prendre le sentier qui conduit au col de Devens. Arrivé au col la pluie cesse, on transpire : déjà 300 m avalés, on se découvre. Le tonnerre gronde, les sommets autour sont dans les nuages, mais le vent d’ouest nous rassure, on est confiant. La grimpette s’accentue dans la forêt de mélèzes, cailloux, racines, terre humide et glissante jonchent le sentier. Deux pauses seront nécessaires. Stupeur ! deux coups de feu retentissent à quelques minutes d’intervalle on n’en connaitra jamais l’origine. Nous atteignons les parties herbeuses, après avoir franchi une courte vire on débouche sur un replat à proximité des cabanes de Daluis. Les nuages se sont élevés on aperçoit les trois promontoires du sommet.

Crête de Corpatas
Mont Saint Honorat vu de la crête

On commence à monter le long de la crête vallonnée de Corpatas, une première colline puis on redescend. L’air devient frais le vent se lève, nous repérons une cavité où nous pourrons déjeuner protégés du vent derrière une deuxième colline. Afin de diminuer le dénivelé nous la contournons par la droite au 2/3 de sa hauteur, ça y est nous y sommes. Nous sommes au pied de ce chaos de gré posé sur une base de calcaire.

Il est 13 h c’est l’heure de prendre des forces. Pendant le repas le temps se gâte, le brouillard tombe sur le sommet et finit par arriver vers nous. Le groupe est moins motivé pour finir. Seuls trois volontaires m’accompagnent, mais on s’arrête sur le deuxième piton à 5 m du sommet tant le brouillard devient épais. Retour au point de pique-nique pour récupérer les sacs et nous retrouvons le reste de la troupe qui est descendu pour sortir du brouillard et qui nous attend au soleil.

Sommet atteint !

Le retour se fait par le même chemin jusqu’au col de Devens où nous partons à gauche en direction du captage du Riou de la Palud pour terminer sur une partie plus douce et plus confortable en cette fin de parcours. Le brouillard s’est levé, le sommet est dégagé, nous voyons bien que nous nous sommes arrêtés au deuxième promontoire, car pour aller sur le troisième il fallait redescendre avant de grimper les derniers mètres.

A part quelques gouttes ce matin, un passage nuageux, et un peu de brouillard, la journée aura été correcte dans l’ensemble, je ne regrette pas mon changement, on verra demain.

Jour 5 :

Gorges de Daluis : 4 km, +180 m, déplacement 2h15, marche réelle 1h16.

Creusées par le Var dans les pélites rouges, les gorges de Daluis sont plus impressionnantes et plus évasées que les gorges du Cians, formant des canyons de plus de 300 m d’à-pic. Cette entaille spectaculaire à pris le nom de « Colorado Niçois »

La petite journée sera celle d’aujourd’hui, les orages sont toujours menaçants. Je décide de supprimer la partie forêt de la randonnée qui nous conduisait au Point Sublime, pour s’en approcher au plus près en voiture. Nous descendons donc toutes les gorges en voiture jusqu’au pont de Berthéou où, par un sentier de découverte, agrémenté de huit panneaux explicatifs, nous accèderons au fameux Point Sublime.

En direction du Point Sublime

Le sentier nous permet de découvrir toutes les formes de ces pélites schisteuses dont l’oxydation du fer leur donna cette couleur lie-de-vin, pélites litées, craquelées, plissées, stratifiées, sculptées. Ici le criquet prend la couleur de la roche. Le chardon bleu et l’arbre à perruques sont bien développés, on trouve également du thym et de la sarriette de montagnes. Ces falaises sont propices aux rapaces. Friand de serpents et de lézards, le circaète Jean-le-Blanc s’installe sur ce site de mars à septembre, on y trouve aussi le faucon pèlerin, l’aigle royal, le grand-duc…

Nous voici au Point Sublime encerclé par le soleil, ce belvédère nous offre un fabuleux point de vue sur les gorges à l’endroit où elles sont les plus étroites et les plus spectaculaires. Les gorges étaient exploitées pour leur gisement de cuivre. En face du belvédère, on peut apercevoir les entrées des anciennes mines de cuivre de Roua. Les galeries abandonnées servent de refuge à une espèce de chauve-souris remarquable : Le petit Rhinolophe.

Nous retournons aux voitures et remontons les gorges. Léger arrêt à la tête de femme pour l’immortaliser et au vallon d’Amen pour photographier la cascade, puis arrêt plus conséquent au pont de la mariée. Ce pont haut de 80 m, un des premiers en béton en France, a été construit pour faire passer un tramway avant la création de la route entre Guillaumes et le Pont de Gueydan. Peu fréquenté, son exploitation n’a duré que de 1923 à 1929. Cet ouvrage tire son nom d’un fait-divers. Le 30 juillet 1927 Marie-Louise Pion jeune mariée de 22 ans se serait penchée et serait tombée.

Tête de femme
Pont de la Mariée

Le retour en voiture se fera par le village de Péone, ancienne forteresse médiévale du 11°S, construite au pied d’aiguilles dolomitiques, dénommées les demoiselles. La particularité de ce village fut le tissage de couvertures unique en Europe avec la laine de brebis, mourérous (museau roux) ou « La rouge de péone ». Visite de ce village pittoresque, et retour au gîte. Malgré les mauvaises prévisions météo la journée aura été nuageuse au départ et moyennement ensoleillée par la suite, correct en somme. On nous annonce un très beau temps pour demain, espérons !

Jour 6 :

Mont Pelat : 18 km, +1290, déplacement 8h42, marche réelle 6h19.

Mont Pelat, le 3051 du Mercantour, est un sommet calcaire dénudé.

Ce matin nous quittons le gîte, lever matinal, déjeuner, ménage et nous partons. Une heure de route, tortueuse mais peu fréquentée ce matin, pour arriver au col de la Cayolle distant de 50 km. Un peu de brume sur les sommets, mais les météos confirment la tendance d’hier : beau temps toute la journée. Arrivés au col : 9° mais le soleil arrive, on chausse rapidement et on attaque d’emblée le sentier qui nous dirige vers le col de la Petite Cayolle 300m plus haut. Les marmottes foisonnent, à droite à gauche elles sont ici chez elles. Sur la pente à droite plusieurs chamois.

On commence à se réchauffer, à mi-hauteur on enlève une couche. 2639 m on est au col, le lac éponyme est sur notre gauche, petite pause, explication : la particularité de ce parcours est que nous devons redescendre 255 m avant de reprendre le dénivelé positif. Certains se voient déjà ce soir avec ce tronçon à regrimper. La descente se fera gentiment. Arrivés au point bas, on rentre dans un univers différent très minéral que l’on gardera jusqu’au sommet.

Mont Pelat

La pente est régulière, le sentier monte en lacets, j’ai opté pour un pas de montagnard afin que le groupe reste ensemble, ce qui est le cas. A mi-hauteur on aura une première vue sur le lac d’Allos plus grand lac naturel d’altitude d’Europe (2230 m). Plus on monte, plus on découvre ce magnifique lac d’origine glaciaire dans son écrin naturel, à l’eau turquoise et aux reflets changeants.

Nous ignorons le lac du Trou de l’Aigle pour continuer notre ascension, nous sommes presque arrivés. Deux personnes qui nous avaient doublés redescendent, nous aurons le sommet pour nous car là-haut, l’espace est limité. Dernière pause avant l’assaut final, il nous reste 40 m à gravir.

Vue du Lac d’Allos au sommet du Mont Pelat

La sente assez abrupte se fraye un passage entre les blocs et nous guide vers le sommet. 12 Atlassiens seront sur la photo, 4 se sont abstenus dommage ! le 360 est époustouflant nous retrouvons nos deux sommets effectués les jours précédents, ainsi que le mont Ventoux, la Ste Victoire, le Viso, les Ecrins et bien d’autres.  Pour un adhérent c’était son premier 3000 m, je suis content pour lui. Le soleil nous abandonne, nous redescendons un peu plus bas pour le repas.

Les Atlassiens au sommet

Le retour se fera sans problème. Un important groupe de bouquetins occupera notre regard, la remontée qui inquiétait certains ce matin est passée tranquillement. Au col de la Petite Cayolle il est 15h30 le soleil est de nouveau parmi nous, on décide une petite variante. Un participant un peu fatigué retournera, accompagné d’un autre, directement aux voitures. Nous prenons la direction du lac des Garrets qui se trouve à quelques encablures de là. Le sentier est en courbe de niveau, c’est ce qu’il faut pour une fin de journée et c’est ce qui a incité à donner un avis favorable à ce petit plus.

Bien nous en a pris car le lac est magnifique avec une petite pièce d’eau attenante en forme de cœur. Toujours des marmottes de partout. Partis pour le tour du lac, notre regard se fige soudain sur une tâche marron, un bouquetin ? On s’approche doucement il ne bouge pas, je m’approche de la crête et me trouve nez à nez avec un autre, le plus surpris fut moi. On n’a pas l’impression de les déranger. Après une séance de photos, nous retournons sur nos pas. La descente entre les deux cols se fait sur le même sentier qu’à l’aller et le groupe se reforme aux voitures.

Bouquetin

Encore une journée réussie, le séjour est presque fini, malgré les prévisions pessimistes, mon programme n’aura pas été trop perturbé. Ce soir on change d’hébergement le refuge est à 8 km du col.

Jour 7 :

Retour sur Clermont-Fd par Barcelonnette, Gap, La Mure, Grenoble, Pique-nique à la sortie de Grenoble et autoroute jusqu’à Clermont-Fd.

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Tour des Ecrins par le GR 54

Dates : du 28 août au 6 septembre 2021
Animateur : Thierry
Nombre de participants : 10 (1 F, 9 H) animateur compris
Classement Atlas : Difficile
Kilométrage auto :  Clermont – Les Aymes pour 3 voitures = 740 km A/R
Météo: parfaite – pluie une heure le J 7- sinon un ciel variable à souvent ensoleillé avec une grande douceur

Terrains et paysages : la haute montagne et de profondes vallées-Prédominance du schiste sur les cols – Gneiss sur les sommets et dans les vallons. De beaux glaciers blancs et noirs toujours vus d’assez loin
Animaux: à part les marmottes, quelques chamois le J8, quelques rapaces. Je m’attendais à en voir plus

Cumuls : KM=169 D+ = 11002 m D-= 11404 m

Jour 1 : Aymes- refuge des Mouterres– 9 km – 990m D+ – 4h de déplacement

Partis de Clermont à l’heure exacte – 6h00 – avec trois véhicules, nous nous arrêtons pour une pause réconfortante sur l’aire de l’Isle d’Abeau avec le petit-déjeuner que j’avais préparé. Nous laissons une voiture près du Bourg d’Oisans à la Denchère qui sera notre point de fin de rando afin de diminuer autant que possible la dernière étape. Et puis marcher dans une grande vallée large vers le Bourg ne présente pas d’intérêt… A l’issue, nous gagnons finalement Mizoën au-dessus du lac du Chambon et notre parking final dans le hameau de Aymes. Après vingt minutes passées à nous équiper et vérifier nos sacs les choses sérieuses peuvent commencer. Il est 11 heures

Direction le refuge des Mouterres sous le plateau d’Emparis par le GR 50. Ce sera notre seule infidélité au GR 54 ! C’est le gardien des Mouterres qui m’a conseillé ce chemin en balcon au-dessus du lac du Chambon. Il a eu raison. Le GR54 qui passe plus haut suit plutôt de larges pistes car on peut arriver en véhicule au refuge. Après quelques passages très aériens, nous tombons sur le lac Lovitel qui s’assèche en été voire qui se comble un peu comme le lac d’En-bas à La Godivelle.

Nous prenons notre premier déjeuner sur les tables du refuge des Clôts après 1h30 de mise en jambe. Ce refuge reçoit surtout des randonneurs à la journée. Il est rustique mais son café excellent. Les poules de son poulailler sont assez intrépides pour essayer de nous picorer tout ce qui semble à leur portée, attention à pas laisser traîner les mains ! Dès la sortie du refuge, c’est la première vraie grimpette du séjour jusqu’aux cascades qui surgissent d’une fontaine pétrifiante formant des concrétions de tuf. Le site est préservé par un arrêté de protection de biotope. Parvenus au-dessus de la cascade, nous trouverons facilement la résurgence qui alimente le tout. Le sentier s’adoucit un peu jusqu’à l’intersection avec la piste qui permet aux véhicules de parvenir à partir de Mizoën au refuge des Mouterres voire aux différentes cabanes de berger qui parsèment le pied du plateau d’Emparis sur lequel nous cheminerons le lendemain. Premier refuge avec une douche froide et de nombreux enfants qui mettront une belle ambiance dans le dortoir.

Le Rateau et son glacier

Jour 2 : Les Mouterres-Alpe de Villar d’Arène : 24 km – D+=1230 m – D- =1415 m – 9h de déplacement

Longue journée pour parvenir à proximité du col d’Arsine et des sources de la Romanche, rivière que nous remonterons dans l’après-midi. Du refuge, nous grimpons rapidement vers le plateau d’Emparis, hors GR et sans passer par le col du Souchet car nous voulons découvrir plus au sud les lacs du plateau : lac Cristallin, lac Noir et lac Lérié. Cette boucle nous permet d’avoir la Meije et ses vassaux, le Rateau et le Bec de l’Homme constamment en vue. La Meije rate les 4000 pour 2 mètres ! Seigneurs entourés par les grands glaciers des Ecrins dont la Girose et les glaciers du Rateau, de la Meije et du Tabuchet . Avant l’annexion de la Savoie par la France, ce sera le plus haut sommet français puisque le Mont Blanc était rattaché au royaume de Sardaigne. A partir de la seconde moitié du XIXème siècle, ces sommets des Ecrins sont l’objet d’une lutte acharnée entre les riches « touristes » anglais et des Français. Ce sont deux français qui vainquirent la Meije les premiers en août 1877: Pierre Gaspard, un rude paysan de St Christophe en Oisans et d’un jeune aristocrate languedocien, Boileau de Castelnau. Pierre sera le premier d’une grande lignée de guides de la vallée du Vénéon. Parmi les « touristes » anglais, on citera Coolidge (qui était américain ! et qui laissera son nom à la voie directe de la Barre des Ecrins et à son pic éponyme), Whymper qui vainquit le premier la Barre, Tucket… . Michel possède une application sur Smartphone qui permet d’identifier facilement les sommets visés par l’objectif : très pratique et informatif. Les Ecrins comptent plus d’une cinquantaine de 3000 et + et deux 4000 (Barre des Ecrins et son Dôme de Neige (respectivement 4101m et 4009m).

.Ce dimanche matin, nous tombons sur de nombreux bivouacs autour des lacs : assez faciles d’accès, les gens ont tendance à monter pour y passer la nuit. Le plateau d’Emparis est un grand plateau d’élevage ovin qui ondule à l’horizon. Sa traversée et sa boucle des lacs nous aura pris près de trois heures. Une longue descente vers la Grave nous attend… l’occasion de découvrir de beaux villages comme le Chazelet et les Terrasses. Nous arrivons à la Grave par le haut et les cordages accrochés aux maisons en guise de rampe dans les venelles pentues attirent notre attention. Tous comme les croix du cimetière, en bois et d’une forme originale dont je n’arriverai à connaitre l’origine que plus tard (grâce à Internet) : . Le triangle au centre des croix représente la Sainte Trinité et le cercle l’unicité du Père, du Fils et du Saint-Esprit.


La Meije

Nous franchissons la Romanche juste avant la pause méridienne prise sur de belle pentes herbeuses à la sortie du village. Nous remontons en balcon la Romanche jusqu’à Villar d’Arène par des sentiers exigeants. N’ayant pas trop étudié la carte, je suis surpris par les gros coups de cul du début d’après-midi. La fatigue aidant, lorsque le terrain semble moins difficile, un des nôtres glisse sur un passage rocheux et humide qui lui met son annulaire droit en vrac (angle à 30° environ). Par présence d’esprit, il le remet en place. Je lui ferai une attelle à l’aide du manche de la cuillère en bois de la salade du pique-nique. Un petit doliprane et nous voilà reparti vers le dernier tiers de la rando du jour, la montée à l’Alpe de Villar d’Arène. Nous ne sommes pas très loin du col du Lautaret. Un dernier verrou glaciaire, le Pas d’Anna Falque, en guise de dernière difficulté de la journée et nous n’avons plus qu’à suivre un sentier apaisé dans les herbages de l’Alpe avant de parvenir aux deux refuges, un CAF et un privé : le nôtre, le superbe refuge de Chamoissière. Hélas, l’accueil est un peu rigide et manque de bienveillance et de spontanéité. Néanmoins, le gardien est un peu « joueur » et nous met au défi de reconnaitre les deux, trois sommets qui surplombent le refuge. La carte bien orientée fera vite sortir les bonnes réponses. Restera une énigme à résoudre qui ne l’était pas encore à notre départ. Notre hôte s’est vanté d’aller se ravitailler en 4X4 ! A première vue, impossible par le chemin de l’Alpe que nous avons emprunté et impossible par le haut vers le col d’Arsine…. Ce n’est que quelques jours plus tard que Michel a trouvé la réponse dans un des livres que j’avais emmenés : un tunnel avait été construit dans les années 70 par EDF, du col du Lautaret au Plan de l’Alpe pour mener des reconnaissances pour un projet de barrage au niveau du verrou d’Anna Falque. Ce tunnel est fermé par une grille au niveau de l’Alpe…. Michel et moi sommes persuadés que c’est la bonne réponse et que le gardien en possède la clé 😊 Je dois lui faire un mail pour valider. Qui sait, nous gagnerons peut-être une nuitée dans son refuge. Cadeau que j’échangerai pour une nuitée dans le refuge du CAF juste au-dessous, à l’ambiance plus chaleureuse, parait-il.

Jour 3 : Refuge de Chamoissière – Le Monétier : 17 km – D+=460m – D-=1060m – 6h30 de déplacement

Etape sans grande difficulté qui nous permet de rejoindre la vallée de la Guisane en profitant bien du terrain, de la flore et des paysages. Du refuge, nous remontons la haute-vallée de la Romanche vers le col d’Arsine. Devant nous, plein sud se dévoile le pic de Chamoissière, le pic d’Arsine à plus de 3200 m, le pic Cordier et un peu plus loin encore à plus de 3800m les crêtes de la Montagne des Agneaux . Sur notre gauche en montant, c’est le massif de Combeynot (que tangente le sentier des Crevasses évoqué plus haut) tout en dolomie jaunâtre qui contraste avec le gris – vert des gneiss des sommets évoqués. La grande affaire du jour est d’aller rendre visite aux lacs glaciaires d’Arsine. La première chose que l’on voit en montant aux lacs à partir du col, c’est l’imposante moraine de près de 250 m de haut. Les eaux du glacier d’Arsine (dont il ne reste plus grand-chose) s’échappent et par un ruisseau, le Petit Tabuc qui s’écoule dans un long vallon jusqu’à proximité du Casset et qui se jette finalement dans la Guisane. Nous dissimulons nos sacs pour monter tranquillement jusqu’au lac par un beau chemin qui gravit la moraine. A notre arrivée ce sont deux et non un lac que nous découvrons. Et puis rien ne semble complètement naturel dans ce que nous observons. Nous avons en fait affaire à deux lacs séparés par une tranchée d’une centaine de mètres de long. Je donne l’explication au groupe. Au début des années 80, le niveau du lac s’est mis à monter dangereusement en risquant de creuser un chenal dans la moraine qui aurait été une grave menace pour le village du Casset tout en bas dans la vallée. Il a donc été décidé de vidanger une partie du lac par le creusement d’un chenal et la création d’un second lac, artificiel donc ! L’ensemble est toujours sous contrôle… Les engins de terrassement utilisés avaient été acheminés par le tunnel évoqué plus haut. Le front du glacier d’Arsine touchait presque le lac il y a 10 ans : il est à près de 100m derrière aujourd’hui. De plus le glacier est devenu un glacier noir : on ne s’en était pas rendu compte sur le moment mais en observant bien on devine le front de glace recouvert de dépôts morainiques de toute sorte. Ce paysage majestueux surmonté par les crêtes de la Montagne des Agneaux restera longtemps imprimé dans nos souvenirs. A noter que ce sera précisément à cet endroit que nous serons le plus proche du glacier Blanc et de la Barre des Ecrins dans la haute vallée de la Vallouise que nous descendrons le lendemain.

