Animateur : Yves Nombre de participants : 12 animateur compris ( 7 F, 5 H) Météo : journée ensoleillée Distance : 20 km Dénivelé : 500 m Durée : 6 H 30 pauses comprises Classement Atlas : Facile Kilométrage auto : 122 km pour 2 véhicules et 84 km pour 1 autre soit : 328 km Préparation et rédaction : 3 H
ITINERAIRE : Lac de Bourdouze, PC1189, PC1155, PC1171,PC1127,PC1074, les Costes Bas, Chapelle St Gorgon, PC1087, PC1092, PC1171, PC1193, PC1182, Escoufort Bas, Bourdouze.
But de randonnée du jour, découvrir et apprécier sur notre parcours, deux œuvres Horizon Sancy : le Magic Bus et la Branchée. Départ du lac de Bourdouze, lac d’origine glaciaire formé il y a 12000 ans en partie recouvert de tourbière, d’une profondeur de 4 mètres et d’une superficie de 25 ha. Bourdouze signifiant “boueux”. Après avoir contourné le lac, nous pénétrons dans le Bois de la Griffe, pour découvrir ce fameux Magic Bus. Œuvre constituée à 100% de bois recyclé dont le concept repose sur une relation étroite avec la nature qui l’entoure.
Magic Bus
Petit coup d’œil rapide à la borne en pierre qui nous rappelle que Lucien Goigoux a accueilli, durant l’hiver 42/43 dans son buron de la Cessaire, les premiers résistants de la région de Besse. Nous contournons la zone de tourbière, puis nous nous engageons dans le bois de la Roche, où les orties très présentes sur la sente chatouillent les jambes nues des participants. Nous voici au Baguet, lieu-dit rendu célèbre par la présence du général De Lattre de Tassigny, qui a vécu clandestinement ici pendant un mois, après son évasion de la prison de Riom le 3 septembre 1943. Mince on est descendu trop bas, j’ai loupé la sente sur la droite qui contourne le Puy Montcey en direction de Marsol. Retour sur 200 mètres et nous finissons par la repérer dans un pacage bien humide. Après Marsol une belle sente bien ombragée nous mène à Costes Bas. Nous retrouvons la route de Compains accueilli par les aboiements agressifs d’un élevage de chiens. Deux, trois pas sur la route et direction la deuxième œuvre du jour. Les pierres sèches, composant les murets, bordent le sentier tortueux qui nous y conduit. Nous y sommes, l’œuvre ne saute pas aux yeux, il faut la montrer à la majorité. Branchée est une réalisation multifacettes suspendue dans les airs pour contempler la nature avec un regard poétique et féérique. Les rayons du soleil font virevolter et danser ses milliers de petits miroirs fixés sur cette branche.
Branchée
L’endroit est spacieux et très ombragé, idéal pour le pique-nique.
Proche de là, un petit panonceau nous informe que quelques mètres plus bas se trouve le Ponseau sur la Gazelle. Autrefois pour se rendre à l’école de Compains les élèves de Marsol et des Costes traversaient la Gazelle sur ce pont inchangé depuis le Moyen-Age.
Ponseau sur la Gazelle
Demi tour et remontée à la chapelle Saint Gorgon, chapelle ronde, en pierre de lave et toit de lauze, édifiée en 1844 d’une architecture rare dans la région. Gorgon étant un officier romain converti au christianisme. De magnifiques horloges, instruments de mesure du temps qui passe, décorent l’intérieur. Après Chaumiane, nous quittons les zones ombragées bien appréciées depuis ce matin, pour nous retrouver sous un soleil ardent. La traversée jusqu’au lac de Montcineyre se fait à découvert et la petite pause sous l’arbre est bienvenue. Montcineyre lac né de l’irruption du Puy de Montcineyre il y a moins de 6000 ans. En forme de croissant, sa superficie est de 40 ha et sa profondeur de 40 mètres. Contour du lac sur le bord, toisés par de superbes Salers les pattes dans l’eau comme à la plage. Passage à l’ombre en direction d’Escoufort Bas et retour à Bourdouze.
Animateur : Yves Nombre de participants : 11 animateur compris ( 6 F, 5 H) Météo : journée ensoleillée Distance : 20,6 km Dénivelé : 760 m Durée : 5H30 pauses comprises Classement Atlas : facile Kilométrage auto :100 km pour 2 véhicules et 88 km pour 1 autre soit : 288 km Préparation et rédaction : 2 H
ITINERAIRE : Vollore-Ville, le Fraisse, Fontcuberte, le Mont, le Mayet, PC648, PC655, Vollore-Montagne, la croix des Tuiles, les Raillères, PC1038, PC984, PC919, PC875, PC681, PC606, les Plaines, Vollore-Ville.
Journée annoncée chaude aujourd’hui, je propose donc un parcours à 90% en forêt. Dommage pour la vue.
De Vollore-Ville nous zigzaguons jusqu’à Vollore-Montagne. La pente est douce mais régulière avec quelques passages pentus et caillouteux. A Vollore-Montagne une belle table de pique-nique ombragée sous la halle nous tend les bras. Il est encore un peut tôt et le positif n’est pas terminé. A l’unanimité le groupe décide de continuer jusqu’au point le plus haut, proche des Raillères.
Nous contournons le Puy Besson en courbe de niveau et une fois passé la croix des Tuilles, droit dans la pente pour atteindre 1050 m point haut du jour. Le soleil pénètre légèrement entre les sapins, endroit idéal pour la pause. Nous sommes dans la forêt d’Ayguebonne.
La descente un peu différente de la montée se fait sur de beaux sentiers ou pistes forestières mais toujours ombragée.
A Vollore-Ville où 35 ans avant Jésus-Christ passait déjà la voie Romaine reliant Lugdunum à Augustonemetum, nous nous approchons du château connu pour ses concerts estivaux. De là nous apprécions la vue à l’ouest surlignée par les Dômes, le Sancy, le Cézalier et même le Cantal.
Les chaines découpent l’horizon
Château de Vollore-Ville
L’ensemble des participants ont apprécié l’ombre et un peu de fraicheur par endroit et n’ont pas regretté l’absence de vue.
Animateur : Michel J Nombre de participants : 4 animateur compris (2F, 2H) Météo : vendredi et samedi, temps chaud et ciel bleu avec une brise de Nord. Changement dans la nuit de samedi à dimanche avec un ciel couvert au petit matin, quelques gouttes sur le plan d’eau avec une température en forte baisse. Averses lors du trajet retour sur Clermont-Ferrand. Classement : moyen
Matériel mis à disposition par l’association : – 2 kayaks de mer ; 1 Bélouga, de marque Plasmor, 1 de marque Dag modèle Ysak. – équipement complémentaire pour les kayaks (jupes d’étanchéité, éponges, 1 cordelette de 10 mètres) – équipement pour les participants (gilets d’aide à la flottabilité, pagaies doubles et 1 de secours) – pour le transport des bateaux et containers : une remorque routière équipée de l’adaptation « kayak» – 2 tentes MT 900 et 1 tente MT 900 light de marque Décathlon
Matériel de l’animateur mis à disposition :1 Bélouga de marque Plasmor, 1 Fury de marque Kayman (bateau de l’encadrant). Un filtre à eau pour 10 litres.
Transport : à l’aide d’un véhicule en covoiturage Michel J. (Renault kangoo) tractant la remorque. Kilométrage général effectué par le véhicule : 238 km Niveau d’eau : un peu au-dessous du niveau habituel à cette période Conditions de navigation : très bonne. Kilométrage parcouru : 66,60 km sur les 3 jours à la moyenne de 5 km/h. Temps de navigation : 13 h 00 Préparation du matériel, rangement, nettoyage et compte rendu : 10 heures
Le mot de l’animateur. Compte tenu de la météo annoncée dimanche, j’ai proposé aux participants de modifier le programme initial en supprimant la via-ferrata et, en restant le troisième jour sur le barrage de Granval. Pour la première fois un groupe d’Atlas va naviguer sur cet immense réservoir d’eau. Nous accueillons Denis qui s’essaie au kayak. Si je dois retenir quelques éléments de ce séjour c’est le silence, la dimension, la variété des paysages à travers les différents bras qui s’ouvrent au gré du déplacement. Les acteurs locaux n’ont pas été absents, un renardeau assis sur la berge observant notre arrivée ; des oiseaux, Bergeronnettes grises, Hérons cendrés, Milans royaux et noirs, Goélands leucophées et des Hirondelles de rochers, qui nichent, notamment sous le Pont de Mallet. Une belle découverte en toute liberté.
Relation des 3 jours. Après le rappel de quelques consignes nous prenons une orientation grossièrement à l’Ouest sachant que nous allons pas mal zigzaguer du fait de la forme même du plan d’eau. Le barrage hydroélectrique de Granval se situe dans le Cantal avec une petite partie en Lozère à 742 m d’altitude entre les communes de Fridefont et de Lavastre. Il est entré en service en 1960 et fournit une production annuelle de 125 GWh. Il est long de 28 kilomètres pour une surface de 1100 hectares. Compte tenu des dimensions et des nombreux bras ou fjords à découvrir, il nous sera impossible de faire une exploration complète. Après un peu moins de 3 kilomètres, nous prenons vers la droite et remontons sur plusieurs kilomètres (entre 3 et 4) l’Ander ou le Lander une des rivières qui alimente le barrage. Elle ou il prend sa source près de Laveissenet dans le Cantal et parcourt 36 km et pour mémoire passe à St Flour. Les rochers sont de plus en plus présents et l’étroitesse du cours d’eau nous oblige à faire demi-tour.
Le plan d’eau est bien rempli mais est à un mètre de son remplissage moyen, l’herbe a bien repoussé sur les berges et les rives sont fermes, la terre a eu le temps de sécher. A une pointe au lieu-dit, le Pont de l’Échelle nous continuons rive droite et prenons une nouvelle fois sur la droite, le paysage est magnifique, très sauvage et la rivière Alleuze nous amène à un décor, le château éponyme positionné sur un éperon rocheux à 802 m d’altitude qui ne peut s’admirer parfaitement qu’avec le recul qu’offre le plan d’eau. La lumière sublime l’endroit. Nous cherchons un lieu de bivouac à proximité mais le rocher et les cailloux sont bien présents et ne permettraient pas un repos réparateur.
A la recherche d’un coin de bivouac…
Le château d’Alleuze.
