Dim 24/07/2022 Rando Sancy nord Roches Tuilière et Sanadoire

Animateur : Jean-Michel
Nombre de participants : 5, animateur compris (4 F, 1 H)
Météo : Ensoleillé, chaud, légère brise
Terrain : Sec
Distance : 20 km
Dénivelé : 650 m
Durée : 7h18 pauses comprises
Classement Atlas : Facile
Kilométrage auto : 1 X 70 km

ITINERAIRE : Douharesse Haut, Roche Sanadoire, Ruisseau de Fontsalade, Roche Tuilière, La Malvialle, Puy du Cros, La Graille, Les Bois Grands, Cascade de la Graille, Lacoux, Le Barry, La Plane, Le Cros, Douharesse, Douharesse Haut

De gauche à droite : Puy de l’Ouire, Roche Sanadoire, Roche Tuilière

Départ du parking de Douharesse Haut, en bordure de la D 27, pour cette journée à parcourir les vallons de Fontsalade, de la Plane et de la Graille situés au pied du Plateau du Guéry. La chaleur estivale nous accompagne mais c’est supportable car une grande partie du parcours est en forêt ou sur des chemins bordés d’arbres. Pour commencer, direction les Roches Sanadoire et Tuilière qui sont des restes d’anciens volcans. Du chemin qui descend nous apercevons ces deux pointes ainsi que la Roche de Malvialle et le Mouteyron, et plus haut les estives du Guéry et le Puy Loup. La traversée d’une pessière nous mène au pied de la Roche Sanadoire que nous abordons par un sentier qui devient très pentu. Anne nous ouvre la voie, assez raide, jusqu’au sommet où nous profitons d’un beau 360°.

 Au sommet de la Roche Sanadoire, vue sur le Plateau du Guéry

Nous constatons que la Roche Sanadoire est constituée de phonolite, une roche en plaque qui résonne quand on la frappe, d’où le nom de « roche sonnante ». Elle a porté un château dont il ne reste rien, qui était occupé durant la Guerre de 100 ans par des mercenaires à la solde des anglais. La descente raide aussi est effectuée avec prudence. De là nous croisons des trailers en compétition partis le matin de Rochefort Montagne. Le ruisseau de Fontsalade apporte un peu de fraîcheur avant d’aborder une bonne montée à travers une belle hêtraie qui nous permet de rejoindre le monastère orthodoxe de la Malvialle au pied de la Roche Tuilière.

Pique-Nique à l’ombre d’un vieux saule

La Roche Tuilière est un site d’escalade et a servi par le passé de carrière de lauzes. Un sentier situé derrière les bâtiments conventuels permet, à travers la hêtraie de rejoindre le hameau de La Plane. En chemin nous sommes alertés par une forte odeur de pain d’épices et de réglisse, pas désagréable du tout ; elle vient apparemment d’ensilages récents, ce qui est surprenant. Puis nous prenons la direction de la Graille. Un chemin conduit vers les Bois Grands et la pause pique-nique sous un énorme saule à l’ombre bienfaisante.

Lauzes sur l’annexe du monastère de la Malvialle

Le paysage de bocage alentour est reposant, on ferait bien une petite sieste…Après le déjeuner, direction la Cascade de la Graille, enchassée dans une hêtraie de pente. L’accès n’est pas très aisé mais la cascade étincelante vaut le coup d’œil. Le retour s’effectue par des chemins ombragés et des petites routes. Avant de rentrer une pause rafraîchissement à Orcival est la bienvenue. Merci à toutes pour cette belle journée et à bientôt.

Cascade de la Graille

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Séjour n° 15 Sur les chemins de la liberté en Ariège

Dates : du 23 au 30 juillet 2022
Animateur : Thierry
Transport aller-retour : en co-voiturage, 2 voitures de Montferrand à Bidous

Météo: très variée. Grand soleil très chaud le dimanche ; brumes et crachin le matin des autres jours avec des après-midi variables ; orageux le jeudi ; orages et pluie le vendredi matin – soleil dans l’après-midi
Animaux: pas d’animaux à 4 pattes, des vautours fauves, une salamandre…

Carte : 2048 OT
Cumuls : KM= 82 D+ = 8100 m environ

Jour 0 : L’installation
Après un voyage aller sans souci, nous nous installons dans notre grand gîte d’étape à Bidous dans la vallée d’Ustou ; vallée encore bien verte si on la compare aux paysages de sécheresse de l’Aveyron traversés plus tôt dans la journée. Bidous est situé au pied du cirque de Cagateille, un des plus grands cirques pyrénéens. On devine le port de Couillac tout là-haut. Sommet que nous atteindrons dans la semaine. Le gîte semble bien confortable et nos hôtes accueillants ! Le repas du soir et les premiers échanges commenceront à nous prouver que nous sommes bien tombés. Avant le repas et puisqu’il n’est pas très tard, rien ne vaut un petit dégourdissement des jambes. Nous montons vers Ossèse en amont le long du ruisseau du même nom. Une grande cascade nous rafraîchit à distance. En contrebas, trois dames se préparent à plonger dans de belles piscines naturelles. Sans vouloir perturber leur tranquillité, nous sommes vraiment tentés de les imiter. Deux minutes plus tard, nous les avons rejoints. Bien-être immédiat. Bain qui ouvrira les appétits et fermera rapidement les yeux des baigneurs du jour 😊 Nous aurons droit après le repas aux histoires d’un conteur. Pierre, accompagnateur en montagne a rôdé ce soir-là ses histoires auprès d’un public conquis. Il est question de montreur d’ours et de sorcières…

Jour 1 : Cap de Ruhos 15 km – 1400 m D+ – 8h31 de déplacement

Cabane de berger sous le col des Crusous


L’objectif de cette première journée est le Cap de Ruhos, sommet qu’on atteint à partir de la vallée du Salat. Pour y arriver nous traversons un gros village, Couflens, bien désert et sans commerce et enfin Salau. La rando commence au-dessus de ce hameau, aux portes d’une mine désaffectée mais qui bouge encore. C’est en effet une ancienne mine de tungstène en exploitation de 1971 à 1986… A ses grandes heures, sa production représentait 2% de la production mondiale et elle employait plus de 100 mineurs. Leur logement HLM à Salau frappent les visiteurs : comment expliquer la présence de 4 barres d’immeubles dans ce petit hameau de bout de vallée ? La mine était considérée à l’époque comme enjeu stratégique pour la France. Le tungstène est un des minerais les plus durs et résistants ; à ce titre il est prisé dans l’industrie automobile ou aéronautique. Mais le plus faible coût du minerai extrait en Chine principalement eut raison de cette volonté d’indépendance. 22000 tonnes de minerai furent extraites en 15 ans. De cette exploitation, nous avons sous nos yeux certains de ces résidus : un immense terril formant une sorte de plateforme où gisent près d’un million de m3 de terre de déblai. Résidus non encore dépollués et désamiantés à proximité des sources du Salat…. On y trouverait de l’arsenic issu du traitement chimique de l’extraction. Je disais plus haut qu’elle bougeait encore car en 2015, une société australienne a déposé un permis d’exploitation et de recherche minière afin d’évaluer une possible réouverture : d’après les ingénieurs de la boîte, il resterait quelques 15000 tonnes de tungstène à extraire. Le permis a été deux fois annulé par la justice mais en mai dernier c’est un arrêt du Conseil d’Etat qui a annulé les annulations. Retour à la case départ donc. Muni de toutes ces explications, le groupe s’engage dans une raide montée boisée jusqu’à la cabane de Saubé. Nous y faisons halte pour bénéficier d’un point de vue sur le Mont Vallier et ses copains, à l’ouest. Nous reprenons une sente herbeuse dont nous nous écartons involontairement. Cela nous oblige à la rejoindre au prix d’un beau passage en dévers toujours bon pour les cuisses. Je navigue à vue sans suivre forcément la sente mais en maintenant mon cap. Nous sommes dans des zones d’estive. La seconde pause nous amène justement après plus de 600 m d’ascension près de la nouvelle cabane de Fontaret, installée depuis peu sous l’égide du département. Pas de bêtes à l’horizon. En nous retournant de temps en temps, le paysage offert est toujours grandiose. La sente serpente dans les éboulis et le minéral désormais sur une pente soutenue jusqu’au col de Crusous à 2217m. Plein nord, au-dessus du col se dresse le pic de l’Arrech (2353m). En continuant plein est, nous pourrions rejoindre la sente qui monte au port de Marterat où nous serons le lendemain. Encore 400m pour atteindre notre but. La chaleur commence à se faire sentir. Le sommet n’est pas encore visible. La dernière partie de la rando se déroule en partie en crête, en partie à flanc, au gré du terrain et en sécurité. Finalement après quelques passages aériens, nous devinons le cap de Ruhos. Certains des nôtres ont pris de l’avance mais n’ont pas suivi la voie la plus directe… Ils seront néanmoins au sommet avant le reste du groupe. Les derniers mètres sont les plus durs pour beaucoup d’entre nous. Après près de 4 heures d’effort nous sommes tous au sommet. Le regard plonge sur l’Espagne au sud avec l’étang de Mariola 400 m plus bas, les Mont Rouch (de France et d’Espagne) se devinent à l’ouest, les pics de Marterat et de Certescans à l’est. Au sommet, nous rejoignons deux sympathiques randonneurs montés justement à partir de la vallée de l’Ossèse. Ils nous questionnent – qui sommes-nous, d’où venons-nous, quel sera notre programme ? – et on leur parle d’Atlas. On leur donne l’URL du site. Nous recevrons d’ailleurs quelques jours plus tard sur le site d’Atlas un gentil mail de l’un d’eux. Quelques minutes après leur départ, Sandrine s’aperçoit que ses bâtons ont disparu, empruntés par erreur par l’un des collègues catalans. Nous les apercevons au loin plus bas dans la pente. Nous leur faisons de grands signes en leur montrant des bâtons. Ils nous entendent finalement et à leur tour nous saluent : ils n’ont pas compris. Je décide de les rejoindre avec Laurent. Ils avaient bien progressé ! L’un d’eux a finalement fait demi-tour suite à notre insistance à les héler et monte à notre rencontre. Le randonneur pensait qu’on lui ramenait son beau canif oublié. Par chance, c’est lui qui utilisait les bâtons empruntés à Sandrine. Nous faisons l’échange et remontons les 100 m perdus jusqu’au sommet. La partie la plus difficile de la rando, la descente, s’amorce alors. Quelques cairns nous guident dans les rochers. Le sol est sec et se dérobe parfois… La prudence est donc de mise. La chaleur est maintenant écrasante. Il nous faudra près d’une heure pour rejoindre le col et trois heures encore jusqu’aux mines. Les réserves d’eau sont très faibles malgré près de trois litres embarqués par personne. Même l’arrivée dans les bois sous la cabane de Saubé n’offre pas le répit et l’ombre espérés. Le soleil traverse les arbres. Enfin nous revoilà sur la passerelle du ruisseau des Cougnets à quelques centaines de mètre des voitures. Grande pause rafraichissante dans l’eau du ruisseau. Retour au gîte après une petite pause au café de Saint-Lizier (avant Bidous) où nous commençons à avoir nos habitudes 😊

La crête vers le Cap de Ruhos

Jour 2 : Port de Marterat 14 km – 1407 m D+ – 8h14 de déplacement

En montant au Marterat

Nous restons dans notre vallée d’Ustou aujourd’hui. Peu de voiture donc. Après deux km de transport, nous voilà à Ossèse (920 m) petit hameau sans eau courante ni électricité qui compte quelques résidences secondaires. Philippe notre hôte nous accompagnera avec sa fidèle Mendy une jeune border collie très joueuse. Le parcours sera moins difficile que la veille avec un sentier plus ou moins tracé mais avec la dénivelée réglementaire quand même 😊 La brume descendue très bas bouche la vue vers les hauteurs. Le chemin s’élève doucement en suivant l’axe de la vallée. Nous marchons sous un couvert fourni. La forêt n’a pas toujours recouvert les pentes de ces vallées. Assez peuplée jusqu’à la 1ère Guerre, il fallait nourrir les populations et toutes ces pentes vertes aujourd’hui étaient cultivées en terrasse pour produire les céréales et légumes nécessaires. Progressivement les arbres font place à des prés ; nous croisons nos deux Catalans de la veille qui redescendent de leur bivouac. Bien sympa les gars ! Le chemin s’élève bien maintenant mais nous ne voyons rien des flancs de montagne qui pourtant nous dominent. Nous parvenons après une bonne heure de marche à la Croix de la Portère. Petite halte pour évoquer le thème du séjour, les chemins de la Liberté, moment d’Histoire poignant dans le Couserans. Par sa proximité avec l’Espagne, les chemins qui mènent à la frontière sont nombreux et pas tous faciles d’accès. Ce sont près de trois milles personnes qui ont fui par les chemins de l’Ariège, l’oppression Nazi ou la police de Vichy parce qu’ils étaient Juifs, communistes, réfractaires au STO ou pilotes américains et anglais cherchant à regagner leur liberté par l’Espagne d’abord et ensuite vers l’Angleterre ou l’Afrique du Nord. Des réseaux se sont progressivement mis en place pour prendre en charge les candidats à l’évasion dans les villes / villages / hameaux du bas pays. Il faut distinguer deux périodes dans cette épopée : l’avant et l’après novembre 1942. Avant l’envahissement de la zone libre, l’aventure était difficile à cause des conditions de marche en montagne et le pauvre équipement des personnes mais le risque d’être arrêté par les gendarmes français restait assez faible. Tout change après novembre 42 : les Allemands multiplient les patrouilles sur les points de passage fréquentés obligeant les passeurs à emprunter des chemins de plus en plus difficiles et la nuit de préférence. Ces passeurs connaissent bien leur montagne : ils sont paysans, bergers… Ils paieront un lourd tribut à leur engagement. Les Ariégeois qui cachaient les réfugiés chez eux avant leur départ, parfois pendant de longues semaines ne doivent pas être oubliés eux-aussi car ils. Ils prenaient d’énormes risques Ainsi à Aulus, où de nombreux Juifs s’étaient réfugiés, la grande majorité des habitants avaient pris fait et cause pour les familles entières qui cherchaient à fuir les protégeant de leur complicité. Une jeune fille d’Aulus justement, Jeanne Rigal, âgée de 21 ans réalisa des passages avec son père, éleveur. Une fois c’est une famille entière avec deux garçonnets, quatre hommes et trois femmes qu’ils aident. En chemin le petit groupe croise la route de Jean Baptiste Rogalle, le futur époux de Jeanne, qui conduit un couple, leur bébé de huit mois et sa grand-mère vers l’Espagne. Jeanne raconte : « Ils étaient épuisés, alors j’ai pris l’enfant dans mes bras, il me regardait calmement avec ses beaux yeux bleus, j’ai passé la frontière en premier, je l’ai posé et fait demi-tour pour aider les autres ». En 2004 lorsque Jeanne est décorée, un homme aux cheveux gris arrivant de Montréal assiste à la cérémonie ; Jeanne reconnaît le beau regard clair. C’était celui du bébé qu’elle avait serré contre elle et emmené jusqu’à la frontière ce 4 décembre 1942. Son nom à Jeanne, celui de son père et celui de son mari sont gravés sur le mémorial des Justes en Israël. Une fois parvenus en Espagne, ils n’étaient pas sortis d’auberge car, arrêtés par la Police, ils devaient séjourner plusieurs semaines dans la prison de Sort avant d’être libérés, souvent suite à des accords plus ou moins occultes avec les Alliers portant sur une fourniture importante de denrées : l’Espagne sort de 5 ans de Guerre civile et elle manque de tout…..