Glacier d’Arsine et le pic de Neige Cordier et Pointe Cézanne

Pour l’heure, une longue descente nous attend jusqu’au Casset et la vallée de la Guisane. Nous cheminons le long du Petit Tabuc qui livre alors ses couleurs féériques. Ambiance Blue Lagoon islandais garantie. Le haut du vallon est parsemé de petits étangs qui invitent au bivouac. Jusqu’au déjeuner, la pente se fait plus raide et ce n’est que sur le lac de la Douche que nous retrouverons des pentes plus douces plantées de mélèzes. Parvenus au Casset, il ne reste plus que trois km complétement plats jusqu’au Monêtier les Bains et notre gîte du jour, le Flourou. Un accueil très sympathique et une bonne chair nous aurait presque donné envie de faire une journée de séjour supplémentaire. D’autant que le village du Monêtier est très attachant si on oublie la circulation dense en été (un peu moins lors de notre passage). C’est la route qui relie Grenoble à Briançon et Gap !

Jour 4 : Le Monêtier les Bains – Vallouise : 22 km – D+=118àm – D-=1322m – 7h20 de déplacement

Etape qui va nous permettre de passer d’une vallée à une autre, de la Guisane à la Vallouise. De la terrasse du gîte du Flourou nous avons eu le temps en fin de J3 de voir ce qui nous attendait pour la matinée du jour. Une grosse montée de près de 1000 m d’un tenant jusqu’au col de l’Eychauda à 2425m. La montée se fait en grande partie dans la forêt. Comme souvent, c’est dans le pied du col que les pourcentages sont les plus raides. Je donne la cadence avec un pas qui permet à chacun de bien suivre sans essoufflement superflu. Une telle allure permet de progresser de façon très régulière et en respectant voire en améliorant les vitesses d’ascension données dans la littérature, 400 m à l’heure en moyenne. Sur ce col et d’autres à venir, nous ferons plutôt du 450, voire du 500 m à l’heure. Rien de particulier à dire sur le paysage sinon qu’à l’approche du col nous sommes dans la montagne aménagée et un peu défigurée par les infrastructures de sport d’hiver : pilonnes des télésièges, pistes, grand réservoir d’eau. Sous le col, j’aurai pu engager le groupe dans un autre cheminement que le GR54. Il existe en effet une variante plus engagée à partir du PC 2298 qui mène au lac de l’Eychauda par le Pas de l’Ane et le technique col des Grangettes équipé de plusieurs dizaines de mètres de main courante. Je savais que l’arrivée à ce col avec un groupe de dix personnes aurait pris du temps auquel il aurait fallu ajouter le temps de descente jusqu’à Vallouise. Mais rétrospectivement avec ce que le groupe a montré par la suite, le coup était gérable. A l’occasion d’une pause au col de l’Eychauda, nous faisons la connaissance d’une jeune Genevoise qui fait le GR 54 et avec laquelle nous cheminerons épisodiquement les deux jours suivants. La descente du col vers le paisible vallon du Chambran et ses fameux chalets d’alpage se fait tout en douceur. Par ce chemin on ne fait que deviner au NO l’emplacement du lac glacière et son glacier, le Séguret-Foran. Dommage…. La jeune suissesse aura la force de faire l’aller-retour pour aller admirer le lac en prenant le chemin emprunté par des dizaines de touristes en été. Pour notre part, nous profitons de la douceur de vallon, pour notre pause méridienne. Il fait chaud. Et la descente vers Vallouise est plein sud ! La longue pause nous permet de soigner les pieds d’un camarade qui n’est pas gâté par ses chaussures Décath…. C’est sa première rando itinérante et il apprend à gérer l’effort dans la durée.


Vallon du Chambran

Le tracé officiel du GR54 propose un cheminement au-dessus de la vallée de la Vallouise qui emprunte de nombreux passages bitumés. Claude qui avait déjà fait l’étape avait trouvé le cheminement sans fin et épuisant. Je propose au groupe un autre chemin qui descend de façon abrupte en fond de vallée à hauteur du hameau de Pelvoux-les Claux sur la route d’Ailefroide, lieu bien connu des grimpeurs sur blocs. En effet, les glaciers Blanc et Noir ont charrié des centaines de blocs monstrueux disposés dans une belle forêt de mélèzes créant ainsi une sorte de La Mecque de l’escalade sur blocs… Mais nous tournons délibérément le dos à ces lieux emblématiques des Ecrins que sont ces glaciers, la Barre et le Dôme de Neige des Ecrins, le Pelvoux, Ailefroide et ses dalles vertigineuses et plus anecdotiquement le pré de Madame Carle, lieu parking bien connu des randonneurs ou alpinistes qui se sont donnés le glacier Blanc comme objectif. Pour la petite histoire, juste après leur exploit à la Meije, Pierre Gaspard et Castelnau vinrent annoncer leur réussite devant les membres participant au congrès constitutif du Club Alpin Français, le CAF réunis pour l’occasion dans le fameux pré de la dame Carle.

Nous, nous filons tranquillement pour 3, 4 kilomètres en fond de vallée, le long du Gyr qui descend directement du Glacier Blanc. La jonction dans le village avec le torrent de l’Onde donne naissance à la Gyronde ! Nous arrivons plus tôt que prévu à Vallouise qui a retrouvé sa quiétude depuis que les touristes d’août l’ont déserté. Une belle ruelle bordée de vieilles et grandes maisons nous mène à notre gîte du jour, l’Aiglière. C’est la fin de la première partie du séjour. Demain nous entrons dans la partie un peu plus « sauvage » de la boucle : adieu routes, télécabines, télésièges, pylônes….


Jour 5 : Vallouise – refuge du pré de la Chaumette : 17 km – D+=1195m – D-=1003m – 7h10 de déplacement

L’étape du jour va nous faire passer de la vallée de la Vallouise à la vallée du Champoléon en passant par le « toit » du séjour, au col de l’Aup Martin (2761m).

Nous faisons une petite infidélité au GR en neutralisant 6 km du parcours. En effet, nous prenons un minibus pour parcourir les 6-7 km le long de la vallée de l’Onde au départ de Vallouise jusqu’à notre point de départ officiel, Entre les Aygues, terminus de la route et parking pour toutes les randos dans le massif des Bans ou vers l’Aup Martin.

Franchir ce point haut ne semble pas traumatiser les collègues 😊. En ce début d’étape, la pente douce dans le vallon de la Selle n’est pas faite pour les inquiéter. De nombreuses cascades tombent des deux cotés du vallon. Après avoir pris un peu d’altitude, nous franchissons un léger verrou glaciaire qui nous mène à la cabane du Jas Lacroix. Nous allons à la rencontre des bergers qui veillent avec leurs patous sur un troupeau imposant de plus de 800 bêtes. Pour le moment, le troupeau est encore dans son corral, ce qui donne une sacrée densité ovine au m2. Une bergère est en train de soigner un mouton blessé à la patte… Nous ne nous attardons pas pour ne pas trop embêter les patous, un peu nerveux. Le lieu abrite (c’est bon à savoir si vous passez par-là un jour de tourmente) un petit local pour randonneur. Nous continuons à nous élever progressivement en devinant plus haut au SO le pic de la Cavale (2985m). Cela nous donne la direction du col de l’Aup Martin. Un géologue n’y retrouverait pas ses petits. Le gneiss se partage le terrain avec les vestiges de couvertures sédimentaires : nous arrivons au pays des grès du Champsaur qui ont façonné une grande partie du sud des Ecrins en plus des grands sommets purement cristallins. L’interprétation du paysage avec un géologue serait passionnante et nous retiendrait un paquet d’heures sur place. Pour le moment, le sentier se fait plus exigeant et commence à monter dans les tours mais sans plus….


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Moutons et patous à la cabane du Jas-Lacroix

Nous quittons un sentier plutôt fait de micaschistes pour tomber sur des schistes ardoisiers bien noirs et poudreux. Les marques montent dans de gros éboulis rocheux et la dernière partie du passage est la plus délicate car le sentier disparaît. Même si la trace à suivre est étroite, pas d’impression de vertige : le trait s’élève assez doucement jusqu’au col mais en laissant l’impression de bien pouvoir poser ses pieds à plat. Il parait qu’il en va différemment lorsque la roche est mouillée. Vous ne nous en voudrez pas de ne pas attendre la pluie pour confirmer 😊 Le col une fois franchi sans plus d’émotion que çà nous continuons à flanc de montagne sur les mêmes conditions de cheminement dans ces schistes pendant 300 ou 400 m … Nous passons sous le pic de la Cavale et nous rejoignons finalement le pas de la Cavale à partir duquel s’engagera la longue descente vers la vallée du Champoléon et le refuge. Du pas de la Cavale, le regard est attiré vers l’est sur des versants aux plis impressionnants. Sur le moment je ne savais pas mettre beaucoup de mots pour expliquer de quoi il s’agissait : l’émerveillement suffisait. A posteriori, je sais un tout petit mieux expliquer ce que nous voyions. Il s’agit de plis créés au moment de l’apparition des Alpes dans une roche qui n’en est pas une vraiment et que les géologues appellent Flysch. Le flysch est un dépôt sédimentaire détritique constitué principalement par une alternance de grès et de marnes qui se sont accumulés dans un bassin océanique alpin en cours de fermeture avant donc l’apparition des Alpes proprement dite). C’est donc une formation qu’on trouve un peu partout des les Alpes en général. Fermons le ban mais ces sujets de grande complexité sont passionnants. Nous commençons la descente en cherchant un endroit un peu plus abrité du vent pour déjeuner. Réconfortés par la collation, nous continuons la descente par de larges lacets d’abord puis en suivant un chemin plus rectiligne à la fin du versant proprement dite sur le plateau des Rougnoux. Nous passons à proximité de la cabane du même nom où le berger surveille ses moutons qui descendent poussés par ses patous. Le dernier du groupe a juste le temps de passer avant que le troupeau s’engage sur le chemin. Les chiens nous auraient alors interdit le passage. L’arrivée au refuge se fait dans la demi-heure suivante. Le Pré de la Chaumette est un grand refuge sous-occupé en cette fin d’été. On nous annonce dès notre arrivée que les douches sont fermées. Heureusement, le torrent des Rougnoux est proche et la toilette qui s’ensuit très tonique…. Ces toilettes auront fait l’objet de quelques photos qui ont circulé sous le manteau 😊

Jour 6 : Refuge du pré de la Chaumette – refuge de Vallonpierre : 13 km – D+=1290m – D-=819m – 6h13 de déplacement

Rando courte aujourd’hui sous le signe du Sirac (3441m), sommet emblématique du Champoléon et du Valgaudemar. Au programme 3 cols à passer entre-coupés de vallons qui n’imposent pas de longues descentes. La montée du 1er col, le col de la Valette (2668 m) se fait dans un bon rythme mais sans s’essouffler plus que nécessaire. Depuis la montée à l’Eychauda (J4), le groupe s’est habitué au rythme de progression en montée. Il nous faut ainsi 3 heures pour parvenir à notre premier col depuis le refuge. Le terrain est parsemé de gros blocs dans la première partie plein nord du chemin. Ensuite, la pente jusqu’au col, plein ouest, sera moins forte. Le sentier est toujours aussi bien tracé. Merci à l’administration du parc qui a pour mission d’entretenir les quelques 700 km de chemins de rando (GR, GRPs et PRs). A proximité du col, un patou nous barre la route : ses moutons mangent tout autour du col. Le pépère n’est pas bien menaçant et nous laisse passer moyennant quelques bonnes caresses ! Au col, le terrain n’est fait que de schiste concassé. La vue, plein nord, sur le vallon de la Valette juste sous nos pieds et sur le Sirac et ses glaciers (Vallompierre et Veyrardonne) est à couper le souffle. Le vent souffle, nous ne nous attardons pas et entamons la petite descente abrupte vers le vallon du Gouiran avant de remonter vers le col éponyme. A l’ouest, très loin il m’a semblé apercevoir les hautes murailles du Vercors dans sa partie sud est terminale, au-dessus du Diois ? Le fond de notre vallon est tapissé d’une belle pelouse qui incite à la paresse. Nous ne sommes pas pressés : après une petite pause, nous remontons au second col, le col de Gouiran (2591 m). Encore des moutons et un filet sur le col qui se prolonge sur la crête, à droit et à gauche. Tout d’un coup nous voyons débouler le berger que nous avions croisé plus bas en train de bavarder avec un trailer. Il essaie de récupérer 2 moutons qui ont réussi à franchir la clôture à l’est du col. Il les rattrape en reprenant la pente pour les contourner par le haut. Même les chiens ont du mal à suivre leur maître 😊 A l’issue de la course, il réussit à faire repasser les bêtes du bon côté. Pas de tout repos le métier de berger !

le lac de Valompierre vu du col de Vallompierre

A nouveau une assez courte descente avant d’entamer notre 3ème col, le col de Vallonpierre (2607m). Il nous aura fallu près d’une heure cinquante pour passer du col de la Valette au col de Vallonpierre. Toujours le même environnement minéral avec sous les pieds cette roche presque poudreuse noire, le calcschiste. Le dernier versant avant le col ressemble de fait à un terril. Au col, nous laissons les sacs pour prendre un peu plus d’altitude sur une petite bosse au NW. Mais il y a mieux encore car plus haut le pic de Vallompierre (2741m) nous fait de l’œil. Nous sommes quelques-uns à le rejoindre en suivant la crête. Séance photos incontournable ! Nous voyons le refuge et son laquet au NE, l’imposant Sirac et ses glaciers à l’Est, le pic de Vallon Clos au NW. Nous retrouvons nos sacs et commençons la descente vers le refuge mais à mi-pente nous prenons la pause déjeuner. Le refuge est accueillant et il y a encore peu de monde. Il est posé en contrebas de gros blocs de gneiss descendus de la crête du Vallon Clos d’où son nom je suppose. Une grande plaine lacustre s’étend vers l’est du refuge, piste d’atterrissage des hélicos qui le ravitaille. En juillet, le refuge avait fait l’objet d’un reportage de 30 min diffusé par France 2 à 20h30. Après notre installation, je propose au groupe une activité autour des chaos rocheux pour bien appréhender la progression sur de gros pierriers. Je sais personnellement que ce n’est pas simple et qu’il faut vaincre une certaine appréhension (souvenirs d’un séjour avec Michel sur la HRP…). Seuls deux courageux m’accompagnent. Nous trouvons de bons rochers à enchainer. L’exercice est intéressant mais il ne remplit pas le restant de l’AM…. On complètera avec une traversée du laquet, trop vaseux à mon goût. En regardant la carte, je vois que la montée vers le pic du Vallon Clos était largement dans nos cordes. Ce sera pour une prochaine fois. Et puis, il faut garder des forces car le programme des J7 et J8 est copieux.

Jour 7 : Refuge de Vallonpierre – refuge des Souffles: 26 km – D+=1040 m – D-=1375 m – 8h30 de déplacement

Les prévisions météo ne sont pas fameuses et pile-poil pour les deux jours difficiles ! En ce début de matinée pas d’alerte et la longue descente du Vallonpierre commence : direction le haut de la vallée de la Séveraisse, principale vallée qui entaille profondément le massif jusqu’en son cœur cristallin. La descente ne présente aucune difficulté et nous parvenons bientôt à la cabane de Surette. Le berger vient juste de décoller : on a croisé l’enclos des moutons un peu plus haut. Nous marchons en rive gauche de la Séveraisse qui vient de naître juste au-dessus… Nous ne la quitterons que 15 km plus loin, à Villar-Loubière. L’entrée dans la vallée se fait par une allée entre deux murets de pierre : il faut un petit moment pour s’adapter à cette nouvelle végétation de fond de vallée. Aux arbres surtout (des frênes ?) qui masquent l’importance de la pente et l’aspect très encaissé du terrain, terrain recouvert de blocs gigantesques. Bientôt, mieux adaptés à cette configuration, nous descendons la vallée sur près de 13 km. Au-dessus de nos têtes passe et repasse l’hélico qui fait des rotations avec le refuge pour le vider de ses déchets et le réapprovionner. Nous tombons rapidement sur les ruines du hameau des Clôts et le refuge Clot Xavier Blanc, belle bâtisse tranquille qui donne envie d’y séjourner. Je sais que la petite Genevoise rencontrée le J4 s’y est arrêtée la veille. Le cheminement est silencieux. Progressivement, la vallée s’élargit même si tout là-haut au nord l’Olan nous a à l’œil. Nous passons un hameau, le Rif du Sap surmonté au sud par les belle Aiguilles de Morges (2986 m) qui font face au sud au pic de Vallon Clos évoqué plus haut. Un panneau nous avertit que le hameau est à la recherche de dons pour la restauration de sa petite chapelle détruite par une avalanche quelques années plus tôt ! Il n’accepte pas les CB…. Tant pis. Chacun a en tête l’arrivée à la Chapelle en Valgaudemar mais il y a encore deux hameaux à traverser ( le Bourg et le Casset) installés en bord de rivière.