Après quelques kilomètres de recherches, 4h30 de navigation et un peu plus de 23 kilomètres parcourus, nous jetons notre dévolu sur une sorte de plateforme rive gauche. Installation, baignade et dodo… Au réveil, chacun va de son commentaire concernant la nuit passée, certains ont glissé toute la nuit malgré le peu de pente, un autre n’a pas trouvé le sommeil, peut-être le manque d’habitude du bivouac ? Il est vrai que les nuits sont longues et il faut s’habituer à des ruptures dans le repos nocturne troublé parfois par quelques hululements. Une anse où aboutit les eaux du ruisseau de Lodières visitée, nous faisons demi tour pour prendre plein Sud une branche large qui nous amène à la seconde base nautique du plan d’eau, celle du Mallet puis aux îles de Chante-Dur et du Château. Petite pause à la plage surveillée du Mallet, histoire de ravitailler en eau. Pas de chance, tout est fermé…L’ouverture se fera au moment où l’on repart ! On passe sous le Pont de Mallet et remontons sur environ 6 kilomètres le Bès afin de trouver un lieu de bivouac. Ce sera au niveau du lieu-dit Laval sur un beau plat fleuri par de la camomille occupé en partie par des carpistes du coin. Je vais puiser 10 litres d’eau dans la partie centrale de la rivière pour éviter le limon en suspension près des berges avant de la filtrer. L’endroit est très ouvert et nous permet de garder le soleil un bon moment.
Un bivouac parmi les fleurs…
Le Bès prend sa source sur l’Aubrac en Lozère à 1469 m d’altitude au pied du signal de Malhebiau et parcourt 61 kilomètres avant de se perdre dans les eaux du barrage. Aujourd’hui 22,21 km et 4h39’ de navigation. Le dîner est l’objet d’échanges et puis chacun occupe le reste de la soirée à sa guise, un essai de pêche, le coup du soir pour Denis… La remontée sur presque 2 kilomètres de la rivière occupe le début de matinée sous un ciel uniformément gris. Le contraste est frappant pour ceux qui se sont levés au milieu de la nuit où le ciel était étoilé, sans lune avec les traînées de voie lactée, image devenue rare dans notre environnement urbain. La météo avait prédit ce changement de temps et la température a brutalement chuté. En mouvement, pas de problème mais à l’arrêt, le vent de Sud-Ouest nous oblige à renforcer notre équipement. Quelques gouttes amènent un plus et sous l’effet du vent des vaguelettes se forment et nous poussent vers la fin du périple. Il est un peu plus de 14h00 lorsque nous atteignons la base nautique de départ après 3h58 de navigation et 20,73 kilomètres parcourus.
En arrière plan le viaduc Eiffel.
Containers remplis et disposés dans la remorque, bateaux lavés et attachés, nous prenons le temps d’aller déguster un chocolat chaud et 1/2 de bière avant de reprendre la route. Merci pour votre participation et adaptation. A bientôt.
Animateur : Yves Nombre de participants : 12 animateur compris (6 F, 6 H) Météo : ensoleillé et chaud toute la semaine. Nuageux certains jours. Distance : 88 km Dénivelé : + 6455 m, – 7115 m Durée des randonnées pauses comprises : 48h50 Classement Atlas : Difficile Kilométrage auto : 1060 km pour 3 véhicules soit 3180 km Préparation et rédaction : 40 h
Départ ce samedi 28 juin à l’aube car la route est longue pour atteindre la vallée d’Ayas dans le Val d’Aoste, lieu où débute notre séjour. Le pique-nique au col du Petit Saint-Bernard entouré de sommets avec le Mont-Blanc en fond nous familiarise déjà avec la haute montagne.
Descente sur Aoste, capitale de cette région autonome d’Italie depuis 1948, la plus petite, la moins peuplée, mais la plus haute avec une altitude moyenne de 2000m et une présence de 1926 sommets dont 350 de plus de 3000m.
A Champoluc, station de ski renommée, nous stationnons nos voitures en lieu sûr et une navette nous transporte à Saint-Jacques des Allemands, petit hameau de fond de vallée où seuls les sentiers permettent de progresser au-delà. Ce village s’appelle ainsi car au Moyen Age, les Walsers, peuple germanophone ont colonisé les hautes vallées Alpines de Suisse et d’Italie.
Allez ! Sac sur le dos, bâtons dépliés, nous contournons l’église et attaquons la montée au Refuge Ferraro, notre hébergement de ce jour.
Jour 1 : Trajet 8h30 puis 1.7km, +390m 1h
La température avoisine les 35° degrés. Heureusement une grande partie de cette ascension est ombragée. Le sentier est chaotique, rochers, marches irrégulières et le manque d’échauffement se ressent dans les jambes. Nous apercevons quelques drapeaux : le refuge n’est pas loin. Nous arrivons sur une magnifique terrasse en bois avec un point de vue sur la vallée d’Ayas, jusqu’à Champoluc, voire au-delà. Je profite de la terrasse ensoleillée pour une présentation du parcours de la semaine. Le groupe appréciera la soirée car, après le voyage et la montée avec cette chaleur, la fatigue se fait sentir.
Vue du refuge Ferraro
Jour 2 : 20km, +1340m, -900m 7h30
La nuit a été bénéfique et la troupe est en forme ce matin. La journée se présente bien, voire déjà chaude au petit matin.
Le but d’aujourd’hui est de s’approcher au plus près de l’immense zone glaciaire du Massif du Mont Rose. Petite descente en forêt pour gagner la combe de la Verraz que nous remontons jusqu’au lac Bleu, petit lac à la couleur de son nom.
Lac bleu
Déjà face à nous, que des 4000m, 18 sur le massif, avec un éventail de glaciers aux reflets scintillants : L’Aventine , Grand et Petit Glacier de Verraz, Castor et Pollux, et Glacier du Lys. On se sent transporté dans un autre environnement. Attirés par ce décor, nous longeons la moraine qui a formé le lac jusqu’à 2600 m d’altitude environ, pour immortaliser le paysage. Nous redescendons sur l’autre rive du torrent Verraz, la chaleur devient pesante. Nous profitons d’un passage en forêt pour le pique-nique. Nous retrouvons brièvement le sentier de ce matin avant de le quitter pour zig-zaguer jusqu’à la piste du Ru Courtaud. Nous apercevons les vestiges d’une œuvre cyclopienne, capable de transporter l’eau du glacier de 2000 m jusqu’à 1650 m sur 19 km pour alimenter la commune de Sant-Vincent, chantier qui dura 40 ans, de la fin du 14°s au début du 15°.
A Nanaz dessous, nous contournons une grande ferme d’alpage pour emprunter le sentier qui monte au refuge du Grand Tournalin. La pente, douce au départ le long d’un agréable torrent, s’accentue rapidement et malgré que la chaleur ait un peu baissé, la longueur de la journée se fait sentir. A l’intersection de la piste qui monte au refuge, je décide d’abandonner le sentier trop escarpé pour emprunter cette dernière, plus longue mais qui nous offre un pas plus régulier. Le refuge est atteint, le confort de l’hébergement nous fera oublier la difficulté.
Jour 3 : 13km, +570m, -1935m 6h40
Le temps est nuageux ce matin, le col de Nanaz que l’on a repéré du refuge est à peine visible, mais nous sommes confiants, les nuages devraient s’élever. Quelques pas et nous sommes dans la pente, face au col. Un petit pierrier, un passage délicat assuré, et nous voici à 2772 m, point haut du jour. Au pied du petit Tournalin les bouquetins sont présents et Marie se régale avec son appareil performant. Passé le col, un joli sentier terreux nous amène au Col des Fontaines, puis à Champ Sec. De là, gauche toute, pour grimper au Col Fontana Fredda et son petit névé puis à la Pointe du même nom, 100 m au-dessus.
Temps brumeux ce matin
Par temps clair, la vue sur le Cervin aurait été superbe, mais voilà, nous le devinerons mais nous ne le verrons pas. La descente sur la crète jusqu’au Col de Cheneil est très agréable, pique-nique rapide car il fait un peu frais. Après le Lac de Lod, nous découvrons le sympathique village de Chamois et ses ravissantes habitations. Nous sommes au bord de la Vallée de Valtournenche et notre hébergement de ce soir se trouve 600 m plus bas en pleine vallée. La descente est longue et un peu « casse-patte » après déjà 1300 m de négatif déjà effectué, mais le sentier herbeux et tortueux est facile car bien entretenu. Les 3 petits chalets du Camping Cervino et l’excellent repas pantagruélique nous font oublier le désagrément du parcours.
Jour 4 : 16.5km, +1290m, -1190m 8h15
Soleil et ciel bleu au départ. Au loin, derrière nous se dresse le fameux Cervin qui semble obstruer la vallée. La progression se fait entre alpages et champs en fleur jusqu’au Lac de Champ Long au pied du Col du Pilonnet où les nuages nous laissent entrevoir enfin le célèbre Cervin.
Au fond le Cervin
Pique-nique au Col et descente vers Antagnod où nous retrouvons la Vallée D’Ayas. Le ciel s’assombrit, la pluie arrive, l’orage est prévu vers 17h. Le sentier suit la route et derrière, il nous reste encore la remontée à Vieux Crest, refuge de ce soir (3 km et + 400 m environ). Nous décidons donc d’utiliser la navette gratuite jusqu’à Champoluc. Dans l’ascension, l’orage menace mais seulement quelques gouttes nous rafraichissent, rien de méchant.
Refuge Vieux Crest, au cœur d’un ancien village Walser, au confort et à l’accueil au top, nous y reviendrons vendredi.
Jour 5 : 11km, +930m, -1055m 7h30
Nous quittons ce magnifique hameau qui entoure le refuge, direction la 3° vallée, celle de Greysonnet. Il nous faut passer le Col Pinter à 2800 m. Je propose de monter par le Col Perrin avec son lac éponyme, car, de là, un sentier en balcon rejoint pratiquement le Col Pinter. Au Col Perrin, la vue sur les glaciers est légèrement brumeuse.
Vue du col Perrin
Sur le chemin en balcons, quelques pièges : un petit névé en dévers et un gros pierrier à proximité des lacs Pinter où flottent quelques tâches de neige.
Lac Pinter
Le groupe sérieux et attentif passe sans encombre. Du Col nous apercevons un rideau de pluie sur la vallée et les premières gouttes arrivent. On s’équipe et la descente commence. Le sentier serpente dans les alpages fleuris et nous voilà à Alpenzu, refuge suspendu sur un balcon rocheux. La pluie arrivera plus tard et nous aura épargné. Accueil très chaleureux de la propriétaire, qui n’a pas hésité à nous offrir une copieuse et bienvenue planche de charcuterie et fromage pour notre 4h.
