Date : Du 3 au 10 septembre 2022
Animateur : Yves
Nombre de participants : 12 animateurs compris (8F, 4H)
Météo : Généralement ensoleillé et chaud, certains jours couvert le matin.
Terrain : Terreux, herbeux, caillouteux, certains passages rocheux mais sec dans l’ensemble.
Distance : Totale 87.5 km
Dénivelé : Total + 6550 m / – 6630 m
Classement Atlas : Moyen
Préparation et rédaction : 28 H


Séjour en étoile pour découvrir les barrages et les sommets emblématiques du Beaufortain.
Le Beaufortain de barrages en alpages, pourquoi ce titre ?
Le Beaufortain région privilégiée des lacs de barrages produit 3.7 % de l’hydroélectricité nationale dans le département de la Savoie qui lui représente en totalité 15 %.
Montagnes couvertes de fleurs au printemps, à l’herbe grasse l’été, sont le paradis des races tarine (ou tarentaise) et abondance dont le lait sert au fameux fromage à la saveur noisette « Le Beaufort ».Le Beaufortain est un territoire confidentiel et intime, particulièrement reconnu des passionnés de montagne, exigeant pour sa diversité.

Jour 1 : Barrage et lac de la Girotte. 7 km, + 600 m, 3h40 pauses comprises.

Avec un départ à 7H de Clermont-Ferrand, l’arrivée était prévue vers 11h30. A 11h28, timing trajet respecté, nous stationnons sur le parking prévu pour la mise en jambe de l’après -midi. Nous sommes à proximité de la centrale de Belleville Hauteluce au pied du barrage de la Girotte.

Afin d’alléger notre sac pour ce premier jour, nous prenons notre pique-nique sous le soleil, avant 12 h pour une fois, au pied des télécabines qui mènent au col du Joly. Nous sommes dans la petite station de Val Joly.

Centrale de Belleville dans le Val Joly


Lorsque nous démarrons, le temps se couvre et devient menaçant. Au départ la montée se fait tranquille, car nous sommes en pleine digestion, en slalomant sous les câbles des télécabines et 600 m positifs nous attendent. Nous abordons la forêt de Revers et suite à une inattention de l’animateur, après le passage du ruisseau du Dorinet, nous quittons le chemin pour suivre le lit sec d’un petit torrent facile au début qui devient de plus en plus caillouteux et rocailleux. Petite interrogation, point carte, effectivement nous ne sommes pas au bon endroit. Pour rester dans la tradition d’Atlas un soupçon de hors-piste nous permet de récupérer un si beau sentier que j’ai du mal à croire que je l’ai loupé. Moquerie générale !

Le soleil revient timidement d’abord et nous accompagnera le restant de l’après-midi. En montant nous apercevons de temps à autre entre les arbres le but à atteindre et cela est très impressionnant. Un panneau nous indique qu’il faut faire encore un petit effort.

La montée a été douce et régulière et lorsque nous atteignons le barrage, nous sommes surpris d’être déjà arrivés. Nous sommes au pied de ce mastodonte de béton, à voutes multiples, de 501 m de long et 45 m de haut coté lac. Cela nous impressionne et nous intrigue à la fois car de l’autre côté reposent 50 millions de m3 d’eau. Pour la confection de cet ouvrage, premier barrage construit en Beaufortain, 800 ouvriers ont coulé jusqu’à 1000 m3 de béton par jour entre 1942 et 1949. Particularité rare aucun ferraillage ne vient s’ajouter aux blocs en béton. Une conduite forcée conduit l’eau à la centrale de Belleville 600 m de dénivelé plus bas.

Nous longeons cet ouvrage pour arriver sur la partie haute d’où l’on découvre le lac de la Girotte à la couleur inhabituelle. Ce lac alimenté par la fonte du glacier de Tré la Tête donne une couleur glaciale à son eau, couleur unique et insolite.