Vieux pont dans la vallée de la Séveraisse (Valgaudemar)

Nos troupes sont très distendues et à un embranchement j’attends au moins dix minutes pour accueillir l’arrière-garde (léger agacement 😊). Le reste de la troupe a continué et nous a devancé à la Chapelle… Chacun a son portable à l’oreille. Le village est touristique. Des hôtels, des campings, nul doute qu’il fasse le plein en haute saison… Pour l’heure il est plutôt peinard. Nous « dévalisons » une petite épicerie ouverte juste avant midi. Le tenancier n’est pas des plus commerçant… Un petit parc à proximité d’une des Maisons du Parc National nous sert de salle à manger. Il faut prendre des forces car la longue progression dans la vallée nous a bien fatigué. J’appréhende sans le connaître le dernier coup de cul pour parvenir aux Souffles… Avant de parvenir au pied de notre dernière bosse, il nous reste 4 km de vallée jusqu’à Villar-Loubière. La vallée comptait autrefois plusieurs moulins au toit en chaume. Il reste celui de Villar qui abrite son musée de la Toinette à lui. C’est là qu’on met le clignotant à gauche et que la rude ascension vers le refuge commence, près de 1000 m en moins de 4 km, je vous laisse calculer la pente 😊 Je vous aide : plus de 20% si on la moyenne. Comme souvent, c’est l’arrachement à la pesanteur du fond de vallée qui est le plus dur. Une fois parvenus sur les pentes, le tracé du chemin est plus « étudié «  et favorise normalement le % de moindre pente. Mais malgré tout, il faut bien se les faire les quasi 1000 de D+. Trois collègues prennent les devants : au train, nous en reprendrons un mais les deux autres nous précéderons de 10 minutes. Au moment exact, où je parviens aux tables extérieures du refuge, quelques gouttes pleuvent. La prévision n’était pas complètement fausse : je commence à angoisser pour l’étape du lendemain, la plus compliquée du séjour. La petite liqueur de l’amitié que nous offre le gardien me décontracte un peu…

Jour 8 : Refuge des Souffles – Valsenestre: 23 km – D+=1664 m – D-=2300 m – 10h03 de déplacement

L’étape du séjour ! Celle après laquelle je pourrai me dire si tout se passe bien « ça y est, le séjour est bouclé ». Un peu de stress accentué par la météo : j’ai cru entendre pleuvoir toute la nuit alors qu’il s’agissait du bruit de la cascade dans le ravin près du gîte. Comme la veille, il s’agit de faire deux étapes en une par rapport au découpage officiel du parcours. Deux cols dont un assez facile, le col de Vaurze (2490 m) et le col de Côte Belle (2290 m) et surtout deux longues descentes vers les vallées de Valjouffrey et du Béranger. Les pressions ont dû augmenter car on voit que les nuages se disloquent et s’accrochent sur certains sommets ; la vallée du Valjouffrey est noyée sous une mer de nuages. La montée vers le 1er col nous oblige à passer l’imposant talweg sur le bord duquel le refuge est construit. Peu de dénivelée car nous restons sur les mêmes courbes de niveau. Des câbles sont installés pour le passage de certains petits ravins qui laissent passer les torrents qui se déversent tous dans le talweg. Vers 2000 m, les quelques lacets qui nous mènent au col sont rapidement franchis. Les nuages recouvrent encore quelques sommets mais la dislocation est bien avancée. Le soleil éclaire quelques cimes. Ouf ! Un souci de moins. Au col, la brume remonte des deux côtés. Le panneau indique Le Désert en Valjouffrey à 4,6 km. On voit juste en face la belle saignée de Cote Belle que nous monterons l’après-midi, on devine même au second plan la montée du col de la Muzelle au programme du lendemain. Pour l’heure, on se concentre sur la plus longue descente du séjour, + de 1300 m de dénivelée négative ! Descente difficile avec de nombreux ravins à franchir et très rocheuse. Du coup l’homogénéité du groupe à la montée vole en éclat. A mi pente, j’attendrai longtemps les derniers. Quand ils arrivent à ma hauteur, je décide de faire le serre-file jusqu’au Désert. On aperçoit de plus en plus précisément le hameau avec à son est des prés de fond de vallée tachetés de tas de pierre à l’espacement très régulier. Quel travail il a fallu pour tirer le minimum d’herbe de ces terres ingrates et pauvres ! La lenteur de la descente permet d’apprécier le paysage…. Le reste du groupe est déjà loin. Cela fait un bon moment qu’ils sont dans le hameau quand nous commençons à marcher à plat dans le fond de cette étroite vallée. Nous mangeons au Désert, près du cimetière. Pas grand monde dans la rue principale ; un petit bar-restaurant est ouvert avec deux, trois piliers de bar. Nous sommes quelques-uns à nous offrir un petit café pour nous donner de la force pour l’après-midi. Nous voilà au pied de Cote Belle le second col du jour à plus de 1000 m au-dessus. La montée comme toujours se fait au train même si deux amis ont pris les devants. Le début de l’ascension est rectiligne, presque plein nord. A mi- col, le vallon que nous remontons s’élargit et nous grimpons par de longs lacets à la pente acceptable. Mais chacun des segments parait bien long. A l’arrivé du groupe, la performance est acceptable : 2h15 pour les plus de 1000 M de D+. Le topo annonçait 3h30 depuis le Désert ! Il nous en avait fallu 2 le matin pour parvenir au col de Vaurze. Le groupe a fait du globule rouge et la fatigue ne semble pas se faire sentir pour la plupart d’entre-nous. C’est bon signe ! Le col est accueillant et herbeux, à la différence de tous ceux qui ont précédé. La descente est moins exigeante que celle du matin. Sous le col, d’énormes blocs de schiste dessinent d’impressionnantes lames parallèles à la pente. Un peu plus bas ce seront des falaises de schiste qui nous surplomberons… Ce sont les derniers passages minéraux de la descente, bientôt nous parviendrons dans des pentes boisées et plus douces jusqu’au torrent du Béranger qui donne son nom à la vallée de Valsenestre. Douce vallée qui semble à l’écart du monde…

Dans la descente du col de Côte-Belle – vue sur la montée vers le col de la Muzelle

La journée que j’appréhendais tant est sur le point de s’achever. Une large piste en légère descente nous amène jusqu’au beau hameau de Valsenestre. Il a la particularité de ne plus être habité à partir de fin octobre. La petite route d’accès est coupée car le Conseil général ne veut pas déneiger pour deux ou trois habitants ! Le hameau n’est plus accessible alors qu’en raquette. Là encore on touche du doigt l’évolution démographique de ces petits hameaux de fond de vallée à partir du second tiers du XXéme siècle : le gîte où nous logerons était une école primaire qui a fermé en 1936. Une grosse vingtaine d’enfants y était scolarisés. De fait, ce gros hameau compte de nombreuses et belles maisons presque toutes bien restaurées et à vocation touristique plus que familiale dixit le très sympathique gardien du gîte. Les magnifiques couronnes de saucisse grillée et leur plat de lentille nous apporte un grand sentiment de bien-être, récompense d’une belle journée de montagne (et d’efforts).

Jour 9 : Valsenestre – refuge de la Muzelle: 9 km – D+=1320 m – D-=460 m – 6h05 de déplacement

Une fois n’est pas coutume, nous nous sommes octroyés une bonne grasse matinée et nous nous arrachons à la quiétude de ce beau gîte (que je recommande) autour de 8 h. L’étape sera courte mais les photos de la montée au col que nous avons vues dans le gîte sont « inquiétantes ». Il semble que la dernière partie du col présente un véritable mur de schistes ardoisiers avec un sentier qui fait plus de zigs et zags que jamais. Pas moins de 50 lacets, taillés dans le schiste et régulièrement entretenus permettent de parvenir au col. On n’y est pas encore. On doit refaire à l’envers le chemin d’exploitation de la veille : 3 km de faux-plats pour se chauffer les muscles. La montée vers le col suit parfaitement la combe et la pente s’accentue très progressivement. Notre sentier est sous le regard à l’est de plusieurs pics ou pointes à plus de 3000 m : pointe Swan (3199m), pointe Henriette (3269m), pointe Marguerite (3262m), pointe Buisson (3190m). La petite pause sous la cabane de Ramu me laisse le loisir de les observer à la jumelle. Deux, trois petits glaciers sont encore accrochés. Jusqu’à quand ? Le berger et ses patous nous surveillent de leur cabane. Le chien aboie, l’écho dans cette combe profonde lui répond et lui répond à l’écho. Ça n’en finit plus … Encore quelques efforts et nous sommes enfin au pied du mur. De loin, il semblait que les lacets tracés sur ce long éperon schisteux étaient presque à plat. Mais il faut se résoudre à l’évidence, il reste plus de 300 m de dénivelée et il faut bien accepter que la pente du sentier se relève. On sent nettement que les lacets sont courts, on passe son temps à prendre les virages. Le sentier est parfaitement tracé et entretenu : bravo les agents du Parc. Le sentier est étroit mais on ne ressent aucun sentiment de vertige. A la descente c’est peut-être différent car on prend très vite de l’altitude. A mon rythme, tout le monde parvient au col (2613m) sans essoufflement excessif. A droite, la Roche de la Muzelle (3376m) et à gauche le pic du Clapier du Peyron (3126). Je suis un peu triste : c’est le dernier grand col du séjour. Ça sent l’écurie. Quand tout se passe bien on aimerait que le temps s’allonge. Mais non, c’est toujours le même rythme : passage du col, photos, début de descente et pause déjeuner. Derniers calculs et statistiques : annoncé à 4h30 de Valsenestre, nous l’avons atteint en 3h30 dont 30 minutes de pause sous la cabane de Ramu. Toujours nos globules rouges 😊. La descente est très minérale : pas de belle prairie comme à Côte Belle la veille. Du coup nous cassons la croûte bien callée sur des rochers.

Montée vers le col de la Muzelle

Le lac et le refuge de la Muzelle sont à portée. J’observe la station des Deux-Alpes plein nord au-dessus de la vallée du Vénéon qui mène au SE à la Bérarde. Je n’imaginais pas une aussi grosse station : peu de chalets, que de grands immeubles; un peu en retrait à l’ouest une sorte d’énorme bâtisse genre château de parc Disney ! Et puis des remontées à foison. La montagne un peu défigurée au regard du visage qu’elle nous a offert depuis 4 jours, depuis Vallouise. Peu importe, vu comment est situé le refuge, cette lèpre sera cachée à notre regard. Nous arrivons à 14 h au lac que nous contournons. Nous demandons à une dame qui s’essuie s’il est possible de s’y baigner. Elle est affirmative. Une occupation pour l’après-midi ! La gardienne du refuge n’est pas du genre causant, heureusement son adjoint le sera à sa place. Nous nous installons pour la dernière fois. Nous sommes à l’aise, le refuge est sous-occupé. Chacun va vaquer à ses affaires. Pour notre part, Patrice et moi optons pour la baignade dans ce magnifique lac sous le glacier de la Muzelle. On n’y passerait pas la journée mais moyennant quelques bonnes brasses, la température autour de 12° est largement acceptable. A noter le fort courant qui empêche Patrice de faire la traversée intégrale 😊.

D’autres atlassiens partent à la recherche d’un point haut pour capter du réseau, d’autres à la recherche de la Roche Percée et des Cheminées de Fée en direction du glacier. Quelques mètres de dénivelée à ajouter au compteur ! L’après-midi sera conclu par un bel apéritif offert par l’Association. Le repas avec son bon ragoût d’agneau conclura une nouvelle belle journée de montagne.

Jour 10 : refuge de la Muzelle – La Denchère 9 km – D+=637 m – D-=1750 m – 4h35 de déplacement

L’excitation du dernier jour nous a fait lever tôt et à 6h30 nous sommes prêts à « petit-déjeuner ». C’est sans compter sur la gardienne qui nous dit que le petit déj c’est à 7h et pas avant 😊 Bien mon adjudant. Nous errons un peu désœuvrés sur la terrasse en admirant encore ce superbe environnement. La veille, des fracas de sérac dégringolant sur la pente nous ont fait lever la tête plusieurs fois. Après un petit dej quelconque mais toujours réconfortant, il reste encore un petit effort avant de nous jeter dans la descente vers le lac du Lauvitel et la vallée : le col du Vallon (2131m) sera notre dernier obstacle d’altitude. Nous y parvenons sans coup férir en jetant un regard sur le lac de la Muzelle, bleu émeraude sous le soleil matinal. Puis vient l’interminable descente pas trop technique ni piégeuse vers le lac. Quelques randonneurs nous suivent et/ou nous doublent. Depuis Vallouise, nous étions seuls ou quasi sur les chemins. Ces 6, 7 randonneurs que nous côtoyons nous donnent l’impression qu’il y a foule sur ces sentiers !

Reflets dans le lac du Lauvitel

A l’ouest, face à nous, la montagne qui tombe dans le lac est coupée en deux par une faille rectiligne qui nait sous le sommet du Rochail (3022m). Le lac du Lauvitel est le plus grands des lacs de l’Oisans. Le long et large vallon qui remonte au sud vers la crête entre le Signal du Lauvitel (2901m) et le pic du Clapier du Peyron est une réserve intégrale à l’intérieur du Parc. Tout accès y est interdit. Cela n’empêche pas une très longue ligne à haute tension de remonter tout le vallon en rive gauche du lac. Nous ne nous attardons pas très longtemps. La descente n’est pas finie. Elle continue mais dans des conditions de terrain presque plus difficiles que toutes celles rencontrées jusque-là. Le Parc a « caladé » le chemin : l’angle des pierres est propice à la montée mais pas forcément à la descente surtout humide comme elles le sont. Il faut redoubler de prudence à l’approche du but : ce ne serait pas de chance ! Enfin nous entrons dans la Denchère contents que tout le monde en ressorte indemne. Ce terrain est praticable avec de bonnes chaussures de rando : la plupart des randonneurs qui montaient portaient plutôt des chaussures de trail !

Lac du Lauvitel  et la grande faille sous le Rochail

Voilà c’est fini. J’accompagne les trois chauffeurs plus bas pour récupérer la voiture de Claude qui les amènera à Mizoën récupérer les deux autres voitures. Le tout se terminera dans une bonne brasserie du Bourg d’Oisans où nous dévorerons une bonne bavette-frites. Les ruptures sont toujours un peu brutales : réveillés le matin dans cet univers magique de la haute montagne et bloqués le soir sur une bretelle d’autoroute à Lyon sous une chaleur étouffante ! Moi qui ne conduis pas, j’ai encore la tête dans les Ecrins, récapitulant tout ce que nous avons vécu ensemble durant ces dix belles journées. Vivement les prochaines !

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Tour des Dômes glaciaires de la Vanoise en autonomie

Date : du 14 juillet au 20 juillet 2021
Secteur géographique : Rhône / Alpes Savoie.
Cartes utilisées : Édition Rando Vanoise A3 1/50000 plus topo La Vanoise GR5-55
et IGN Top 25 3534 OT et 3633 ET
Animateur : Michel D.
Nombre de participants : 8, 2F et 6H
Classement Atlas : Difficile
Kilométrage pour 2 voitures A/R : 780 km

Météo : 1er jour couvert puis pluie toute la nuit, 2e jour couvert quelques averses et brouillard, 3e jour idem puis beau temps les autres jours.
Les données kilométriques et altimétriques des journées sont le résultat de montres et GPS Garmin.
Faune rencontrée : bouquetins, marmottes, chamois, aigle royal, gypaète au dessus d’Aussois.

Séjour prévu en autonomie spéciale car dans le parc de la Vanoise, le bivouac est toléré seulement sur les emplacements prévus aux abords
des refuges et il est payant. Donc nous nous sommes pliés aux exigences du parc.

Trajet voiture Clermont fd / Pralognan, départ 7h, arrivée à pralognan au parking des Fontanettes à 12h.
Repas de midi pris dans une salle hors sacs car le temps est couvert et frais. Puis départ pour le refuge au col de la Vanoise à 13h par la voie ancestrale des caravaniers avec leurs mules qui emmenaient les tomes de fromage et au retour du sel de l’ Italie.

JOUR 1 mercredi 14 juillet
Clermont Fd – Refuge de la Vanoise

Itinéraire : parking à 1600m , refuge des Barmettes et pont de Glière – pont du Chanton- traversée sur des dalles – le lac des Vaches – montée dans la moraine de la grande Casse dans le brouillard – le seuil de l’ Ouille – le lac Long- et arrivée au refuge du col de la Vanoise à 2516 m par quelques névés.
Distance : 7 km Dénivelé : 900 mD+ 15 m D- Durée : 3h
Montée sous un ciel couvert et vers 2500 m du brouillard jusqu’au refuge, possession des emplacements de tente sous la pluie et le vent tempétueux que nous aurons toute la nuit. Repas au sec dans la salle hors sacs.

JOUR 2 jeudi 15 juillet
Refuge de la Vanoise – refuge du Plan du lac
Distance : 20km D+ 1000m D-950m Durée : 7h45
La pluie s’est arrêtée vers 5h et nous avons déjeuné dans la salle hors sac. Départ du refuge de la Vanoise à 7h – GR 55 – lac rond – lac du col de la Vanoise – blockhaus de la vallée de Leisse – pont de Croé Vie 2099m – refuge Entre Deux Eaux 2130m – pont de de la Renaudière 2053m – vallon de la Rocheure – Mourre de la Bourgeat – PR direction trou du Chaudron et remontée du vallon, ruisseau de Fontabert en direction de la pointe de Lanserlia à 2550 m.

Nous rencontrons un troupeau de brebis gardé par 5 patous, le groupe n’en mène pas large, on le dépasse et le jeune berger vient à notre rencontre, il nous explique que sa cabane est bien plus haut et que depuis 4 jours il a de la neige tous les matins, il nous indique le passage du col de Lanserlia à 2774m par les éboulis. De là, normalement… vue magnifique sur la calotte glacière, mais ce jour là elle ne veut pas se montrer, car les sommets sont dans les nuages. Nous n’avons pu voir que la magnifique pointe de Lanserlia avec ses clochetons. Redescente du col par les Ancelles – Plan du Lac – et enfin le refuge du Plan du Lac à 2384m, très beau refuge et très bon accueil du gardien. Possession des emplacements, douche et repas dans le refuge.

JOUR 3 vendredi 16 juillet
Refuge du Plan du lac – refuge de l’Arpont
Distance: 14 km D+ 800m D- 790m Durée : 6h40
Départ à 7h30 du refuge – chapelle st Barthélémy- L’île 2000m- puis grosse montée soutenue au PC 2329m – lacs des Lozières 2429m – repas de midi – passage dans les éboulis de la moraine du glacier du Pelve – chemin en balcon avec plusieurs bouquetins sur notre sente, le soleil est de retour et j’en profite pour arrêter le groupe pour faire sécher nos tentes, car en montagne quand la météo n’est pas terrible mieux vaut tenir que courir, mon jugement était bon car lors de la descente sur le refuge de l’Arpont à 2309, le brouillard humide est de retour pour la soirée.

Remarque : au refuge de l’Arpont, je ne sais pas si c’est dû au nom mais on s’est fait harponné par le et la gardienne (même accueil que les autres voyageurs en tentes, pas bien venus les randonneurs en tentes !!!!!) bref on a fait avec et pu manger à tour de rôle dans la minuscule salle hors sac. Pluie de nouveau pour la nuit, mais au réveil ciel pratiquement dégagé.

JOUR 4 samedi 17 juillet
Refuge de l’ Arpont – Refuge de la Dent Parrachée
Distance : 18 km D+1050m D-900m Durée : 8 h
Départ à 7 h chapelle st Laurent sous le glacier de l’Arpont – oratoire – combe d’enfer – Montafia – passage sous la Dent Parrachée et son glacier – sous le roc des Corneilles à 2679m – puis piste militaire pour rejoindre les anciens forts avancés – refuge de Plan Sec au dessus des deux barrages EDF – refuge Fournache et le Graal de tous les refuges que nous avons passés le refuge de la Dent Parrachée à 2516m (accueil, ambiance et restauration parfaits) d’ailleurs le groupe a décidé de laisser les lyophilisés dans les sacs pour prendre un excellant repas préparé par un cuistot népalais adjoint de Franc le gardien. Une très belle soirée et en plus le ciel se dégage pour les derniers jours.