Le chemin le plus célèbre en Couserans est celui qui part de St Girons pour arriver à Esterri d’Aneu par le col de la Claouère et le mont Vallier. Ce chemin d’évasion d’une longueur d’environ 80 kilomètres est le plus difficile avec des sommets qui culminent à près de 2 500 mètres. Une association de Saint-Girons, « les Chemins de la Liberté » commémore chaque année ces épisodes tragiques en reparcourant la totalité du chemin sur 4 jours. Longtemps animés par les contemporains de cette époque, il lui faut aujourd’hui compter sur les écrits et les témoignages recueillis pour assurer le devoir de mémoire. Je les avais contactés pour organiser un échange lors d’une soirée dans notre gîte mais cela n’avait pas débouché. Je prévoyais également la visite du Musée à St Girons sur la route du retour le samedi. Hélas, son jour de fermeture depuis juin ….

 La cabane de Marterat vue du Port

Philippe habitué des lieux reconnait que notre rythme est soutenu. Quelques sources et ruisseaux bienvenus nous aident à récupérer. Le chemin serpente sous ou à travers des barres rocheuses. Vers midi trente nous parvenons à la Cabane de Marterat à 100 m sous le Port. A Ossèse, la cabane était annoncée à 4h30 ; il nous aura fallu à 4 heures pour y parvenir. La cabane est bien équipée et propre. Philippe nous y attendra. Nous continuons jusqu’au Port (2217 m) où nous déjeunons. En Espagne, comme la veille ce sont des étangs que l’on aperçoit. Aujourd’hui l’estany del Port. Nous retrouvons à l’ouest note cap de Ruhos. Au loin vers le sud, je devine l’orage qui s’approche. Nous entamons la descente sans tarder mais la pluie nous rattrape un peu plus bas. Habillage-déshabillage… Deux, trois coups de tonnerre mais rien de plus. Progressivement, la brume se déchire et des rayons de soleil éclairent la montagne que nous n’avions pu voir à la montée. Cascades et pics s’offrent à notre regard et nous en profitons …. Une belle salamandre croise notre chemin. La descente par le même sentier nous prendra trois bonnes heures. La deuxième rando du séjour s’achève : nous respectons le programme 😊

Jour 3 : Port de Salau 14 km – 1150 m D+ – 7h28 de déplacement

Montée dans la brume

Un nouveau col sera notre but aujourd’hui. Point de départ à nouveau la vallée du Salat au-dessus de Salau pour rejoindre à l’ouest le Port du même nom. J’avais prévu d’intercaler des randos moins engagées pour souffler un peu : celle-ci en est une. Le GRT 57 est le sentier normal. Nous lui préférons une petite variante à la montée plus courte et donc plus escarpées qui nous fait passer dans la hêtraie du bois de St Jouan. A l’amorce du chemin, nous tombons sur un couple de cavaliers en train d’équiper leurs montures. Ils sont partis des Pyrénées Orientales et cherchent à atteindre l’Atlantique en traversant la chaîne et en faisant du saute-moutons avec la frontière. Outre leurs chevaux ils sont accompagnés d’un mulet qui leur transporte une partie de leurs réserves. De proche en proche, nous foulons d’anciennes sentes bordées de gros buissons de buis. Après plus d’une heure d’effort, nous rejoignons le GRT que nous essayons de suivre jusqu’au sommet. En effet, le sentier mal balisé n’est pas facile à suivre dans tous ses zigs et ses zags… Une ou deux fois, il faudra se forcer pour le retrouver. Dans ces cas-là, rien de tel qu’un Laurent bondissant pour jouer les éclaireurs et vérifier les hypothèses de l’animateur 😊 Le terrain se prête aux raccourcis qui me paraissent naturels mais que se refuse le tracé officiel. Nous le suivons donc.

A partir de son deuxième tiers, le chemin traverse de grandes zones d’estive : a priori l’herbe est laxative puisque sur plusieurs dizaines de mètres nous marchons sur un tapis d’excréments. Le parcours est beaucoup moins montagneux que les deux jours précédents. La brume, elle, est autant présente que la veille. Il faudra parvenir au sommet pour qu’elle se déchire en volutes tournoyantes. Enfin parvenu sur le Port, nous découvrons les ruines de grandes installations. Quesaco ? Au début du 20ème siècle, l’industrie papetière du Couserans manquait de bois à cause de la surexploitation de la forêt ariégeoise. Il fallait donc en importer de vallées proches à vol d’oiseau mais au-delà de la frontière C’est le cas entre la vallée de la Noguera Pallasera et Salau par le col. C’est la grande société papetière de St Giron, Matussière et Forest, qui fit construire ce chemin de fer aérien dont certains pylônes sont encore visibles de proche en proche. Les arbres acheminés à Salau étaient transformés en pâte à papier dans une usine à la sortie du hameau le long de la route. Le grand bâtiment du Port dont nous voyons les ruines était en fait l’endroit où était effectué le contrôle douanier. Depuis une quarantaine d’année, le Port de Salau est le lieu de retrouvailles et de fête à l’occasion de la Pujada : près de 300 Catalans et des Occitans se retrouvent au sommet le premier dimanche d’août pour célébrer l’amitié transfrontalière.

Ruines des Douanes au port de Salau

Du sommet, on aperçoit au sud le pic de Bassibié, au nord les pics de Portabère et de Montaud. A l’ouest le seigneur du Couserans, le Vallier…Avant d’être empruntés par les réfugiés des années 40, cette crête frontière avait été traversés par les Républicains espagnols lors de la Retirada. Quand l’histoire et la géographie se rencontrent…

Nous traversons à la descente les troupeaux de vaches que nous n’avions pas vues à la montée. On les contourne autant qu’on le peut mais la lourde présence du taureau qui nous surveille en effraie quelques-un(e)s. Une fois parvenus sur la longue piste finale, nous nous arrêtons à la belle cascade de Léziou juste après avoir vu l’embranchement matérialisant le départ pour la rando du Mont Rouch. Juste de quoi faire peur pour le lendemain… L’occasion d’une douche tonique pour Patrice 😊 La journée se terminera avec une visite de Seix, beau village sur le Salat avec un Musée local intéressant et ses maisons à l’architecture typique du haut Couserans.

Jour 4 : Mont Rouch de France 15 km – 1100 m D+ – 9h de déplacement

Dans le pierrier

C’est l’étape reine du séjour avec ses 1900 m de D+ Nous nous sommes levés à 6h15 pour être d’attaque au plus tôt. Même point de départ que la veille. Le début de la rando en forêt est abrupt. C’est une forêt « sauvage » de hêtres où l’exploitation humaine ne semble pas avoir prise…. Nous remontons le Leziou, le ruisseau de la cascade. Pas de balisage ni de chemin tracé pour cette rando. Je suis donc très attentif à la navigation. Pas suffisamment ? la sente est sensée s’orienter à l’ouest et j’en prends donc la direction. Rétrospectivement c’était trop tôt. Je suis pourtant une trace prononcée mais qui s’avère nous écarter de la route normale. Un point GPS me le confirmera un peu tard. Mea culpa. Il faut suivre un cap franchement à l’est pour retrouver notre piste. Mais ce n’est pas la Beauce : nous nous rapprochions de barres rocheuses et en contrebas un très grand pierrier s’offre comme terrain de jeu avec de beau devers. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, on dira que c’est un excellent exercice où certains Atlassiens s’avèrent meilleurs que d’autres…. Après avoir rassemblé le groupe qui s’était un peu trop égaillé – les uns trop haut dans la pente, les autres un peu en arrière, je donne les indications pour franchir le dernier obstacle et nous revoilà dans la forêt exactement sur la sente. Nous sortons quelques minutes plus tard des bois pour retrouver des sentes herbeuses. Comme les jours précédents, la brume nous accompagne. Nous avançons plein sud, à flanc et d’immenses barres rocheuses nous surplombent. Mais on ne voit rien de ce qui nous entoure. Un ravin assez profond apparait. La paroi est équipée d’une main courante qui sécurise la descente pas très exposée pourtant jusqu’au point de franchissement par le haut de la cassure. Il y a beaucoup d’appréhension pour certains mais finalement tout le monde passe. L’épisode aura malgré tout duré trop longtemps (voir plus loin 😊). Plus haut, nous devinons une présence humaine sur le haut d’un rocher : c’est un couple de jeunes bergers qui surveillent comme ils peuvent leur troupeau de brebis. Finalement, la sente part à l’ouest et la pente s’adoucit un peu. Nous parvenons alors au-dessus d’une petite dépression, le Clos du Dessous, dans laquelle est posée la cabane de nos bergers. Le soleil commence à percer et disloque petit à petit la brume qui tournoie. Le ciel est bleu et le mont Rouch se dévoile d’un coup à notre sud. Il est bien perché 800 m au-dessus de nous. La brume au gré du vent voile à nouveau la montagne. Ce jeu dure tout le temps de notre repas.

Le Mont Rouch de France tout là-haut

Quand le soleil l’emporte, je devine la suite de l’itinéraire : plein est sous le pic du Laquet puis sud-est jusqu’à la crête frontalière et enfin SW en crête jusqu’au sommet. Je réfléchis à ce que nous pouvons faire car nous avons perdu 1h30 dans la forêt et dans le franchissement du ravin. Nous avons mis presque 5h pour arriver à notre pause méridienne : il est 13h, il nous faut 2h environ pour le sommet et près de 4h30 à 5 h de descente. Surtout, le soleil n’est pas si vaillant que ça…. Tout bien pesé, je prends la décision d’en rester là. Cela frustre certains Atlassiens, moi y compris mais je sais la descente longue et difficile surtout après une fin d’ascension un peu engagée. A regret donc, nous entamons la marche retour sans avoir atteint l’objectif mais pleins de belles images en tête de ce sommet âpre et sauvage. La brume nous retombe dessus. Par temps très humide, la descente serait dangereuse mais aujourd’hui le sol est sec. Après une heure de descente, le soleil a décidé de continuer à briller (ce qui a le don de m’agacer, vu la décision prise un peu plus tôt). Nous rencontrons le troupeau de brebis qui vient à notre rencontre : ça prend du temps de laisser passer cette centaine de petites bêtes ! Nous retrouvons quasi à la même place la bergère tranquillement installée en train de se rouler une cigarette sur un point haut propice à la surveillance du troupeau. Plus bas, après un second franchissement du ravin toujours un peu laborieux, nous retrouvons le Leziou, ruisseau puissant qui dégringole une pente soutenue. Nous sommes dans l’alignement de la vallée : tout au fond on devine Salau. Puis c’est l’arrivée dans la partie boisée de l’itinéraire tout en zigs et en zags. A un moment, nous voyons très bien l’endroit de l’erreur du matin 😊 On s’en souviendra pour la prochaine fois. La beauté de cette forêt qui s’arrange toute seule me saute aux yeux. C’est presqu’à regret que nous retrouvons la grande piste qui nous ramène au parking. Finalement la dénivelée du jour aura été « modeste » mais le cheminement, difficile parfois, laissera de bons souvenirs de randonnée exigeante.

Descente dans la brume et les brebis

Jour 5 : Port de Couillac 13 km – 1430 m D+ – 9h19 de déplacement

Début de descente vers l’étang

La météo est instable depuis la veille. Je marcherai toute la journée dans la crainte des orages. La rando va nous conduire au port de Couillac que nous voyons depuis 5 jours à notre sud-est. Elle est plus connue que celle de la veille. Mais à la montée, nous ne dépasserons qu’un couple de randonneurs. Nous montons par un beau sentier le long du ruisseau des Cors. Sur notre droite un panneau nous indique l’accès au cirque de Cagateille. Nous l’apercevons à travers le feuillage… Il serait le deuxième plus grand cirque des Pyrénées ? La sente s’oriente à l’est et d’un coup devient raide. Nous montons encore dans une belle hêtraie : nous franchissons la barre rocheuse où une main courante sécurise la progression. Vers 1650 m, nous sortons de la forêt ; quand nous nous retournons nous sommes pile dans l’axe de la vallée d’Ustou… Nous continuons de progresser sur de belles plaques de granit fin (ou de grès) lissé par les glaciers. Le minéral adhère et rend la marche sûre. Nous remontons ainsi jusque sous le déversoir de l’étang de la Hillette. A cet endroit, deux possibilités : descendre à l’étang par un passage équipé de câbles et d’échelles sur une trentaine de mètre ou passer par le haut de l’étang. Notre groupe se sépare : une partie descend avec moi et Yves accompagne l’autre partie. La descente est un peu plus engagée que la veille mais tout le monde progresse bien y compris les plus néophytes sur ce type d’exercice. Nous contournons l’étang par l’est : deux trois bivouacs ont été installés dans cet endroit bien attirant même si aux dires des campeurs les moustiques n’étaient pas en congés d’été 😊. Nous cherchons la trace qui rejoint l’itinéraire normal ; après un bon petit coup de cul nous retrouvons Yves et les collègues. Le passage qu’ils ont suivi était particulièrement aérien selon certains. A la descente par la même sente, ce ne sera pas tellement perceptible… Le port de Couillac (2416 m) est maintenant bien visible et semble proche. Illusion d’optique, il nous reste encore 400 de D+ à assurer, sous un soleil pas trop franc… Nous progressons à travers de longs bancs rocheux jusqu’à atteindre une petite dépression avec une mare et deux cabanes de berger du même style que celle du cap de Ruhos. Elles sont occupées cette fois. Nous contournons le parc vide des brebis et nos rejoignons en 5 minutes le col. La météo ne m’incite pas à éterniser les agapes. Ça se charge vite coté espagnol. Nous profitons malgré tout du panorama. La pointe de Rabassère (2568 m) est juste à notre Est et le Pic de Couillac (2601 m) un peu plus à l’ouest. Côté espagnol, on aperçoit trois étangs dont celui de Colatx (Couillac en catalan), de Seno et le plus grand, de Remedo de Dalt. J’avais prévu initialement de continuer jusqu’au pic de Couillac mais je décide d’amorcer la descente. Dommage, on aurait pu voir le grand étang de Certascans…