Barrage du Lac de la Girotte

Le retour plus rapide se fait par une piste plus roulante où nous découvrons nos premiers chalets d’alpage. Les sorbiers gorgés de fruits rouge vif jalonnent le parcours. La vue sur le Col du Joly et l’Aiguille Croche nous motivent pour la découverte des sommets prévus les jours suivants. Nous retrouvons le ruisseau du Dorinet où trois personnes partent à la pêche aux écrevisses. De là, la fin de la descente se fait par le même chemin qu’à l’aller pour retrouver nos voitures qui nous conduiront à notre hébergement : village de vacances composé de 3 chalets dont nous occuperons pendant une semaine le 2° étage du chalet principal en chambres de 2. Tout le monde est ravi. Les plus courageux ou les moins fatigués se précipitent déjà dans la piscine pour le 1er bain. Rituel qui se répètera pratiquement tous les soirs pour les plus mordus.

Jour 2 : Le Mirantin. 13 km, +1050 m, -1050 m, 7h30 pauses comprises.

Ce matin, du parking de l’hébergement, nous observons l’objectif du jour : le Mont Mirantin. Il parait loin et haut.

Le Mirantin vu du parking

Petit déplacement motorisé sur route étroite et sinueuse qui se termine en piste dans la forêt de La Laie où nous chaussons. Quelques pas d’échauffement jusqu’à Plan Villard, sur notre droite nous observons subrepticement le Mont Blanc entre 2 nuages. A la sortie du hameau, nous attaquons la montée un peu raide dans la forêt de la Clusonnière. A l’intersection du sentier qui redescend au lac du Corbeau, un berger inexpérimenté au jeune chien excité cherche à parquer son troupeau. Notre aide lui sera utile car les moutons voulaient faire la rando avec nous et nous emboitaient le pas. Deux patous magnanimes regardent la scène sans réagir.

Nous continuons notre chemin, passons le Chalet du Lac et arrivons au Pas de l’Ane. Petite pause, l’objectif se dresse devant nous, fier de ses 2460m. On replie les bâtons, on les range dans le sac car, à partir de là, il faut mettre les mains ! Le Mirantin se compose de 2 pics, un premier rocheux à 2428m, une rupture en creux, et le sommet final plus herbeux. Le tout sur une arête facile mais la prudence est de mise. La montée se fait tranquillement sans problème ; le câble présent peut servir un jour de pluie mais aujourd’hui, il ne nous est pas utile. L’effort est terminé, nous pouvons prendre notre pique-nique avec une jolie vue panoramique. Un chamois en contrebas nous ignore totalement. La descente sera moins rapide, le vide impressionne toujours. Nous encadrons les moins téméraires pour assurer la sécurité.

Au sommet du Mirantin

De retour au Pas de l’Ane, on respire : la redescente par le même chemin ne sera qu’une formalité à un rythme soutenu. Au chalet du Lac, de belles chèvres alpines chamoisées se laissent approcher, photographier et même caresser. C’est le dernier arrêt avant les voitures.

Jour 3 : Le Grand Mont. 16 km, + 1220 m, – 1220 m, 8h15 pauses comprises.

Cette journée nous partons du lac, presque rectangulaire, de Saint Guérin avec son barrage mis en service en 1961 d’une hauteur de 70 m et long de 250 m. Nous traversons sur le barrage où un pêcheur a déjà positionné ses lignes pour taquiner la truite.

Barrage du Lac de Saint Guerin

Nous longeons le lac au pied de la forêt de Marthonais, le vert intense de l’eau, accentué par un beau soleil matinal, surgit entre les arbres. Nous arrivons au bas de la combe qui va nous mener au col de la Louze. La montée est régulière mais un peu casse pattes par endroit, du schiste humide qui se délite sous nos pas, quelques passages rocheux à franchir, et un sol tantôt herbeux, tantôt terreux.