JOUR 5 dimanche 18 juillet
Refuge de la Dent Parrachée – ferme de Ritort.
Distance : 13 km D+ 900m D- 1200m Durée : 7h20
Après une belle nuit étoilée, départ à 7h30 pour le col d’ Aussois à 2914 m et la pointe de l’Observatoire à 3016 m. Sente jusqu’au refuge du Fond de l’Aussois 2300m puis longue montée soutenue au col d’Aussois – arrivée au col vers 11h 30 – dépose des sacs pour monter à la pointe de l’observatoire à 3016 m et là… une vue fabuleuse à 360° nous récompense de notre effort, nous sommes en surplomb au dessus du refuge Péclet-Polset 600m plus bas avec son lac Blanc, tous les sommets autour et une partie de la calotte glacière, après un bon moment passé au sommet nous redescendons au col pour le repas de midi au soleil. Puis très longue descente qui émerveille nos yeux.

Arrivée 15h à l’alpage de Ritort 1970m (donc 1050 m de descente pour 2km300 de distance) boissons fraîches et fromage fais du matin pour réconfort. Nous nous installons sur le lieu de bivouac gratuit celui-ci, toilette dans le ruisseau le Doron de Chavière puis nous allons à la traite des 100 tarines et abondances voir la fabrication du Beaufort d’alpage qui nous a bien pris 2 h, très intéressant et instructif, repas du soir agrémenté d’un morceau de Beaufort d’Alpage d’été, rien a voir avec le Beaufort d’été des coopératives ; l’alpage de Ritort est d’ailleurs passé à l’émission « Échappées Belle » les deux filles du groupe on reconnu le fromager qui a bien confirmé son passage a la TV. Nuit confortable avec les sonnailles des tarines et abondances qui nous on bercé .

JOUR 6 lundi 19 juillet
Ferme de Ritort – refuge de la Valette
Distance : 12 km + 2km D+ 1150 +182 D- 840 +182 Durée : 7h +1h
Départ à 7h – remontée de la fin du parcours de la veille jusqu’au PC 2202m puis PR en balcon sous la pointe Ariande – passage sur la vallée glacière sous le glacier du Genépi impressionnant par sa masse au dessus de nos têtes – dure journée car les dénivelés depuis le départ sont dans les jambes et de grosses montées nous attendent – repas de midi au PC 2093m plan des Bôs – Chalet des Nants et dure dure montée au refuge de la Valette à 2550m. Montage du bivouac puis certains sont monté vers l’ancien refuge de la Valette et au pic de la Vieille Femme à 2800m. Repas du soir à l’extérieur car pas de place dans le refuge et belle nuit sous les étoiles.

JOUR 7 mardi 20 juillet
Distance : 9 km D+ 260 D- 1100 Durée : 4h35
Refuge de la Valette – parking des Fontanettes (voitures)
Départ à 8h puis hors sentier au col du Tambour ou nous tombons sur un groupe de 15 bouquetins qui prennent le soleil – cirque du Petit Marchet avec le lac puis par PR aérien sécurisé par une chaîne au dessus de Pralognan – PC 2207 puis PC 2084 et 2062 descente exigeante de 25m dans une barre rocheuse – pc 1673 et PR dans la forêt jusqu’au parking des Fontanettes et fin du séjour par un petit repas de midi à l’auberge des Fontanettes tenu par une payse de l’Aveyron .

Passage et petites emplettes dans Pralognan et génépi à la distillerie.
Départ de Pralognan pour Clermont Fd à 16 h et arrivée à la capitale à 20h30.

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Les Dolomytiques

Date : Du 3 au 10 juillet 2021
Animateur : Yves
Nombre de participants : 11 animateur compris   (3F, 8H)
Météo : Temps clément, ensoleillé ou nuageux avec averses éparses
Terrain : Globalement sec, légèrement humide par endroits
Distance : Totale 98 km   
Dénivelé : Total +5440 m -5910 m
Durée : 50 HM pauses comprises
Classement Atlas : Moyen
Kilométrage auto :  (2026 X 3 soit 6078 km)
Préparation et rédaction : 30 H

ITINERAIRE : Départ Lago di Braies, rifugi :  Pederu, Lagazuoi, Croda da Lago, Lavaredo, Prato Piazza, retour Lago di Braies.

Comptant parmi les plus beaux joyaux de l’arc Alpin, les Dolomites offrent des particularités dues à leur relief et à la qualité de leur roche : roche sédimentaire carbonatée de calcium et de magnésium. Composition découverte en 1782 par un géologue Français, M Dolomieu, d’où le nom de la roche (dolomie) et du massif. La roche des Dolomites est naturellement très blanche, elle passe du rose au pourpre au lever ou au coucher du soleil, phénomène optique appelé Alpenglow.

L’un des plus beaux paysages de montagnes du monde, classé patrimoine mondial naturel par l’Unesco en 2009.

Jour 1 :

Clermont-Ferrand, Lago Di Braies

4 h 45 on charge les coffres, 5h on est parti pour une longue journée de route car 1000 km nous attendent. Circulation fluide sur le trajet, passage de la frontière sans problème malgré toutes les contraintes Covid imposées. Quelques ralentissements au-delà du Lac de Garde en direction de l’Autriche. 18 h on touche notre but, le lac de Braies se dévoile devant nous. Tout le monde est bien content d’arriver, et de prendre possession de sa chambre dans cet hôtel majestueux, riche de souvenirs historiques au vu de ses 100 années d’existence, qui a connu des périodes fastes et sombres. Sissi impératrice y a séjourné en son temps. En avril 1945 les SS ont emprisonné 141 personnages illustres dont Léon Blum, le Chancelier Autrichien, Gabriel Piguet évêque de Clermont Ferrand…

Certains auront la chance d’avoir la vue sur le lac avec balcon, d’autres malheureusement se contenteront du parking, mais tout le monde est ravi. Le repas avec les « antipasti » à volonté complètera l’enchantement de ce lieu.

Hôtel
Lago di Braies

Jour 2 :   

Lago di Braies, Rifugio Pederu          14.5 km.
Déplacement : 7h 25 dont 5h 20 de marche
Montre gps  +850 m  -760 m   Montre alti  +865 m  -785 m

Départ du splendide Lac de Braies enchâssé au milieu d’un cirque naturel surplombé par la Croda del Beco. Nous sommes dans le parc naturel Fanes-Sennes-Braies point de départ de la célèbre Vie Alta n°1 que nous suivrons sur la moitié de notre boucle. La météo nous annonce des orages, nous scrutons le ciel, pour l’instant les nuages laissent une petite place aux premiers rayons, nous prenons confiance.

Après avoir longé le lac, le sentier se dirige vers le Val di Foresta, grimpe quelques lacets et continue dans le vallon pour s’élever fortement sur les 200 derniers mètres de dénivelé et franchir le Forcela de Riciogogn. Un léger névé accentuera encore la pente.

Montée au Forcela de Riciogogn

Le col franchi nous arrivons dans un autre monde, beaucoup plus facile où bouquetins et marmottes occuperont notre regard. Nous arrivons à proximité du refuge de Sennes, pause déjeuner. Le pique-nique pris à l’hôtel est apprécié. Face à nous arrivent de gros nuages noirs, 13 h première averse qui ne durera pas. Nous repartons en longeant l’ancienne piste d’aviation herbeuse où nous rencontrons nos premières vaches aux couleurs inhabituelles, puis nous amorçons la descente par une piste routière. Le sentier serpente maintenant au travers d’une forêt de pins mugho pour rejoindre à nouveau la piste très pentue, caillouteuse et glissante qui nous mènera au Rifugio Pederu. Il est 15 h la pluie revient doucement, elle nous accompagnera jusqu’au refuge, et va s’accentuer fortement jusque tard dans la soirée.

Bouquetins
Descente vers le Rifugio Pederu

Jour 3 :

Rifugio Pederu, Rifugio Lagazuoi          18.6 km.
Déplacement : 8h 40 dont 7h 10 de marche.
Montre gps  +1613 m  -489 m  Montre alti  +1645 m  -485 m

Le soleil se montre généreux ce matin, cela réconforte le groupe car la journée avec ses 1600m de positif inquiète certains participants. Petit coup d’œil aux panneaux explicatifs du parc et nous voilà partis. Nous remontons par une piste facile, bordée de pâturages en fleurs jusqu’au refuge de Fanes. Malgré le déluge de hier soir la roche et la terre ont bien absorbé, le sol n’est pas glissant. Petite pause, nous apercevons au-dessous le refuge Lavarella avec sa surprenante chapelle ronde sur le côté. Courte montée au Passo Limo, passage devant le refuge de Grand Fanes puis traversée de la grande Alpe de Fannes par le Passo Tegada. Sur notre droite nous admirons les plissements désordonnés et spectaculaires de la roche, de part et d’autre nous sommes éblouis par le blanc des talus d’éboulis.

Plissement du Grand Alpe de Fanes

Montée à la Forcela di Lech

La fatigue commence à se faire sentir, le soleil est avec nous et la chaleur aussi. Nous décidons de nous approcher au plus près du col afin de faire le plus gros du positif avant de manger, les derniers mètres seront difficiles, un petit replat herbeux, ouf ! Il nous reste 100 m à gravir on prend des forces.

Arrivée à la Forcela di Lech

Le pique-nique nous donnera des ailes, les fameux 100m sont avalés sans s’en apercevoir. Nous voici à la Forcela di Lech, col époustouflant où le sentier semble s’arrêter, invisible d’en haut coincé entre 2 falaises proches et avec une pente impressionnante avoisinant 30 %. Courage il faut y aller, le passage couvert de cailloux serpente entre les blocs rocheux jusqu’à mi-hauteur où, de là, nous apercevons le lac Lagacio au fond ainsi que le refuge pour ce soir au loin, mais très loin. La fin de la descente a été aménagée avec des troncs pour éviter l’érosion et la pente s’atténue. Nous atteignons le lac, petite pause bien méritée.

Descente au Lac Lagacio depuis la Forcela di Lech
Remontée du plateau incliné de Lagazuoi

Toujours le refuge en point de mire, mais encore 600 m à monter soit plus ou moins 2 h de marche sur le plateau incliné de Lagazuoi dans une ambiance minérale. Les névés encore très présents dans ce secteur, vont perturber un peu notre parcours jusqu’au col Lagazuoi. Après la traversée d’un grand névé en devers, la dernière montée sera très très dure pour beaucoup, pour enfin atteindre le refuge. Au passage nous aurons remarqué les divers vestiges restaurés de la guerre incroyable menée à cette altitude sur cette ligne de front, entre l’empire Austro-Hongrois et l’armée Italienne pendant la Première Guerre Mondiale. De nombreuses galeries ont été creusées dans la roche, dont les entrées sont encore visibles. Une galerie, particulièrement aménagée en via ferrata atypique, permet de parcourir les entrailles du Petit Lagazuoi.

Arrivée au Col Lagazuoi

Après cette journée éprouvante, une récompense nous attend sur la terrasse du Rifugio Lagazuoi, plus haut refuge des Dolomites à 2752 m, avec cette fabuleuse vue panoramique sur les sommets environnants qui se découvrent face à nous. Quelques trouées dans la brume nous permettront d’apercevoir furtivement le phénomène qui a fait la réputation de ce massif, les fameuses couleurs rose ou pourpre au coucher du soleil. Dommage les nuages gâchent un peu notre plaisir.

Rifugio Lagazuoi

Jour 4 :

Rifugio Lagazuoi, Rifugio Croda da Lago          16.3 km.
Déplacement : 8h 36 dont 6h 23 de marche
Montre gps  +702 m  -1341  montre alti  +800  -1280

Après une bonne nuit, ce matin les troupes sont fraiches et sont prêtes à affronter cette journée un peu moins éprouvante. Il faudra descendre la dernière partie un peu scabreuse montée hier, avec traversée du névé en dévers, pour atteindre la Forcletta Lagazuoi, cela n’inquiète personne. Le soleil étant déjà bien présent, la neige n’est pas gelée.

Chose faite, nous suivons un sentier en balcon pour rejoindre la Forcletta Travenanzes avant de plonger sur la route du Passo Falzarego, haut lieu réputé du Giro. Léger regard sur la boutique souvenirs et nous progressons sur l’autre versant en direction des alpages.

Le chemin devient de plus en plus pierreux, traverse un petit cayon qui nous conduit au pied d’un défilé rocheux que nous grimpons sans difficulté, pour arriver au col Averau.

Remontée du défilé rocheux avant le col Averau

La vue est superbe au nord comme au sud : on embrasse une bonne partie des Dolomites orientales et notamment le glacier de la Marmolada. Le soleil est avec nous, et les rhododendrons bien en fleur nous balisent le chemin. Courte montée proche de la falaise dominant un grand éboulis et arrivée au col Nuvolau. De là vue sur la crête qui grimpe au refuge Nuvolau où, en ce jour de beau temps, la foule est bien présente. Ce sera la journée où l’on verra le plus de monde.

Cinque Torri

Descente vers les Cinque Torri, un carré d’herbe et 3 sapins, pour ceux qui cherchent l’ombre, feront notre restaurant du jour. L’environnement est animé et nous change des jours précédents, car le lieu est très populaire et accessible facilement. Il est également un lieu prisé par les grimpeurs et ils sont nombreux aujourd’hui, accrochés aux différentes parois. Cette zone a été également le théâtre de rudes batailles. Nous contournons le site par le nord, véritable musée à ciel ouvert de la grande guerre, avec ses tranchées, ses casemates, ses postes d’observation, afin de passer au cœur du chaos calcaire.

Les casemates
Entre les tours

Descente dans une forêt clairsemée puis plus dense jusqu’à une clairière à proximité du Ponte de Rucurdo.

Le sentier traverse deux torrents puis grimpe un bon moment, franchit un petit ressaut rocheux, passe sur un joli pont de bois avant d’atteindre le Cason de Fornin. La montée qui suit devient de plus en plus rude en contournant le Mont Ciadenes. Isabelle et moi avions complètement oublié cette difficulté là depuis notre dernier passage. C’est « la surprise du chef » comme a dit Corinne. Le groupe s’est étiré ; une petite halte au promontoire avec vue sur Cortina où on passera demain, permet le regroupement. Maintenant le sentier s’infléchit dans les alpages du Val Negra et soudain apparait le beau lac vert de Federa, magnifique au pied de la falaise de la Cime Bassa da Lago, avec ses névés qui reflètent, et qui viennent mourir à fleur de l’eau. Anémone pulsatile, gentiane pourpre, Lis Martagon ont fleuri notre parcours du jour. Au bout du lac est posé notre refuge d’aujourd’hui Croda Da Lago, immergé dans le vert criard des pâturages, entouré de splendides mélèzes, pins alpins et pins parasols. La soirée est animée : pendant le repas, nous assistons à  l’affrontement amical entre le chien du refuge et de gentils ânes en liberté, puis, en fin de repas, à un spectacle de mime monté et joué par Didier, apprécié de tous.

Lac vert de Federa

Jour 5 :

Rifugio Croda da Lago, Rifugio Lavaredo          8.8 km + 5.2 km.
Déplacement : 9 h dont 2 h 45 + 1 h 45 de marche +1 h de bus
Montre gps  +590  -876  montre alti  +630  -990

Belle descente à travers bois jusqu’au lac d’Aial avant de prendre une piste forestière pour gagner Cortina d’Ampezzo. Passage à proximité du Beco D’Aial spot d’escalade reconnu.

Cortina D’Ampezzo

Nous voici à Cortina station de ski réputée, qui accueille tous les ans une épreuve de la coupe du monde, qui a organisé les JO de 1956 et qui les organisera à nouveau en 2026. Les hôtels et boutiques de luxe attirent une clientèle aisée. La ville est dominée par le Monte Cristallo haut sommet des Dolomites D’Ampezzo et l’un des 350 sommets de plus de 3000 m sur l’ensemble du massif.

Il est 12h15 nous sommes à la gare routière, le bus ne part qu’à 14h 05, les 2 heures d’attente permettront à certains de faire un petit tour en ville, à moi d’acheter les billets, et à tous de savourer le pique-nique du jour agrémenté d’un « expresso » au bar local.

Le bus nous évite une portion du parcours peu intéressante qui serait en grande partie sur la route jusqu’à notre point de départ de cette après-midi. Du bus nous apercevons le lac Misurina plus grand lac naturel de la région, ainsi que celui d’Antorno qui gelé l’hiver sert principalement de parking pour les départs de balades en raquettes ou en motoneige. Passé le lac, le bus nous dépose dans un écrin de verdure, il nous reste 500 m de positif pour rallier le Rifugio Auronzo au pied des Tre Cime Di Lavaredo. Ce triptyque rocheux se dresse comme 3 menhirs figés sur un même socle et sont le symbole des Dolomites. Lieu attendu par tous.

Vue depuis le refuge d’Auronzo
Sous les Tre Cime

Depuis le refuge Auronzo une large piste, en courbe de niveau, sous les Tre Cime nous permet de rejoindre le Rifugio Lavaredo. Au passage nous aurons admiré la chapelle des « Alpini » en hommage aux soldats alpins de la 1re guerre. Nous pressons le pas, voilà quelques gouttes. A peine arrivés, le groupe s’engouffre dans le refuge, pour éviter l’averse qui ne sera que de courte durée.

Rifugio Lavaredo

Jour 6 :

Rifugio Lavaredo, Rifugio Prato Piazza          19.4 km
Déplacement ; 8h25 dont 6h32 de marche
Montre gps :  +942  -1220  montre alti :  +940  -1295 

Montée au col sous les Tre Cime

La météo annoncée n’est pas encourageante, les nuages sont bas, nombreux et de couleur sombre. On espérait mieux pour cette étape mythique au milieu des aiguilles, tours et autres sommets. Départ brutal face au refuge sous les Tre Cime pour monter au col Lavaredo. La photo ne sera pas exceptionnelle les Tre Cime sont bien chapeautées ce matin, mais l’espoir est là car les nuages défilent à grande vitesse.

Col Lavaredo et les Tre Cime

Passage extraordinaire entre les Tre Cime, la Croda Passaporto, le mont Paterno pour approcher le Rifugio Locatelli. Au pied du refuge la vue sur la face nord des Tre Cime est époustouflante tant elle est différente de celle que nous avions hier en montant côté sud. Malheureusement quelques nuages subsistent encore sur les pointes, mais cela ne fait rien on ne cèderait pas notre place.

Maintenant 3 heures de belle descente dans le Val Rinbon au pied de la Croda dei Rondoi nous attendent. Le sentier va côtoyer en permanence le torrent impétueux Rienza que l’on verra augmenter au fil de la pente, pour finir en petite rivière alimentant le lac Di Landro. Bercés par le son mélodieux et saccadé des clapotis plus ou moins intenses, cette partie un peu longue et uniforme s’apparentera à un moment de détente et de relaxation et nous conditionnera pour la partie suivante.

Nous sommes presque en bas la pluie arrive, nous courons vers un abri déjà occupé par des marcheurs et des cyclistes car l’averse redouble d’intensité mais elle ne durera pas. On est à 1400 m notre prochain col est à 2300 m le gros du dénivelé arrive il est 11 heures 30, j’aimerais faire une bonne partie avant le pique-nique surtout qu’il y a un passage un peu aérien avec câble et chaine et compte tenu de l’averse l’endroit peut être glissant.

Montée raide sur les contreforts du mont Specie. Sentier étroit en forêt avec les racines apparentes, protégé par les arbres le sentier n’est pas trop glissant, cela me rassure. Nous arrivons à la barrière en bois, le point crucial est devant nous. Rappel des consignes, bâtons dans une main, câble dans l’autre et tout le monde derrière moi sans se coller.