Jour 6 : 8km, +970m, -350m 6h30
Petite journée en km aujourd’hui, refuge oblige. Le ciel est d’un bleu uni au départ. Nous longeons la vallée en courbe de niveau, en alternant petites montées et descentes. Traversée d’un important pierrier avant de bifurquer sur notre droite pour gagner le Col de Valnera.
Passage de pierrier
Nous voulions monter à la pointe Valfredda mais un grondement de tonnerre contrarie notre projet. Nous décidons donc de plonger rapidement sur le refuge Arp, 250 m plus bas, refuge imposant tout en pierres de taille, construit sur un plateau herbeux. En fin d’après midi après la pluie, les plus courageux remettront les chaussures pour dénicher les petits lacs au-dessus du refuge où quelques bouquetins ont élu domicile.
Jour 7 : 15km, +950m, -1325m 8h50
Temps magnifique, ciel bleu, aucun nuage. Pente douce jusqu’au Lac de la Bataille que nous longeons en direction du Col des Bringuets. La vue à 360° est splendide, au fond le Mont-Blanc et plein d’autres sommets. Légère descente en direction du Lac Long puis remontée au Col de Boussolaz (2940 m). Le Corno Bussola 80 m plus haut dans une ambiance minérale nous attire. Nous posons les sacs et nous voila partis. Sommet atteint : 3023 m. Nous avions tutoyé des 3000 m cette semaine, mais nous ne les avions pas passés, c’est fait !
Col de Boussolaz
La descente sur la crête sera une pure merveille où la vue sur les nombreux lacs est extraordinaire.
Longue crête du col de Boussolaz
Au Col de Palasinaz, nous retrouvons un sentier plus tranquille jusqu’à Mascognaz petit hameau détenu par un hôtel de luxe. Il nous reste à remonter au Vieux Crest, notre refuge tant apprécié. Chose faite !
Cela aura été une des plus belles étapes de la semaine, sauvage, technique, physique, le tout avec une température correct et un ciel d’un bleu azur.
Jour 8 : 2.7km, +15m, -360m 1h20 + Trajet 8h30
Petit déjeuner festif où un participant a soufflé sa bougie d’anniversaire. Il nous reste à dévaler ce que nous avions monté mardi pour retrouver nos voitures encore un peu à l’ombre ce matin.
Voilà, semaine finie, mais réussie car nous avons pu échapper aux orages. Petit arrêt de nouveau au Col du Petit Saint-Bernard pour le pique-nique et retour tranquille sur Clermont.
Merci à tous pour votre bonne humeur et votre aide dans les moments délicats.
Animatrice : Mady Nombre de participants : 5 animatrice comprise (5F) Météo : ciel nuageux, vent du sud ouest Distance : 21 km Dénivelé : 800 m Durée déplacement : 7 h Classement Atlas : facile Voitures : 124 km pour 1 voiture de Clermont Fd Préparation et rédaction : 3 h
ITINÉRAIRE : la Chapelle-sur-Usson, la Guillaumie, Champagnat-le-Jeune, le Cerf, Ceilloux, Chambrefaite, Valz-sous-Chateauneuf, Brenat, Coupe-Gorge, la Chapelle sur Usson.
L’ orage de la veille a rafraîchi l’atmosphère et c’est sous un ciel nuageux et avec un léger vent que nous partons en très petit comité de la Chapelle-sur-Usson, dont la 1ère partie du nom rappelle que le village a été construit au Moyen-Âge autour d’une chapelle et la 2ème partie, tout comme pour d’autres villages du secteur, la proximité géographique de la localité d’Usson.
La Chapelle-sur-Usson
Après un début de parcours sur le « GR de Pays Autour d’Issoire », je choisis de le quitter à Perrier et d’emprunter de petits chemins pour rejoindre la Guillaumie. Comme souvent ceux-ci sont quasiment inexistants et nécessitent le passage, en dessous ou entre les barbelés, de plusieurs barrières séparant les terrains traversés. La progression devient plus fluide ensuite. Une courte pause à l‘église de Champagnat-le-Jeune, puis c’est Le Cerf, hameau reconstitué où nous en faisons une 2ème plus longue pour apprécier à sa juste mesure le travail effectué par un groupe de bénévoles pour redonner vie à ce qui n’étaient que des ruines. Restauration pleine d’humour et de poésie qui laisse découvrir des scènes de la vie d’autrefois.
Une scène de la vie d’autrefois
Ce 1er vallon où coule le ruisseau de l’Engrais passé, celui du ruisseau de la Guelle nous attend, entre Ceilloux et Chambrefaite. Et là, dans le vallon,après quelques allers et retours, une modification s’impose le chemin devant être pris n’existant plus. Un autre parcours est possible mais avec un peu plus de goudron pour arriver à Chambrefaite…Juste avant le village, un espace dégagé et ombragé nous paraît adapté à la pause pique-nique. De celui-ci nous repartons en hors piste (avec l’accord des participantes et en essayant de trouver les meilleurs passages pour éviter les ronces, shorts obligent !) pour retrouver en ligne directe la suite du parcours qui est à proximité, sans passer par Chambrefaite (nom qui remonterait au XVIème siècle avec la venue à différentes reprises de la reine Margot dans ce lieu, où la chambre devait être toujours faite).
A l’entrée de Valz-sous-Chateauneuf où nous retrouvons le ruisseau de l’Engrais, un panneau rappelle l’étonnante invitation à la garden-party de l’Élysée qu’ont reçue tous les habitants du village en 1986 du président François Mitterrand et de la venue de celui-ci à Valz le jeudi 19 février 1987.
Tout le village paraissant bien endormi, et l’église fermée, nous continuons sans chercher à avoir la clé pour la visiter.
Quelques kilomètres plus loin, c’est le ruisseau des Mines, la remontée sur Brenat, et encore plus loin, le GR qui va nous ramener tranquillement en passant par Coupe-Gorge à notre lieu de stationnement.
Nous pouvons depuis ce point haut admirer une dernière fois ce paysage vallonné encore bien vert et retracer le cheminement de la journée. Merci les filles de votre participation et à bientôt pour de nouvelles découvertes
Animateur : Pierre Nombre de participants : 8 animateur compris (4 femmes, 4 hommes) Météo : ensoleillé et chaud, lourd l’après-midi Distance : 22 km Dénivelé : 550 m Durée : 7h00 pauses comprises Classement Atlas : Facile Kilométrage auto : 2 voitures sur place et 1 voiture au départ de Clermont soit 74 km. Préparation et rédaction : 3 h
Itinéraire : Cascade de Say, PC 874, PC 929, PC 984, Banson, PC 885, PC 790, Les Chassagnes, les Renardières, PC 807, Le Colombier, Puy du Soud, PC 798, Monges, Hyvon, Vareilles, Say Soubre, cascade de Say.
Rendez-vous est donné au parking de la cascade de Say alimentée par le ruisseau de Gelles, ruisseau que nous avions traversé par un gué au mois de mars mais nous n’y avions trempé que les pieds.
Les voitures ont été garées sur le parking au pied d’arbres dont l’ombre bienfaitrice sera appréciée à notre retour. La journée promet d’être chaude – elle sera étouffante – et les prévisions de température auront été sous-estimées (32° au lieu des 29° vus sur les sites de météo).
Le départ se fait en direction du Puy de Banson après la traversée de la D204. Le sentier est peu visible mais praticable et sinue dans la forêt. Après quelques mètres, le sentier se perd mais nous retrouvons rapidement un chemin d’exploitation. La végétation s’est beaucoup développée ce printemps avec les précipitations et les chaleurs de ce mois de juin ; les orties et les ronces ont envahi le parcours et nous chatouillent les guiboles et dessous de bras. Laurent prend l’initiative d’ouvrir la trace, ce qui facilite le cheminement de la troupe. La pente est régulière et n’est pas forte. Avant de contourner le puy de Banson, nous empruntons un bout de route bitumée ce qui nous repose un peu des efforts consentis dans la végétation.
A la descente tranquille du puy, nous traversons le village de Banson à proximité de la chapelle (privée) d’un château qui n’en a ni l’air, ni la chanson. A ne pas confondre avec le château de Banson situé près de Combronde qui n’existe plus car dynamité durant la seconde guerre mondiale.
Après la traversée de Banson, nous rejoignons le ruisseau des Planchettes et le suivons pratiquement jusqu’à sa confluence avec la Miouze. En remontant sur une courte portion de hors-piste, nous récupérons un agréable chemin, toujours ombragé, qui suit en balcon la Miouze et la voie de chemin de fer. Régulièrement, nous y voyons de jolis lys martagon.
Lys Martagon
Au sortir du bois des Renardières, nous trouvons un champ récemment coupé où nous nous arrêtons pour le déjeuner. L’ombre des arbres et le confort de l’herbe tente l’une d’entre nous pour une courte méridienne.
Nous continuons l’itinéraire en traversant la voie de chemin de fer et la Miouze une première fois, direction le Colombier puis Massages où une tablée réunit les habitants. Faute d’une fontaine potable, l’un de nous se voit généreusement offrir une bouteille d’eau gazeuse. La chaleur commence à se faire beaucoup ressentir sitôt que nous marchons en plein soleil mais les chemins sont fort heureusement arborés. Après le contournement du puy Marmont, nous retraversons une deuxième fois la Miouze et la voie de chemin de fer.
Avant la remontée vers Monge qui se fera à découvert, nous effectuons une halte à l’abri des arbres car l’effort de marche sous la chaleur commence à être éprouvant.
Arrivés à Monges, nous entendons de loin la musique d’une fête de village. C’est le jour choisi pour les réunions villageoises après celle de Massages. Au cimetière, nous nous arrosons d’un peu d’eau et remplissons quelques gourdes avant de poursuivre vers Hyvon, Vareilles et Say Soubre que nous ne faisons qu’effleurer.
Une dernière montée et nous retrouvons nos véhicules. Quelques uns d’entre nous iront découvrir la cascade de Say en contrebas et les quatre hommes présents ce jour iront y prendre une douche rafraîchissante.
Animateur : Georges Nombre de participants : 12 animateur compris (7 F et 5 H ) Météo : chaud toute la journée Distance : 18 km Dénivelé : 550 m Durée : 6 H Classement Atlas : facile Kilométrage auto : 75 x 2 pour 1 voiture et 91 x 2 pour 2 voitures soit 514 km Préparation et rédaction : 2 H
ITINERAIRE : Départ le Bru, pc 1019, Serre, Suc de Barrau, les Quatre Chemins, D 355, cascade le Saut, D 21, pc 913, retour le Bru.