Etang de la Hillette

La météo se maintiendra pourtant jusqu’à la fin de la rando. Comme toutes les descentes de notre semaine, celle-ci est longue et exigeante. Et elle se déroule dans une chaleur de plus en plus étouffante et plus ou moins vite suivant les personnes. Yves m’assiste en fermant la marche. Une pause à hauteur du ruisseau de la Hillette permet un bain de pied réconfortant. Le ruisseau est propice aux activités de canyoning, nous entendons un peu plus bas des éclats de voix… Le groupe arrive au parking en même temps que nous. Encore une belle journée de randonnée au parcours et décor très variés qui nous laisse pleins de beaux souvenirs. Et comme toujours, nous retrouvons notre gîte avec plaisir. Aujourd’hui, les bières fraîches d’après douche seront les bienvenues 😊

Jour 6 : Etang d’Allet – Château de la Garde 11 km – 500 m D+ (270 +230) – 4h de déplacement

Sous l’orage

La météo se dégrade fortement pour cette dernière matinée. J’ai choisi une petite boucle pour éviter les orages qui arrivent un peu plus tard dans la journée. Peine perdue ! Nous partons d’un petit parking bien au-dessus de la station de Guzet Neige en direction du sud-est vers l’étang d’Aubé. Des voitures, nous voyons des écrans de pluie au-dessus de la vallée d’Ustou. Nous nous préparons quand même au départ avec de lourds nuages au-dessus de nous. L’étang est à 2 km à peine avec 200 m de D+ : je pense donc pouvoir au moins y parvenir. Après, fermer la boucle par le sud et l’ouest en passant sous la pointe de la Hillette comme imaginé bien au chaud dans le gîte c’est une autre histoire. Nous progressons assez rapidement sur des rochers plus ou moins humides. Nous parvenons au col avant de continuer en légère descente. Mais après une petite heure, l’orage est au-dessus de nous. La pluie commence à tomber et le vent à se lever. Nous ne verrons pas l’étang car je décide de rebrousser chemin et revenir aux voitures le plus vite possible. C’est sous un déluge que nous y parvenons. Dommage, le secteur sauvage était propice à une belle rando. Arrivée près d’une cabane à proximité des voitures, Sophie découvre un pauvre randonneur qui s’abrite comme il peut (comme il pleut 😊). Il est anglais et parcours le GR 10 d’ouest en est ; il était parti le matin-même du camping de Saint-Lizier dans la vallée d’Ustou et il cherchait à rejoindre Aulus, le gros bourg de la vallée. Il en a encore pour 4 à 5 heures de marche…. Je lui propose de le redescendre car nous prévoyons de gagner la ville pour nous réchauffer autour de bons cafés / chocolats. Il accepte volontiers. Nous arrivons à Ustou avec une pluie qui redouble. Nous quittons James qui va chercher son camping : on lui a vraiment éviter une fin d’étape pourrie. En guise de pause réconfortante, la bistrotière ne voulant pas nous laisser entrer dans son café par crainte du… COVID, nous nous asseyons sur la terrasse plus ou moins à l’abri. Les boissons chaudes ne nous réconfortent pas plus que çà. Plutôt que le COVID ce sont nos chaussures et nos vêtements trempés qui devaient l’inquiéter. Nous retrouvons finalement le gîte avant midi : Philippe qui fait bien les choses a allumé un beau feu dans sa cheminée. Le groupe, confortablement installé dans le canapé et les fauteuils se laisse aller à une douce torpeur. Vers une heure, après notre pique-nique en intérieur avalé, le soleil réapparait timidement. Je propose au groupe d’aller visiter les ruines d’un château que nous avons entre-aperçu au-dessus du Pont de la Taule , à chaque fois que nous sommes revenus de Salau : le hameau est juste au confluent du Salat et du ruisseau d’Alet. Proposition acceptée ! L’aubergiste du Pont nous donne le point de départ du sentier qui mène au château. La sente, au moins à l’amorce de la montée, n’est pas évidente. Et je progresse façon sanglier en ferraillant un peu avec les ronces 😊 Patrice moins bourrin trouve un soupçon de piste qui progressivement s’élargit… sans franchement candidater au statut de PR ! Ça continue de monter et ça en décourage quelques-uns. Nous sommes 5 à parvenir à l’entrée de la tour, interdite par une grille. Peu importe, le défi est relevé. Nous reviendrons par un chemin beaucoup plus large qui débouche sur la route menant au Pont.

Le château de la Garde 

Cathare pas cathare ? L’absence d’information autour du château laisse la question ouverte 😊 En fait, toute la zone autour du château est privée. Cela explique sans doute le manque de mise en valeur ? Cette petite excursion marque la fin de notre programme. Pour beaucoup, cette semaine a été une bonne occasion de découvrir les Pyrénées : la diversité de ses paysages, de ses vallées étroites aux pentes boisées, la rudesse de ses ascensions, les panoramas de ses sommets, de ses torrents et cascades qui même à un niveau inférieur à leur niveau habituel donnent encore l’impression d’une vie riche et joyeuse.

Merci à nos chauffeurs, Patrice et Yves. Merci à Yves pour ses petits coups de main et ses relevés kilométriques et altimétriques. Merci à Sandrine, Sophie et Laurent pour leurs photos
Je terminerai en évoquant nos hôtes, Nathalie et Philippe. Leur accueil fut chaleureux, les échanges riches et naturels, la chair simple et excellente. Tout s’est combiné pour faire de ce séjour une belle parenthèse dans ces temps qui ne sentent pas bons. Merci à eux.

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Jeu 21/07/2022 Rando Sancy nord Le Mont Dore

Animateur : Liliane
Nombre de participants : 8, animateur compris ( 4 F, 4 H)
Météo : températures clémentes. Ensoleillé avec quelques nuages
Terrain : chemins et sentes agréables sur terrain sec.
Distance : 18 km
Dénivelé : 850 m
Durée : 6 h 30 pauses comprises
Classement Atlas : Moyenne
Kilométrage auto : 48.5 X 2 et 46.5 x 2 soit 190 km, 1 voiture de 5 personnes et 1 de 3 personnes.
Itinéraire : Le Mont Dore, la Grande Cascade, plateau de Durbise, col de la Croix St Robert, puy de l’Angle, puy de Barbier, puy de Monne, puy de la Tache, col de la Croix Morand, GR 4, cascade du Rossignolet, cascade du Queureuilh, arrivée au parking.

Le Sancy vu du puy de l’Angle

Programme de notre randonnée de ce jour : crêtes au nord du Sancy et Cascades. Un classique pour certains, mais on ne s’en lasse pas !
Nous partons du Mont Dore à proximité du cimetière paysagé et entamons rapidement un petit chemin en lacets pour emprunter ensuite un autre chemin direction la Grande cascade. La montée est agréable et nous profitons de la fraicheur des sous-bois et des abords de la cascade avant d’atteindre le plateau de Durbise très ensoleillé. La sente qui nous mène au col de la Croix St Robert, sur la partie qui longe le bord du plateau, nous offre une superbe vue sur le Mont Dore, et sur toutes les crêtes du Sancy (du Capucin au Roc de Cuzeau).

Cascade du Queureuilh

L’ascension du Puy de l’Angle est notre dernier grand effort de la journée. Effort hautement récompensé par la vue incroyable ! D’ailleurs c’est là que nous sortons notre panier du sac et profitons ainsi au maximum du paysage. Après cette très agréable pause déjeuner, nous continuons par le superbe chemin de crêtes et en prenons encore plein la vue !!! Le puy de Barbier, le puy de Monne, le puy de la Tache, jusqu’au col de la Croix Morand. Le chemin de retour se fait en grande partie en sous-bois et nous ne manquons pas de faire un arrêt rafraichissant à la cascade du Rossignolet et à celle de Queureuilh.

Lac du Guéry


De délicieux sablés au sarrasin, faits maison (merci Bénédicte) nous attendent à l’arrivée pour clôturer cette belle randonnée partagée. Merci à vous tous et à très vite.

Sur les crêtes

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Dim 17/07/2022 Rando Dômes Chanat La Mouteyre

Animateur : Sébastien
Nombre de participants : 7 animateur compris (5F, 2H)
Météo : Ensoleillé, températures chaudes
Distance : 21 km   
Dénivelé :  700 m
Durée :7 H 30 pauses comprises
Classement Atlas : Facile
Kilométrage auto : 20 x 2, soit 40 km (Bénédicte nous a rejoints sur place)



ITINERAIRE :  Chanat-la-Mouteyre, Bois du Girardet, Puy de Jumes, Puy de Tressous, Bois Latia, Puy de la Nugère, Bois Couvert, Chanat-la-Mouteyre
 
Devant la chaude journée qui s’annonce, nous avons opté pour un parcours boisé avec quelques points de vue un peu plus dégagés. Et c’est ainsi qu’après une petite marche d’approche à travers les bois, nous entamons l’ascension du Puy de Jumes par l’est. Le chemin semble moins entretenu qu’à une époque et nous sommes amenés à faire plusieurs petits crochets pour éviter les nombreux arbres qui nous barrent la route, probables vestiges des orages printaniers. L’arrivée au sommet n’en est que plus appréciée et nous prenons le temps d’admirer le panorama qui s’offre à nous sous un ciel parfaitement dégagé.
Après avoir longé la carrière du Puy de Ténuzet, nous retrouvons un paysage plus bucolique et montons à l’écart des sentiers vers les trois sommets boisés du Puy de Tressous. Pas de paysage à admirer mais le plaisir de cheminer à travers une forêt sans autre présence humaine que la nôtre… Nous retrouvons toutefois rapidement un sentier qui nous emmène vers le Bois Latia.
Dernière difficulté de la journée, mais pas la moindre : l’ascension du Puy de la Nugère est courte mais intense et a ralenti quelques-uns d’entre nous. Le groupe recolle néanmoins assez vite au sommet et après quelques considérations philosophiques (apparemment, les efforts font réfléchir…), nous entamons la descente vers le col. Le retour à Chanat n’est alors plus qu’une formalité.

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Séjour n°14 De Clermont-Ferrand au Mont St Michel à vélo-rando

du samedi 02 au samedi 16 juillet 2022

Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 10 dont 3 femmes et 7 hommes.

Le mot de l’animateur : déjà réalisé en 2017, ce challenge a de nouveau été plébiscité devant deux autres itinéraires linéaires proposés, de Clermont à Montségur et de Clermont au sommet des Monts d’Arrée, le Roc’h Trevezel. Par rapport à 2017, l’itinéraire a été remodelé en suivant la rive gauche de l’Allier de Moulins au Pont canal du Guétin puis à partir de Damigni (Orne), la variante Sud nouvellement ouverte par Pré-en-Pail qui a permis de gravir à vélo, le Mont des Avaloirs, plus haut sommet du massif Armoricain.
La jeunesse est venue nous rejoindre en la personne d’Ilian, 11 ans et 1/2, plus jeune adhérent de l’association qui a démontré par sa forme, sa curiosité et son état d’esprit et que l’on pouvait apporter du renouveau dans notre structure. Quatre adhérents partaient avec Atlas pour la première fois pour un périple long. Le programme a été réalisé dans son ensemble avec en plus la visite de la cathédrale d’Orléans, suggestion d’Armand. Les animations autour des éléments naturels et patrimoniaux rencontrés ont été, il me semble, appréciées.
Je mentionne à l’attention des lecteurs non-initiés intéressés par cette forme de voyage que nous nous déplaçons avec des vélos chargés sans assistance électrique équipés de porte-bagages pouvant supportés tout le matériel pour une itinérance.

Météo : anormalement ensoleillée avec des températures en fin de séjour assez élevées..
Faune rencontrée : des oiseaux et notamment d’eau le long de l’Allier et de la Loire, hérons cendrés, cigognes blanches, aigrettes garzette, cygnes tuberculés, colverts, poules d’eau, sternes naines et pierregarin, cormorans continentaux, mouettes rieuses, goélands argentés, canards Tadorne de belon, goélands argentés, leucophées, bruns, de petits limicoles et des oiseaux plus communs, pies, tourterelles turque, pigeons ramiers, martinets noirs, hirondelles de fenêtre et de cheminée, quelques rapaces… milans noirs, busards cendrés (2) et comme mammifères, chevreuils, lièvres, écureuils, renards et j’en oublie sans doute….

Itinéraire : le challenge consistait à relier Clermont-Ferrand au Mont Saint Michel en utilisant au maximum des voies à faible circulation ou des pistes cyclables et voies vertes (voir les détails ci-dessous pour l’itinéraire suivi). Seuls quelques passages sur les ponts ont nécessité une attention particulière.
Pour préparer et réaliser cette traversée, j’ai utilisé, de ma collection personnelle, les cartes Michelin départementales n°319, 326, Eurovélo6 (3 et 4), Ign n°19 et 26 et un topo vélo édition Ouest-France, la Véloscénie de Paris au Mont-Saint-Michel. Nous avons eu recours à plusieurs reprises à Google pour situer les points de chute et les commerces, merci à Armand, Pascal, Valérie et Mady pour leurs aides.

Classement : moyen, compte tenu de la durée (1 jour de transport, 12 jours de voyage à vélo, 2 jours consacrés au Mont Saint Michel et à la baie)
Kilométrage parcouru (montre Gps) : 806,99 soit 67,25 moyenne par jour, distance la plus longue 91,45 km et la plus courte 54.88km. Moyenne : 15,96. Durée de roulage totale : 50h46. Sur la journée, maximum 5h56, minimum 3h10. Durée de déplacement totale : 83h27. Sur la journée, maximum 10h27, minimum 3h10. Dénivelés positifs : 3830m. Dénivelés négatifs : 4005m (données fournis par une montre Garmin).
Ces données sont données à titre d’information et varient d’un Gps à l’autre, le mien un Garmin un peu ancien a un temps de réaction après l’auto pause un peu plus long. La différence entre la durée de roulage et de déplacement qui peut être importante s’explique par les arrêts pour les visites, les pauses pour les animations notamment autour de la faune, les pique-niques, les ravitaillements etc… Le kilométrage aller et retour à vélo du jour 13 n’a pas été comptabilisé dans le total soit 70km en plus.
Conditions de roulage : bonnes dans l’ensemble sur les voies vertes et les petites routes.