Malgré quelques appréhensions tout le monde est passé sans difficulté, ouf ! je respire. On a bien mérité la pause, le sandwich est apprécié. Il nous reste encore 400 m avant d’arriver à notre fameux col, le Strudelsattel. Nous sommes au Tyrol du Sud, les noms propres sont souvent écrits en Allemand et en Italien mais celui-là fera l’exception.

Anny repère un sabot de vénus, le premier rencontré depuis le début, on en trouvera d’autres le lendemain. Nous sommes au col, nous ne stationnerons pas longtemps car le vent n’est pas chaud et le temps est menaçant. Légère descente avant le plateau de Prato Piazza où la pluie nous rattrape. Nous privilégions la piste pour gagner le Rifugio Prato Piazza, petit refuge intimiste où certains découvriront et tous apprécieront le Prosecco, vin pétillant italien de la région de Vénétie.

Arrivée pluvieuse au Rifugio Pratto Piazza

Jour 7 :

Rifugio Prato Piazza, Lago di Braies          15 km
Déplacement : 7h50 dont 5h50 de marche
Montre gps :  +740  -1173  montre alti :  +730  -1230   

Vendredi, dernier jour du périple le groupe aimerait que cela dure mais il faut revenir au point de départ, dommage ! L’itinéraire coupe les alpages en direction de la Croda Rossa. Présence de brume et d’humidité sur le sentier herbeux, mais le soleil arrive et nous gratifiera de sa présence toute la journée.

La pente s’accentue, au plus haut de l’alpage on rencontre un troupeau de vaches alpines bien solides sur leurs pattes car le terrain n’est pas des plus facile, une d’elle nous a adopté et nous suit pas à pas sur le sentier qui maintenant est aménagé en escalier. On s’arrête elle s’arrête, on repart elle repart tel un chien bien dressé, arrive la barrière nous passons mais pas elle. Mince ! Elle nous regarde partir avec un air de tristesse, triste comme nous de l’abandonner. Le remord sera vite passé, après un petit tunnel creusé dans la roche sur ce sentier en balcon, un passage câblé nous attend plus long que celui d’ hier mais moins aérien. J’assure tout le monde à l’épaulement rocheux, Isabelle part devant et le groupe la suivra jusqu’au bout du câble.

Nous nous éloignons de la barre rocheuse et retrouvons un alpage où bien caché dans un petit creux se trouve le Rossalmhütte, mini refuge d’alpage. Il est 12h30 pause déjeuner, la moitié de l’étape est réalisée nous prendrons notre temps. L’endroit est agréable face à la Croda Rossa pas de vent, un soleil radieux, le paradis en somme !

Nous remonterons légèrement à un petit collet qui fait face au Seekofel. Nous nous engageons dans le vallon qui rejoint le lac de Braies.

Lago Di Braies

D’abord entre les sapins d’où nous apercevons le lac avec ses tonalités variées, puis dans les éboulis avec un passage en dévers câblé et pour finir une arrivée de toute beauté après 800m de dénivelé négatif sur les rives cahoteuses du lac.

Descente dans les éboulis

La boucle est bouclée, nous retrouvons notre hébergement de la première nuit. En saison tous les vendredis l’établissement offre un apéritif consistant à volonté à sa clientèle. Nous profiterons de cette proposition et nous trinquerons à la fin de notre séjour avec : devinez quoi… du Prosecco bien sûr !  et des mises en bouche maison de qualité.

Jour : 8

Lago Di Braies, Clermont-Fd

Après un copieux petit déjeuner à volonté, nous chargeons les voitures et nous voilà partis. Nous profiterons encore de ces montagnes avant de rejoindre l’autoroute. La circulation est dense en ce 10 juillet sur la partie Brennero, Verona. Le lac de Garde passé, le trafic devient plus fluide et le restera. Pause de mi-journée une fois Milan traversé pour être tranquille. La douane se fera comme à l’aller, personne, et le passage de Lyon sera sans encombre. Dans l’ensemble le trajet du retour aura été un peu plus long qu’à l’aller, car les pauses ont été plus nombreuses, plus longues et nous n’avions pas d’impératif horaire.

Tout le monde rentre avec des images et des souvenirs plein la tête, content du séjour dans son ensemble, prêt à repartir. Les nombreuses photos et vidéos réalisées par Didier et Pascal permettront à chacun de se remémorer tous ces bons moments partagés.

Arrivée au lac

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Vélorando « Du Sancy à l’océan en suivant la Dordogne »

Période : du samedi 03 au lundi 12 juillet 2021
Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 7 (4 femmes et 3hommes).
Mot de l’animateur
Même si ce compte rendu doit évoquer le parcours le long de la Dordogne, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée suite aux inondations dévastatrices en Belgique pour les habitants qui habitent le long de la Meuse où nous sommes passés en juillet 2019 lors du tour de la Wallonie.
L’itinéraire proposé a fait l’objet de nombreux remaniements et redécoupage afin de le rendre réalisable pour l’ensemble du groupe. Peu avant le départ, j’ai choisi notamment de revoir les trois premières étapes pour tenir compte des dernières informations météorologiques et par rapport aux petites routes que nous allons empruntées qui peuvent s’avérer dangereuses (fortes pentes, revêtements irréguliers etc …) en cas de grosses précipitations. Le tracé a permis de rester un long moment rive droite et de passer les grands barrages d’une manière originale par certaines voies méconnues dotées de magnifiques points de vue. Au cours du séjour, le découpage de quelques journées a subi des modifications en accord avec le groupe pour des raisons pratiques liées la plupart du temps à la météo ou à des changements opportuns de l’itinéraire. De ce fait, de nouvelles visites et découvertes sont venues se greffer au programme.
Le groupe a fait preuve de solidarité dans une ambiance chaleureuse où la bonne humeur a été de mise. Les entraînements proposés avant le départ et notamment celui avec des vélos chargés a permis aux participants de mesurer et de se préparer à la difficulté du challenge proposé.
Le temps incertain nous a fait renoncer à la visite des jardins de Marqueyssac (J6).

Météo : changeante avec un début marqué par les fortes précipitations au départ de la station de ski du Mont-dore. Des averses éparses les deux premiers jours puis un temps où les nuages ont partagé le ciel avec quelques rayons de soleil. Température agréable pour rouler et soirées douces dans l’ensemble.
Itinéraire : très travaillé afin de trouver des voies à faible voire très faible circulation. Pour préparer et réaliser ce voyage, j’ai utilisé, de ma collection personnelle, les cartes départementales Michelin Allier, Puy-de-Dôme (n°326) Corrèze, Dordogne (n°329), Gironde, Landes (n°335). A plusieurs reprises, nous avons utilisé le Gps d’Armand avec les circuits préparés sur Openrunner notamment pour les traversées des villes.
Classement : moyen sur 8 jours et une 1/2 journée pour gagner St Georges de Didonne et une étape classée difficile le J3. 1/2 journée de transport routier environ.

Données techniques de l’itinéraire fournies par le compteur vélo. Trois vélos en étaient équipés et ont donnés des résultats similaires  : 660,97 soit 66km de moyenne par jour, distance (D) sur une journée la plus longue 92,20km (J3) et la plus courte 36km (J10). Vitesse moyenne (VM) 15.26 km/h, maximum sur une journée 16,2 (J4 et J9) et minimum 13,9 (J10).
– durée de roulage totale (DR) : 43h13. Sur la journée, maximum 5h50 (J3), minimum 2h45 (J10).
Informations relevées sur une montre altimétrique de marque Suunto : durée de déplacement (DD) : 69h43 qui tient compte du temps passé pour les visites, les ravitaillements en route, les pauses des pique-niques, les temps de regroupement etc…
– dénivelés positifs (DP) et négatifs (DN) : 5215 et 6361m. Sur la journée, maximum 1070m (J3) et minimum 240m (J9 et J10).
Données techniques et graphiques (ci-dessous) extraites d’un compteur Gps de marque Brigton, modèle Rider 10 qui apportent des résultats un peu différents des précédents mais dont les graphiques mettent en évidence le terrain très vallonné  (courbe de couleur grise) !

Conditions de roulage à vélo : bonnes dans l’ensemble mais qui ont nécessité parfois de la vigilance (descentes difficiles, gravillons, chaussées déformées).
Hébergement : dans des campings très corrects (2 et 3 étoiles) sauf celui d’Arsac qui mériterait de figurer au musée ! Le couchage s’est fait en tentes individuelles ou doubles (couples).
Nourriture : ravitaillement sans problème sur l’ensemble du parcours (une voire deux fois par jour).
Transport aller et retour : en co-voiturage à l’aide de deux véhicules. A l’aller jusqu’à la station de ski du Mont-Dore, la 208 Peugeot de Mireille et le Kangoo Renault de Michel J. Pour le retour depuis St-Georges de Didonne, nous avons utilisé le kangoo de Michel J tirant la remorque aménagée et la Dacia amenés à notre point d’arrivée vélo par Jean-pierre et Sophie. Merci à eux trois pour leur aide.
Equipement : vélos (personnels) VTT avec des pneus en majorité non crantés équipés de porte-bagages et sacoches.
Matériels mis à disposition par l’association : deux sacoches de marque Vaude. Deux tentes, l’une de marque Coleman modèle Cobra et l’autre de marque Jamet modèle Rhodes. Deux couvertures de protection Space Blanket. Une remorque routière aménagée pour le transport des bagages et des vélos.

Faune rencontrée : des groupes de chardonnerets sur le plateau de Messeix ainsi qu’un renard regardant avec intérêt ce groupe de voyageurs à vélo se déplaçant sous une pluie battante !. Une jolie couleuvre sans doute vipérine au pont de Lamirande. A Braud (J3), une chouette chevêche posée sur une cheminée avec dans le bec une souris. Quelques milans noirs sur les lacs de barrage et d’hirondelles de fenêtre et de rochers au niveau des structures. Des martinets noirs en nombre depuis Argentat et dans toutes les cités traversées après. Sur l’estuaire, une grande diversité d’oiseaux d’eau mais surtout des hérons pourpres, des bébés poule d’eau avec leurs tenues de poussin, des aigrettes garzettes et des cigognes blanches.
Flore remarquée par Pascaline :
– Dans les zones humides, les plantes hygrophiles comme la reine-des-prés, la salicaire, le roseau, la prêle et le cirse des marais. 
– De belles stations de sureau yèble, d’aigremoine eupatoire, de vipérine, de chardons aux ânes et de campanules. 
– Suivant les altitudes et les milieux, le millepertuis commun, la digitale pourpre, la chicorée amère, le séneçon de Jacob, le plantain majeur, le phytolaque (raisin d’Amérique), la cymbalaire des murs (ruine de Rome) 

Itinéraire : les faits marquants
Jour 1. Pour cette première étape, nous sommes en territoire connu. Les conditions météorologiques nous font renoncer à notre déplacement à pied jusqu’à la source de la Dordogne située sur le flanc Nord du sancy à l 336m d’altitude à la jonction entre deux ruisseaux, la Dogne et la Dore. Contrairement aux apparences, le nom de la Dordogne n’est pas un assemblage des noms de la Dore et de la Dogne. Son nom vient plutôt de l’ancien mot ‘Durãnius’ (torrent, ruisseau) évoluant en ‘Dordonia’ (IXème siècle) donnant ainsi l’impression d’une étymologie ‘Dore-Dogne’.
Elle parcourt 483km, arrose 6 départements (Puy-de-Dôme, Cantal, Corrèze, Lot, Dordogne et Gironde) puis se jette dans la Garonne au Bec d’Ambés pour former l’estuaire de la Gironde.
Nous chargeons les vélos à l’abri dans un tunnel sur le parking de la station de ski du Mont-Dore. L’équipement contre l’humidité est de rigueur et c’est le départ sous une pluie battante. Pas de circulation, les touristes en ce début de mois juillet sont restés au chaud. Rive droite puis rive gauche après la ville du Mont-Dore, nous perdons rapidement de l’altitude sur une asphalte inondée d’eau que traversent de mini ruisseaux. Nous laissons La Bourboule derrière nous et arrivons à Saint Sauves après être repassés rive droite, laissant la rivière s’engouffrer dans les gorges d’Avèze.

La Dordogne traversant la Bourboule

La fête se prépare à Messeix, les autos-tamponneuses sont en place et une grande tente blanche inoccupée nous permettra d’être au sec pour le pique-nique. La D73 nous fait retrouver la Dordogne à la sortie des gorges. Au pont d’Arpiat, il ne pleut plus et nous avons même le soleil, une pause et quelques explications sur la retenue de Bort les Orgues d’une longueur de 21 kilomètres et d’une surface de près de 1000 hectares. Il s’agit d’une des plus grandes retenues françaises pour un barrage « poids-voûte » en béton. En amont du pont, le Chavanon apporte ses eaux et en aval c’est la Burande.

Au Pont d’Arpiat

Suite aux dernières précipitations, le niveau d’eau est impressionnant. La difficulté de la journée se profile. La montée vers Confolent-Port-Dieu est régulière avec de beaux lacets. Bientôt la première surprise de ce séjour, le camping à la ferme d’Arsac.

La montée vers Confolent…

La situation géographique offre une vue vers l’Est sur les différents sommets du massif du Sancy à l’occasion d’une éclaircie.

Une vaste étendue d’herbe, fauchée sur quelques centaines de mètres avant notre arrivée, sera le lieu de notre première nuit. Pour compléter le décor extérieur, sur la droite quelques caravanes à demeure, sur la gauche d’autres en piteux état qui semble avoir été abandonnées. Des sanitaires très spartiates où le ménage se fait par les résidents. Une partie commune en terre battue équipée d’une table bancale et quelques chaises le tout recouvert de poussière. A notre arrivée, personne, nous ferons connaissance avec Bernadette, la propriétaire, un peu plus tard. Au demeurant, fort sympathique, cette femme d’un certain âge nous raconte une partie de sa vie, rude et semble-t-il pas facile. Peu après notre rencontre, elle revient avec une brouette chargée de bois afin que l’on puisse faire dans la cheminée d’une autre époque un feu qui nous permet de réchauffer la pièce ouverte aux quatre vents.
DD 4h57 DR 3h11 D 51,33km M 16km/h DP 635m DN 1185m

Jour 2. Au départ, une légère pluie nous accompagne à travers une campagne à l’herbe bien verte et abondante. La première visite est pour l’étonnant sanctuaire gallo romain de Margerides découvert en 1965 par hasard et situé dans un environnement champêtre loin de tout. En route, nous passons à proximité de la fontaine sans doute sacrée de St Martin puis une petite pause devant le porche de l’église. Au pont de Rotabourg, nous traversons la rivière Diège, affluent important de la Dordogne.

Pont barrage des Chaumettes sur la Diège

En suivant cette rivière, on constate que l’homme a grandement modifié l’environnement en créant une multitude de barrages sur la Dordogne mais également sur la plupart de ses affluents. En résumé rive droite, les rivières apportent l’eau du plateau des Millevaches et rive gauche, de l’Artense et du Cantal… Le pique-nique est pris au centre de Liginiac à côté de l’ancienne gare du Transcorrézien. Un petit détour vers l’église romane pour le point de vue sur la campagne et pour les vantaux de la porte d’entrée décorées de pentures en fer forgé du XIIIe. Un dernier effort en contournant le puy de Manzagol avec vue imprenable sur le lac de Neuvic, lieu du bivouac.
DD 5h50 DR 3h08 D 43,07km M 14,33km/h DP 650m DN 746m

Jour 3. C’est la grande journée du challenge. La météo est avec nous en ce troisième jour et il ne fait pas trop chaud.

L’équipe féminine du challenge…

Tout d’abord, nous devons ravitailler chez Brigitte à Sérandon. Comme convenu lors d’un précédent entretien téléphonique lors de la préparation, je lui avais passé commande de pain pour le groupe en ce lundi matin. Arrivés un peu en avance, nous patientons sous un pâle soleil en cherchant à comprendre le fonctionnement du cadran solaire analémmatique. Une petite heure après, la journée peut démarrer. Bientôt le belvédère de Gratte-Bruyère d’où la vue est grandiose sur la retenue du barrage de l’Aigle et la confluence avec la Sumène (rive gauche).

Belvédère de Gratte-Bruyère

En prenant un peu plus de temps peut-être aurions-nous pu apercevoir ou observer un des nombreux rapaces qui nichent dans cette partie très sauvage et notamment l’aigle botté. Long parcours en descente sur la route des Ajustants, nom qui vient du confluent de la Dordogne et de la Triouzoune, qu’on appelait alors « ajustement », A gauche rapidement, le rocher de Louis XVIe, à droite le ravin du Pendu où coule une petite cascade bientôt le pont des Ajustants sur la Triouzoune, rivière qui descend du lac de Neuvic. A la jonction avec la route qui va vers le pont de St-Projet, nous prenons à droite une longue montée de plus de 4 kilomètres, laissons Vent-Haut sur notre gauche pour aller un peu plus loin chercher une petite « blanche » qui nous amènera au pont de Lamirande. Passage méconnu où la vue sur la retenue est à chaque virage magnifique.

Cet itinéraire se mérite, deux tunnels et c’est l’arrivée sur le barrage de l’Aigle. Nous sommes rive gauche et reprenons des forces jusqu’à proximité du pont de Spontour. Un nouvel effort pour gagner par une longue cote le plateau et passer les villages d’Auriac et de Darazac. Le lac de Feyt mérite une petite pause. Puis en admirant sur notre gauche, à travers le feuillage de la forêt de hêtres, le village de Servières-le-Château, situé en pays de Xaintrie et construit autour du château des vicomtes de Turenne sur un éperon rocheux surplombant le torrent de la Glane, nous nous laissons griser par la vitesse dans cette descente à fort pourcentage jusqu’au barrage de Chastang. Encore un petit effort pour gagner, le barrage du Sablier dit d’Argentat. Quelques courses et c’est l’heure de l’installation au camping municipal de la ville.
DD 9h40 DR 5h50 D 83,19km M 14,2km/h DP 1070m DN 1440m

Jour 4. Pour apporter un plus à ce séjour, j’ai demandé à chaque participant de résumer les éléments d’une journée. C’est Christian qui donne ses impressions de ce 06 juillet 2021.
Étape d’Argentat sur Dordogne à Gluges sur la commune de Martel. Départ 8h30, météo avec un ciel couvert idéal pour le vélo. Petite promenade sur les quais à la découverte d’une gabarre reconstituée.

Après quelques kilomètres, Geneviève rencontre des problèmes de freinage. Nous trouvons un réparateur à Bretenoux ce qui nous obligera à dévier un petit peu de notre itinéraire ; Le vélo de Mady profitera également des services du réparateur et d’un changement de plaquettes arrière..

Château-fort de Castelnau-Bretenoux


Après une trentaine de kilomètres,, nous arrivons dans la cité médiévale de Beaulieu sur Dordogne pour une déambulation à pied dans ses ruelles avec un arrêt devant le magnifique tympan de l’abbatiale.