Lac de Saint Guerin et son eau vert émeraude

Nous voilà au col, bonne pause, tout le monde regarde vers le haut, cherche le passage car à partir de maintenant la pente devient plus rude, 300 m de positif sur 1 km. La montée se fait en lacés mais le groupe s’étire, l’herbe a disparu, nous sommes sur un sol très minéral et les passages rocheux s’accélèrent ; de nombreux filons de quartz nous éblouissent, quartz qui fut exploité autrefois. Soudain j’entends un cri derrière moi, « attention une vipère ». Etonnant de trouver une vipère à cette altitude, mais elle est bien là, superbe, pas effrayée qui se faufile entre les roches chaudes, c’est une vipère aspic reconnaissable par ses taches noires décalées.

Vipère

Notre effort n’est pas fini, il nous reste encore 250 m positif pour atteindre le Grand Mont. D’apparence massif son sommet principal peu marqué culmine à 2686 m et est entouré de nombreuses antécimes. Nous le découvrons vraiment sur les derniers mètres. De là-haut la vue à 360° est grandiose, on aperçoit les 5 lacs de la Tempête juste en dessous très appréciés des pêcheurs. Il est presque 14 h nous redescendons légèrement pour déjeuner sur un replat baigné par le soleil.

Au sommet du Grand Mont

L’itinéraire de retour, par le col de la Forclaz au pied du Grand Rognoux, est plus aisé avec une vue imprenable sur la station des Saisies entre autre. Courte dégringolade à travers la forêt de Marthonais suivie ce matin et nous voilà au lac. Passage de la passerelle Himalayenne peu impressionnante et direction le point de départ en contournant le lac sur l’autre rive.

Passerelle Himalayenne

Retour au village où un moment de convivialité avec les autres résidents nous attend. Le partage des denrées alimentaires portées par tous, permettra de gouter et savourer des produits et boissons méconnus. Soirée fortement sympathique !

Jour 4 : La Pierra Menta. 12 km, + 1040, – 1040, 7h30 pauses comprises.

A la sortie d’Arèches, nous prenons en voiture la route étroite et sinueuse du Col du Pré, col de 3e catégorie pour le Tour de France qui l’emprunta en 2018 et 2021. Nous traversons Boudin, hameau le plus élevé de la commune de Beaufort où les chalets accrochés à la pente attirent le regard. Au col, lieu magique habituellement, nous distinguons à peine le Mont Blanc calfeutré par les nuages. Le majestueux lac de Roselend d’où s’élève la brume matinale après la pluie de cette nuit, se découvre peu à peu au fil de la descente. Nous prenons une piste sur 4 km pour rejoindre le hameau de Treicol départ du parcours du jour. Plusieurs voitures sont déjà stationnées, nous avions rencontré peu de randonneurs les jours précédents mais aujourd’hui, l’attrait du lieu augmentera les rencontres.

Nous démarrons dans les alpages encerclés par les troupeaux, bercés par le son des clarines. Sur notre droite un éleveur positionne sa salle de traite mobile au plus près de ses bêtes. Sur la gauche un important troupeau composé des deux races propices au Beaufort s’alimente copieusement, au-dessus un chalet d’alpages conséquent aimante notre regard.

Passé le Presset nous suivons le ruisseau du Coin jusqu’au lac d’Amour, petit lac discret à la couleur de l’eau différente suivant l’orientation, lieu propice au bivouac. Le nom inspire…, certains le voient en forme de cœur que j’ai du mal à discerner, peut-être l’altitude ? De nombreuses larves d’amphibiens grouillent sur le bord, dans quatre mois tous ces têtards deviendront des grenouilles.

Lac d’Amour coté vert
Lac d’Amour coté bleu

Après en avoir fait le tour, nous découvrons et observons l’éperon monolithique qui nous surplombe avec sa paroi lisse de 120 m de haut. C’est la Pierra Menta, sommet mythique du Beaufortain qui a donné son nom, il y a trente ans, à une course de ski d’alpinisme où s’affrontent pendant quatre jours, en équipe de deux, des athlètes du monde entier. Une quinzaine de cols, des couloirs raides, des arêtes vertigineuses leur permet d’atteindre les 10 000 m positifs.