Hébergement : sous des tentes individuelles ou double. Bon accueil dans l’ensemble aux voyageurs à vélo dans les campings à l’exception du camping municipal de Nogent-le-Rotrou mal entretenu avec des sanitaires sales.
Nourriture : ravitaillement sans problème sur l’ensemble du parcours (une voire deux fois par jour).
Transport retour : à l’aide de deux véhicules apportés par Sophie et Jean-Pierre qui partaient faire un périple en Bretagne, une Dacia Sandero et un grand Kangoo Renault. Les vélos et bagages ont été transportés à l’aide de la remorque de l’association aménagée.
Equipement : vélos (personnels) VTT avec des pneus non crantés équipés de porte-bagages et sacoches ou tirant une remorque Bob (1 Yak ). La remorque « Bob » et deux paires de sacoches de marque Vaude appartenant à l’association ont été mises à disposition.

Découpage du séjour
Les données ci-dessous, le kilométrage (K), la durée de roulage (DR), et la moyenne journalière (MJ) ont été fournies par une montre Gps et les dénivelés (DP)(DN) et le temps de déplacement (DD) par une montre Suunto altimétrique.
Deux jours et demi ont été nécessaires pour traverser les départements du Puy-de-Dôme, de l’Allier et d’une partie de la Nièvre. L’orientation est Nord suivant au plus près la rivière Allier.

J1. Samedi 02 juillet 2022 K : 64,87 ; DR : 3h49 ; MJ 16,9 ; DP : 145m ; DN : 205m ; DD : 5h11
Départ de Montferrand après chargement des sacoches et de la remorque. L’étape du jour consiste à rejoindre Bellerive sur Allier. La sortie de l’agglomération en direction de la Limagne s’est passée sans problème, en utilisant les pistes et bandes cyclables. Gerzat puis Lussat, les Martres d’Artières, Joze où nous avons franchi l’Allier pour la suivre rive droite jusqu’au Pont de Limons en passant par Culhat (Lanterne des Morts) Crevant Laveine, Vinzelles, Charnat. Après le passage sur le pont de Limons, nous avons continué rive gauche, passant le Port-de- Ris, St Priest Bramefant, admirant de loin le château de Maulmont dédié aujourd’hui à diverses réceptions. L’arrivée sur St Yorre malgré les nouveaux ronds points et voies routières s’est déroulée avec peu de circulation. La nouvelle voie verte située à proximité du pont, ratée dans les premières centaines de mètres, nous a permis de rouler tranquillement jusqu’au terme de notre première étape, le camping des Acacias à Bellerive.

La campagne sur de petites routes tranquilles, à proximité de l’Allier

Informations complémentaires 

Première halte de notre parcours, Culhat, devant la lanterne. Nous apprenons qu’il s’agit d’une lanterne des morts, ce qui suscite curiosité, questions et discussions. Nous découvrirons ensuite qu’elle date du XIIème siècle, comme la plupart de ces édifices.
A l’origine située à l’intérieur du cimetière avant le déplacement de ce dernier en 1921, elle est classée au titre des monuments historique depuis le 12 juillet 1886. C’est un édifice plutôt rare en Auvergne, à tel point que la ville en a fait l’élément majeur de son blason.
La fonction de ces lanternes, ou fanaux funéraires, reste méconnue. Dès l’antiquité, il est de tradition d’entretenir une flamme auprès des tombes, chez les celtes la lumière est censée rassurer les habitants et chasser les mauvais esprits, voire la mort elle-même. Cette coutume est reprise par les premiers chrétiens pour qui la mort n’est qu’un passage vers la lumière céleste. Celle de Culhat pourrait aussi avoir une fonction plus pragmatique : située à quelques centaines de mètres de l’Allier, elle renseignait les bateaux sur leur position exacte.
Le site du Château de Maulmont, était au XIIIème siècle la Commanderie Templière de la Gagère, construite par le Grand Maître de l’ordre du Temple, Renaud de Vichy, dès son retour de croisade en 1255. Cette Commanderie de l’Ordre Templier est positionnée sur les collines dominant les rives de l’Allier.

J2. Dimanche 03 juillet 2022 K : 71,98 ; DR : 4h23 ; MJ 16,4 ; DP : 550m ; DN : 560m ; DD : 6h45
Passé Vichy et ses nombreux aménagements rive droite et rive gauche qui rendent les bords de l’Allier accessibles et agréables aux piétons et cyclistes, nous poursuivons notre route en empruntant la nouvelle voie verte rive droite qui nous amène directement aux portes de Billy. Pas le temps de visiter les ruines du château fort du XIIIème siècle, car l’étape du jour est un peu longue et représente un test important pour le groupe. A Billy, nous repassons rive gauche et poursuivons au plus près de la rivière, Paray-sous-Briailles, Contigny, Monétay-sur-Allier, Bresnay. Avant Contigny, la Sioule a été franchie, le bec de Sioule se situe peu après Saint-Pourcain laissé sur notre gauche. Une pause au château de Fourchaud puis Besson et Moulins après avoir traversé à l’ombre de grands arbres la forêt des Prieurés-Moladier de 1649 hectares. La nuit sera passée dans le parc herbacé et sous des platanes majestueux de la maison diocésaine St Paul. Avant le repas, déambulations pédestres dans le vieux Moulins rive droite après avoir franchi le Pont de Régemortes, petit clin d’œil aux canoéistes d’Atlas qui l’ont passé, il y a quelques semaines mais par-dessous.

Informations complémentaires

Château de Fourchaud : le nom Fourchaud semble provenir de « Fourche », puisque c’est là que se séparait la route gallo-romaine qui venait de Bourges et allait soit à Lyon, soit à Clermont-Ferrand. Il date du XIV et XVème sicle et appartient à la maison de Bourbon-Parme.
Pont Régemortes rebâti en 1753 par l’ingénieur Louis Régemortes après son effondrement en 1711 Un des premiers et plus grands construits en France, longueur 301,50m.

J3. Lundi 04 juillet 2022 K : 91,45 ; DR : 5h26 ; MJ 16,8 ; DP : 485m ; DN : 530m ; DD : 8h53
Nous poursuivons rive gauche après avoir ravitaillé à l’ouverture du magasin à la sortie de Moulins. Quelques kilomètres après cette grande ville du Bourbonnais, l’animateur tente la traversée à gué de la Queune, peu profonde mais pavée et recouverte d’un limon extraordinairement glissant. Le résultat est simple et se passe de commentaires mais a fait l’objet de nombreuses photos…le reste du groupe utilisant la passerelle ! Bientôt Montilly puis Bagneux, le tracé longeant la forêt des Prieurés, Aubigny derrière nous, nos regards sont attirés par de nombreuses cigognes blanches qui chassent quelques rongeurs ou insectes dans les prés. Le pique-nique est pris dans le jardin municipal de le Veurdre, haut lieu ancestral de la batellerie. A quelques kilomètres de là, juste après Château-sur-Allier, nous entrons dans le département du Cher. Quelques montées et descentes coupant une succession de petits ruisseaux et c’est l’arrivée sur Apremont-sur-Allier, village harmonieux avec son château et son parc floral. Une nouvelle pause à l’écluse des Lorrains avec quelques explications (voir ci-dessous) puis une longue voie verte entre canaux et Allier jusqu’au Pont canal du Guétin qui mérite bien la visite des écluses et le surplomb de la rivière. Le Bec d’Allier et son point d’observation passé nous longeons maintenant la Loire en voie partagée ou par des portions de voies vertes, arrivons à La Charité-sur-Loire, camping la Saulaie situé sur l’Île. Installation faite, chacun à son rythme va visiter les vieux quartiers de la ville.

L’animateur s’est remis sur ses jambes après un bain forcé…

Informations complémentaires 

L’écluse des Lorrains. Une des activités de la région au cours du XVIIIème et XIXème siècle était le commerce du sable extrait des alluvions de l’Allier et de la Loire au niveau du Bec d’Allier. Afin de faciliter son transport du lieu d’extraction au port de la Grenouille en aval du pont-canal, l’ingénieur Adolphe Jullien fut chargé de la construction d’une écluse et d’un canal de liaison. Cette écluse devait également servir d’alimentation en eau au canal latéral à la Loire.
Le Pont Canal du Guétin permet au canal latéral à la Loire de franchir la rivière Allier d’une rive à l’autre. Inauguré en 1838, réalisé en pierre d’ Apremont-sur-Allier, cet ouvrage est monumental, 343m de longueur comprenant 18 arches. Le dénivelé est rattrapé en aval par une double écluse pour une chute d’eau de 9m60. Aujourd’hui, les bateaux de plaisance en sont les principaux utilisateurs.

J4. Mardi 05 juillet 2022 K : 67,01 ; DR : 4h05 ; MJ 16,4 ; DP : 105m ; DN : 125m ; DD : 6h42
Toujours orienté vers le nord, les petites villes et villages se succèdent sans à coups. Nous laissons Sancerre et son vignoble sur notre gauche. Cosne-sur-Loire, permettra le ravitaillement pour le pique-nique qui sera pris à l’abri du soleil sur les bords de Loire. Nous continuons rive gauche, le long de ce fleuve sauvage et allons rapidement apercevoir la première centrale nucléaire, Belleville-sur-Loire, le contournement nous fait suivre pendant un cours moment, le canal latéral à la Loire. Nous restons rive gauche et arrivons dans le département du Loiret. La voie verte installée sur la levée nous permet de pouvoir observer de haut, les alentours. Surprise sur notre gauche, le terrain est pourtant bien sec mais nous ne rêvons pas, nous voyons bien tous la même chose, un troupeau de buffles plus précisément de bufflonnes.
Sur le site de Mantelot, une longue pause est nécessaire pour comprendre et imaginer la traversée du fleuve par les bateliers avant le construction du Pont canal de Briare (voir explications ci-dessous). Fin d’étape à Châtillon-sur-Loire, rive droite.

Le site de Mantelot

Informations complémentaires 

Centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire. Deux réacteurs à eau pressurisée (REP) de 1300 mégawatts (MW), chacun. La construction a eu lieu entre 1979 et 1988.
Ecluse de Mantelot. Avant la construction du pont-canal de Briare, ce passage permettait aux bateaux, venant du sud et allant vers Paris ou l’inverse, de passer de l’ancien canal latéral à la Loire à l’ancien canal de Briare par la Loire. Pour cela, un système d’épis et de levées submersibles construit par l’homme permettait d’avoir une hauteur d’eau suffisante. En 1880, une chaîne immergée et placée de chaque côté permettait de retenir le bateau en cas de forts courants en haute eau ou de le tirer en cas de faibles courants en basse eau. Le nombre de bateaux était alors d’environ 4000 par an. Elle fut remplacée plus tard, en 1880, par un toueur, qui accompagnait les bateaux lors de la traversée. Le nombre de bateaux passa alors à environ 9000 par an. Malgré tous les moyens mis en place, la traversée était dangereuse (le courant pouvait atteindre 2,5 mètres par seconde en haute eau) et l’on dénombrait environ 10 naufrages par an. Si un bateau sombrait, il était repêché au niveau des écluses de Briare. Le temps de passage pouvait durer de 2 à 4 heures pour la descente et de 3 à 6 heures pour la montée. De nos jours, on peut toujours voir le chemin de halage, appelé « La levée de l’escargot » ainsi que la rampe d’accès au pont et les tireurs de câbles de chaque côté de la rive.

J5. Mercredi 06 juillet 2022 K : 61,43; DR : 3h52 ; MJ 15,8 ; DP : 125m ; DN : 140m ; DD : 6h05
Rive droite nous quittons la Loire pour longer le vieux canal, arrivons à Briare au niveau du pont-canal. Le franchissement à pied permet d’admirer la beauté de l’ouvrage métallique, les lampadaires et les deux colonnes rostrales ornementées, de part et autre du pont. Profitant du courant, un fûtreau descend à belle allure le fleuve avec quelques touristes à bord. Jusqu’à Sully, nous resterons rive gauche. La pause de midi se fera à proximité des douves du château dans le parc arboré profitant de l’ombre.

Le canal de Briare

La fin de l’itinéraire du jour suit de près la Loire et nous offre une lumière particulière et renouvelée en permanence. Camping La Maltournée, rive gauche.

Informations complémentaires 

Pont-canal de Briare. Il fait partie de ces monuments qu’il faut avoir vu. Un incontournable du genre. Et pour cause ! Jusqu’en 2003, il fut le plus long pont-canal d’Europe ! 662 mètres à parcourir à pied avec de l’eau dessus et dessous… et une vue imprenable sur la Loire. Il a été détrôné par le pont-canal de Magdebourg, sur l’Elbe qui mesure 918 mètres.
Le fûtreau est un type de barque d’usage local sur la Loire. Il peut être gréé ou non d’une voile carrée suivant les usages auxquels il est voué. La dimension traditionnelle d’un fûtreau est d’une dizaine de mètres.

Un fûtreau, bateau de Loire

Château de Sully. Le château est mentionné dès 1102, il contrôlait un pont sur la Loire qui disparut dès le XIVème siècle. Il n’a appartenu au cours des siècles qu’à trois familles : les premiers seigneurs de Sully, la famille de la Trémouille, et la famille de Béthune.
Le château est entouré de douves encore en eau et comprend deux parties distinctes : le donjon et le petit château. Il est bâti au confluent de la Loire et de la Sange.

Le château de Sully

J6. Jeudi 07 juillet 2022 K : 63,55; DR : 3h57 ; MJ 16,1 ; DP : 110m ; DN : 145m ; DD : 6h54
A chaque passage espacé de quelques années, de nouvelles améliorations sont significatives pour un confort et une sécurité accrus pour les cyclistes. Que de changements depuis 2004 de cette partie de l’Eurovélo6 initiée par François Dumon, Vice-Président de la Région Centre, les petites routes ont laissé la place à des voies exclusivement réservées aux vélos et autres engins, non motorisés.
Partis comme chaque jour vers 09h00 du matin, rive gauche, nous passons Jargeau. Quelques travaux en cours à l’approche de la grande ville ligérienne d’Orléans ne nous permettent pas de traverser la base de loisirs et de rester à proximité du fleuve. Passé rive droite, l’itinéraire devient intuitif sur de larges pistes cyclables. Une petite montée sur un espace piétonnier nous mène à la Cathédrale où chacun à son rythme visite ce monument majestueux rempli d’histoire où sont installées dans la nef, les armoiries des principaux compagnons de Jeanne d’Arc, Jean Poton de Xaintrailles, Gilles de Rais, Thibaut d’Armagnac etc…. Nous pique-niquons près du fleuve face à ce drôle de bateau l’Inexplosive n°22, réplique de bateaux à aubes qui assuraient le transport de voyageurs.