Portail méridional de l’abbatiale St-Pierre de Beaulieu

Nous sommes sur la route de la noix et roulons à l’ombre des noyers le long de la Dordogne. Nous passons à proximité du château de Castelnau. Michel procédera à l’arrachage d’une tique à Valérie.
La cité de Carennac, dédiée, à Fénelon qui en fut doyen de 1681 à 1685, nous accueille pour une visite de ses ruelles. Un petit goûter au pied de l’église de Floirac avant notre arrivée au camping « Les falaises » à Gluges
Notre promenade digestive à pied nous amènera à l’église où Edith Piaf aimait venir. Elle offrit les vitraux de l’église en faisant promettre au curé de la paroisse de ne révéler son geste qu’après sa mort.
DD 8h10 DR 4h13 D 68,59km M 16,2km/h DP 310m DN 390m

Jour 5. Récit d’Armand de cette journée.
Départ à 8h15 de Gluges, village situé au pied d’une falaise calcaire que notre route longe en prenant progressivement de l’altitude puis c’est une succession de montées et de descentes qui nous rapprochent ou nous éloignent de la rivière.

Au dessus de Gluges

Nous traversons de jolis villages aux maisons en pierre jaune ou orangée en fonction de l’éclairage au milieu de cultures et vergers de noyers. A la suite d’un arrêt à St-Julien-de-Lampon, nous découvrons une voie verte rive droite que nous empruntons. Sous un pont, Mady gênée par l’étroitesse du passage voit trop tardivement un poteau en bois posé au milieu de la voie, le heurte et fait une chute spectaculaire. Beaucoup de frayeur quelques éraflures mais un peu plus tard nous découvrons à la fin du pique-nique que dans le choc, la valve du pneu avant a été abîmée. Le changement de chambre à air rapidement effectué, nous pouvons après une dernière montée en contournant Domme gagner sur la commune de Castelnaud-la-chapelle, le camping de Maisonneuve sous un ciel menaçant.
DD 8h21 DR 5h01 D 76,70km M 15,2km/h DP 670m DN 690m

Jour 6. Pascaline nous relate la journée.
Nous quittons le chic camping Maisonneuve de Castelnaud la Chapelle à 8h30, un pinson chante au-dessus de nos casques, le ciel est plutôt gris et une écharpe de nuage entoure les rochers qui surplombent le Céou. Pendant les 5 km qui nous mènent à la route des jardins suspendus de Marqueyssac, le ciel se charge encore et une décision collégiale nous fait abandonner cette visite programmée au séjour : temps trop gris et humide.
Nous partons en direction du château des Milandes, nous pédalons le long du parc aménagé et avons une pensée pour cette charmante et généreuse femme qui en a fait l’acquisition après la seconde guerre mondiale pour abriter ses 12 enfants adoptifs : Joséphine Backer.
En traversant la rivière Dordogne, nous apercevons un couple de cygnes qui nage tranquillement et nous empruntons le GR 64 qui traverse des noyeraies avec système d’arrosage suspendu. Nous dérangeons un chevreuil qui détalle à la lisière d’une forêt de peupliers, le GR nous conduit à St Cyprien où nous nous ravitaillons pour les prochains repas.
A Siorac-en-Périgord, découverte de la rue du bout de la côte…Une montée à 12% avec travaux en cours, engins et gravats qui nous obligent à descendre du vélo pour la première fois du séjour. Une sympathique riveraine nous encourage dans l’effort.
Une agréable pause déjeuner dans un pré ensoleillé nous permet de faire sécher nos tentes pliées humides. Puis l’animateur nous promet une belle descente jusqu’à Cadouin. En fait, il s’agit d’une descente inversée ! 35 mn d’ascension digestive avant une mini descente sur le village de Cadouin où nous visitons l’abbaye cistercienne et prenons une petite pause.

Choeur de l’abbatiale de Cadoin

Nous devions camper dans le camping du village mais nous avons de l’avance sur le trajet puisque nous ne nous sommes pas retardés à Marqueyssac. Nous poussons 17 kilomètres plus loin pour nous installer dans le camping familial des moulins à Port-de-Couze près de Lalinde. Nous arrivons dans le Périgord pourpre, la fine pluie matinale n’a pas duré, nous profitons de la piscine et en soirée, installés au soleil, nous partageons une bonne bière offerte par Christian.
DD 7h37 DR 4h07 D 62,43km M 15km/h DP 520m DN 550m

Jour 7. A Valérie pour la journée du 08 juillet.
8h30 départ Port de Couze. Matin frais, humide et brumeux. On a quitté les falaises et la proximité de la Dordogne pour une voie verte longeant un canal désaffecté, utilisé jadis par les papeteries. il est en cours de rénovation dans le but de permettre la circulation des gabarres. Un chantier de remise en état également sur l’écluse près du barrage EDF de la Tuilières où nous pouvons voir 3 pêcheurs dans une embarcation motorisée pratiquant la pêche au filet en aval du barrage.
faune observée sur le parcours : 2 hérons cendrés peu sauvages, des cygnes, des canards et des hirondelles de rocher nichant dans les portes de l’écluse. 
Après environ 25km on atteint Bergerac où on se ravitaille pour le déjeuner, on abandonne alors la V91 car elle est s’arrête à Bergerac. La construction du prolongement jusqu’à Prigonrieux est en cours.
Le parcours se poursuit rive gauche sur des petites routes au milieu des vignobles Bergerac, Montbazillac… halte à Castillon-la-Bataille pour le ravitaillement puis arrivée à Sainte-Terre dans un camping paisible (à ce moment là !) avec une guinguette à proximité.
Un complément historique sur Castillon-la-Bataille qui marque par la bataille du 17 juillet 1453, la fin de la guerre de cent ans, au cours de laquelle le chef anglais John Talbot trouve la mort. Avec cette victoire française le roi Charles VII est en passe de reconquérir les possessions anglaises du roi Henri VI.
DD 7h37 DR 5h46 D 92,20km M 15,9km/h DP 520m DN 550m

Jour 8. Geneviève nous raconte sa journée du 10 juillet.
Départ matinal du camping de Sainte-Terre après une nuit perturbée par le vacarme ( jusqu à 7h00 du matin ) d’une proche guinguette.
Nous traversons les vignobles de St Emilion, Fronsac, Côtes-de-bourg et bien d autres, puis longeons la Dordogne devenue majestueuse tant par son débit que par sa largeur. L’ influence de la marée devient bien perceptible.

Vignoble de Fronsac….
Jardin de la citadelle de Bourg


Installation au Camping municipal de Bourg au pied de la Citadelle. Puis visite de la citadelle, à pied, résidence gallo romaine des Pontii à l’origine noble famille de la cité de ’ Burgus Léonti ‘ . Visite de l’ église où l’on observe de remarquables vitraux et un bel autel (autel tombeau dédié à la vierge nous explique Michel).

Lavoir de Bourg de 1828…

Dîner au camping sous une météo clémente . La marée monte , et nous ne voyons bientôt plus l’épave du Glezia (pétrolier détruit pendant la seconde guerre mondiale ) bien visible à notre arrivée …Nuit calme nous n’ entendons que les flots de la rivière ….
DD 5h56 DR 4h29 D 92,20km M 15,7 km/h DP 325m DN 330m

Jour 9. Au tour de Mady de nous parler de sa journée.
Hier à partir de St-André-de-Cubzac, nous avons trouvé le panneautage de l’itinéraire vélo du canal des 2 mers qui mène de Royan à la Méditerranée, itinéraire parcouru en grande partie par Atlas en 2016 qui partait de Port-la-Nouvelle jusqu’à Lacanau puis Blaye.
Le premier objectif de la journée vite atteint par la route de la corniche est le Bec d’Ambès, là où se rencontrent la Dordogne et la Garonne pour former le plus grand estuaire d’Europe ,l’estuaire de la Gironde.

Le Bec d’Ambès

A Blaye, la visite de la citadelle de Vauban classée à l’Unesco depuis le 07 juillet 2008 sur la liste du Patrimoine Mondial est au programme et un quartier libre d’une heure est accordé à chacun, Michel gardant les vélos. Une belle voie verte en lieu et place d’une ancienne voie ferrée, nous mène jusqu’à Etauliers puis l’arrêt s’impose pour le pique-nique à Braud-et-St-Louis dans le jardin public jouxtant l’église. Après avoir contourné, la centrale nucléaire du Blayais, le tracé traverse le vaste marécage drainé qui s’étend sur des hectares où l’agriculture cohabite avec une faune que Michel nous fait découvrir, héron pourpre, aigrette garzette, héron garde bœuf, cigogne blanche. Passé le centre nature de Vitrezay, nous restons le plus souvent proche de l’estuaire et nous pouvons remarquer les nombreux carrelets aux couleurs variées.

Carrelets

L’arrivée à Port Maubert se fait en milieu d’après-midi. Montage de la tente puis piscine sont au programme. En début de soirée direction à pied, les quelques maisons du port où le groupe se retrouve dans une guinguette pour dîner. A noter que les moustiques dans cette zone humide ont apprécié l’arrivée des voyageurs à vélo !
DD 8h20 DR 4h43 D 76,88km M 16,2km/h DP 280m DN 240m

Jour 10. 36 kilomètres nous sépare de la fin de ce voyage. La pluie s’invite au moment de plier les toiles et le petit déjeuner est pris un peu à la va vite ! Nous empruntons quelques chemins parfois un peu glissants puis c’est l’arrivée sur Mortagne-sur-Gironde qui rappelle quelques souvenirs à Pascaline, lieu d’une ancienne colonie de vacances de la ville de Clermont qui a accueilli de nombreux enfants Puydomois. Port important où l’activité de la pêche est encore bien présente. Grosse difficulté à venir, une côte à 18 % annoncée que chacun passera de différentes façon…Talmont-sur-Gironde se dessine sur son éperon rocheux. L’élégante église de Sainte-Radegonde de style roman saintongeais se distingue mais la visite sera pour une autre fois.

Les grottes de Meschers

Le plan de circulation de Meschers a été quelque peu modifié et dans cette zone à 30km/h, il semblerait que les vélos ne sont plus les bienvenus en sens inverse de la circulation des automobiles. Protégés du bruit et du monde depuis le départ, la proximité de Royan nous apporte petit à petit les aléas d’une station balnéaire. Nicole résidente charentaise depuis maintenant quelques années, ancienne animatrice de l’association, nous attend pour nous remettre les clefs des voitures sagement stationnées le long d’une avenue par Sophie et Jean-Pierre rencontrés quelques minutes plus tôt partant en sens inverse vers les sources de la Dordogne à vélo avec assistance électrique.
DD 4h30 DR 2h45 D 36km M 13,9km/h DP 235m DN 240m

Accident : néant
Temps de préparation : 50 heures
Kilométrage routier effectué : pour le transport des passagers en co-voiturage, des vélos, du matériel et des bagages 1353 km.
Rédacteur : Michel J. le 29 juillet 2021

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Kayak de mer en Limousin

du vendredi 25 au dimanche 27 juin 2021

Animateur : Michel J.

Nombre de participants : 3 ( 0 femme et 3 hommes).

Le mot de l’animateur : la découverte de grands plans d’eau intérieur, nouveau challenge lancé cette saison avec trois bateaux qui permettent avec leur capacité de chargement d’être autonome. Neuf pré-inscrits, ce qui est encourageant pour l’avenir mais la covid 19 a une nouvelle fois au printemps retardé la préparation et la découverte de cette activité aux néophytes. Nous étions trois au départ et malgré une météo annoncée chaotique et instable, le séjour a pu se faire dans de bonnes conditions et les participants ont apprécié cette manière de découvrir un nouvel environnement. Thierry se glissait pour la première fois dans un kayak de mer et trois jours après maîtrisait avec plaisir l’engin. En somme, un bon moment à deux pas de nos habitudes mais dans un monde différent. Cet essai en appelle d’autres…

Météo : passage nuageux le vendredi. Ensoleillé et chaud le samedi. Gros orage avec forte tension électrique à 0h30, dimanche matin avec une courte mais forte précipitation. Matin couvert avec légère pluie en fin de matinée.

Classement : facile mais cela reste de l’aventure …la bonne humeur est nécessaire.

Matériel mis à disposition par l’association :

  • 3 kayaks de mer ; 2 Bélouga 1 de marque Plasmor dont l’un mis à disposition par l’animateur, 1 Fury de marque Kayman (bateau de l’encadrant)
  • équipement complémentaire pour les kayaks (jupes d’étanchéité, éponges, 1 cordelette de 10 mètres)
  • 2 sacs étanches de marque Zulupack (non utilisés).
  • pour le couchage individuel 2 tentes (1 hardwear montain et 1 jamet modèle Rhodes.
  • 2 tapis de sol complémentaires Space Blanket (orange)
  • équipement pour les participants (3 gilets d’aide à la flottabilité, 3 pagaies doubles et 1 de secours)
  • pour le transport des bateaux et containers : une remorque routière équipée de l’adaptation « kayak»

Eau : chaque participant avait amené suffisamment d’eau pour les 3 jours en bouteille de 1,25 litre avec en réserve pour recharger une bonbonne de 8 litres laissée dans la voiture.


Organisation générale :
Transport : à l’aide d’un véhicule en co-voiturage Michel J. (Renault kangoo) tractant la remorque.
Kilométrage général effectué par le véhicule : 384 km.
Niveaux d’eau : les deux plans d’eau visités étaient remplis au maximum de leur capacité.
Conditions de navigation : très bonne avec une légère brise tournante.
Kilométrage parcouru : 52 km15 pour une durée de navigation de 9h05, données fournies par une montre GPS de marque Garmin.
Hébergement : les deux bivouacs en milieu naturel ont toujours été confortables dans un environnement exceptionnel.

Itinéraire : les faits marquants
J1 : arrivés au port de Crozat situé sur le lac de Vassivière, commune de Peyrat-le-Château (Haute Vienne) en milieu de matinée, les bateaux chargés ont été mis à l’eau vers 11h00. Après les explications nécessaires sur les techniques d’utilisation des kayaks, nous avons commencé à naviguer sur ce lac de presque 1000 hectares avec une île importante nommée Vassivière et l’autre plus petite, l’île aux serpents.
Le lac situé pour partie dans la Haute-Vienne et pour partie en Creuse, est alimenté par la Maulde, un affluent de la Vienne et quelques ruisseaux sur son pourtour dont la Gane du Réau, le ruisseau de Haute-Faye, l’aqueduc du lac de Lavud-Gelade et les eaux de l’étang d’Arfeuilles amenées par une conduite souterraine. Il comporte trois ports Crozat, Nergout et Vauveix.

Vaste étendue d’eau du lac de Vassivière

La prise en main des bateaux a été plus aisée pour Régis ayant participé avec moi à un stage en mer, il y a quelques années. Pour profiter au maximum de ce grand plan d’eau, l’idée était d’explorer au maximum le moindre recoin. Ces nombreux détours nous ont permis de surprendre quelques habitants, goélands argentés adultes et immatures, le furtif martin pêcheur, une cane lors du tour de l’île principale au comportement inhabituel. Normalement à l’approche des bateaux ces oiseaux s’envolent mais celle-ci est restée posée sur l’eau continuant sa traversée…..la raison en est simple, elle transportait sur son dos de minuscules canetons au duvet jaune sortis depuis peu de l’œuf protecteur. Quelques hérons, quelques milans noirs complètent le tableau des résidents habituels. Nous n’avons pas pu voir compte tenu du niveau d’eau, la curiosité du lac de Vassivière un animal aquatique « un bryozoaire » un animal aquatique venant tout droit d’Amérique du Nord. Je vous laisse faire vos propres recherches pour découvrir la tête de ce monstre !

Installation du bivouac dans une nature calme !

J2 : Après avoir ranger le matériel dans les coffres et pris un solide petit-déjeuner, nous avons poursuivi notre voyage silencieux tentant d’améliorer à chaque coup de pagaie la glisse du bateau. Petite escale à l’île de Vassivière afin d’aller voir du haut de sa tour le panorama sur 360 degrés. La fin de la journée a été utilisée pour faire un un court transfert et commencer l’exploration d’un autre plan d’eau Vaud-Gelade de 250 à 300 hectares suivant le niveau d’eau. Situé sur le plateau des Millevaches il est en Creuse et bénéficie d’un climat océanique marqué lui procurant une pluviométrie importante. Comme son voisin, il était plein comme un œuf et après quelques recherches nous avons enfin pu trouver une zone sableuse où poser le bivouac. L’endroit à ras de l’eau entre arbres et racines fait penser à une mangrove.

A la recherche du Taurion sur Vaud-Gelade !

J3 : il est 0h30, quand nous sommes réveillés par un premier coup de tonnerre…Le ciel est zébré par de violents éclairs. La tension électrique est rapidement à son maximum. Chacun, calmement, ramasse affaires mises à sécher au soleil couchant, ferme les coffres de son bateau, se remet au lit et cherche à retrouver le sommeil au rythme de la pluie qui tambourine sur les toiles. Un repère est mis en place pour marquer le niveau d’eau du lac.
Le matin, le ciel est « baché » mais la pluie de la nuit s’est provisoirement éloignée et nous permet d’envisager de finir de découvrir les zones encore non visitées. Nous quittons notre lieu d’accueil qui en fait, se trouve sur l’une des deux petites îles. L’objectif premier est d’aller à l’extrémité Est, là ou le Taurion, rivière principale alimente le plan d’eau Puis nous ferons le tour des îles et des berges dans une nature à peine troublée par quelques moteurs de pêcheurs. C’est l’heure de mettre les kayaks sur la remorque et de retourner après cette parenthèse vers le tumulte de la vie quotidienne…

Je laisse maintenant la parole à ceux qui ont participé à ces trois jours :

Thierry : « C’était la première fois que je me glissais dans un kayak. Je partais vraiment dans l’inconnu mais tout ce qui touche à l’aquatique m’attirant….. Bien sûr le côté itinérance, bivouac, organisation de son paquetage je connais et j’aime. Mais ce mode de déplacement m’était complètement inconnu. J’avais donc ce vendredi matin, au moment de quitter l’aire de départ, une certaine appréhension. Après avoir rempli les compartiments étanches de mon Belouga avec nourriture pour 3 jours, vêtements, matériel de camping, eau (près de 9 litres) et après avoir écouté les conseils de Michel sur le maniement de la pagaie, le réglage des commandes du gouvernail, il était temps d’appareiller pour les mettre en pratique sur  l’eau. C’est l’intérêt pour bien progresser  d’inscrire la pratique dans la durée : même si  trois jours n’auront pas été de trop pour que je me sente mieux dans le bateau, dans ma gestuelle et dans le plaisir que l’on peut ressentir en voguant sur une eau magiquement calme et dans un paysage naturel et sauvage. 
Le lac de Vassivière est finalement gigantesque si on suit ses berges au plus près. J’y ai souvent perdu le sens de l’orientation même si la boussole du bateau m’aidait à m’y retrouver. Mon envie de bien faire, ma concentration m’ont fait rater des moments d’observation de la faune vivant sur ce poumon bleu. Heureusement, Michel attirait notre attention sur certaines situations comme celle de cette mère cane voguant avec ses tout-petits sur le dos derrière les herbes du rivage. Le lac de Vassivière est très aménagé et malgré son étendue il est difficile de s’abstraire d’une certaine « agitation ». Tout le contraire du lac de Vaud-Gelade, plus préservé et qui dégage un vrai caractère de lac sauvage. Nous y sommes arrivés en fin d’après-midi du samedi. Après avoir déchargé-rechargé les bateaux (la routine…), il était temps de trouver un lieu de bivouac ce qui nous a pris un certain temps.  Le lieu finalement trouvé sur une petite île valait bien les dernières forces laissées dans les derniers coups de pagaie de la journée. Beau bivouac comme la veille avec baignade et bon repas mais sans les moustiques ! La navigation du dimanche matin, sur une eau parfaitement étale, légèrement recouverte de filets de brume, dans un grand silence tout juste coupé par les cris des milans noirs restera  un beau souvenir. Pour conclure: pendant ces 3 journées, j’aurai appris les rudiments du maniement de ces beaux esquifs et pris quelques repères. Vivement les prochaines navigations ! « 

Régis :  » Super séjour qui m’a permis de découvrir deux beaux lacs artificiels pas très éloignés de Clermont-Ferrand. Si je devais faire un classement, je mettrais le lac de Vaud Gelade en tête pour sa beauté sauvage. J’ai tout aimé : la bonne entente du trio, la sensation de glisse en kayak, la faune et la flore rencontrées, ainsi que les spots au bord de l’eau où nous avons passé la nuit. La météo parfois incertaine ne nous a pas posé de problème. Bref, un séjour à recommander pour ceux qui aiment naviguer dans le calme et la tranquillité. »

Temps de préparation : 15 heures (reconnaissance, découpage des journées de l’itinéraire, montage de la remorque, rassemblement et vérification du matériel, informations aux participants par mail et téléphone, compte rendu etc…)

Rédacteur Michel J. le 20 juillet 2021

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Approche de Saumur par un temps gris...