Pierra Menta face Sud Ouest

Du lac 300 m nous séparent du pied que nous effectuons rapidement tant la motivation est grande. Ça y est nous sommes au Passeur de la Mintaz 2570 m et pouvons enfin toucher cette Pierra Menta que l’on apercevait des autres sommets les jours précédents et qui intriguait. L’enthousiasme est réel. En face de nous, vue sur le refuge du Presset, deuxième objectif du jour, et le sentier qui y conduit à flanc de montagne.

Au Passeur de la Mintaz 2570 m

Questions : on retourne ou l’on continue ? De notre côté l’accès a été relativement facile malgré les rochers à escalader mais de l’autre c’est une autre histoire. La cassure est marquée, le vide est devant nous, les rochers ne sont pas des plus accueillants. Suppression des bâtons, séance de glissement sur les fesses, positionnement des pieds pas à pas, entraide générale et après trente minutes tout le monde a basculé de l’autre côté sans une égratignure. Ouf !

Les difficultés de la journée sont finies. Quelques mètres plus bas un petit espace herbeux, toujours sous le soleil, est bienvenu pour un pique-nique bien mérité.

Pierra Menta face Nord Est

Pour nous rendre au refuge nous suivons le sentier en balcon avec, à notre droite, le Roignais point culminant du Massif du Beaufortain 2995 m. Un pierrier facile, un dernier « coup de cul » et nous voilà au refuge du Presset, comme prévu nous ne sommes pas tout seuls. Plusieurs randonneurs arrivent pour se désaltérer ou pour passer la nuit car nous sommes sur le Tour du Beaufortain. Derrière le refuge se cache un petit lac du même nom au niveau plutôt bas surmonté par le col du Grand Font.

Un petit café revigore le groupe pour la descente. Passé le col du Bresson où un bouquetin, ne nous ayant pas repérés, vit sa vie tranquillement. La pente est constante, le parcours est différent de la montée, Au Presset nous retrouvons nos alpages délaissés de leurs troupeaux.

Jour 5 : Rocher du vent. 15 km, + 1100 m, – 1100 m, 7h pauses comprises.

Départ du Plan de la Gittaz à proximité du lac éponyme de 37 ha à l’eau d’un bleu soutenu. Vue sur le barrage de forme arquée construit de 1963 à 1967 sur 164 m de long et 65 m de haut.

Barrage de la Gittaz

Comme hier nous commençons dans les alpages, au son des clarines, avec la vue en permanence sur le lac. Au col de Sur Frêtes, la vue change nous sommes maintenant dans le prolongement de l’immense lac de Roselend et l’on aperçoit une petite chapelle blottie entre le lac et la route. Comme les autres jours la météo est parfaite, le soleil nous caresse le corps.

Lac de Roselend avec vue sur le Mirantin et le Grand Mont

Après une montée régulière nous pivotons de 180° et la pente commence à s’accentuer. Nous quittons les pâturages pour grimper dans le schiste qui se dérobe parfois sous nos pieds. Un petit sursaut et nous voilà au col de la Lauze.

Le Rocher du Vent s’offre à nous, il porte bien son nom, malgré le soleil, l’air se rafraichit, nous enfilons une couche. Nous nous engouffrons dans cette impressionnante formation rocheuse.Des adeptes de via ferrata sont en plein effort pour accéder au pont de singe. Nous zigzaguons entre les rochers pour atteindre le bout du canyon où la vue plongeante sur le lac de Roselend est spectaculaire. L’endroit est tellement idyllique que nous mangeons sur les rochers ensoleillés avec cette vue de carte postale.

Lac de Roselend vu du Rocher du Vent

Retour sur nos pas pour ressortir du canyon, puis nous suivons la crête en direction des Roches Merles, là nous perdons la sente qui devait nous conduire au col de la Sauce. Un passage hors-piste dans un environnement herbeux nous permet de retrouver le sentier un peu plus bas. Avant le chalet de la Sauce nous traversons une zone humide, sur des pontons aménagés, puis le ruisseau de la Gittaz qui s’étale généreusement, par deux fois sur des pierres plus ou moins adaptées.