Visite de la cathédrale d’Orléans
La nef avec les armoiries des compagnons de Jeanne d’Arc

Le pont de l’Europe équipé de deux superbes pistes réservées aux vélos, nous fait passer de nouveau rive gauche. St-Hilaire-St-Mesmin où nous traversons le Loiret qui rejoint peu de temps après le fleuve à la pointe de Courpin où l’on peut apercevoir de nombreux oiseaux d’eau (animation). Après Orléans, le fleuve et notre parcours s’oriente Sud-Ouest. Meung-sur-Loire, nous fait repasser rive droite et c’est bientôt Beaugency et son vieux pont que nous franchissons avec prudence pour nous installer au camping le Val de Flux.

Animation sur les oiseaux d’eau à la point de Courpin

Informations complémentaires 

Cathédrale Sainte Croix d’Orléans. Comptant parmi les 5 plus vastes cathédrales gothiques de France (140m de long, 53m de large avec une flèche culminant à 106m), elle fut commencée en 1287 et officiellement inaugurée le 8 mai 1829.
Le Loiret, rivière de 11,6km qui signifie petite Loire, prend sa source dans le quartier orléanais d’Orléans-la-Source dans l’enceinte du parc floral de La Source au lieu-dit « le Bouillon ». Elle est alimentée par les pertes de la Loire au niveau de Jargeau.
Beaugency. Le Pont, construction originaire du XIème siècle. Selon la légende : Œuvre du Diable.
Edifice de 435m de long. C’est le pont de pierre le plus ancien et le plus long édifié sur la Loire. Les cinq premières arches, rive droite, étaient autrefois fortifiées (porte, pont-levis, tours, hautes murailles, chemin de ronde et chapelles). Rive gauche, côté Sologne, le pont était également pourvu d’une porte encadrée par deux tours rondes et d’un pont levis.

J7. Vendredi 08 juillet 2022 K : 74,15; DR : 4h35 ; MJ 16,1 ; DP : 390m ; DN : 325m ; DD : 6h43
Peu après Beaugency, à Tavers, nous quittons l’Eurovélo6 et prenons une orientation Nord par de petites routes à faible circulation. Nous laissons rapidement les vacanciers sur l’autoroute A10, fort chargée et entrons sur le département du Loir et Cher. Les parcelles de cultures sont immenses et les moissons sont en grande partie faites, les chaumes des différentes céréales cultivées dans cette partie Sud-Ouest de la Beauce donnent un aspect désertique à la campagne. La forêt de Marchenoir nous apporte un peu de fraîcheur puis par la D42, nous coupons la voie Romaine Jules César (sans indication, ni trace sur le terrain), Moisy, Brévainville. Une belle descente nous amène sur les bords du Loir que nous traversons à St-Jean-Froimontel, nous effleurons par le Nord la grande forêt de Fréteval, Droué et enfin Arrou. Petit bourg à l’habitat modeste mais bien pourvu pour le ravitaillement du voyageur avec le camping du Pont de Pierre écrasé de chaleur mais fort agréable. Ce soir le pizzaïlo est de passage sur la place de l’église et améliore l’ordinaire.

J8. Samedi 09 juillet 2022 K : 49,07; DR : 3h10 ; MJ 15,4 ; DP : 370m ; DN : 400m ; DD : 5h40
Le profil de l’étape est moins accidenté mais toujours fait de petites bosses et de courtes descentes. Par la D126, orientée presque plein Nord, nous atteignons rapidement, Unverre puis traversons successivement deux axes routiers importants, la D955 et l’autoroute A11, l’océane. Encore une petite cassure et nous arrivons pour une pause bien méritée à la Croix du Perche où un long arrêt est prévu pour admirer les boiseries et le plafond peint de cette petite église. Nous sommes sur les contreforts des collines du Perche. Quelques belles descentes et montées puis c’est Thiron-Gardais où une nouvelle halte pique-nique permet à chacun à son allure d’aller visiter le domaine de l’ancienne abbaye et de déambuler dans les rues de ce village à la recherche du collège Royal Militaire ouvert sous Louis XVI en 1630. Le nouveau propriétaire, Stéphane Bern a redonné vie à ce lieu après trois années de travaux en ouvrant un musée qui relate l’histoire de l’abbaye et la vie des élèves, « les cadets gentilshommes des élèves officiers ». Il nous reste une trentaine de kilomètres pour atteindre Nogent-le-Rotrou et le camping des Viennes situé à proximité d’une petite rivière « le Val Roquet ».

Petite pause à Thiron Gardais

Informations complémentaires 

La Croix du Perche, Eglise Saint Martin, classée Monument historique depuis 1934, remarquable pour sa voûte unique à charpente apparente restaurée en 2003 grâce à l’implication du mouvement associatif. A l’origine chapelle d’un prieuré fondé par les moines de Saint Bernard de Thiron au XIIème siècle, devenue église paroissiale au XVIème siècle, cet édifice cache sous sa sobriété extérieure une richesse unique, une voûte lambrissée peinte de 118 panneaux polychromes, datés de 1537. A l’abside le décor comporte des têtes humaines et, à la calotte, un soleil avec des rayons et des anges aux ailes déployées. Aucun texte ne nous renseigne sur cette œuvre d’art étonnante, qui valut à cet édifice d’être classé Monument Historique en 1934, et suscite, depuis sa restauration, l’admiration de nombreux visiteurs. Le retable, du XVIIème siècle, livre lui aussi, depuis sa restauration en 2008, quelques œuvres étonnantes.

Plafond et cœur de l’église de la Croix du Perche

Thiron-Gardais : l’abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron est un haut lieu de spiritualité d’où essaimèrent vingt-deux abbayes et plus d’une centaine de prieurés en France, en Écosse, en Angleterre et en Irlande. Ce rayonnement fut tel qu’on parlait de l’ordre de Tiron.

J9. Dimanche 10 juillet 2022 K : 64,05 ; DR : 3h52 ; MJ 16,5 ; DP : 350m ; DN : 300m ; DD : 6h40
L’ombre des arbres de cette petite route nous protège de l’ardeur des premiers rayons du soleil, Condé-sur-Huisne est atteint rapidement et entrons sur le département de l’Orne. Une voie verte est maintenant notre fil conducteur, ancienne voie ferrée désaffectée au revêtement en stabilisé. Dans un paysage bocager, nous pouvons admirer petits châteaux et maisons de maître tout le long du parcours. La pause pique-nique sera prise à la ferme de Xavier, agriculteur-éleveur à Mauves-sur-Huisne, ami de Michel J. Après quelques détours par de petites routes champêtres agrémentées de bosses, nous passons au Sud de Mortagne-au-Perche et arrivons au Mêle-sur-Sarthe, une des communes du Parc Naturel Régional Normandie Maine. Accueil sympathique au camping la Prairie situé en bordure de la rivière Sarthe et d’un magnifique plan d’eau aménagé.

Informations complémentaires 

Le Parc Naturel RégionalNormandie Maine couvre plus de 200,000 hectares et compte 164 communes sur les départements de l’Orne, de la Manche, de la Mayenne et de la Sarthe. Les grandes forêts domaniales d’Ecouves et de Perseigne en font partie ainsi que plusieurs sommets emblématiques, le Mont des Avaloirs (alt. 416m), la Butte Chaumont (alt. 378m), le Signal d’Ecouves (alt. 413m), les Rochers du Vignage, le Signal de Perseigne (alt. 349m) reliquats d’un mouvement magmatique d’il y a quelques 540 millions d’années…

J10. Lundi 11 juillet 2022 K : 84,16 ; DR : 5h26 ; MJ 15,5 ; DP : 660m ; DN : 620m ; DD : 10h27
Depuis la Croix-du-Perche, notre périple s’est orienté Nord-Ouest puis depuis Mortagne-au-Perche, Ouest, Sud-Ouest. L’arrivée sur la préfecture de l’Orne, Alençon, ne pose aucun problème contournant les quelques difficultés, aérodrome, zones pavillonnaires. La fin de la voie verte, à proximité de la gare Sncf, nous permet de ravitailler dans une petite surface alimentaire idéalement positionnée. Bien aménagée, les pistes cyclables nous permettent d’atteindre le cœur de la cité. Face à la préfecture, la maison natale de Sainte Thérèse de Lisieux puis visite de la basilique de style gothique, passage à la halle aux toiles, à l’esplanade de la mairie et sur la gauche le château des Ducs. Le pique-nique est pris dans le parc de la roseraie très apprécié des alençonnais. Par un itinéraire partagé nous quittons la ville pour retrouver rapidement une campagne verte et vallonnée à partir de Damigni. Après ce village, nous avons fait le choix de l’itinéraire Sud afin de faire pour la première fois l’ascension à vélo du Mont des Avaloirs, sommet culminant du massif Armoricain situé dans le département de la Mayenne. Nous profitons du calme de cette ancienne voie ferrée très proche dans un premier temps de la surchargée nationale 12 pour rouler à bonne allure mais bientôt sur notre gauche se présente la difficulté de la journée. La pente douce au début se durcit rapidement pour avaler sur quelques kilomètres les 130 mètres de dénivelé. Enfin le belvédère très caractéristique dont nous gravirons à pied les derniers 30 mètres qui permettent de découvrir un paysage magnifique sur 360°. Nous sommes aux confins du massif armoricain et du bassin parisien. Quelques photos souvenirs et c’est la longue descente à fort pourcentage qui nous fait atteindre Pré-en-Pail, gros bourg endormi, carrefour routier important. Une mauvaise surprise nous y attend, le camping municipal encore référencé il y a quelques mois n’existe plus depuis des années ! Concertation entre les participants, recherche sur internet, la meilleure solution est de poursuivre sur notre itinéraire sans s’écarter et de gagner Bagnoles-de-l’Orne. Un peu plus de 25 kilomètres à faire mais le groupe est en forme et c’est très rapidement que nous arrivons à notre point de chute, le camping de la Vée. Par contre pas de ravitaillement sur place et vue l’heure, nous utiliserons nos réserves pour le repas de ce soir et le petit déjeuner, un peu d’aventure !

Informations complémentaires 

Alençon : La basilique Notre-Dame est une église d’architecture gothique située au centre d’Alençon dans la zone piétonne. Sa construction a été commencée par Charles III, Duc d’Alençon au temps de la guerre de Cent Ans en 1356 pour se terminer au XIXème siècle. C’est une basilique depuis le 10 août 2009. Cet édifice gothique possède une nef à cinq travées du XVème, début XVIème siècle de style gothique flamboyant,. A la suite d’un incendie, le chœur et le clocher ont été reconstruits au milieu du XVIIIème siècle. La lanterne (vers 1736) est l’œuvre de l’architecte-ingénieur Jean-Rodolphe Perronet. Son triple portail est dû à Jean Lemoine.

Porche d’entrée de la basilique d’Alençon

La Halle au Blé. Construite fin XVIII – début XIXème, elle est ouverte au commerce des grains en 1812. L’architecture circulaire, voulue par son concepteur, Joseph Beerthélemy, déconcerte par son audace. La modernité embellira très vite l’édifice. Premier bâtiment doté du gaz en 1860, il s’orne en 1865 d’une coupole de verre, à l’instar de la Halle aux Blés de Paris. Au XXème siècle, elle connaît de multiples affectations : hôpital pendant la Première Guerre mondiale, elle devient le lieu de nombreux évènements : foires, marchés, expositions… Inscrite aux monuments historiques en 1975, elle est entièrement réhabilitée et mise en lumière en 2000. 
La Halle au Blé est aujourd’hui un bâtiment dédié au multimédia accueillant notamment l’Échangeur de Basse-Normandie, centre de veille au service des nouvelles technologies. Elle accueille également la Cité des métiers et le CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination) Centre Orne.
L’hôtel de ville.  Un clin d’œil au petit Trianon. Bâti en 1783 par l’architecte Jean Delarue à l’ouest de la place Foch, l’Hôtel de Ville, orienté à l’Est, est construit sur l’emplacement d’une partie du château des Ducs d’Alençon. Avec un équilibre très classique de style Louis XVI, sa construction en pierres de taille s’incurve avec élégance en un arc de cercle. Soutenue par de hauts pilastres, sa façade est empreinte d’une grande noblesse. Celle-ci est surmontée à droite et à gauche d’un fronton rectangulaire et de deux balustrades qui évoquent le petit Trianon. À l’intérieur, les tons sont ocrés et les murs du hall sont ornés de pierre brute. La salle du conseil et des mariages est de style Louis XVI avec des boiseries gris perle, un papier peint à dominante jaune ainsi qu’un grand lustre.
Le Mont des Avaloirs, du haut de ses 416 mètres, est le point culminant du Massif armoricain et du Grand Ouest. Il est situé dans le département de la Mayenne, à la limite de celui de l’Orne, au cœur de la forêt de Multonne.

Le Mont Des Avaloirs, une première pour Atlas

J11. Mardi 12 juillet 2022 K : 54,88 ; DR : 3h33 ; MJ 15,4 ; DP : 415m ; DN : 405m ; DD : 5h56
Avant de reprendre notre itinéraire, nous traversons la station thermale, très chic, de Bagnoles-de-l’Orne à la recherche de magasins pour le ravitaillement. Nous filons entre plan d’eau et golf à travers la forêt domaniale des Andaines vers Domfront pour la prochaine pause. Quelques passages à forts pourcentages puis c’est l’arrêt dans la cité médiévale pour la visite de quelques espaces notamment les vieilles demeures à pan de bois, l’église Saint Julien à l’architecture byzantine et les points d’observation sur la campagne environnante. Encore un peu plus de 30 kilomètres pour atteindre Mortain et sa longue montée en voie partagée où il ne faut pas se tromper dans le développement à utiliser. Camping sur l’ancienne position du château et son joli panorama. Deux courageux ont même poussé jusqu’aux Petite et Grande cascades alimentées respectivement par le Cançon et par la Cance.

Informations complémentaires 

La cité médiévale de Domfront dressée sur son promontoire fait partie des  » Plus Beaux Détours de France « . Elle est riche de son passé historique et a vu de nombreux Rois séjourner dans son château : Aliénor d’Aquitaine, Henri II Plantagenêt, Richard Coeur de Lion, … C’est d’ailleurs Henri Ier Beauclerc, futur Roi d’Angleterre qui fit élever le puissant donjon dont les ruines sont visibles.