Aujourd’hui direction le Cantal sur le plateau d’Allanche pour trouver une température plus clémente. Nous partons du village le Bru, avant le départ passage par la chapelle malheureusement fermée. Elle possède un retable du 14° siècle restauré dans les années 80. Nous partons en direction de la vallée de la Sianne, très vite nous entrons dans la forêt,
la fraîcheur relative est la bienvenue. Après le village de Serre, direction la cascade de Saut
sur le ruisseau de l’église qui se jette dans la Sianne à Auriac l’Eglise.
Nous devons faire un aller-retour pour l’atteindre et prendre un peu de fraîcheur. Nous sortons de la vallée par une sente ombragée, il est l’heure du pique-nique. L’arrivée sur le plateau est plus difficile, pas d’ombre sauf quelques arbres. Plusieurs chemins sont impraticables, ce qui nous oblige à prendre la route pour rejoindre les voitures.
Merci à tous pour avoir bravé ces fortes chaleurs.
Animateur : Michel J. Nombre de participants : 8 (5 femmes et 3 hommes). Météo : samedi, temps lourd, nuit orageuse sans pluie ; dimanche, orage en début de matinée puis averses le matin sur le plan d’eau ; lundi, mardi et mercredi, beau et chaud. Niveau d’eau : pour mémoire, j’ai relevé les débits suivants : samedi 14 juin à Argentat : 24,6 m³/s lundi 16 juin à Souillac 38,1 m³/s Classement : facile mais cela reste de l’aventure. Conditions de navigation : assez bonne avec une rivière qui a nécessité une attention particulière du fait de la faiblesse du niveau d’eau Kilométrage parcouru :128,76. Les données ont été fournies par une montre GPS de marque Garmin.Vitesse moyenne de progression sur les 4 jours de navigation : un peu plus de 7 km/h.
Matériel mis à disposition par l’association : – canoës canadien de marque Venture modèle prospector 17 – 1 canoë canadien Nova Craft prospector 17 – équipement complémentaire pour les canoës (4 pompes, 4 écopes, éponges, 4 cordes de 15 mètres, des mousquetons) – pour les bagages, chaque participant avait à sa disposition un container de 60 litres et par bateau un autre de 30 litres plus un sac étanche de marque Zulupack. – pour le couchage individuel souhaité 1 tente Hardwear Montain, 3 tentes Décathlon MT900 (2) et MT900 light (1) (trois participants avaient leur tente personnelle) – 3 tapis de sol complémentaires Space Blanket (orange) – équipement pour les participants (8 gilets d’aide à la flottabilité, 8 pagaies et 1 de secours) – pour le transport des bateaux et containers : une remorque routière équipée de l’adaptation « canoë »
Eau : chaque équipier avait à sa disposition une bonbonne de 5 litres d’eau au départ. Nourriture : prévue par chaque participant et disposée dans les containers mis à disposition Accident : néant
Temps de préparation : 15 heures (découpage des journées de l’itinéraire, montage de la remorque, rassemblement et vérification du matériel, achat des bonbonnes d’eau, informations aux participants par mail et téléphone, compte rendu etc…)
Organisation générale : Transport: à l’aide de deux véhicules en co-voiturage, Martine (Peugeot 2008) et Michel J (Renault kangoo) tractant la remorque. Nous nous sommes rendus en amont d’Argentat, lieu de la mise à l’eau. Le déplacement routier s’est fait en 2 h 30 environ. Mireille, ancienne adhérente installée en Corrèze s’est proposée de venir nous chercher dans l’après-midi du J4 et nous conduire pour récupérer les véhicules laissés entre le barrage du Sablier et Argentat. Un grand merci à elle pour sa disponibilité !
Kilométrage général effectué par les véhicules : 303 km (Mireille) ; 560 km (Martine) ; 545 km (Michel J) soit un total de 1408 km. Hébergement : en bivouac deux nuits et en camping deux nuits.
Le mot de l’animateur : après de nombreuses années,enfin nous pouvons retrouver cette belle rivière. La météo nous a été favorable surtout à partir du lundi. Par contre, le niveau d’eau très bas nous a obligé à être vigilants et a rendu cette descente intéressante sur le plan technique. Marie Thé pratiquant le kayak avec nous découvre l’activité avec un barreur expérimenté, Gilles. D’Argentat en aval de Beaulieu, la rivière est en classe 2 puis le reste en classe 1. Néanmoins j’ai rappelé que nombre d’obstacles sous l’eau habituellement, peuvent perturber la navigation en basse eau. Un seul chavirage lié à un moment d’inattention avant Beaulieu lors du passage d’un seuil bien marqué nécessitant de passer entre deux gros rochers, seul endroit où nos lourds bateaux pouvaient se faufiler. Matériel et équipiers récupérés sans perte de matériel ni blessure… Nous avons pu sur quatre jours approfondir les techniques, l’erreur malgré un courant bien présent pouvant être rattrapée sans problème. Brigitte a pu reprendre dès le second jour la barre et retrouver de bonnes sensations. L’intérêt de partir même sur un court séjour est de constater que les équipages retrouvent des automatismes et progressent. Les bateaux l’an passé n’avaient pu être sortis à cause d’un trop d’eau sur l’Allier et d’une mauvaise météo au moment du séjour en ces lieux. Les berges étaient accueillantes pour les bivouacs en pleine nature un peu difficile à trouver en aval de Beaulieu mais fort bien équipées en campings accessibles en canoë. Le premier arrêt en fin de journée le J1 en aval d’Altillac, rive droite était sympa mais déjà fort occupé par des colocataires voraces « les moustiques ». Nous avons pu regarnir nos réserves en eau le dimanche et le mardi. Au niveau faunistique, les basses eaux ont favorisé les échassiers. Beaucoup de hérons cendrés sur tout le parcours et particulièrement dans la première partie plus sauvage et moins fréquentée humainement. Les J2, J3 et J4 apparition à plusieurs reprises d’aigrettes garzette. Avec la foule d’insectes, les bergeronnettes grises et celles des ruisseaux étaient présentes. Dans les airs les Milans royaux et noirs se partageaient le ciel… Au niveau des plantes et végétaux de berges la ripisylve est très riche notamment sur le cours supérieur et sur les berges un peu à l’abandon mais là ou le courant était moins fort et la profondeur peu importante, la renoncule flottante avec ses fleurs blanches créait des barrages et freinait sèchement les bateaux. Quelques vaches limousines les pattes dans l’eau les broutaient avidement ce qui semblait représenter pour elles un délice ! A la fin de la grosse journée du mardi 17 juin, nous sommes partis récupérer les voitures et les conducteurs sont revenus en soirée au camping. J’avais proposé la veille de pouvoir faire le dernier jour une vingtaine de kilomètres de navigation ou faire quelques visites au cours du retour sur Clermont. La seconde solution a été retenue. L’objectif premier annoncé sur le programme était de rejoindre Trémolat mais le faible débit a rendu ce projet impossible et malgré une belle navigation d’ensemble, nous étions à un peu plus de 45 kilomètres du but. La Dordogne est un produit touristique important pour les départements traversés, il suffit de voir les milliers d’engins disponibles à la location sur les berges. Malgré la chaleur et le beau temps, nous avons navigué sans gêne ce qui ne doit pas être le cas en juillet et août. Ce voyage en canoë en autonomie permet de découvrir un territoire d’une autre façon et la rivière permet d’avoir un recul sur les villages et le patrimoine architectural. Je souligne la bonne ambiance qui a régné dans le groupe entre des adhérents qui ne se côtoient peu ou pas au cours d’une saison.
La relation des journées : J1 : 29,41 km, temps de navigation 4h22, temps de déplacement 5h06, vitesse 6,8 km/h. Arrivés à l’endroit de la mise à l’eau, rive gauche entre le barrage du Sablier et Argentat vers 11h00, nous avons procédé au déchargement de la remorque, canoës et containers. Les bateaux alourdis ont été mis à l’eau. Les consignes habituelles ont été rappelées. Les difficultés sont expliquées et quelques points de repères sont donnés, les ponts notamment aujourd’hui dont le nombre sera de six. Après avoir dégusté le pique nique et pour certains faits connaissance, nous nous lançons dans le courant. Chacun est porteur d’un gilet d’aide à la flottabilité. Les courbes de la rivière sont longues en ce début de parcours et les rives sont occupées de champs ou de cultures. La culture de la noix est une des richesses. Après un peu plus de 4 kilomètres, rive gauche, la Maronne apporte un peu d’eau supplémentaire. Elle prend sa source à 1430 m d’altitude au Roc des Ombres dans le massif du Cantal. A 10 kilomètres, il nous faut garder la rive gauche afin d’éviter un bras à droite qui techniquement aurait été difficile à passer avec nos bateaux chargés. Après le pont de Brivezac, la prochaine difficulté qui sera mal négociée par un bateau à hauteur du lieu-dit Bessol au kilomètre 24 est le seuil des deux rochers. Beaulieu-sur-Dordogne se montre, le barrage, permet de maintenir un petit plan d’eau que touristes et locaux utilisent pour la baignade. J’explique que nous allons devoir prendre un bras rive gauche et pour cela utiliser un toboggan. La manœuvre accomplie, nous passons sous deux passerelles en zigzagant entre les arbres couchés et les hauts fonds et retrouvons le cours principal à la sortie du bourg. Le dernier pont franchi, d’un côté Beaulieu, de l’autre Altillac, il nous faut trouver un coin pour cette première nuit. Ce sera un espace pêcheur envahi sur l’arrière par la renouée du Japon. Tiens, tiens ! J2 : 30,95 km, temps de navigation 4h32, temps de déplacement 6h54, vitesse 6,8 km/h. L’orage a grondé une partie de la nuit. Certains participants n’ont rien entendu…Ce matin le ciel est chargé. Nous déjeunons et je propose de démonter les tentes au dernier moment. Les premières gouttes nous ont renvoyés à l’abri de nos toiles et pendant une petite heure nous avons attendu que le ciel se calme. Chargement fait et auto-vérifié, nous reprenons notre descente sous un ciel bâché. Après moins de 2 kilomètres, rive droite, le château d’Estresses du XVI et XVII siècles et 10 kilomètres plus loin, la confluence rive gauche avec la Cère, rivière qui prend sa source à 1370 m d’altitude au Lioran dans le Cantal. Son débit moyen est annoncé à plus de 28 m³ seconde, ce qui ne se remarque peu aujourd’hui. Au kilomètre 17, il nous faut choisir entre le toboggan rive droite peu engageant avec une sortie à angle droit du fait du manque d’eau ou le bras rive gauche qui conduit au port de Carennac. Je choisis la seconde option. Le lit étroit est encombré d’arbres à demi couché et la navigation sous ce couvert presque fermé nous oblige à des manœuvres permanentes et amusantes.