Du vallon de la Sauce nous prolongeons par « Le Chemin du Curé ». Chemin à flanc d’un canyon super étroit, creusé dans le roc en 1891-92, commandé par le Chanoine Frison pour faire passer ses bêtes entre ses deux alpages, celui de la Gittaz et celui de la Sauce.

Chemin du curé

Dans l’espace vert de La Planta, nous croisons une deuxième vipère noire cette fois, moins jolie mais beaucoup plus vivace que la première. Petite visite rapide à la chapelle du hameau de la Gittaz et retour aux voitures.

Vallon de la Gittaz

Jour 6 : La Roche Parstire. 11.5 km, + 570, – 570, 5h pauses comprises.

C’était la petite journée prévue en cas de mauvais temps qui pouvait se modifier facilement. L’orage et la pluie avaient d’abord été annoncés pour mercredi, puis jeudi d’où ce choix. Heureusement la météo s’est encore trompée, et malgré quelques nuages matinaux le beau temps sera de mise.

Départ du col du Pré où nous retrouvons notre lac de Roselend, et en toile de fond l’imposant Mont Blanc un peu embrumé qui jouera à cache-cache avec les nuages toute la journée. Suite à la pluie de cette nuit, la montée dans la forêt est un peu humide et les racines font office de plaques de verglas. Ça glisse et nous glissons… Nous voilà sur la crête avec la vallée d’Arêches d’un côté et de l’autre notre emblématique lac. Le sentier est devenu herbeux et doux sous nos pieds.

Roche Parstire

Pour finir de grimper à la Roche Parstire un peu d’escalade est nécessaire. Malgré la faible altitude 2109 m le 360° est intéressant, nous sommes au centre de nos différents parcours avec la vue sur les sommets déjà faits et celui à faire demain.

Nous poursuivons la crête en direction du Passage du Miraillet, toujours dans les alpages et soudain, étonnement général : un troupeau de Salers. Que font elle là, bonne question ? Chemin faisant, se dévoile soudainement le lac de Saint Guérin avec en arrière-plan, le vallon de la Louze. D’ici il parait interminable et pourtant nous l’avons fait !

Lac de Saint Guerin et le vallon de la Louze

Pendant le pique-nique nous contemplons les rondes nonchalantes des vautours fauves utilisant les courants ascendants pour planer au-dessus de nous.

Pour ménager la troupe en prévision de la journée de demain, le retour s’effectue sur une belle piste sous la crête de ce matin. Le terrain est propice aux photos et par chance le Mont Blanc se découvre plusieurs fois.

Mont Blanc et Lac de Roselend

Pour terminer dans le thème du séjour, nous passons en voiture le long du lac de Roselend, et sur son barrage où nous nous arrêtons pour observer l’ensemble. Quatrième barrage plus haut de France construit entre 1955 et 1960 d’une longueur de 804 m sur 150 m de haut. Ses 940 000 m3 de béton en font le plus esthétique des barrages de Savoie. Luc, formateur en électricité nous a fait un exposé passionnant, sur les prises d’eau, les conduites forcées, les centrales électriques, explications appréciées de tous. Le lac reçoit par conduites forcées les eaux des lacs de Saint Guérin et de la Gittaz et alimente la centrale de la Bathie proche D’Alberville 1200 m de dénivelé plus bas.

Barrage de Roselend

Pour réaliser ce barrage, le petit hameau de Roselend a été englouti, mais la chapelle fut sauvée, démontée, puis reconstruite sur le bord de la route, celle que l’on voyait d’en haut hier.

Ce fut encore une belle et bonne journée reposante et intéressante.

Jour 7 : Crête des Gittes, Tête Nord des Fours. 13 km, + 1070 m, – 1150 m, 7h pauses comprises.