Canoë canadien de la Loire des châteaux à la zone maritime

du jeudi 17 au lundi 21 juin 2021

Animateur : Michel J

Nombre de participants : 7 ( 2 femmes et 5 hommes).

Le mot de l’animateur : Petit rappel sur cette descente de la Loire qui a commencé en 2017 au départ de Roanne jusqu’à Imphy puis en 2018 jusqu’à St Ay puis en 2019 jusqu’à Chouzé et en 2021 jusqu’à Thouaré à 5 kilomètres en amont du premier pont de Nantes et de la zone maritime.
Pour celles et ceux qui ont fait ce long et beau périple. La Loire, fleuve aux multiples facettes, imprévisible arrive jour après jour à surprendre le voyageur. Pour achever la partie navigable avec des canoës lourdement chargés, il nous restera la partie aval de Chamalière à proximité du Puy à Roanne …Peut-être en 2022 ?
Une partie des participants de ce séjour était au départ de ce long challenge de plusieurs semaines et les binômes se sont révélés une nouvelle fois efficaces. Cette année, le groupe étant en nombre impair, le quatrième canoë plus court, moins lourd pouvait être manœuvré par une seule personne. J’ai souhaité que chacun s’essaie à cette pratique. L’ambiance a été bonne et les conditions météorologies dantesques par moment n’ont pas entamé l’humeur ni l’ardeur des navigateurs. De beaux bivouacs, une luminosité particulière, la douceur des paysages, ont fait de ce séjour une parenthèse dans la vie de tous les jours.

Météo : brise d’Est les quatre premiers jours puis un léger vent d’Ouest-Sud-Ouest le dernier jour. Le vent en altitude était plutôt orienté Sud-Ouest. On a pu observer durant le séjour un éventail de nuages à des différents étages, cirrus, cirrocumulus, altocumulus, altostratus, cumulus, stratocumulus, nimbostratus, cumulonimbus. Le dernier nous a arrosé copieusement à plusieurs reprises. Une mini tornade avec des pluies diluviennes et quelques grêlons, le samedi soir est venue tester l’installation de nos tentes et deux se sont retrouvées en position horizontale sous la puissance du vent.

Classement : facile mais cela reste de l’aventure avec des paramètres imprévus qui nécessitent une forte adaptabilité, un équipement sérieux et de la bonne humeur dans ces moments un peu délicats à passer.

Matériel mis à disposition par l’association :

  • 3 canoës canadien de marque Venture modèle prospectot 17
  • 1 canoë canadien de Marque Old Town
  • 1 canoë canadien Nova Craft prospector 17
  • équipement complémentaire pour les canoës (4 pompes, 4 écopes, éponges, 4 cordes de 15 mètres, des mousquetons, 2 chariots)
  • pour les bagages, chaque participant avait à sa disposition un container de 60 litres et un autre de 30 litres et 4 sacs étanches de marque Zulupack.
  • pour le couchage individuel ou en couple 4 tentes hardwear montain (deux participants avaient leurs tentes personnelles)
  • 6 tapis de sol complémentaires Space Blanket (orange)
  • 1 tarp bergaus pour les repas
  • équipement pour les participants (5 gilets d’aide à la flottabilité, 5 pagaies et 2 de secours)
  • pour le transport des bateaux et containers : une remorque routière équipée de l’adaptation « canoë »

Eau : chaque participant avait à sa disposition une bonbonne de 8 litres d’eau rechargée au port de la Possonnière.

Organisation générale :

Transport: à l’aide de deux véhicules en co-voiturage, Gilles B. (Citroën C3) et Michel J. (Renault kangoo) tractant la remorque nous sous sommes rendus au camping de Chouzé-sur-Loire, lieu de la mise à l’eau.
Yves D. et Luc L. sont venus le 21 récupérer le véhicule Kangoo et la remorque pour les acheminer à l’arrivée. Yves accompagnant Gilles pour reprendre son véhicule resté en dépôt. Un grand merci à ces deux adhérents bénévoles qui ont permis par leur disponibilité que ce séjour se fasse.
Kilométrage général effectué par les véhicules : 2974 km.
Niveaux d’eau : le 17 juin 270,8 m3/s à Saumur ; le 18 juin à St-Mathurin-sur-Loire 273 m3/s ; le 21 juin à Montjean-sur-Loire 345,3 m³/s.
Conditions de navigation : ce débit raisonnable associé à une brise nous a permis de naviguer sereinement.
Kilométrage parcouru : 139,47. Les données ont été fournies par une montre GPS de marque Garmin.
Durée de navigation totale : 18h48 ; sur la journée, maximum, 5h25, minimum, 1h46. Données journalières, J1, 6.9 km/h pour 23,01 km en 3h20 ; J2, 6.5 km/h pour 29.02 km en 4h27 ; J3, 7.2 km/h pour 38,87 km en 5h25 ; J4, 7,7 km/h pour 35,58 km en 4h36 ; J5, 7,4 km/h pour 12,99 km en 1h46.
Hébergement : Les bivouacs en milieu naturel ont toujours été confortables dans un environnement exceptionnel.

Itinéraire : les faits marquants
J1. Arrivé en 2019 à Chouzé, c’est de ce village de bord de Loire que nous continuons la descente. Vers le Sud-Est, nous apercevons les nuages de condensation de la centrale nucléaire de Chinon-Avoine. A la confluence avec la Vienne, rive gauche, nous pouvons admirer la collégiale de Candes-Saint-Martin dont la construction a débuté en 1175 pour s’achever en 1225. Puis après quelques coups de pagaie, le château de Montsoreau de style gothique et renaissance (1443-1515) immortalisé par Alexandre Dumas dans la Dame de Monsereau. Quelques maisons troglodytes en arrière plan se laissent voir à travers le feuillage. Une dizaine de kilomètres plus loin, se distingue la haute stature du château de Saumur que l’on a tout le temps d’admirer avec la vitesse de notre déplacement. Passée cette ville qui abrite le fameux cadre noir de Saumur, école nationale d’équitation créée par Louis XVIII, le 23 décembre 1814, Chênehutte Trèves-Cunault et en rive droite Saint-Martin-de-la-Place où notre bivouac sera installé sur un bras de Loire ensablé.

J2. A partir de Saumur, la Loire est aménagée et de grosses balises vertes et rouges permettent de délimiter la zone navigable accessible aux différents bateaux de Loire, la toue cabanée ou sablière, le fûtreau, le chaland. Saint-Clément-des-Levées se distingue par ses hautes levées (digues) puis c’est le double pont qui s’appuie sur une île centrale avec rive gauche, Gennes et rive droite, les Rosiers-sur-Loire, deux villages et deux églises. Bientôt rive droite Saint-Mathurin et quatre kilomètres plus loin l’importante île Blaison que nous passons par la gauche où les eaux sont concentrées, seul un filet d’eau passe rive droite lui permettant d’être encore une île. Face à la Bohalle, notre bivouac sera monté à l’abri d’une végétation de saules et de jeunes peupliers qui semblent faire la gourmandise des castors du coin.

Toue
Baignade sur un bras mort

J3. La Daguenière, rive droite se laisse dépasser et nous franchissons une succession de trois lignes à haute tension, laides dans le paysage mais tellement utiles pour se positionner. Nous laissons tomber l’idée de prendre sur notre gauche le Louet, bras de Loire qui va vivre sa vie pendant une bonne vingtaine de Kilomètres avant de retrouver le lit principal. Le débit est trop faible pour se risquer avec les canoës chargés dans cet itinéraire bis. Petit bras que j’avais eu l’occasion de suivre en kayak de mer en avril 2014. Les Ponts de Cé dont le nom viendrait d’après la légende de César qui aurait décidé de marquer un pont de son nom mais chassé rapidement, il n’aurait pas eu le temps de finir et se serait arrêté à Cé !

Nous laissons l’île aux chevaux sur notre droite. Bouchemaine et la confluence avec la Maine se profilent très rapidement et de nombreux épis apparaissent à partir des deux rives afin de canaliser les eaux et casser la force du courant. Des pieux en bois plantés verticalement permettent de maintenir en place les monticules de pierres. A l’approche de la grande Île de Chalonnes, le lit du fleuve se rétrécit et se concentre rive gauche. Une pause à l’endroit où le Louet revient vers le cours principal puis rapidement toujours rive gauche le Layon juste avant le village de Chalonnes. D’une longueur de quatre-vingt dix kilomètres, cette petite rivière se distingue car elle traverse le fameux vignoble du même nom. Avant Montjean-sur-Loire, nous passons sous la passerelle Trottier qui permet aux habitants de l’île de gagner plus facilement la rive gauche. Ce gros bourg a tiré sa richesse pendant de nombreuses années des mines de charbon et des fours à chaux. Les mariniers montjeannais ont réussi à résister à l’arrivée du chemin de fer jusqu’en 1900 en transportant la chaux locale par la Loire puis par le canal de Nantes à Brest dans toute la Bretagne. C’est l’heure de poser le bivouac sur une belle plage de sable sur la rive droite.

J4. Hier soir, la fin de journée après le repas a été mouvementée, une mini tornade avec de fortes précipitations couchait au sol deux des tentes. Une nuit un peu humide pour certains.

Bientôt Saint-Florent-le-Viel, rive gauche, lieu de naissance de l’écrivain Julien Gracq nom de plume de Louis Poirier connu du public principalement pour son roman le Rivage des Syrtes et son refus du prix Goncourt en 1951. Avec Ancenis, nous allons subir les effets mesurés de la marée. La pause de midi est mise à profit pour faire sécher tentes et matériels au soleil sur les rochers des épis. Deux arrêts prévus en ce début d’après-midi, le Moulin Pendu (rive gauche) et le port d’Oudon (rive droite). Moulin Pendu car il montait et descendait selon la marée (moulin à farine du XIII°s jusqu’au XVII°siècle). Pour certains historiens il aurait servi aussi de péage du VII°s jusqu’au XVII°s et de port de batellerie à vapeur.

Moulin pendu

Oudon, petit port en retrait de la Loire dominé par son château du XIV et XV° siècle que l’on atteint en remontant sur quelques centaines de mètres un affluent le Hâvre. Nous reprenons le fil de la Loire sous un ciel sombre qui se déchaîne rapidement nous obligeant à accoster à nouveau pour se mettre à couvert afin de se protéger des très fortes précipitations. Rapidement arrivé, l’orage se disperse aussi vite et nous reprenons notre navigation laissant à gauche les grandes îles Dorelle et Moron. Nous profitons de la marée montante pour remonter un bras mort derrière cette dernière île et installer le bivouac. Quelques gouttes le soir mais abrités sous le tarp, nous pouvons dîner tranquillement.

J5. En ce début de matinée, la marée est basse et notre bras mort est presque à sec. Un léger filet d’eau nous permet de tirer les canoës chargés vers le fleuve. Une dernière pause rive gauche à hauteur de Mauves-sur-Loire entre deux épis avant de gagner Thouaré-sur-Loire, rive gauche, lieu de rencontre avec l’équipe de récupération. Dernier petit effort en faisant la chaîne dans un limon collant pour décharger les canoës et tirer les bateaux au sec.

Déchargement des bateaux à marée basse

Faune rencontrée : tout le long du parcours, nous avons pu apprécié la diversité et la richesse de la Loire en majorité des oiseaux : sterne pierregarin et naine sur les îles et en pêche, mouette rieuse, goéland argenté, brun, héron cendré, héron blanc, aigrette garzette, cygne tuberculé, colvert, cormoran continental, poule d’eau, petit gravelot, oenicdème criard, vanneau huppé, hirondelle de fenêtre, quelques rapaces… milan royal et milan noir, et comme mammifères, des ragondins.

Nourriture : prévue au départ par chaque participant et disposée dans les containers mis à disposition

Accident : néant

Incident : aucun

Remarques : l’ambiance a été bonne au sein du groupe. Nous avons accueilli pour son premier voyage en Loire avec nous Benoît qui s’est facilement adapté. La douceur des températures a permis de se baigner avec prudence chaque jour.

Temps de préparation : 20 heures (découpage des journées de l’itinéraire, montage de la remorque, rassemblement et vérification du matériel, achat des bonbonnes d’eau, informations aux participants par mail et téléphone, compte rendu etc…)

Rédacteur Michel J. le 14 juillet 2021


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Au Pays de Lamartine

Date : du 07 juin au 12 juin 2021

Secteur géographique : Bourgogne sud et dernier jour dans le haut Beaujolais
Carte utilisée : 2928 SB, éditions openrunner pour parties de la carte 3028 OT, topo « Les Monts du Beaujolais et Lyonnais à pied » pour le dernier jour.
Animatrice : Mady
Nombre de participants : 11 animatrice comprise (7F, 4H)
Classement Atlas du séjour : Facile
Kilométrage pour 3 voitures : 1741 km comprenant, l’aller Clermont Fd / Milly-Lamartine et le retour Col de Crié /Clermont Fd + les trajets pour se rendre chaque jour au départ des randonnées
Météo : beau et chaud sur l’ensemble de la semaine, un peu plus orageux les 2 premiers jours, très ensoleillé les jours suivants.
Les données kilométriques et altimétriques des randonnées sont le résultat du calcul du logiciel de cartographie openrunner.
Temps de préparation : 50h
Reporté en 2021 en raison du covid, ce séjour n’a pu se faire en itinérance comme prévu initialement en 2020, des hébergements n’étant plus disponibles. J’ai donc fait le choix de faire un séjour en étoile à partir de 2 hébergements, avec des randonnées à la journée reprenant en grande partie le tracé de 2020. Ainsi les passages sur des sites emblématiques et la découverte des différents territoires de cette Bourgogne du sud, plaine de la Saône et vignobles à l’Est, paysage plus vallonné, boisé, et terre d’élevage à l’Ouest, ont pu être conservés.

JOUR  1 lundi 07 juin
Trajet voitures : départ de Clermont Ferrand à 7 heures. Arrivée à Milly-Lamartine à 9h30.
Randonnée : Milly-Lamartine, Montagne de Craz, Pierreclos, le Tremblay, Grand Bussières, Monsard, Milly-Lamartine.
Distance : 17 km. Dénivelé : 608 m. Durée : 6h30.
Né à Mâcon, Lamartine a passé toute sa jeunesse dans le village de Milly auquel son nom a été accolé en 1902. Garés près de la place où trône le buste du poète, nous traversons le village et passons devant sa maison d’enfance que nous devons visiter au retour de la randonnée. Nous jetons donc juste un petit coup d’œil à travers la grille, avant de bifurquer sur un chemin qui s’élève dans les vignes vers la Montagne de Craz. Nous apprendrons au cours de la visite que Lamartine y garda les chèvres et moutons, en compagnie des enfants du village. Puis par une petite sente bien cachée, nous rejoignons le GR 76D pour l’abandonner tout aussitôt préférant un sentier bordé de buis et d’arbustes aux fleurs blanches très odorantes ( troènes?) qui doit nous amener à une table d’orientation. On trouve d’abord, bien cachée au milieu de la végétation, une vieille pierre sur laquelle figure l’altitude du lieu, puis après être passés sur le flanc ouest, la table d’orientation, qui nous décrit le paysage alentour. Nous apercevons notamment dans le ciel un peu brumeux, au loin, au milieu des vignes, la roche de Vergisson et dans la vallée de la Petite Grosne, le village de Pierreclos avec sur une petite butte, un peu à l‘écart, son château.

Village de Pierreclos depuis la montagne de Craz

A l’entrée du village, traversée d’un petit ruisseau, affluent de la Petite Grosne, dont le lit est pavé. Certainement pour faciliter sa traversée et peut être aussi l’accès au lavoir situé sur son bord ? A proximité un beau lézard vert.


Le temps a tourné rapidement, il est presque midi et n’avons fait que 6 km environ. Craignant de ne pas être à l’heure pour la visite programmée à 16h, je décide après le hameau de Margots et avec l’accord de tous de modifier le parcours. Nous ne passerons pas à Serrières et coupons plein Est afin de retrouver le parcours initial au Tremblay. Un petit pont nous permet de traverser la Petite Grosne sans difficulté. Mais ensuite nous bloquons sur un pré dont l’herbe haute attend d’être coupée et passons dans la pâture voisine pour retrouver les vignes. Après le pique-nique, nouvelle aventure, tous les chemins des vignes n’aboutissent pas ! Une clôture avec derrière une habitation où des chiens aboient fortement nous incite à faire un peu de hors piste dans le bois pour contourner ce lieu peu hospitalier. Avec l’arrivée au Grand Bussières nous approchons du camp retranché de Monsard. Datant du néolithique, ce site le plus représentatif des sites fortifiés pré et post-historiques connus dans la région mâconnaise a été fréquenté par les celtes et les gallo romains et on y trouve encore de nombreux vestiges archéologiques. De son sommet, panorama magnifique sur le val lamartinien avec Bussières, Pierreclos, Milly-Lamartine, Berzé la Ville, les roches de Vergisson et Solutré. Malgré des recherches nombreuses , nous ne trouvons pas le chemin qui donne accès depuis le sommet à la grotte de Jocelyn. Il faut redescendre un peu pour trouver un sentier puis une sente escarpée et étroite qui remonte jusqu’à son entrée. Quelques pas de grimpe pour y pénétrer. C’est une excavation peu profonde. Elle tient son nom de l’abbé Jocelyn Dumont, ami de Lamartine, qui vivait à Bussières et l’inspira dans ses écrits. A l’arrivée à Milly, on change rapidement de chaussures avant de nous rendre à la maison d’enfance du poète où le propriétaire actuel, nous explique avec moult détails la vie de Lamartine et de sa famille dans le village. Mais je n’en dis pas plus et vous laisse découvrir le poème de Laurent consacré à cette visite.