La pluie a cessé et la pause au port nous permet de prendre le pique nique. Je propose à celles et ceux qui le souhaitent d’aller visiter ce village, classé parmi les Beaux Villages de France avec son église romane, le château des Doyens, le prieuré clunisien.
Carennac vu du port
Un nouveau toboggan nous permet de regagner le lit principal de la rivière. Un pont routier puis ferroviaire, le belvédère de Copeyre, rive droite et les premières falaises crayeuses apparaissent, paysage tout a fait différent. Ce soir nous nous arrêtons au camping « Les Falaises » sur la commune de Martel, déjà l’occasion d’une pause en 2021 pour Atlas voir le compte rendu « Du Sancy à l’océan en suivant la Dordogne à vélorando ».
J3 : 33,71 km, temps de navigation 4h40, temps de déplacement 6h38, vitesse 7,2 km/h. Dès le départ on constate que les méandres sont plus serrés. Entre le 14 et 15 kilomètres, rive gauche, un affluent, l’Ouysse apporte un peu d’eau et l’on peu voir sur l’éperon rocheux, le château Belcastel du Xème siècle. Au kilomètre 22, c’est le passage sous le viaduc de l’autoroute A20, l’Occitanie dont le brouhaha de la circulation se faisait entendre depuis un moment. Bientôt Souillac, rive droite, c’est l’heure de commencer à chercher un lieu de bivouac, mais les bords sont occupés par les cultures. Un grand espace vert nous attire, rive droite. On débarque sur un emplacement parfaitement entretenu. Marie et Vincent partent en reconnaissance. Un petit loueur fort aimable les mènent chez le responsable d’un camping pas encore ouvert. L’affaire est dans le sac, nous avons l’autorisation de nous installer à l’extrémité de la structure. Les sanitaires et l’eau ne sont pas ouverts. Ce soir ambiance bivouac. Après avoir transporté les containers et les canoës, l’installation est rapide, chacun à son rythme. Nous nous retrouvons à la rivière pour rafraîchir les corps et apprécier le bain. J4 : 34,69 km, temps de navigation 4h46, temps de déplacement 6h14, vitesse 7,3 km/h Comme chaque matin, le lever se fait vers 07h00 et le départ sur l’eau vers 09h00. Les journées sont longues et le beau temps invite aux pauses.
Les loueurs ont lâché du bateau et dès le milieu de la matinée on se rend compte que l’on n’est plus les seuls à naviguer. Au kilomètre 9, nous passons le pont de St-Julien-de-Lampon puis un pont au kilomètre 18 et une passerelle au 19, points de repère pour savoir que nous allons entrer dans le cingle de Montfort, méandre très serré qui sur l’eau ne se remarque pas contrairement à la vue aérienne. Le château éponyme a une situation particulière dominant ce patrimoine naturel perché au plus haut de la falaise.
Château de Montfort
En faisant un calcul approximatif, au point le plus serré du cingle le cours d’eau sortant se trouve, en passant par la terre à moins de 500 mètres du point d’entrée alors que nous avons navigué environ 4 kilomètres et 1/2. La journée s’achève sur les canoës en admirant, rive droite la Roque-Gageac, cité troglodytique incontournable du Périgord, classée Plus Beaux Village de France. Le camping « La Plage » nous accueille pour la nuit. Après le retour des conducteurs partis chercher les voitures, tout le monde se retrouve au snack. Le groupe en a profité pendant cette attente pour aller à pied visiter le village admiré de la rivière. Soirée conviviale, où chacun apporte sa vision du voyage et les petites anecdotes refont surface dans la bonne humeur.
J5 : après avoir chargé bateaux, containers, c’est l’heure du départ. Un premier arrêt est annoncé au château de Montfort. Un petit tour du village à pied, porte close, l’édifice ne se visite pas. Nouvel arrêt à un point de vue sur le cingle de Montfort. La prochaine pause est prévue à l’ancienne gare de Carlux, renommée « La gare Robert Doisneau » où une partie des œuvres du photographe est exposée et notamment des descentes de la Dordogne avec des canoës en bois. Merci Mireille pour cette recommandation. Retour sur Clermont en évitant au maximum les travaux à l’entrée et dans la Métropole. A l’arrivée, tous les participants ont aidé à remettre les bateaux sur le rack. A bientôt pour une nouvelle aventure !
Animateur : Yves Nombre de participants : 9 animateur compris ( 5 F, 4 H) Météo : journée très ensoleillée Distance : 23 km Dénivelé : 700 m Durée : 7 H pauses comprises Classement Atlas : Facile Kilométrage auto : 170 km pour 1 véhicule et 134 km pour 1 autre soit : 304 km Préparation et rédaction : 3 H
La journée s’annonce ensoleillée et chaude et comble de malchance deux participants ont oublié l’eau à la maison. Nous passons heureusement par Blesle où les commerces ouvrent, et nos malchanceux ont pu se dépanner.
Départ d’Autrac, installé sur les flancs de l’ancien volcan du Montfouat entre Cézallier et vallée de l’Alagnon. Au moyen âge le cœur du village était Autraguet, ancien prieuré avec son église romane Saint Julien aux modillons originaux. Nous quittons un large chemin d’exploitation pour suivre une jolie petite sente en balcon à peine visible noyée par une végétation abondante. Arrivé à Courteuge le Dolmen daté de 5000 ans se présente devant nous, petite photo et nous plongeons dans la vallée de Leyvaux.
Dolmen de Courteuge
A Leyvaux, village du Cantal avec un code postal de Haute-Loire nous visitons l’église Saint Blaise du 10° et 11°S. Toute en pierre volcanique elle se caractérise par un magnifique clocher mur à 6 baies et un remarquable linteau sur lequel, sous forme symbolique, la vie sort de la divinité centrale.
Eglise de Leyvaux
Linteau de l’église
Nous sommes en fond de vallée, nous apprécions la fraicheur car le soleil commence à chauffer. Sur notre gauche, un petit panonceau “Ancienne mine” nous rappelle que dans ce secteur plusieurs mines d’antimoine furent exploitées à l’époque où la France était le 1er producteur mondial de cet alliage. Nous longeons le ruisseau d’Apcher, descendant du Cézallier, bercé par son clapotis musical. Nous l’enjambons deux fois avant de remonter sur Sagne.
Nous sommes à découvert, la côte est raide, le soleil au zénith, tous les ingrédients pour nous faire souffrir avant la pause. A Sagne ce petit muret à l’ombre est le bienvenu. Le gros du dénivelé à été effectué. L’après midi sera en pente douce sous une forte chaleur, heureusement nous sommes à 1000 m d’altitude, et le petit air est apprécié.
De Combalibœuf à Marzun je pensais passer par le Bois de Besse, pour profiter de l’ombre, mais le chemin est introuvable, nous continuons donc couvre chef visé sur la tête. Passé Montmoirat et son château du 17°S, je décide de modifier les derniers kilomètres car les organismes commencent à fatiguer et le retour à Autrac est apprécié.
Animateur :Thierry Nombre de participants : 11 (6 F 5 H) Transport aller-retour et déplacements sur place : en co-voiturage 3 voitures – 912 km environ pour chacun Météo : Très ensoleillée avec des températures élevées de J2 à J6 Carte : 3139OT, 3140 ET Cumuls : KM= 121 D+ =5830m (montre de Régine) Temps préparation et CR : 25 h
Jour 1 : Autour de Buis- 22,24 km –1091 m D+ – 8h de déplacement
Après un voyage et une installation sans souci dans le gîte d’étape du Soustet le samedi après-midi, nous sommes prêts ce dimanche matin pour notre première rando au départ de Buis. L’objectif du jour est une grande boucle autour du rocher de Saint Julien, de la montagne de la Nible avec un passage au col de Font-Combran et du rocher des Allègres. Nous démarrons de notre lieu de résidence ce qui nous évite de prendre les voitures… C’est l’occasion de traverser le beau centre de la bourgade avec une grande place longée de vieilles arcades voutées. Nous franchissons le pont sur l’Ouvèze bien en eau pour monter rapidement le chemin qui mène au rocher de St Julien, montagne emblématique de Buis au profil E/W en lame de couteau comme nous le verrons au retour. Pour l’heure je choisis un chemin pour nous chauffer tranquillement les mollets avant les rudes montées du milieu de matinée. Il longe le verdoyant vallon du Menon. Pendant quelques kilomètres nous marchons en surplomb avec une vue sur la montagne du Chevalet et accroché sur son flanc sud le beau village de la Roche sur le Buis. Nous longeons principalement sur notre gauche des vergers de cerisiers et autres abricotiers qui semblent plus nombreux encore lorsqu’on se rapproche du fond de vallon. Les chaleurs de l’été n’ont pas encore grillé les prés et la flore est en ébullition. Nous sommes en climat méditerranéen avec des différences suivant les versants, adret et ubac et les altitudes. Sur les adrets ensoleillés, la flore méditerranéenne prévaut y compris sur les chemins. Aphyllante de Montpellier, Catananche, Iris des garrigues, lin de Narbonne nous accompagnent ce dimanche et les jour suivants. Sur le sommet des montagnettes, à 1000m environ, le pin Sylvestre domine mais pas que… Les chênes verts prédominent tout au long des sentiers ainsi que les buis omni présents. Nous les rencontrerons lors de chaque randonnée. Pour l’heure, après quelques kilomètres tranquilles, clignotant à droite pour commencer à grimper vers le sommet de la Nible, 700 m plus haut. Puisqu’il y a une ou deux fermes à venir, nous suivons une petite route à la forte pente qui nous fait rapidement prendre de l’altitude. Le temps de grapiller quelques cerises en chemin et nous quittons le bitume pour rentrer dans un pré où nous attendent deux beaux chevaux. La piste initiale se rétrécit et notre regard peut maintenant passer au-dessus de la montagne du Chevalet au nord nous donnant de précieuses informations sur la géomorphologie des Baronnies. Je donne quelques explications. Ces montagnes de calcaire que l’on devine jusqu’au fond de l’horizon, toutes alignées suivant un axe W/E sont nées il y a 150 M d’années au fond d’une vaste mer qui recouvrait le continent européen, la Téthys et plus localement au fond bassin profond de 1000 m environ, le bassin Vocontien du nom du peuple germanique qui occupait les lieux au début de notre ère. Formées par les dépôts organiques qui s’empilent pendant des millions d’années, ces montagnes de calcaire encore sous l’eau vont subir des plissements il y a 50 M d’année suite à la surrection des Pyrénées suivant l’axe W/E évoqué plus haut. Lors de leur émergence ces montagnes feront apparaitre deux de leur structure principale toujours visible aujourd’hui, les calcaires très durs sur les sommets et falaises et les marnes calcaires en soubassement ou sur le bas des pentes, ces marnes étant le fruit de la transformation des calcaires en argile sous l’effet de l’érosion. L’apparition des Alpes 20 M d’années plus tard viendra briser par endroit cette belle ordonnance en créant gorges et vallons orientés plus SW/NE voire la montagne d’Angèle au nord qui a elle un axe NW/SE très prononcé. Comme partout la géologie explique la géographie et parfois l’histoire. Après ces quelques explications données sur le belvédère atteint nous continuons la montée vers le sommet de la Nible. Nous prenons bientôt pied sur un sol moins incliné qui nous laisse penser que l’ascension se termine. C’est le cas. Nous évoluons alors sur un étroit sentier sommital qui progresse au milieu des buis et des cailloux blancs du calcaire. Nous pénétrons enfin dans la pinède où nous rejoignons à 1100 m le GR9 qui monte de Buis et file au SE vers le col de Font-Combran où nous déjeunons après 2 km de cheminement sur le plateau. En montant, je tombe par hasard sur un beau fossile de végétal au bel ordonnancement des feuilles/pétales ? Laurent trouvera lui avant le col un autre fossile au milieu du chemin
fossile animal celui-ci, fossile d’ammonite ? Superbe et émouvant (pour moi) qui n’en avais jamais vu d’aussi remarquables. Après le déjeuner nous reprenons le GR qui redescend vite vers le pied du Ventoux sur lequel nous avons eu les regards fixés pendant tout le repas. La descente pierreuse et piégeuse nous rappelle à la concentration. Nous parvenons au bout de quelques minutes au bas de la pente mais c’est pour mieux remonter vers la face occidentale de la Nible et ses rochers sommitaux que nous voyons tout là-haut. Le début du chemin à peine tracé nous élève progressivement mais nécessite plus d’effort du fait de la chaleur de l’après-midi. Quelques segments plus plats nous aident à reprendre notre souffler. Nous longeons des genêts très odorants mais aussi les cousins genêts-scorpions beaucoup plus piquants 😊
Bien entamés par cette montée de près de 400 m, nous retrouvons le GR9 pour la descente finale jusqu’à Buis. Le chemin va nous donner l’occasion d’admirer le rocher de Saint-Julien sous plusieurs angles, du SE à l’E. Vu de l’est, c’est la forme en lame de couteau qui impressionne.