Rues de la cité médiévale de Domfront

J12. Mercredi 13 juillet 2022 K : 60,39 ; DR : 4h12 ; MJ 14,3 (15,2 avant les herbus) ; DP : 445m ; DN : 575m ; DD : 7h20
Peu après Domfront, nous pénétrons dans le département de la Manche. L’étape de ce jour est courte et tout le monde a hâte de rejoindre le Mont !
Bien implantée, tantôt rive droite, tantôt rive gauche de paisibles ruisseaux ou petites rivières, la voie verte nous permet une progression rapide et confortable. A Saint-Hilaire-du-Harcouët, nous longeons côté gauche l’un des fleuves côtiers qui alimentent en eau douce la baie, la Sélune. Le ravitaillement est proposé à Ducey ce qui nous oblige à traverser une partie de la ville, les trottoirs assez larges nous permettent d’éviter la dangerosité de la circulation. Toujours sur l’ancienne emprise ferroviaire, la voie nous amène rapidement à Pontaubault où nous jetons en passant un œil discret au pont médiéval. Nous nous hâtons aspirés que nous sommes par la « Merveille ». C’est chose faite à la pointe de Roche-Torin où, à la pause du pique-nique sous un soleil radieux et une bonne luminosité, nous pouvons admirer le Mont-Saint-Michel, les herbus et l’immensité de la baie.

L’objectif est en vue à la pointe de la Roche-Torin

Nous allons conserver maintenant une vue presque permanente sur le « Mont » but de ce voyage. L’idée était d’atteindre comme en 2017, le camping en traversant les prés salés mais un peu d’inconfort pour certains et un porte-bagage défaillant, nous obligent à nous rapprocher de la nouvelle piste ouverte sécurisée entre la D275 fort chargée en cette période de vacances et les prés. Encore un effort et c’est la longue remontée vers le barrage à notre gauche sur le Couesnon sur la voie réservée aux vélos, aux piétons et aux bus qui assurent le transport des visiteurs entre les parkings situés en amont et l’illustre monument. C’est la traditionnelle photo d’arrivée prise du groupe avec en arrière plan la Merveille de l’Occident. Notre campement installé au seul camping à proximité, chacun pourra contempler à loisir et selon son envie ce panorama exceptionnel.

L’arrivée au Mont-Saint-Michel

Informations complémentaires 
la Sélune est un fleuve côtier qui prend sa source à Saint-Cyr-du-Bailleul, et coule dans le département de la Manche. D’une longueur de 84.7km et d’un débit moyen de 11m3 par seconde, il se jette dans la baie du Mont Saint-Michel.
Le Couesnon est un petit fleuve côtier long de 101 à 97.8km selon les sources avec un débit moyen de 7.1m/s qui coule dans les trois départements d’Ille-et-Vilaine, de la Manche, de la Mayenne, dans les trois régions Pays de la Loire, Bretagne et Normandie.

Le Mont entouré d’eau, à droite le Couesnon

Il prend sa source près de l’étang de Vézins, sur la commune de Saint-Pierre-des-Landes en Mayenne et son embouchure se situe dans la baie du mont Saint-Michel. Il marque le frontière entre Normandie et Bretagne.
Les herbus, terme local pour désigner les marais salés, appelés également prés salés, l’un des patrimoines les plus remarquables de la baie du Mont-Saint-Michel. La superficie exceptionnelle de ces herbus (près de 4100ha), la plus vaste du littoral Français et d’Europe, la rareté des espèces et des groupements végétaux, et leur valeur biologique justifient à eux seuls la reconnaissance de la baie à l’échelle internationale. Les marais salés s’étendent sur la majeure partie du littoral de Genêts en Manche jusque Saint-Benoît-des-Ondes en Ille-et-Vilaine. Ils constituent ainsi la véritable interface entre la terre et la mer.

J13. Jeudi 14 juillet 2022. Traversée de la baie du Mont-Saint-Michel. K : 70,00 environ
Aujourd’hui vélo allégé nous partons pour la traversée de la baie au départ du Bec d’Andaine. Pour cela, nous reprenons l’itinéraire d’hier en sens inverse, à vélo jusqu’à Pontaubault puis pour éviter Avranches, Pascal nous a déniché une passerelle pour passer la Sée, autre fleuve côtier qui se jette dans la baie. Les petites routes en voie partagée ne sont pas trop chargées et nous arrivons avec un peu d’avance pour faire connaissance avec Benjamin, le guide. Pieds nus avec un petit sac à dos contenant bouteille d’eau et petit ravitaillement, lunettes de soleil, chapeau et casquette, nous amorçons cette aventure pendant un long moment dans une vase massant doigts de pieds, chevilles et mollets. Le guide nous apporte de nombreuses informations pendant le parcours parlant aussi bien des différents oiseaux marins, des sables mouvants, des changements incessants du cours des fleuves, la Sélune et le Couesnon, des forces des marées, de l’histoire du Mont et de Tombelaine, des oppositions entre Français et Anglais, du rôle du barrage et nous montrant trouvé sur la grève, œufs de roussettes, de bulots et de raie. Une bonne journée récréative associant une belle balade de 14 kilomètres environ en aller et retour et de nombreuses connaissances distillées.

Le groupe au début de la traversée de la baie, côté Bec d’Andaine
Explications du phénomène « sable mouvant »
La traversée avec l’arrivée sur le Mont

J14.Vendredi 15 juillet 2022. Visite du Mont-Saint-Michel et de l’abbaye à pied.
Journée consacrée au Mont avec la visite avec audio guide de l’Abbaye et de la Merveille. La prise des billets en amont par internet a permis de ne pas faire la queue à la billetterie. Toujours beaucoup d’émotions lors de la visite de cet extraordinaire monument et notamment le cloître entièrement restauré, d’une grande beauté.
Pour sortir, nous passons par les remparts pour éviter la foule montante avant d’aller pour certains vers le port pour d’autres à la chapelle romane Saint-Aubert. Fin de journée au rythme de chacun…

Le cloître de l’abbaye

Informations complémentaires 

« Merveille de l’Occident », le Mont Saint-Michel se dresse au cœur d’une immense baie envahie par les plus grandes marées d’Europe. C’est à la demande de l’Archange Michel,  » chef des milices célestes « , qu’Aubert, évêque d’Avranches construisit et consacra une première église le 16 octobre 709. En 966, à la demande du Duc de Normandie, une communauté de bénédictins s’établit sur le rocher. L’église préromane y fut alors élevée avant l’an mil. Au XIème siècle, l’église abbatiale romane fut fondée sur un ensemble de cryptes, au niveau de la pointe du rocher et les premiers bâtiments conventuels furent accolés à son mur nord. Au XIIème siècle, les bâtiments conventuels romans furent agrandis à l’ouest et au sud. Au XIIIème siècle, une donation du roi de France Philippe Auguste à la suite de la conquête de la Normandie, permit d’entreprendre l’ensemble gothique de la Merveille : deux bâtiments de trois étages couronnés par le cloître et le réfectoire.
Au XIVème et XVème siècle, la guerre de cent ans rendit nécessaire la protection de l’abbaye par un ensemble de constructions militaires qui lui permit de résister à un siège de plus de trente ans.
Le chœur roman de l’église abbatiale, effondré en 1421, fut remplacé par le chœur gothique flamboyant à la fin du Moyen-Age.
Ce grand foyer spirituel et intellectuel fut avec Rome et Saint-Jacques de Compostelle l’un des plus importants pèlerinages de l’occident médiéval. Pendant près de mille ans des hommes, des femmes, des enfants sont venus, par des routes appelées  » chemin de Paradis « , chercher auprès de l’Archange du jugement, peseur des âmes, l’assurance de l’éternité.
Devenue prison sous la Révolution et l’Empire, l’Abbaye nécessitera d’importants travaux de restauration à partir de la fin du XIXème siècle. Elle est confiée depuis 1874 au service des monuments historiques.
La célébration du millénaire monastique en 1966 a précédé l’installation d’une communauté religieuse dans l’ancien logis abbatial perpétuant la vocation première de ce lieu ; la Prière et l’Accueil. Les Frères et les Sœurs des Fraternités Monastiques de Jérusalem assurent cette présence spirituelle depuis 2001.
Parallèlement au développement de l’abbaye un village s’organise dès le Moyen-Âge . Il prospère sur le flanc sud-est du rocher, à l’abri de murailles remontant pour la plupart à la guerre de Cent ans. Ce village a depuis toujours une vocation commerciale.
Inscrit au « Patrimoine Mondial » par l’Unesco en 1979, ce haut lieu touristique reçoit aujourd’hui plus de 2,5 millions de visiteurs par an.
Les marées : les plus grandes marées d’Europe au Mont Saint-Michel
Les marées sont dues à l’action des astres, principalement la lune et le soleil. Lorsqu’ils sont alignés avec la terre (astres en syzygie), les attractions s’ajoutent, on est en vives-eaux, cela correspond aux périodes de fortes marées ; au contraire si les astres forment un angle droit (astres en quadrature) les attractions s’atténuent, on est en mortes-eaux, cela correspond aux périodes de faibles marées.
Ces phénomènes sont accentués dans la baie du Mont-Saint-Michel, le rocher se trouvant au fond de la baie, la mer en période de mortes-eaux ne l’atteint pas. Par contre lorsqu’on est en période de vives-eaux la mer atteint le Mont mais seulement 4 heures 30 minutes après le début de la montée des eaux, tous les quinze jours environ.
Les marées les plus fortes ont lieu 36 à 48 heures après les pleines et nouvelles lunes. Ces indications n’ont qu’une valeur approximative et peuvent être perturbées dans une certaine mesure par les conditions atmosphériques. Au Mont-Saint-Michel ont lieu les plus grandes marées de l’Europe continentale, jusqu’à 15 mètres de différence entre basse et haute mer. Lors des grandes marées, la mer se retire à 15 kilomètres des côtes et remonte très rapidement.

J15 Samedi 16 juillet 2022. Retour sur Clermont-Ferrand en véhicule.

Accident et blessures : plusieurs chutes de vélo sans gravité.
Remarques : pas d’incident technique majeur au cours de ce périple. Un jeu de pédales à changer à Nogent-le-Rotrou suite à un problème de roulement à billes. Un porte-bagages cassé à l’arrivée dans la traversée des herbus.
Temps de préparation : 50 heures
Kilométrage routier effectué : le transport des passagers en co-voiturage, des vélos, du matériel et des bagages, 2656 km.
Photographies de Pascal, Mady et Michel J.


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Dim 10/07/2022 Rando Sancy est St Pierre Colamine

Animateur : Jean-Michel
Nombre de participants : 8, animateur compris (5 F, 3 H)
Météo : Ensoleillé, température estivale, légère brise
Terrain : Sec
Distance : 22,5 km
Dénivelé : 730 m
Durée : 7h30 pauses comprises
Classement Atlas : Facile
Kilométrage auto : 2 X 104 km
Préparation et rédaction : 3h


ITINERAIRE : Lomprat, Trossagne, Plateau de la Jarrige, Col des Paoins, Forêt de Chananeille, Les Coustilles, Champs, Bois de Champs, Bois Vallon, Bois de la Reine, Thiaulaire, Cascades de Chiloza, Ourcière, Lomprat

Aujourd’hui, départ de Lomprat pour une randonnée faisant le tour du Plateau de la Jarrige situé à l’Est du Massif du Sancy, à proximité de Besse, mais déjà avec un air de Cézallier. Nous montons sur le plateau par un chemin ombragé en forêt parfois un peu raide, jusqu’à la table d’orientation de Trossagne qui nous offre des vues vers le Nord où l’on découvre par exemple le Pic St Pierre avec sa petite chapelle.

Table d’orientation de Trossagne, vers la droite le Pic Saint Pierre

Suit un long cheminement à découvert à l’Est du plateau à travers de grandes pièces de terre dévolues à la production de fourrage et à l’élevage. Nous montons sur une petite butte (1.182 m). La vue est bien dégagée à l’Ouest sur le massif principal du Sancy et sur le massif adventif et à l’Est sur le début du Cézallier, notamment le Leiranoux avec ses éoliennes situé au-dessus de la Couze de Valbeleix. Le passage au Col des Paoins (qui n’est pas mentionné sur la carte IGN) nous mène à la forêt de Chananeille que nous longeons dans un très agréable pré-bois à proximité d’un vieux buron. Le parcours nous mène ensuite à la ferme de Champs à proximité de laquelle nous nous installons pour pique-niquer sur un joli talus fleuri

Le Plateau de la Jarrige, vaste étendue de prairies d’altitude

Vue dégagée sur le Massif du Sancy

Le reste de la journée se déroulera dans de belles forêts de hêtre qui couvrent les pentes de la vallée du Vaucoux et qui nous offrent une ombre et une fraîcheur bienfaisantes. Nous traversons successivement le Bois de Champs, le Bois Vallon et le Bois la Reine pour arriver à Thiaulaire. De là, direction les Cascades de Chiloza, une série de petites cascades de la Couze Pavin insérées dans un vallon abrupt où l’on circule dans un dédale de rochers. L’endroit, proche de Besse est fréquenté par les vacanciers qui viennent y chercher la fraîcheur. Après un aller-retour nous retournons vers les voitures toujours à travers la forêt, jusqu’à Ourcière qui possède un magnifique four à pain restauré et nous retrouvons notre parking devant la salle polyvalente. Merci à tous et à bientôt.

Agréable pré-bois en bordure de la forêt de Chananeille

Les Cascades de Chiloza sur la Couze Pavin

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Jeu 07/07/2022 Rando Sancy La Bourboule

Animateur : Jean-Michel
Nombre de participants : 12, animateur compris (6 F, 6 H)
Météo : Ensoleillé le matin, un peu couvert en fin d’après-midi, température normale, légère brise
Terrain : Sec, plusieurs pistes ravinées
Distance : 21,5 km
Dénivelé : 790 m
Durée : 7h26 pauses comprises
Classement Atlas : Facile
Kilométrage auto : 3 X 100 km


ITINERAIRE : ZAC des Vernières, Cascade de la Vernière, Le Gibeaudet, Chamablanc, Vendeix Bas, Vendeix Haut, Roche de Vendeix, La Charbonnière, Bois de la Charbonnière, La Pierre Bastide, Bois de Charlannes, Ancien funiculaire, Bois de la Ronsière, Parc Fenestre, Le Pregnoux, ZAC des Vernières

La journée de randonnée se déroule sur le versant du Sancy situé au-dessus de la station thermale de La Bourboule, exposé au Nord. Nous aurons ainsi des vues sur la Banne d’Ordanche et le Puy Gros et un itinéraire très forestier avec une ombre bienfaisante. Au départ de la ZAC des Vernières nous attaquons tout de suite un sentier qui grimpe ; une bifurcation à droite nous mène à travers un mikado géant d’arbres cassés ou déracinés à la cascade de la Vernière, bien en eau, alimentée par le ruisseau de Cliergue qui se jette dans la Dordogne. La cascade du Plat à Barbe située plus haut n’est pas accessible.