 Au pays d’un poète


Voyage au pays du poète Lamartine, 
où nos pas, ses pensées doucement s’acheminent. 
D’abord, sa maison et son lierre, 
souvenir, de son lien fusionnel avec sa mère. 
Nous allons ensuite, faire un tour dans son jardin, avec son chemin de silence, de méditation, 
avant de croiser une table de pierre, 
sur laquelle, sa plume trouvait aussi l’inspiration. 
Nouvelle étape, où, son intérieur nous attend, 
l’entrée, la salle à manger et enfin la cuisine, 
un double évier de pierre, une table, deux bancs, 
et le privilège de toucher là, où s’est assis et a mangé Lamartine. 
Puis, l’âme du poète nous conduit,
à sa dernière demeure, après avoir quitté la vie, 
laissant au village, et aux alentours une grande peine,
d’un homme apprécié, altruiste, au bout de sa plume, sans haine. 
Sur la place son buste trône, 
il regarde tous les hommes, 
et toutes les femmes, de toutes les races, 
qui sur cette terre, égaux et libres, passent. 
« Et c’est là qu’est mon cœur », 
(Milly ou la terre natale. Lamartine, poète et homme politicien),
et pour quelques jours, onze randonneurs. 
« A la vôtre Mr le poète, vous pouvez être fier de votre Bourgogne,
et de ses vignes ».

Grotte de Jocelyn

Trajet en voitures jusqu’au camping du lac de Saint Point où nous dormons.

JOUR  2 mardi 08 juin
Distance : 21 km. Dénivelé : 844 m. Durée : 7h30.
Randonnée : Lac de Saint Point, le Mont, le Grand chemin, la Mère Boitier, les Luquets, les Guérins, les Provenchères, Bourgogne, Saint Point, lac de Saint Point.
Objectif du jour, le signal de la Mère Boitier, sommet situé sur la commune de Tramayes. Du haut de ses 758 mètres, il est l’un des points culminants des monts du Mâconnais. Il s’appelait autrefois, la mure Boitier, la mure pouvant désigner un site anciennement peuplé. Une légende dit aussi que le nom donné à ce sommet viendrait du nom d’une aubergiste locale assassinée à une époque où l’on voyageait encore en diligences.
Le départ s’effectue sous un beau ciel bleu qui se voilera de quelques nuages dans la matinée pour redevenir dégagé en fin de matinée. Le camping se trouvant à environ 345 m d’altitude, personne ne doute qu’il faudra monter pour atteindre le sommet. Mais avant on longe le lac rive droite, puis on chemine sur un terrain vallonné tantôt sous le couvert des arbres, tantôt à découvert, qui nous amène progressivement au pied du sommet avant une dernière partie un peu plus pentue. Au sommet une petite pause, une photo autour de la table d’orientation, avant de redescendre Sud, Sud-Est. Un chevreuil traverse si rapidement le sentier que seule l’animatrice a le temps de l’apercevoir. A certains endroits, le chemin disparaît en raison d’une coupe de bois qui a laissé beaucoup de débris, mais tout se passe bien. Ce n’est qu’un peu plus loin, alors que nous utilisons un large et beau chemin, que Sophie chute de tout son long. Plus de peur que de mal mais malgré tout lèvres et nez bien écorchés. Après les soins dispensés par Mireille, nous pouvons reprendre la progression pour un court moment avant un 2ème incident, un combat entre 2 taureaux dont l’un de race charolaise venu du pré voisin qui bouscule le second et pour finir le pousse par dessus la haie, en contrebas sur le chemin où nous devons passer. Heureusement, 3 hommes courageux, Jean Louis, Jean Marc et Daniel, ouvrent le passage en poussant l’animal un peu groggy devant eux et qui finit par remonter sur le talus pour essayer de retrouver son pré et son troupeau. Dans le village, nous informons une habitante de ce qui vient de se produire sous nos yeux et reprenons notre cheminement encore sous le coup de ces émotions successives. A partir des Guérins et jusqu’aux Provenchères le vignoble est à nouveau présent avant de laisser encore place à la forêt. Alors que je cherche le chemin menant à la Fontaine Marguerite, Sophie signale dans les fougères, la présence de 2 chevreuils. Finalement nous abandonnerons le passage à cette fontaine, le chemin n’étant plus présent sur le terrain. Arrivés au carrefour de la Route Lamartine et de la Vieille Route qui dessert le parking du signal de la Mère Boitier, nous commençons à descendre. Le paysage est plus ouvert, nous longeons «la Tête d’en haut», apercevons à nouveau, à gauche, la Mère Boitier, et en contrebas le lac de Saint Point. Avant de rejoindre le camping, petit détour par le village, arrêt à l’église et au tombeau de Lamartine. Retour vers le camping sous un ciel un peu menaçant par des chemins envahis de végétation mais qui nous amènent directement à nos chalets.

Tombeau de Lamartine

JOUR  3 mercredi 09 juin
Distance : 21 km. Dénivelé : 516 m. Durée : 7h29.
Randonnée : Cluny, la Croix Montmain, GR 76 A jusqu’au chemin des Argolets, Fontaine à Guillaume de Vaux, Mont de Mandé, redescente sur le GR 76, les quatre Vents GR 76A, l’Alleu, Narancy, la Chapelle de Cotte, la Carrière des Moines, st Lazare, Cluny.
Ce matin, nous quittons le camping définitivement car ce soir nous allons dans un nouveau lieu d’hébergement.
A Cluny, stationnement au parking de la gare près de la voie verte. Souvenirs pour Sophie qui participa il y a quelques années à un séjour vélo rando, organisé par Fred, qui empruntait cette voie.
On récupère le GR 76D pour monter doucement vers la Fontaine des Croix. une légende raconte que chaque année le jour de l’Ascension, les jeunes filles désireuses de se marier dans l’année devaient monter en pèlerinage à la source pour planter dans son lit une petite croix faite de branchages et d’herbes trouvés aux alentours. Elles étaient ainsi assurées de trouver l’amour dans l’année même. Le lieu devint ainsi naturellement “la fontaine aux croix”. Mais la légende ne s’arrête pas là. Elle raconte également que quiconque boirait l’eau de la source trouverait la mort. Miraculeuse et mortelle à la fois, la fontaine aux croix détiendrait donc deux puissants pouvoirs. Autour de la source pousse de la bourdaine, un petit arbuste dont l’écorce passe pour être un puissant purgatif. Ceci expliquerait peut-être cela. À moins que cette mortelle réputation n’ait été à nouveau propagée par une église soucieuse de faire cesser un culte païen ? 

La montée dans le bois se poursuit avec quelques alternances de descentes et parties plates jusqu’au sommet du Mont Mandé. Mais avant d’arriver à celui-ci, détour en aller retour par la Pierre de l’Écorcherie. Un panneau cite les extraits de différents documents donnant des explications au nom donné à ces amas de pierres en évoquant à la fois les mystères sanglants de la religion druidique ou il y a 4 ou 500 ans le possible repaire de brigands de grands chemins, surnommés à cette époque les écorcheurs.

Pierre de l’Ecorcherie

Après le sommet du Mont Mandé facilement reconnaissable avec sa tour de télécommunication, on redescend et retrouvons, le GR76A, beau chemin qui traverse le bois de Donzy où chênes et hêtres nous abritent du soleil. Au carrefour avec la D 15 et GR 76C, on continue sur le 76A pour emprunter le chemin de crête de la Grande Roche qui nous offre un panorama magnifique avec du côté Est, vue sur le village de Donzy le Pertuis et côté Ouest Cluny, la plaine de la Grosne. Il fait très chaud et dans le lointain l’orage gronde.
Après les bois de Gessy et de Cotte, on se rapproche de Cluny, le terrain est moins campagnard. Il faut emprunter des chemins goudronnés. A l’arrivée au centre de Cluny, on est tous d’accord pour prendre immédiatement un pot (ce sera celui d’Atlas) à une terrasse située devant l’entrée de l’abbaye. Après s’être désaltérés on repart récupérer nos voitures avant de revenir visiter à pied, le centre ville qui offre un prestigieux patrimoine, nombreux monuments monastiques et religieux, maisons romanes et gothiques. L’abbaye de Cluny fondée en 910 par le Duc d’Aquitaine, fut un foyer de la règle bénédictine et un centre intellectuel de premier plan au Moyen Age, rayonnant sur toute l’Europe et jusqu’à la reconstruction de Saint Pierre de Rome qui sera plus longue de 4 mètres, cinq siècles plus tard, la plus grande église de la chrétienté. Depuis 1901, les bâtiments conventuels de l’abbaye abritent l’un des centres de l’école d’ingénieurs Arts et Métiers ce qui fait de Cluny la plus petite ville universitaire de France. A Cluny fut également créé en 1807 sous l’impulsion de Napoléon 1er, un des haras nationaux.

Abbaye de Cluny

Ce soir direction le gîte de Ouroux où nous serons hébergés pour les 3 dernières nuits.

JOUR  4 jeudi 10 juin
Distance : 21 km. Dénivelé : 582 m. Durée : 7h45.
Randonnée : Matour, col de la Croix d’Auterre, Mont Saint-Cyr en aller retour, Croix la Bise, la Croix de Chau, Auvreau, Odret, Croix de Vaupriande, les Berlières, Matour.
Alors que Ouroux se situe dans le Rhône, avec Matour nous revenons en Saône et Loire et en Bourgogne. Nous partons ce matin pour le Mont St Cyr, 771 mètres, point culminant des monts du Mâconnais. A la sortie de Matour un chemin nous permet de rejoindre, avant le col de la Croix d’Auterre, le GR7. Un parcours dans des bois de feuillus. Au pied du Mont, nous quittons le GR pour monter par une petite route goudronnée au sommet, bel espace herbacé, avec 3 tables d’orientation. Le temps est clair et nous permet d’avoir une vue à 360° avec le Charolais au Nord et à l’Ouest, le Clunisois et les monts du Mâconnais au Nord et à l’Est, le Brionnais et les contreforts du Beaujolais au Sud, les monts du Forez et de la Madeleine au Sud-Ouest. Quelques photos pour se souvenir de l’instant dont une envoyée aux randonneurs du jeudi et nous redescendons par le même chemin jusqu’à une aire ombragée et bien aménagée, lieu idéal pour le pique-nique. Nous prenons ensuite les directions Est, puis Sud, pour descendre progressivement dans un bois de résineux à la Croix de Chaux, puis Auvreau. A partir de là, les chemins sont à découvert, peu d’ombre, le terrain vallonné, petites montées et descentes se succèdent jusqu’à la Croix de Vaupriande. Au loin on aperçoit Matour, c’est bientôt l’arrivée !
Un arrêt dans le village pour prendre un rafraîchissement bienvenu et faire quelques courses pour les pique-niques des lendemains puis retour à Ouroux. Ce soir-là Mireille travaille à nouveau cette fois-ci pour enlever des tiques à plusieurs participants.

Mont St Cyr

JOUR  5 vendredi 11 juin
Distance : 16 km. Dénivelé : 619 m. Durée : 6h20.
Randonnée : Parking sous la Roche de Vergisson, Roche de Vergisson, Davayé, Roche de Solutré, Solutré-Pouilly, Les Gerbeaux, Mont de Pouilly, la Grange Murger, ancienne voie romaine, Vergisson, parking.
Avant même de commencer la randonnée, le parcours en voitures pour aller de Ouroux à Vergisson, nous offre de très beaux paysages «d’alpages» avec le passage des cols de Boubon, de la Sibérie et de Gerbet. Mais dès passée la Grange aux Bois, on oublie la forêt et les prés, pour trouver le vignoble et, plantées au milieu, les roches de Vergisson et de Solutré sites incontournables de la région que Lamartine comparait à 2 navires pétrifiés sur un océan de vignes. Ces 2 escarpements calcaires, abrupts, sont situés à moins de 2 km à vol d’oiseau l’un de l’autre, la Roche de Solutré culminant à 493 m soit 10 m de plus que sa voisine la Roche de Vergisson. Ces 2 roches avec le Mont de Pouilly également au programme aujourd’hui, sont classés Grand Site de France. Ce label qui appartient à l’état est sélectif et exigeant. Il est attribué pour une durée de 6 ans, après avis de la commission supérieure des sites, perspectives et paysages, et du Réseau des Grands Sites de France qui rassemble les Grands Sites qui ont déjà obtenu le label et d’autres qui œuvrent pour l’obtenir un jour.

La montée à la Roche de Solutré

Il est la reconnaissance d’une gestion conforme aux principes du développement durable, conciliant préservation du paysage et de « l’esprit des lieux », qualité de l’accueil du public, participation des habitants et des partenaires à la vie du Grand Site. Il peut être retiré à tout moment en cas de manquement aux engagements de protection, de mise en valeur, de développement économique local et de respect du visiteur. Le site de Solutré, haut lieu préhistorique, abrite une flore bien particulière en raison de sa terre argilo-calcaire. Pour s’en occuper, pas besoin de tondeuse à gazon. Un moyen écologique a été trouvé. Ce sont des petits chevaux venus de Pologne, les konik polski qui s’occupent de la pelouse.
En la broutant, ils piétinent également le buis qui prolifère sur la roche, et participent ainsi à l’entretien du site. Robustes, ils passent toute l’année dehors, en hiver dans des pâturages plus vastes sur le mont de Pouilly. Sur le site, plusieurs panneaux informatifs permettent de découvrir les richesses naturelles en faune et en flore de ce lieu.
Nous commençons la randonnée par l’ascension des 2 roches pour éviter de les faire dans la chaleur de l’après midi. D’abord celle de Vergisson et après être redescendus vers Davayé, celle de Solutré.

Le sommet est proche

De leurs sommets, larges panoramas sur les vignes réputées des grands crus de Pouilly-Fuissé, de Saint-Véran et de Mâcon, sur les villages viticoles typiques du mâconnais, et à l’Ouest sur les prairies et la forêt qui colonisent le versant qui fait face aux roches et où la vigne ne pousse pas.
Des promeneurs sur la Roche de Solutré, les premiers de la semaine ! Et certains font allusion à un homme célèbre qui avait l’habitude, une fois par an, d’y monter.
L’après midi nous sommes sur le Mont de Pouilly à l’aspect complètement différent des roches calcaires du matin. Plus arrondi avec de la prairie et sur son bord de la forêt qui nous offrira un peu d’ombre pour la descente.

Vue depuis le Mont de Pouilly

Et tout au long du parcours, beaucoup de monde qui œuvre dans les vignes, sous le soleil ! D’abord au départ, ensuite à Davayé où des jeunes gens de l’école viticole se font un plaisir d’expliquer leur travail et de faire la promotion de leur école, puis en allant vers le Mont de Pouilly ou à la grange Murger. Et à chaque rencontre des échanges très cordiaux avec ces travailleurs pleins de bonne humeur.

Le retour sur Vergisson par l’ancienne voie romaine, offre une autre vue sur les 2 roches en surplomb.
La fin de l’après midi est consacrée à la visite du domaine Carette où l’association est déjà passée lors d’un séjour œnologie organisé par Michel et sa nièce Hélène œnologue de formation . Bien au frais, dans la cave, Nathalie Carette nous présente le domaine, et son histoire avant de parler plus spécifiquement du vignoble et du travail nécessaire pour l’entretenir et obtenir des raisins de qualité. Enfin nous passons à la dégustation mais savons rester raisonnables car nous devons reprendre les voitures pour le retour à Ouroux.

JOUR  6 samedi 12 juin
Distance : 16 km. Dénivelé : 628 m. Durée : 5h36.
Randonnée : col de Crié, croix des Oncins, croix d’Amanzé, Mont Saint-Rigaud, Bois Brûlés, communaux d’Ajoux, viaduc du Châtelard, sud ouest puis sud est de Monsols, col de Crié.
Pour cette dernière randonnée avant le retour sur Clermont, c’est le Mont Saint-Rigaud 1009 m «toit du département du Rhône » situé au cœur du Beaujolais vert qui nous attend. Celui-ci appelé jusqu’à la révolution «mons solis » ce qui signifiait «montagne du soleil» «ou «montagne du solitaire» fut occupé pendant 4 siècles au Moyen Âge par un prieuré dépendant de Cluny. Les moines y vivaient dans des conditions difficiles et les derniers seraient morts en 1420 de froid et de faim après un terrible hiver. Il est aussi sur le chemin reliant Cluny à Saint Jacques de Compostelle en passant par le Puy en Velay.
Dès le départ et tout au long de la journée nous cheminons dans des forêts de résineux. Peu avant l’arrivée au mont nous passons d’abord devant une belle cabane de chasse, la cabane de Soleilhavoup dont l’intérieur a été malheureusement saccagé puis à la Croix d’Amanzé où un large abri a été construit pour les randonneurs. Serait ce que le beau temps d’aujourd’hui n’est pas toujours au rendez vous ? Une dernière montée et nous voici au sommet. Pas tout à fait puisque nous continuons à nous élever en montant en haut de la tour d’observation construite en douglas et à sa table d’orientation pour vérifier puisque le temps est clair si nous avons bien une vue sur le Puy de Dôme et sur la chaîne des Alpes avec le Mont Blanc comme l’indique la documentation. En effet à l’Ouest, une trouée dans la forêt permet d’apercevoir ce que nous pensons être le Puy-de-Dôme. Mais à l’Est, arbres très hauts, peu de vue !

Tour d’observation sur le Mont St Rigaud

Nous descendons de notre perchoir puis du mont pour aller vers une source à laquelle on attribue certaines vertus. A l’origine, une légende (encore une!) raconte que l’un des derniers moines présents possédait des dons de guérison et que sa sépulture fut placée à l’emplacement actuel de la fontaine, donnant à l’eau qui en coulait des vertus médicinales. Des croix de bois à côté de la source ont été plantées par des pèlerins pour marquer leur passage.
Nous poursuivons la descente dans les bois et alors que nous cherchons un lieu de pique-nique, nous sommes doublés au ralenti par un groupe de motards enduro. Leur animateur nous conseille de poursuivre jusqu’au viaduc du Châtelard. Nous retardons l’heure du déjeuner et poursuivons jusqu’à ce site. Construit entre 1908 et 1910 par les chemins de fer du Beaujolais sur la ligne reliant Monsols à la Clayette, cet édifice en granit extrait et taillé sur place, d’une hauteur de 27m et une longueur de 145 m, possède 11 arches de 12 m d’envergure. Il cessa d’être utilisé après seulement 23 années de service, suite à l’arrêt des chemins de fer du Beaujolais. Quel travail pour une durée de fonctionnement aussi courte !

Viaduc du Châtelard

Après Monsols, il ne reste plus qu’à remonter au col de Crié pour retrouver nos voitures . Un dernier rafraîchissement pris tous ensemble et nous repartons pour Clermont où nous arrivons vers 17h15.

Terrain : en majorité de beaux chemins ou sentes, quelques chemins goudronnés et de petites routes.
Hébergements : chalets dans le camping du lac de St Point les 2 premières nuits, au gîte de groupe de Ouroux les 3 nuits suivantes. 2 hébergements de style complètement différents mais qui ont chacun été appréciés du groupe.
Restauration : repas du soir et petits déjeuner à la guinguette du camping et au gîte, de très bonne qualité et très copieux. Idem pour les pique-niques pour ceux qui en ont commandés.
Groupe : bonne condition physique de tous les participants. Très bonne ambiance.
Incidents : outre la chute de Sophie relatée dans le compte rendu du 2ème jour, malaise de Christiane sur le trajet aller au niveau du péage de Villefranche Limas. Un peu de retard pour l’arrivée à Milly Lamartine et l’heure de départ de la rando mais sans conséquence sur le reste du séjour. Également le 1er jour chute de Roselyne sur la petite sente qui menait à la grotte de Jocelyn (doigt un peu douloureux mais sans suite). Tiques enlevées sur plusieurs participants. Merci à Mireille pour tous les soins dispensés.

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