Cette longue crête qui domine Buis est équipée de près de 120 voies d’escalade et de via ferrata vertigineuses. Je profite de nos derniers instants en altitude pour montrer au nord les gorges d’Ubrieux, autre fameux site d’escalade, gorge coiffée tout en haut d’un pic rocheux par les ruines du château d’Ubrieux auquel nous rendrons visite à la fin du séjour. Nous arrivons au bout de la randonnée à hauteur de la piscine municipale bien attirante pour des corps baignés de sueur et bien fatigués. Deux d’entre-nous y succomberont. Après un passage qui deviendra rituel au glacier proche du gîte, les préparatifs du second dîner vont pouvoir commencer….
Jour 2 : Rochebrune – les 7 cols – 23,47 km – 861 m D+ – 7h 43 de déplacement
Petit déplacement jusqu’à Rochebrune qui nous fait prendre la belle route du col d’Ey bordée après le col, de vergers de pêchers et d’abricotiers. L’objectif du jour est de franchir à l’aller et au retour un certain nombre de petits cols prouvant le caractère accidenté des Baronnies. Nous partons de Rochebrune petit hameau perché – « village-éperon » -tout en longueur, au-dessus du pays des marnes noires. On en fera le tour au retour. Les voitures garées sur la place de la mairie, toute coquette et proches d’une fontaine-calvaire-monument aux morts, nous pouvons démarrer sous un soleil déjà chaud. Le GRP a été détourné suite à des problèmes de propriété. Nous suivons le nouveau tracé qui nous descend dans le vallon du ruisseau de la Combelle pour remonter vers la Serrre de Chante-Perdrix. L’idée est de suivre le GRP une bonne partie de la matinée et de passer par un premier col, le col de la Croix, à 723 mètres. Mais à un embranchement, je ne vois pas qu’il part à droite dans une partie assez herbeuse qui le dissimule. Nous continuons donc sur un chemin qui suit la direction du GRP mais plus bas dans la pente. Pas facile de le rejoindre, la pente est raide et recouverte de fourrés de ronces. Après avoir étudié la carte, je prends la décision de faire la randonnée dans le sens inverse de celui prévu : le chemin sur lequel nous marchons est en fait le chemin du retour. Cette erreur involontaire est en fait un bien pour un mal comme nous le verrons plus loin.
Pour l’heure, nous suivons un sentier ombragé qui traverse de belles plantations de chênes-truffiers défendues par moultes panneaux d’interdictions menaçantes. Après quelques montées plus ou moins sèches, nous faisons une pause à notre premier col, le col de Saint-Vincent à 918 m, au pied de la Montagne de Linceuil. Un peu plus loin, au lieu-dit Linceuil, nous devinerons son bel épaulement orienté …. W/E bien évidemment. Parvenu sur un carrefour de pistes utilisées par les pompiers, nous sommes déjà au col du Linceuil, le second de la journée, à 893 m. Quelques centaines de mètres plus loin, c’est le col de la Posterle au bord de barres rocheuses qui tombent à pic sur la riche vallée de Beauvoisin 300 m plus bas. A notre gauche la barrière rocheuse continue, c’est la montagne de Beaume Noire avec sur ses flancs une grotte ayant servi d’abri aux Résistants appelée grotte du Maquis. Il est temps pour nous de prendre la descente très rocheuse et pierreuse
qui nous amènera plus bas dans la vallée au village de Beauvoisin et à ses belles et vastes oliveraies ainsi qu’à ses vergers d’abricotiers. C’est là qu’on en revient à l’erreur initiale. Au lieu de cette longue descente difficile du col et le cheminement dans la vallée à 11 h du matin, il nous aurait fallu y passer vers 15-16 h en plein cagnard et surtout se farcir cette dure montée au col sans ombre et dans une belle chaleur. Nous passons à côté d’une exploitation toute neuve et rutilante. Un monsieur nous apprend que c’est une grande huilerie produisant près de 10000 litres par récolte. Celle-ci intervient en janvier-février lorsque les olives sont mûres (noires). A l’entrée de Beauvoisin, une petite église romane aux joints refaits est bien en phase avec la tranquillité des lieux.
Bientôt, il nous faut recommencer à monter par une petite piste qui nous conduit 250 m plus haut au col de la Croix. Comme tous les cols rencontrés jusque-là, il s’agit toujours d’un carrefour de plusieurs sentiers ou pistes… Il est déjà l’heure du déjeuner que nous avalons à l’ombre des pins sylvestres, moelleusement assis sur le talus herbeux du chemin… Le terrain facilite la remise en route car nous suivons un long moment la même courbe de niveau qui nous fait contourner la montagne de la Taillade. A l’ouest de notre position, au-dessus d’une nouvelle vallée, nous apercevons au sommet d’un piton rocheux la belle chapelle de Saint-Jean d’Ollon. Elle nous servira de boussole une partie de l’après-midi. Après quelques centaines de mètres encore sur la piste, nous prenons sur la droite une sente qui plonge rapidement vers un ruisseau, l’Eyguemarse, qu’on n’entend pas encore couler. C’est une descente rude dans la forêt avec des mains courantes sur certaines parties. Elle est longue mais à l’abri, sous les arbres. C’est une piste de trail. Là encore, si je ne m’étais pas trompé de bon matin, il aurait fallu la monter 😊. Après un bon rafraichissement dans l’eau des Neuf Fontaines, nous prenons la piste qui s’élève jusqu’au col de la Vôte, le cinquième de la journée. Là encore, croisée des chemins avec des tables de pique-nique où nous nous posons 5 minutes sous des pins noirs d’Autriche. La suite de la rando nous verra suivre encore une piste et un bout de route pour passer les cols des Lantons à 737 m et plus loin encore notre septième et dernier col, le col de la Croix à 723 m. Le compte est bon et nous pouvons redescendre vers Rochebrune par un beau sentier de colline avec le sentiment du devoir accompli et nos 7 cols franchis. Avant de redescendre au Buis, nous flânons quelques minutes dans le hameau à la rue principale toute recaladée. Une tour, vestige du château fort du XIIIème siècle est bien visible mais propriété privée désormais. L’église Saint-Michel admirablement restauré suivant un guide touristique est malheureusement en travaux et restera inaccessible. Il est temps de rentrer et de préparer notre troisième dîner J
Jour 3 : Montagne d’Angèle-Villeperdrix – 17,39 km – 912 m D+ – 7h 35 de déplacement
Pour cette troisième randonnée, direction la vallée de l’Eygues et le petit village perché de Villeperdrix au-dessus des gorges de May, bien au nord de Buis. Ici dans le village, nulle trace de ces petits oiseaux mais plutôt une toponymie à rechercher du côté des Gallo-Romains avec un certain Perdicus qui fonda ici une Villa. Malgré son isolement – la route s’arrête au bourg – le village semble bien vivant en ce début de journée. L’objectif du jour est ambitieux car il s’agit de parvenir à l’un des trois plus hauts sommets des Baronnies, le Merlu, perché à 1606 m à l’extrémité W de la montagne d’Angèle. C’est une montagne d’estive avec des propriétaires sourcilleux qui ne laissent pas facilement passer les randonneurs. On peut prendre pied sur le plateau sommital à 1,5 km du but en suivant le GRP que nous connaissons bien désormais. Cela ne coûte rien d’essayer : on vérifiera sur place si les moutons ont pris ou pas possession de leur Montagne. Le premier objectif est de remonter en NW le vallon du ruisseau du Pibou en direction du col de Chaudebonne. Le sentier monte progressivement en balcon légèrement ombragé par des pins de plus en plus nombreux à proximité du col. En levant les yeux vers le nord on imagine l’effort à fournir pour gagner la crête. En approchant du col, nous entendons des tentatives de vocalise puis en guise d’accompagnement le son d’une trompette aussi désespérant que la voix de la dame. Il s’agit en fait d’un couple qui a dû passer la nuit ici et qui se sentant seuls se lancent dans des exercices musicaux matinaux. Ce n’est pas complètement juste mais notre présence ne les décourage pas. Nous accélérons le pas pour préserver nos oreilles. Une petite route continue au-dessus du col et je la suis, ne devinant pas la très discrète balise du GRP qui grimpe directement sur un léger épaulement. Je m’aperçois rapidement de l’erreur en consultant la carte. L’ascension peut commencer. Sans être pentu, pentu, le sentier ne cesse de grimper. Peu d’ombre sur ce versant planté de genêts odorants et de chênes-verts. Chacun prend son rythme et la colonne des Atlassiens s’allonge. Au bout d’une heure et demie d’effort nous parvenons les uns après les autres au Pas de l’Essartier à 1238 m. A notre NW nous distinguons une grande barre rocheuse qui n’est pas, et de loin, le Merlu que nous voudrions bien atteindre. Le sommet est à environ 4 km en suivant la ligne de crête au NW ! Etant données l’heure et la chaleur, je préfère oublier le Merlu, déjeuner et redescendre par l’est de la Montagne en direction de la vallée du Léoux. J’éprouve un léger regret de ne pas avoir atteint ce point puisqu’il ne semble pas y avoir encore de bêtes en estive. Ce sera pour une prochaine fois. Pour le moment, c’est l’heure de manger et nous montons les quelques mètres vers la barre rocheuse entrevue tout à l’heure.