Descente sur Beaufort pour prendre la route qui mène au Cormet de Roselend, arrêt au Plan de la Lai, lieu de notre départ. La boucle prévue ne revenant pas au départ nous amenons une voiture au lieu-dit Les Murs proche des Chapieux pour permettre la transaction inverse ce soir.

Comme de coutume le sentier démarre à proximité d’un alpage, celui du Chalet de la Plate, le troupeau important est disséminé sur l’étendue de l’estive, le son des sonnailles rythme nos pas. Nous remarquons au passage que le propriétaire possède une salle de traite mobile autonome, première que je voyais, afin de se rendre facilement au plus près du bétail.

Montée entre piste et sente herbeuse facile, bordée par une flore alpine courante, linaigrettes, anémones, gentianes, trolles… Bel Air, petit chalet fermé, emplacement champêtre idéal pour une première pause. Poursuite direction Col de la Sauce, loupé avant-hier, où nous retrouvons le groupe d’une trentaine de jeunes qui nous ont doublé dans la pente. Ils sont là en test de matériel pour Décathlon.

Nous sommes au pied de la Crête des Gittes, tranchée creusée dans le schiste de 1910 à 1912 côté ouest, par le 22e bataillon des Chasseurs Alpins, pour dissimuler les mouvements de troupe à l’ennemi Italien. Chemin de crête superbe mais traversant de vertigineux ravins impressionnants, passant alternativement du versant ouest à l’est. Côté ouest nous sommes dans l’ombre, il fait frais et le sol est glissant, vigilance oblige. Côté est versant ensoleillé, la température est plus agréable. La vue est exceptionnelle ce matin, nous sommes comme attirés par le Mont Blanc qui s’offre à nous dans sa splendeur immaculée. On en prend plein les yeux, une crête pas banale qui laissera des souvenirs.

Crête des Gittes
Crête des Gittes. Vue sur le refuge et le Mont Blanc

Nous atteignons le col de la Croix du Bonhomme et son refuge, point de rencontre du Tour du Mont Blanc et du Tour du Beaufortain. Souvenirs pour Sandrine, Isabelle et moi qui avons dormi dans ce refuge lors de notre TMB. Il ne faut pas s’attarder, le but final est encore 300 m plus haut. Peu avant le col des Fours, des agents de RTE remplacent des câbles de très haute tension. On apprendra à la descente en conversant avec eux qu’ils sont épaulés par une équipe de Clermont-Fd qui travaille un peu plus bas. On comprend mieux les rotations d’hélicoptère que nous avions vues ce matin. Nous aurons une petite pensée à nos collègues d’Atlas qui effectuaient le même travail.

Du col des Fours à la tête Nord des Fours, nous cheminons sur des grandes dalles rocheuses aux traces multiples et anarchiques suivies d’une petite portion de sente terreuse juste avant la table d’orientation. Face à nous, le Mont Blanc impressionnant, majestueux, dégagé de tout voile nuageux, inimaginable les jours précédents, et le glacier de Tré la Tête qui s’étale : il parait si près mais il est encore bien loin. Nous sommes gâtés pour finir notre semaine, quelle chance !

Table d’orientation à la Tête Nord des Fours

Le vent s’est levé, on enfile les goretex, on aurait aimé rester plus longtemps mais le froid nous saisit. Quelques photos et hop demi-tour. Le pique-nique est pris entre les dalles du col des Fours à l’abri du vent. Passage au refuge où un petit café requinque l’équipe.

La descente s’effectue par le GR du TMB direction les Chapieux, sous une chaleur que l’on aurait appréciée ce midi. Aux Murs nous retrouvons la voiture qui servira à récupérer les autres. Semaine finie, demain le retour, contents d’avoir eu des conditions exceptionnelles. L’envie et la motivation des participants a contribué à son bon déroulement. Je remercie les âmes charitables qui ont bien voulu aider leurs camarades dans les passages délicats et merci à tous pour votre bonne humeur. 

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