Cascade de la Vernière

Nous continuons la montée à travers la forêt de hêtres, sapins et épicéas vers Chamablanc et Vendeix. Apparaît la Roche de Vendeix, piton volcanique, autrefois occupé par un château dont il ne reste rien. Ce château délaissé par les seigneurs à été occupé, au grand dam des locaux, durant la Guerre de Cent Ans par une bande de brigands, finalement chassée par Charles VI (1390). Nous grimpons au sommet de ce beau belvédère pour une petite pause. Un agréable sentier nous mène ensuite au ruisseau de Vendeix, puis une piste à la clairière de la Charbonnière. C’est un peu plus loin que nous rencontrons une équipe de techniciens du Centre Régional de la Propriété Forestière qui nous expliquent qu’ils font des relevés de suivi sur des « îlots de sénescence » installés en forêt. Il s’agit de zones où la nature est laissée à son évolution naturelle, conservant les arbres vieux ou morts qui abritent une riche biodiversité notamment en champignons, insectes, oiseaux…

Roche de Vendeix

C’est le moment du pique-nique que nous savourons, au choix, au soleil ou à l’ombre, en bordure du chemin. La randonnée se poursuit vers la Stèle puis à travers le Bois de la Charbonnière jusqu’à la Pierre Bastide notre point culminant (1.290 m). De là nous amorçons la descente par de belles pistes à l’herbe bien tondue, sans doute pour les touristes à venir. Après la traversée du Bois de Charlannes, arrivée au replat où se trouve un hôtel désaffecté et les installations du télécabine qui a cessé de fonctionner en 2012 après 37 ans de service. Ce télécabine avait remplacé le funiculaire construit par M. CLARET, investisseur lyonnais, et qui a fonctionné de 1902 à 1958 pour monter les curistes sur ce belvédère. D’après les photos anciennes, à l’époque, le site avait une autre allure.

Cascade murale, Bois de la Ronsière

Nous terminons la descente par la traversée du Bois de la Ronsière qui nous réserve quelques belles surprises : de jolies cascades aux mille gouttelettes qui ruissellent sur une paroi verticale couverte de mousses et autres plantes, ainsi que de vénérables troncs de hêtre couverts de champignons et propices à l’entomofaure et l’avifaune.

Vieux tronc de hêtre colonisé par les champignons

Après avoir traversé le Parc Fenestre nous rentrons par un sentier en balcon qui nous permet d’admirer la station thermale et les sommets qui la surplombent : Banne d’Ordanche, Tenon, Puy Gros. Cette bonne journée se termine autour d’un rafraîchissement agrémenté de délicieux cookies fabriqués par Bénédicte. Merci à tous et à bientôt.

La Bourboule, Banne d’ Ordanche, Tenon et Puy Gros

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Jeu 30/06/2022 Rando Hautes Couzes Cotteuges

Animatrice : Liliane
Nombre de participants : 10, animateur compris ( 4 F, 6 H)
Météo : températures agréables plus douces qu’annoncées, nuageux, pluie menaçante toute la journée mais quelques rayons de soleil tout de même.
Terrain : chemins agréables sur terrain sec.
Distance : 20 km Dénivelé : 700 m Durée : 6 h 30 pauses comprises
Classement Atlas : Facile
Kilométrage auto : 60 X 1 et 95 X 1 soit 155 kms, 2 voitures de 5 personnes.


Itinéraire : St Diery, Le Cheix, Grottes de Jonas, PC 703 – 762 – 773 jusqu’au parking, Col de la Feuille, Pic St Pierre, col de la Feuille, Verneuge, Bessolle, Cotteuge, St Diery.

Aujourd’hui c’est sur le secteur de Cotteuge que la météo annonce le moins de pluie. C’est donc de St Diery que nous démarrons notre randonnée, par un petit chemin qui nous mène au Cheix. Puis direction les Grottes de Jonas. Au passage nous faisons un petit aller-retour pour aller découvrir le petit lac tracé sur la carte. Aux pieds des grottes nous prenons le temps de regarder ce village troglodytique et aussi cette vue imprenable sur la vallée de la Couze.

Grottes de Jonas

Chapelle du pic de St Pierre

Nous redescendons pour rejoindre un très agréable chemin qui longe la Couze Pavin. Nous en profiterons un moment avant de prendre le sentier qui monte assez fort jusqu’au Pic de St Pierre, un site superbe où trône une petite chapelle restaurée construite au IX/X è siècle. Le ciel est couvert mais nous pouvons malgré tout profiter en partie du panorama incroyable sur Cotteuge, le Pic du Brionnet, le Val d’Allier, les monts du Livradois Forez, Besse, le Massif du Sancy et au nord sur la chaîne des Puys. C’est le moment idéal pour faire notre pause déjeuner avant de redescendre au col de la Feuille. Là, cap sur Verneuge direction Cotteuge par Bessolle. Le beau chemin emprunté nous offre beaucoup de beaux points de vues sur les côtes du Cheix, Cotteuge, St Diery. En chemin nous prenons le temps de découvrir la source de Lyns (et son eau ferrugineuse) et d’admirer le petit pond de pierres romain, appelé le pont de la Chèvre, qui enjambe la Couze Pavin. A Cotteuge nous faisons un petit aller-retour jusqu’à la cheminée de fée (aussi nommée « demoiselle coiffée ») avant d’entamer notre chemin de retour qui monte jusqu’à St Diery.

Petit pont romain (pont de la chèvre)

Merci à Dame pluie de nous avoir épargnés et permis ainsi de profiter au mieux de cette belle randonnée partagée que nous terminons par un moment convivial autour d’un verre amical (merci à Gérard). A bientôt sur une prochaine randonnée.

Cheminée de fée (la Demoiselle coiffée)

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Séjour n° 13 D’un château cathare à l’autre

Dates : du 25 juin au 1er juillet 2022
Animateur : Thierry
Transport aller-retour : en co-voiturage, 1 voiture de Chamalières à Puivert
Météo: brumes et crachins pendant trois jours, nuageux un jour, plein soleil un jour. Température douce sauf dans la montagne au-dessus de Camurac.
Terrains et paysages : paysages typiques de l’Aude pyrénéenne avec plateaux, gorges, crêtes collinéennes. Calcaire prédominant. Forêts de hêtres surtout et chênes verts.
Animaux: chevreuils, lièvres, 1 sanglier femelle et ses 5 marcassins
Cartes : 2148ET – 2247 OT – 2248 ET
Cumuls : KM= 110 D+ = 3544 m

Jour 1 : Puivertsud de Belvis 19,3 km – 759m D+ – 361 D- 6h30 de déplacement

Après un voyage aller qui nous a fait passer par Castres (lieu de pique-nique) assommé par sa défaite en finale du top 14 de la veille, nous plantons nos tentes dans le camping de Puivert au bord du lac. Le temps est lourd. Nous profitons d’une installation rapide pour aller visiter le château que nous apercevons au nord au sommet de la colline surplombant le village à 600 m d’altitude. Du château primitif (d’avant la Croisade) il ne reste que quelques vestiges à l’ouest. Le château qu’on voit aujourd’hui a été construit au début du 14ème siècle par les descendants de Pons de Bruyère, lieutenant de Simon de Montfort qui assiégea et conquis le château en 1210. On rentre par une belle tour-porte qui débouche sur une grande cour engazonnée ceinte de 6 tours et d’une courtine. Nous visitons le donjon carré haut de 32 m. Passerelles et escaliers en vis desservent trois salles, une par étage. Salle de garde, chapelle et salle des Musiciens. Dans chacune la voute est sur une croisée d’ogive. La salle des Musiciens est remarquable du fait de la présence de culs de lampe au bas de chacune des 8 nervures de la voûte. Chaque cul de lampe est orné de musiciens qui joue des instruments anciens : cornemuse, viole, tambourin, luth… Ce château était donc plutôt tourné vers l’art et la culture que vers la guerre, signe de l’humanisation des châteaux-forts au 14ème.

Château de Puivert

Nous quittons Puivert le dimanche matin pour prendre de la hauteur et parvenir sur le plateau de Sault à près de 1000 m. Puivert est dans une grande cuvette cultivée (blé et maïs) parsemée de petits hameaux qu’on nomme ici des camps : Campbonnaure, Campserdou, Campsaure, Campsadourny….. Le chemin s’élève doucement et nous traversons la forêt de Picaussel, siège d’un maquis important pendant la guerre. Nous suivons un GR dont le tracé sur le terrain ne correspond plus à ma carte de 2009… Nous arrivons au village de Lescale qui fut incendié par les Allemand le 9 août 1944 en représailles des attaques qu’ils subissaient. Ils chassèrent tous les habitants du hameau « coupables » d’avoir aidé les maquisards avant de l’incendier. Il fut reconstruit en 1953 et entre-temps les habitants vécurent dans des baraquements de fortune. A la sortie, la pente s’accentue un peu et nous prenons les 250 m qui nous mènent au col du Chandelier. Nous montons dans une belle forêt de hêtres jusqu’à atteindre les 950 m pour notre lieu de pique-nique. Sur une des pistes que nous avons suivies, nous croisons 4,5 voitures tout terrain remplies de gars portant des gilets orange : des chasseurs ? Après un rapide repas, nous continuons par pistes et sentiers recouverts de fougères en direction de Belvis. Nous trouvons un beau bivouac dans un pré au sud du hameau, à l’abri de grandes haies au bord du ruisseau des Taillades, suffisamment en eau pour nos besoins. Une fois installés nous partons à Belvis pour visiter et prendre de l’eau. Dans la brume et le froid, le hameau est d’une tristesse désolante Nous le quittons vite pour regagner notre lieu de villégiature. Après notre premier repas, nous montons un peu pour observer la belle rupture de pente qui mène 250 m plus bas dans une belle vallée profonde s’amorçant par le défilé d’Able. Paysages typiques du plateau. La journée se termine et nous nous endormons pour cette première nuit en bivouac. La Première tout court pour Gwladys 😊

Détail au château

Jour 2 : sud de Belvis – sud station de Camurac 23 km – 1005 m D+ – 313 D- 9h de déplacement

Réveil à 7h avec une météo sans changement, brumes et relative fraîcheur. Nous prenons la direction d’Espezel. Nous traversons sur quelques kilomètres bien plats une partie du plateau de Sault et nous observons la diversité de ses cultures… Blé, orge, maïs et même de grandes parcelles de pommes de terre à la qualité a priori renommée car de belles affiches touristiques les vantent à l’entrée du village. C’est une animation d’un lundi avec des employés municipaux désherbant et quelques personnes âgées allant faire quelques achats dans les très rares commerces du village. Nous y trouvons un petit point multi-services tenu par une Anglaise. Bon pain. A la sortie d’Espezel le chemin s’élève brusquement SW et plein W pour parvenir sur la ligne de crête qui nous mène 250 m plus haut au pic du Midi (un autre) à 1179 m d’altitude. Site d’envol de parapentes, il offre une vue à 360° sur le plateau et les villages – hameaux qui le parsèment. Nous pique-niquons quelques centaines de mètres plus loin auprès d’une borne géodésique (PC 1154). La végétation est faite de buis odorant et de bruyères. Par des sentiers et une petite route nous descendons au SW pour parvenir sur un cheminement forestier en balcon au-dessus de la vallée de Mérial. Le chemin n’arrêtera pas de monter jusqu’à atteindre notre lieu de bivouac sous la station de Camurac à proximité de la piste qui circule à travers les estives recouvertes de gentiane. A près de 1530 m d’altitude, dans la brume et l’humidité, la fraicheur nous prend. Pas de quoi décourager les quelques-uns qui vont se toiletter dans le ruisseau alentour. Au moment où je commençais à me dévêtir, en contrebas, une guimbarde descend la piste, un homme me voit et me demande si je n’ai pas vu ses vaches. En finissant la montée, j’ai effectivement entendu des cloches… Il me pose des questions précises auxquelles je ne peux pas répondre : combien, où, quand ? Il repart un peu désabusé 😊. Le dîner est vite avalé et chacun va se réchauffer comme il peut sous sa tente. La brume n’aura pas fini de descendre et de dissimuler les belles pentes qui tombent dans notre vallon. La petite station de Camurac est juste derrière la crête au nord de notre bivouac.

Jour 3 : sud station de CamuracMontségur 25 km – 609m D+ – 1270 D- 9h de déplacement

Au réveil, toujours pas d’amélioration : gris pesant et brumes. Pas de quoi refroidir l’ardeur du groupe. Après avoir plié le bivouac en moins d’une heure trente (y’a pas le feu !) comme tous les matins à venir, nous reprenons la piste qui monte par de belles courbes à la petite station. Parvenus au point haut, on la voit enfin : trois remonte-pentes, quelques chalets assez récents, rien de monstrueux. La saison a été bonne avec beaucoup de neige me dira la gérante de l’épicerie à Camurac. Je cherche un peu le chemin pour sortir de la station. Il est vite trouvé : il commence à serpenter dans l’estive avant de plonger dans la sapinière. Avant la descente, on a l’occasion de faire un peu de lecture de paysage : au SW, Prades et Montaillou, à l’ouest, Comus, et au NW, Camurac. On devine bien la vallée et le chemin entre Camurac et Montaillou. Il s’agit bien du « Montaillou, un village occitan » d’Emmanuel Leroy-Ladurie. Très célèbre ouvrage de l’historien dans les années 70, racontant, à travers les témoignages des habitants du début du 14ème siècle lors des interrogatoires menés par l’inquisiteur et évêque de Pamiers, Jacque Fournier, le quotidien de l’époque en Haute-Ariège. Au-delà du relevé des faits religieux – l’extirpation du catharisme de ces populations – le Registre d’Inquisition rédigé par l’évêque témoigne des croyances païennes de cette communauté montagnarde et de leur quotidien. Ça m’a donné envie de lire cet ouvrage emblématique de ce qu’on a appelé la Nouvelle Histoire.