Nous sommes cent fois récompensés de nos efforts matinaux : de ce belvédère, la vue porte loin au sud vers le Ventoux que nous voyons nettement aujourd’hui. La succession des crêtes toutes orientées W/E forme comme des vagues de roches… Après ce petit repos bien mérité nous repartons en direction de l’Est de la Montagne. Les photographes sont à l’œuvre car les sujets de belles prises sont nombreux : des rochers des a pics de la face nord d’Angèle, à la flore avec des parterres de chardons en fleur, aux paysages du Diois, pas très loin au nord. Juste avant de remonter les flancs de la dernière proéminence de la Montagne à l’est qui forme comme un grand tremplin à ski qui descendrait vers nous, nous trouvons un petit passage rocheux dans la falaise qui amorce le chemin qui va nous mener au pied d’Angèle au lieu-dit La Remuque, 550 m plus bas. Un panneau directionnel nous indique Villeperdrix à 5,5 km mais par une petite route. J’ai prévu de prendre des sentiers vers le sud, en rives gauche et droite du ruisseau du Léoux qui suit la route plus bas dans le vallon. Le GRP continue à l’est vers la montagne de Buège qui se termine au sud, au-dessus de Rémuzat, par le rocher du Caire et ses quelques trois cents couples de vautours. Nous randonnerons par là le jeudi… Pour le moment, nous suivons un petit sentier balisé quelques centaines de mètres avant qu’il ne file plus à l’est pour rejoindre le GRP. Notre sentier à nous, non balisé fait une boucle pour remonter au nord et nous amener au gué qui nous permet de traverser le Léoux et de repasser en rive droite du ruisseau. Un panneau nous avertit que le sentier est périlleux et réservé à des randonneurs expérimentés. C’est donc le début d’un parcours plus aventureux ; la sente disparaît vite sous la végétation, ne laissant apparaître qu’une vague trace qui ne donne pas tellement confiance en son avenir. Entre le rocher de la montagne à notre droite et le bord de la pente qui tombe dans le Léoux, il n’y a en effet qu’un très léger passage pour une personne à la fois, sans certitude que cette sente débouche vraiment un peu plus loin. Pierre est devant et je l’encourage à continuer : la sente est bien présente sur la carte même si le passage semble très étroit… Bientôt, en guise de chemin, nous n’avons pour unique choix que le choix de marcher sur une conduite forcée qui constitue alors le seul sol « foulable » sur une centaine de mètres. Certain(e)s peuvent alors trouver le temps un peu long mais tout le monde est bien concentré et applique mes consignes de lenteur et de prudence. Heureusement, un peu plus loin le sentier s’élargit un chouïa en prenant un peu de distance à la fois avec la paroi rocheuse et le bord du précipice au-dessus du Léoux qui s’échappe rapidement dans son vallon en contrebas. Encore deux cents mètres et nous retrouvons un sentier acceptable qui laisse bien de côté la conduite forcée qui nous accompagnera un moment encore. Le dernier passage étroit à négocier est le passage de Rochesourde, dernière petite gorge sur le Léoux en ce qui nous concerne. En effet, la sente tout en suivant encore le cours d’eau, part au SW en direction de la D570 sur laquelle nous prenons pied quelques instants plus tard. Mon parcours initial partait au sud vers la rive droite de l’Eygues, juste au-dessous des gorges de St May. Mais la chaleur et le stress accumulé pour une partie du groupe pendant ce cheminement un peu inhabituel me fait renoncer au parcours prévu. Nous suivons donc pendant 3 km une petite route chauffée à blanc par le soleil généreux, terrain pas top mais ô combien rassurant J. A l’entrée dans le bourg de Villeperdrix une fontaine idéalement placée nous délivre son eau fraiche et nous délivre de l’accablement dans lequel la météo radieuse nous avait laissé… Empruntant un dédale de ruelles, nous regagnons vite le pied de la muraille et nos voitures. Fin d’une belle rando aux cheminements parfois insolites. La plupart des participants ont déjà la tête au Ventoux qui nous attend le lendemain. II n’y aura pas de trop d’un bon dîner et d’une bonne nuit de sommeil pour reconstituer les forces nécessaires à la rando du 4ème jour J
Jour 4 : Le sommet du Mont Ventoux par la face sud au départ du hameau des Baux près de Bédoin – 24,5 km – 1498 m de D+ 9h45 de déplacement
C’est le grand jour tant attendu par le groupe, avec impatience et une certaine appréhension pour certain(e)s, je crois. Puisque la journée est annoncée très chaude, je préfère commencer la rando le plus tôt possible. Pour cela un réveil matinal à 5h30 s’impose… Finalement nous serons à pied d’œuvre avant 8h15 !
Nous gagnons tranquillement le GR puis laissons deux sentiers qui partent au Nord pour prendre le troisième qui s’élève doucement parmi les chênes-verts. Chemin anodin encadré par quelques rochers, présence minérale qui augmente progressivement jusqu’à parvenir dans les boyaux de plus en plus étroits d’un canyon que nous remontons désormais. Nous nous enfonçons dans une barre de calcaire monumentale dans un cheminement qui emballe tout le monde. Les photos sont nombreuses dans cette combe de Curnier. C’est avec regret que nous quittons le secteur qui laissera des étoiles dans les yeux à beaucoup. Après une courte pause boisson et crème solaire, nous avançons quelques mètres sur une piste qui veut m’emporter avec elle et qui me fait manque un tourne à gauche que me rappelle Corinne avec beaucoup d’à-propos J C’est le début d’une longue montée presque rectiligne à la pente constante qui nous amène 400 m plus haut à la Jas des Landérots où nous savourons une pause bien méritée. Les jas qui parsèment encore aujourd’hui les flancs du Ventoux sont les cabanes des bergers d’autrefois lorsque les estives remplaçaient les forêts de pins actuels et où broutaient les troupeaux de moutons. C’était le problème ! Car l’appétit de nos amis était satisfait aux dépens de la stabilité du terrain lors des grandes périodes de pluie en automne. Devant le danger des glissements de terrain pour les hameaux en contrebas, l’Etat acheta à partir du milieu du XIXème siècle de grandes superficies de ces terrains montagneux pour y planter des forêts de résineux mieux à même de fixer les sols. Cela allait bien sûr à l’encontre de l’économie pastorale en place et heurta de plein fouet les populations locales. On retrouvera le lendemain au-dessus de Rémuzat, un hameau entier déserté après le rachat des terres par l’Etat… Ces décisions politico-écologico-économiques de fixer les sols par ces grandes plantations mené par de grands ingénieurs agronomes de l’époque on la retrouve aussi sur les pentes de l’Aigoual plus au sud en Ardèche : les batailles entre l’armée et les villageois vivant tous peu ou prou du pastoralisme sont restées célèbres dans le pays de Valleraugue comme les grands glissements de terrain qui engloutirent des hameaux entiers. Un siècle et demi plus tard, les forêts sont toujours là et nous préservent aujourd’hui de l’ardeur de l’astre solaire. Après la pause, le sentier continue de grimper avec des secteurs à fort pourcentage. Après une petite heure d’effort, on parvient sur une piste qui nous amènera plus haut à l’est à la Jas des Pélerins. Deux motards ayant décidé de prendre les pistes plutôt que la route encombrée de cyclistes nous dépasse sans beaucoup d’attention pour nous autres simples bipèdes suants. C’est là, à côté de la Jas, pile-poil au sud du sommet du Ventoux, 400 m plus haut, que nous prendrons notre pause méridienne. Le programme du début d’après-midi est tout simple : avaler les 400 m restant en sortant « enfin » de la forêt et en empruntant des chemins semés de caillasse blanche emblématique du Ventoux. Bientôt le sommet apparaît si proche, si loin…
Nous avançons sur ce beau sentier dans un environnement qui n’est pas complètement un désert minéral mais où l’herbe et la végétation sont tellement rases qu’elles donnent à cette montagne cet aspect de grand mont désertique et blanc, le Géant de Provence. Le chemin dessine de grands « S » à travers le Clapier de l’Ermite ; ils donnent l’impression à l’ascension de prendre son temps pour arriver au sommet ou plus précisément au pied de la chapelle Sainte-Croix à la porte close mais où reposent de nombreuses urnes…. Après moultes photos autour du « presque sommet », il est temps de finir la montée finale en nous mêlant aux cyclistes qui finissent leur infernale ascension, seuls ou accompagnés d’un compagnon de douleur. Le groupe ne déroge pas à la photo sous la pancarte sommitale.
Les craintes de début de journée qui habitaient certains d’entre-nous sont envolées et c’est un groupe en bonne forme qui profitent du sommet pour se retourner au nord vers les Baronnies ou au sud vers la mer au lointain. La rando n’est pourtant pas finie et il nous faut redescendre dans un premier temps à la Jas des Pèlerins par le même chemin qu’à la montée et dans un second temps par de beaux sentiers forestiers serpentant dans les combes Fiole et d’Ansis. Une chute sans gravité mais qui aurait pu être plus marquante nous rappelle à la prudence et à la concentration. De fait, le groupe est moins bavard qu’à l’habitude, la fatigue n’étant sans doute pas étrangère à ce silence relatif J. Nous retrouvons au bout de cette longue et monotone descente le GR qui nous ramène en 1,5 km à nos voitures. Belle et longue randonnée qui laissera de beaux souvenirs à la plupart des Atlassiens qui venaient de vivre leur premier Ventoux !
Jour 5 : Au-dessus de Rémuzat – par le col de Staton et la Tête du Mouret – 20,38 km – 1047 m de D+ – 7h37 de déplacement
Pas forcément une journée de repos après les efforts de la veille que cette belle rando au-dessus de l’Eygues et de Rémuzat en face du Rocher du Caire.
La route repasse près de Villeperdrix mais continue un peu plus au SE vers Saint Mey en suivant les gorges du même nom. L’Eygues est d’un bleu étincelant sous un soleil qui l’est tout autant. A l’arrivée, un local de l’étape, trailer dans ces jeunes années, nous vante la plus belle rando du secteur qui aboutit au rocher du Caire aux parois truffées de nids de vautours. Ce n’est pas la rando que j’ai prévue car je préfère l’ombre du vallon qui remonte vers le col de Stanton à l’exposition au soleil pendant toute la montée au rocher du Caire et au-delà sur un plateau sans couverture et orientée plein sud. Nous quittons Rémuzat par une ruelle qui se transforme rapidement en petite piste et finalement en sentier qui passe au-dessus des derniers jardins du bourg. Le sentier monte modérément et nous savourons la fraicheur d’un vallon qui commence à naître en contrebas. Au bout d’un kilomètre le sentier se rétrécit encore et longe dangereusement le bord de la pente abrupte qui tombe dans le ruisseau, le Rif. Comme l’avant-veille je donne des consignes de prudence et de concentration. La progression continue prudemment sous des barres rocheuses qu’on peut toucher à main gauche. J’aime bien personnellement ce genre de cheminement qui n’a pas l’air de perturber le groupe plus que cela. Nous arrivons bientôt à une jonction avec un sentier plus large qui remonte en rive gauche du Rif. Nous le traversons juste à ce point et nous retrouvons alors le GRP qui montait de Rémuzat. Nous nous arrêtons 2 minutes et nous tombons sur un panneau qui nous apprend que le chemin que nous venons d’emprunter était difficile et réservé à des randonneurs expérimentés. Comme monsieur Jourdain, nous avons fait de la prose sans le savoir… Le GRP continue à grimper à l’abri des pins. En s’élevant, il nous ménage de magnifiques vues sur le Pas du Loup, impressionnante barre rocheuse qui surplombe la rive droite du Rif. Il se dégage des lieux une grande sérénité qui rend notre marche tranquille et apaisante. Après 1,5 km environ nous approchons d’un lieu un peu énigmatique où nous discernons sous la végétation des ruines de maisons. Nous sommes à Clermont, village abandonnée autour de 1910 suite au rachat par l’État des terrains occupés. Ce rachat visait comme sur les pentes du Ventoux et ailleurs dans les montagnes du sud de la France à préserver les sols de glissement de terrain en les fixant par la plantation de forêts et principalement de pins noirs d’Autriche. L’occupation humaine était très ancienne dans ce hameau placé sur des chemins reliant Rémuzat à Verclause au SE. Il faut imaginer un lieu sans beaucoup d’arbres avec des cultures en terrasse au-dessus du Rif qui permettait à une petite communauté villageoise de vivre là, un peu loin de tout. La vie ne devait malgré tout pas être facile car les villageois furent heureux de toucher ce petit pécule de l’État pour s’installer sur des terres moins ingrates. Signe de la relative vitalité malgré tout de ces lieux reculés avant la saignée de la Grande Guerre, l’école comptait encore 20 enfants lors de l’abandon définitif du hameau en 1910. Nous restons là quelques minutes méditant sur le temps qui passe et qui transforme les lieux et les choses au bord d’un petit ruisseau entourés d’une multitude de petits papillons blancs… Nous nous arrachons avec un peu de difficulté à ce lieux chargé d’histoire pour continuer sur le GRP en direction du col de Staton. Nous nous arrêtons juste avant, presque au col car une table de pique-nique nous tend les bras. Les deux, trois arbres présents abritent les quelques-uns qui n’ont pas trouvé place autour de la table. Repas tranquille suivi pour certains d’une petite sieste réparatrice.
L’objectif de l’après-midi est de redescendre en direction de la Tête du Mouret, vers Rémuzat donc, pour aller observer les vautours sur la paroi du rocher du Caire qui fait face aux belles falaises de la Tête. Nous redescendons sur près de 6km un chemin qui nous mène au pied de la dernière ascension du jour pour rejoindre notre beau belvédère. 250 m de dénivelée pour nous hisser tranquillement sur le haut de la Tête. Le soleil tape dure sur le bout du plateau et des centaines de vautours annoncées nous n’en apercevons très haut dans le ciel qu’une petite dizaine. L’explication de cette absence de vautours fauves, vautours moines et percnoptères me sera donnée par l’animatrice de la Maisons des Vautours à notre retour à Rémuzat. Même si ce sont des oiseaux diurnes, les vautours n’aiment pas la chaleur de l’après-midi et sont plus visibles le matin. Problème de timing, damned 😊 Dommage car Rémuzat abrite la plus grande colonie des vautours fauves de tout l’arc alpin ! Réintroduits en 1991, ils prolifèrent sur les falaises qui surplombent Rémuzat. On peut voir dans la Maison un grand panoramique qui montre la plupart des nids dans la roche. Sur le toit du musée sont installées des longues vues qui permettent de les observer dans de bonnes conditions. Quand ils ont décidé de prendre leur envol bien sûr !
Un peu déçus, nous redescendons de notre observatoire par un beau sentier, plus agréable que celui de la montée qui serpente dans la pinède jusqu’à rejoindre le GRP que nous suivons en rive gauche du Rif jusqu’à Rémuzat. Fin d’une belle rando qui aura continué à user les organismes à cause d’un relief pas facile et surtout d’une chaleur qui grandit un peu plus chaque jour.
Jour 6 : Au-dessus de Buis – les gorges et les ruines du château d’Ubrieux– 12,12 km – 520 m de D+ (420 m avec le raccourci ) – 5h50 de déplacement
Déjà le 6ème jour de séjour et le soleil va chauffer encore plus aujourd’hui. Il m’oblige à revoir un peu mon programme. Je décide en effet d’écourter la rando prévue pour ne marcher qu’une partie de la journée et s’arrêter avant les chaleurs de l’après-midi. Le groupe approuve d’emblée la décision d’autant plus que comme le dimanche précédent nous laissons les voitures au parking. L’objectif de cette courte rando est de remonter les gorges d’Ubrieux et de monter sur le piton rocheux qui les surplombent et sur lequel a été construit au milieu du XIIIème siècle. Nous quittons le centre de Buis par des petites ruelles qui nous offrent de beaux points de vue au sud sur le bourg et le St Julien. Nous rejoignons bientôt l’Ouvèze et son Pont-Neuf bâti à la fin du XVIIème siècle pour faciliter la traversée de l’Ouvèze alors que de nombreux passages de troupe sur cette route qui reliait le Languedoc au Dauphiné. D’une portée de 40 m environ, il permettait de traverser la rivière même en période de crues en direction de la vallée du Ménon qui remonte à l’est et passe sous le beau village de la Roche sur le Buis. Nous continuons à longer l’Ouvèze sans trop la voir mais en l’entendant bien. Après 2,5 km d’une marche tranquille dans la relative fraicheur du début de journée, nous parvenons au gué sur l’Ouvèze, à l’entrée du défilé (des gorges) d’Ubrieux. Certains traversent la rivière avec les chaussures, d’autres les retirent, d’autres encore ne gardent que leur caleçon et piquent une bonne tête dans la rivière dont l’eau n’est pas si froide que cela même en ce début de chaude journée.
Le temps de pause est bien entendu assez long et proportionnel au plaisir que nous prenons à nous ébattre dans cette belle rivière qui peut devenir d’une violence inouïe lors des fortes pluies d’automne et produire des crues mémorables comme à Vaison la Romaine en septembre 1992 où elle monta à 17 m au-dessus de son lit. Après ce petit plaisir aquatique nous gagnons rapidement le sentier de découverte qui longe les gorges. Il est très court et la route passe juste au bord. Pas d’autres choix que de redescendre la route sur une centaine de mètres pour parvenir au début du chemin qui nous permettra d’atteindre les ruines tout là-haut…. Nous passons au pied des falaises, haut-lieux drômois de l’escalade avec plus de 120 voies équipées. Bientôt notre chemin, un PR de découverte, s’amorce à gauche. C’est une petite boucle que nous prenons dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Comme le balisage est bien fait et l’objectif clair, je lâche les chevaux-légers et je reste derrière avec une Atlassienne qui chemine tranquillement. A une petite intersection, je vois une sente qui part au NE. Comme les autres sont loin devant et que je peux prendre un beau raccourci, je ne m’en prive pas. Cette sente rejoint le parcours retour du PR et elle nous laisse au début de la montée vers le piton et son château. Le dernier kilomètre n’est pas facile mais nous avons tout notre temps car on n’entend pas les autres qui ont dû parcourir 1,5 km de plus 😊. On arrive finalement au pied des ruines du mur Est du château dont peu de pierres sont encore maçonnées et tiennent debout. Encore quelques mètres et nous sommes au sommet avec une vue panoramique sur le pays de Buis. Les membres du groupe arrivent plusieurs minutes plus tard au compte-goutte. En plein soleil, nous ne restons pas trop longtemps là-haut, juste le temps de prendre une photo du groupe, la dernière.
Nous nous réfugions plus bas dans la pinède, à l’ombre pour déjeuner. Le retour par une belle sente nous amène à l’à-pic d’un ravin d’où on observe les marnes argilo-calcaires qui forment le soubassement de tout le relief des Baronnies. En levant la tête on devine bien le piton castral, but de la matinée. Nous retrouvons vite les ruelles surchauffées de Buis quand elles sont au soleil et des ruelles dans lesquelles il fait bon s’arrêter quand elles sont à l’ombre.
C’est la fin du séjour et ce compte-rendu ne rend pas complètement compte de la richesse de cette petite entité géographique. Richesse florale, agricole, géologique et historique. Au cours de ces six journées j’ai essayé d’en montrer une partie à mes équipiers et nul doute qu’ils ont apprécié. Autre certitude : un certain nombre reviendront !
Merci à Régine, Corinne, Monique, Claudine Benoit et Laurent pour leurs photos.
Merci à Régine pour la fourniture des données chiffrées de chaque rando
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