Montaillou

Petit ravitaillement à Camurac dans l’épicerie multi-services (là encore) : du bon pain et de la bonne tomme de vache 😊. Le chemin se poursuit par une petite route jusqu’à Comus et l’entrée des gorges de la Frau. A noter à Comus, le très bon panneau d’information sur les vautours qui habitent les sommets alentours. Depuis Camurac nous suivons l’Hers qui prend sa source au SW avant Prades sous le col de Marmare. Cette petite rivière ne deviendra jamais grande mais longue pour sûr puisqu’elle se jettera dans la Garonne à Toulouse après 89 kilomètres d’un parcours qui lui fera traverser Bélesta, Mirepoix et d’autres bourgs audois et de Haute-Garonne. Nous déjeunons juste à l’entrée des gorges de la Frau. Normalement cela aurait dû être notre rampe de lancement vers les sommets de la Montagne de Tabe à plus de 2200 m. Hélas, au vu de la météo du matin et des sommets beaucoup plus bas déjà bouchés, j’ai décidé de renoncer à la grimpette pour suivre un plan B avec Montségur en cible par le chemin des gorges. Car même si le temps semble s’éclaircir à la mi-journée, il est trop tard pour s’embarquer dans les 1100 de D+ qui nous mènerait à l’étang de Tort, lieu du bivouac prévu à près de 2100 m d’altitude… A fortiori chargés comme nous le sommes. L’étape que j’avais dessinée était décidément trop ambitieuse. La route vers Montségur ne sera pas malgré tout une sinécure….

Gorges de Frau

Vue sur Peg et château de Montségur

Le cheminement dans des gorges très abruptes est de tout repos et de toute beauté. Très resserrées au début avec des parois qu’on touche presque des mains (j’exagère un peu), elles s’élargissent un peu en aval avec l’apparition de falaises de plus de 100 m de vertical et ce de chaque côté des gorges. L’Hers coule toujours au milieu. Après 2-3 km de chemin de rêve nous retrouvons une petite route qui nous amène en pente douce au Pelail, à la confluence de l’Hers et du ruisseau des Rivels. Il nous reste en gros que 5 km pour parvenir à Montségur mais également 500 m de D+ à avaler en 3 km sur un sentier en forêt recouvert d’argile bien mouillé par les dernières pluies. Un bel effort final donc. Chacun grimpe à son rythme et les chamois sont de sortie. Une bonne pause au sommet de la montée est vraiment la bienvenue. Un beau cheminement forestier en pente douce prend la place de ce gros coup de cul. Ouf ! Au détour d’un virage, on devine à l’est à travers les arbres, le peg de Montségur couronné de sa forteresse…. Un peu plus loin, j’ai juste le temps de voir à 50 m un sanglier traverser notre sentier. Une mère. On s’immobilise aussitôt et là le miracle s’accomplit : ses 5 marcassins s’avancent vers nous (tjs à 50 m) et s’immobilisent à leur tour 3,4 secondes tout en nous fixant. Puis c’est la débandade. Les deux plus courageux prennent le chemin emprunté par leur mère, les deux autres à une seconde d’intervalle partent par derrière laissant le cinquième seul et indécis l’espace d’une seconde, avant qu’à son tour il prenne la décision de suivre ses deux frères/sœurs. Une scène de dessin animé, vraiment 😊 Patrice a juste eu le temps de l’immortaliser sous forme de vidéo. Je pense qu’elle pourrait devenir virale. Rien que cette scénette de pleine nature justifie le déplacement et le séjour. Tous un peu émus par le spectacle qui vient de nous être proposé, nous parcourons les deux km restants. L’observation de la carte me montre un espace plat en amont de Montségur près du ruisseau du Lasset. Pascal et moi partons en reconnaissance ; le lieu nous est confirmé par un couple qui a posé son van après le pont enjambant le ruisseau. A 100 m en amont nous tombons sur un bel endroit de bivouac près de l’ancienne ruine d’un moulin. Le couvert végétal au sol et dans les airs est impressionnant. Nous montons rapidement le camp avant de penser au rafraichissement. Le ruisseau qui coule à cet endroit en rapides remplit de nombreuses vasques propices au bain et à la relaxation. Le froid mordant de l’eau ne nous pose aucun problème. Ragaillardis par le bain, nous nous apprêtons à préparer le repas lorsque nous voyons débouler un camion-benne : monsieur le Maire en personne qui vient se débarrasser d’un peu de terre-déchet. Il nous apprend que ce lieu n’est pas autorisé au bivouac et qu’il nous faut plier le camp sur le champ. Il aurait fallu voir nos têtes ! J’essaie de l’attendrir un peu avec de pauvres arguments … Bon gars, il nous fait un chut de la main et nous dit qu’il ne nous a pas vu. Le bivouac est sauvé et la journée riche en émotions peut se terminer paisiblement. Pas tout à fait puisque nous décidons après le repas d’aller visiter Montségur distant d’un km environ. Le village est pittoresque à souhait, d’une grande homogénéité architecturale. On s’y sent tout de suite bien. Surtout que nous passons devant la boulangerie dans laquelle s’affaire un boulanger qui prépare sa pâte de la fournée à venir. Il ne vend pas encore de pain mais commercialise malgré tout des bières artisanales que nous boirons tranquillement sur la petite place toute proche juste devant la petite église du village. Manque de chance, le jour suivant, un mercredi, est le jour de fermeture de la boulangerie. Le pain qu’il fabrique ce soir-là est destiné aux clients gîtes ou restaus….

Entrée des gorges de Frau

Papillon

Montée vers Montségur

Jour 4 : Montségur ouest Bélésta 18,7 km – 575 m D+ – 910 D- 6h30 de déplacement

Le changement d’itinéraire nous dégage un peu de temps pour visiter le château qui surplombe de près de 300 m le village. Je change également le point de chute de la journée qui sera plus proche de Bélesta que celui prévu initialement. Il sera également au bord de l’Hers quand le précédent était plus haut dans les collines au col des Bonassous. Nous dissimulons nos sacs derrière une haie à l’amorce de la montée. J’ai une petite pensée émue pour tous les visiteurs qui montent en espadrille avec des enfants sur les bras ou les épaules 😊 : la montée est assez raide. A mi-pente nous passons devant la caisse : fermée. Heureusement car la visite est annoncée en bas à 7,50 euros par adulte. « Si la caisse n’est pas ouverte à votre passage alors c’est gratuit » me confirme l’employé à la redescente. Elle ouvre à 10h…. Quand on est au pied du château, les murailles sont impressionnantes. Très hautes et à la maçonnerie parfaite. Bon c’est une citadelle sans fioriture, seul le donjon laisse apparaitre encore une fenêtre à meneau. Ce n’est pas le refuge des derniers cathares aux alentours de 1240… Le château comme celui de Puivert fut construit après la croisade, au cours du 14ème siècle comme autant de sentinelles sur la frontière avec l’Espagne. La croisade sous couvert de lutter contre une hérésie religieuse était en fait une guerre de conquête visant à exclure les comtes de Foix et de Toulouse de leurs fiefs. Au milieu du 13ème, c’était chose faite et de nombreux nobles du nord de la France s’attribuèrent ces vastes territoires. Il reste sur les pentes nord du château les vestiges des habitations des derniers cathares, membres du clergé – parfaits/parfaites/bonshommes ou simple croyants. Leur vie était en sursis et s’acheva pour 244 d’entre eux sur le bûcher en mars 1244.

Village de Montségur vu du château
Le château

Le peg de Montségur est un merveilleux promontoire offrant des vues à 360° sur une grande partie de l’Aude. Nous voyons au SW le massif de Tabe avec ses deux sommets emblématiques , le pic de St Barthélémy et le pic de Soularal. Au NE, nous voyons au loin Bélesta… Au SE Camurac et le plateau de Sault en arrière-plan. Les photos s’accumulent dans nos smartphones. Nous parvenons au bout de deux heures à nous arracher à ces visions. Il nous reste une quinzaine de kilomètres avant le prochain bivouac. La descente va se faire par de beaux chemins en balcon ; les murailles est du château restent longtemps visibles…. Les gens de la FDRP de l’Ariège doivent certainement se consacrer aux multiples chemins de randos de la haute montagne ariégeoise car le GR que nous foulons est envahi par les fougères et la trace est à peine visible. Comme la veille, la pause méridienne est l’occasion de faire sécher nos tentes. Le cheminement se poursuit par des sentiers à peine visibles et toujours recouverts d’une végétation importante. Finalement le sentier redevient visible dans la grande descente forestière vers Fougax et Barrineuf et la vallée de l’Hers. Après s’être ravitaillés en eau, à la sortie du village, nous continuons le GRP en direction de Bélesta en longeant l’Hers à la recherche d’un lieu de bivouac. Tous les prés qui s’offrent à notre convoitise sont privés. Je demande à Pascal de faire une petite reco sur la rive droite de l’Hers. Il adore ! Il revient quelques minutes plus tard, photo à l’appui avec une bonne proposition. Nous le suivons donc dans la descente hors-piste vers la rivière que nous traversons à gué.

L’emplacement est typique de berges avec une forêt de petits saules et d’aulnes ; le sol est recouvert d’une belle végétation de sous-bois. On achète sans discuter la proposition 😊

Le bivouac

Nous prions pour que nos amis mouches, fourmis et taons soient discrets. Tout au long de la soirée nous vérifierons qu’ils le seront. Après une bonne toilette réparative et un bon dîner qui ne l’a pas moins été (y compris le bon Cuba de Patrice – merci Patrice !), nous revenons sous nos tentes en prenant soin de ne pas laisser trop de passages aux amis susnommés. La nuit s’annonçait donc bien. Las ! C’était sans compter sur les orages qui allaient éclater vers 1 heure du matin. A peine le premier terminé et son déluge calmé un deuxième éclatait à nouveau : il avait tourné dans la cuvette de Bélesta ! La météo du jour ne laissait pas deviner ce retour des intempéries. Du coup, un peu inquiet (sous la tente la pluie semble plus importante qu’elle ne l’est vraiment) je me couvre pour aller vérifier si le lit de la rivière est toujours à son niveau et que nos tentes résistent bien. Personne ne répond à mes questions mais tous sont réveillés 😊 Fausse alerte, l’eau n’a pas monté et je peux me recoucher plus serein.

Jour 5 : ouest Bélésta-Puivert 24 km – 596 m D+ – 642 D- 7h de déplacement

La belle météo de la veille – notre seule journée de soleil – n’est plus qu’un souvenir. La pluie, plutôt une bruine soutenue, va nous accompagner toute la journée. Nous regagnons la rive gauche de l’Hers et le GRP vers Bélesta en profitant de l’aménagement du gué que nous a concocté l’ami Pascal. La petite halte dans la boulangerie de Bélesta pour un petit café-viennoiseries nous fait oublier l’humidité et la fraicheur ambiante. Ces petits commerces, uniques souvent dans leur village sont bien des lieux de convivialité où les gens se retrouvent. Ils offrent généralement des services multiples – points-colis, bureau de poste, boulangerie, épicerie, maison de la presse… – qui font qu’il est encore possible de continuer à vivre dans ces petits bourgs isolés. Nous avons une bonne discussion rugbystico-cynégétique mélangés avec quelques villageois sympathiques.

Passage à gué

Mais il faut s’arracher pour finir la boucle. Comme souvent, sortir d’un village aux multiples possibles est toujours un peu difficile pour l’animateur. Cette fois-ci encore, je n’y coupe pas. Il me faudra quelques minutes pour remettre tout le groupe sur le bon chemin. A ma décharge, le tracé original du GRP qui figure encore sur la carte a été supprimé sur le terrain… On devine de proche en proche les balises effacées sur les arbres ou les poteaux EDF. Comment expliquer une telle disparition ? A cause d’une nouvelle emprise agricole et de la fermeture de chemins par des agriculteurs ? Du coup la suite du cheminement jusqu’au petit hameau du Pasquet, pause méridienne, est modifiée et nous continuons à suivre une petite route sympa. Nous déjeunons à l’abri dans une grange en train d’être réaménagée en habitation. Je garderai longtemps le lieu en mémoire car c’est là que Pascal a posé cette question métaphysique qui restera associée à ce séjour 😊  : « Est-il moral de manger un jésuite en pays Cathare ? » 😊 😊 Le gâteau en question avait été acheté le matin-même dans la bonne boulangerie de Bélesta…. Le dernier après-midi de rando ne sera pas aussi facile qu’espéré. Nous abandonnons au bout de 2 km le GRP qui n’existe plus pour continuer sur des chemins eux aussi disparus ou à l’abandon, sur près de trois kilomètres. Les chaussures et plus encore sont désormais trempées. L’herbe arrive souvent au-dessus des genoux… Finalement nous parvenons à une ferme dégueu qui clôt ces cheminement difficiles. C’est la dernière ligne droite qui redescend sur Puivert après un dernier coup de cul après La Calmette. Nous voilà redescendus dans la cuvette à Campsaure à deux kilomètres du camping que nous atteignons sous une bruine toujours généreuse.

C’est la fin de cinq belles journées de rando et de bivouacs dans ce petit pays des confins, dans une nature généreuse et aux paysages variés.

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Jeu 23/06/2022 Rando Cantal Garabit

Animateur: Georges
Nombre de participants: 17 ( 8 f et 9 h )
Distance: 21 km
Dénivelé: 550 m
Durée: 6h30
Classement Atlas: facile
Météo: Nuages et soleil le matin, orage et trombes d’eau à l’arrivée         
Kilométrage voitures: 230 km pour 2 voitures et 200 pour 2 autres soit 860 km

ITINERAIRE

Départ du pont sur le plan d’eau, D13 jusqu’au pied du viaduc, Beauregard, Signalauze, GRP de st Flour, moulin de Guelit, Barsoliere, Lachamp, Chalier, passerelle de Valadour, Chambaron, GRP st Flour, retour à Garabit.

Viaduc de Garabit

Aujourd’hui, cap sur le Cantal en direction du viaduc de Garabit. Départ à hauteur du pont sur la retenue d’eau du barrage de Granval, une petite route nous permet de monter à hauteur du viaduc et d’atteindre le plateau. Après le passage sous l’autoroute, nous trouvons le GR4 et le GRP de st Flour qui nous guident jusqu’au ruisseau de la Roche où se trouve l’ancien moulin de Guelit en partie en ruine.

Ruisseau de la Roche

Nous prenons le pique-nique au lieu dit Lachamp, direction le village de Chalier, il est perché sur un promontoire rocheux et domine la vallée de la Truyère. Le bourg a fait l’objet d’aménagements remarquables qui lui ont valu de représenter la France à la biennale de Venise en 2016, le village possède également un petit patrimoine intéressant ( croix, four à pain et un encadrement de porte qui date de 1777 ).

Encadrement de porte à Chalier
Passerelle de Chambaron

Depuis le cimetière, nous descendons au niveau de la Truyère, une passerelle suspendue nous permet de traverser la rivière ( petite appréhension pour certains !! ). L’orage gronde et premières gouttes de pluie, après le village de Chambaron, nous sortons les tenues de pluie. Nous arrivons aux voitures, une déluge d’eau s’abat sur nous, la météo avait vu juste. Merci à tous et à bientôt sur d’autres chemins.

La Truyère

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