Séjour n° 14 En autonomie dans les Pyrénées Ariégeoises
Du samedi 28 juillet au samedi 05 août 2018
Animateur : Michel J.

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Météo : beau avec parfois une formation nuageuse qui se développait en journée souvent dans l’après-midi et se disloquait sous l’effet des hautes pression en soirée. Côté français, le début de soirée était marqué par la montée de nuages de vallée. La température a été très supportable en altitude en journée et la fin de nuit apportait de la fraîcheur qui nécessitait de fermer le sac de couchage. Le bivouac côté espagnol a été d’une grande douceur avec un ciel d’un bleu limpide !
Faune rencontrée : lagopède (J2), vautour fauve, grand corbeau à plusieurs reprises, rouge queue, traquet motteux, aigle circaète Jean Leblanc (J7), chocards, un lagopède, quelques isards, marmottes (cris, vues par quelques chanceux), jeunes tritons endémiques des Pyrénées (voir ci-dessous informations trouvées sur internet), de nombreuses grenouilles de couleurs et de tailles différentes.
«nom scientifique : Calotriton asper. Gros triton endémique des Pyrénées, il est contemporain de l’époque des dinosaures. Sa peau grise est verruqueuse avec des pointes cornées. Il est le seul triton à posséder des ongles. Jeune, sa robe est vive et noire avec de grandes lignes jaunes au milieu du dos et un ventre aux superbes reflets rouge orangé. 
Habitat
L’Euprocte des Pyrénées affectionne les eaux froides, vivant entre 1 400 et 2 600 m d’altitude, dans des petits ruisseaux au courant faible. L’hiver, il hiberne à terre dans des trous le long des berges.
L’Euprocte des Pyrénées se dissimule entre les cailloux qui tapissent le fond des rivières. En haute altitude, les jeunes mettent plus de 7-8 ans avant de devenir adultes. Ils peuvent parfois atteindre plus de 20 ans. Certaines populations, vivant en dessous de 800 m d’altitude, sont totalement cavernicoles».

Quelques chiffres : données fournies par une montre altimétrique de marque Suunto
Dénivelées positives : 6395m
Dénivelées négatives : 6305m
Heures de déplacement sur les 8 jours 52h47

Les objectifs atteints :
– Sommet culminant de l’Ariège, le Montcalm 3077m
– Sommet culminant de la Catalogne, la Pique d’Estats 3143m
– Pic de Verdaguer 3143m
– Pic de la Soucarrane ou de la Rouge 2902m
– Sommet culminant de la Principauté d’Andorre, El Pic de Coma Pedrosa 2942m

Préambule :
Avant de retracer le plus objectivement possible les journées de ce beau parcours de montagne, je précise que je ne parlerai pas de données kilométriques car le terrain parcouru très accidenté, technique donnerait une image trompeuse pour le lecteur peu ou pas habitué à un parcours en montagne et haute montagne. Nous avons été contrarié par rapport à l’itinéraire projeté par les quantités importantes de neige restant sur certains vallons et cols à la frontière espagnole. J’ai du improviser et trouver des échappatoires pour passer sur le versant espagnol et notamment renoncer au col et sommet de Sullo pour des raisons évidentes de sécurité. Je remercie le groupe de m’avoir fait confiance et d’avoir enduré quelques fatigues supplémentaires comme les 1400 m de dénivelée négative du second jour. Pour des commodités de lecture, les abréviations employées signifient DD, durée du déplacement, DP dénivelée positive, DN, dénivelée négative. Lorsque l’on parle de ruisseau lu sur la carte, il faut comprendre torrent.

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Récit jour par jour
Jour 1. Samedi 28 juillet. Partis à 06h15 de Clermont-Ferrand, nous avons roulé dans un trafic routier chargé sans excès jusqu’à Séverac le Château. La N88 nous a conduit à Rodez puis Albi. L’autoroute nous a amené très rapidement à Toulouse où le contournement s’est fait sans ralentissement. La pause pique-nique a été faite à l’aire de Mazères. En reprenant la route, première curiosité, un groupe de garde-bœufs (Le héron garde-bœufs est une espèce d’oiseaux échassiers, de la
famille des ardéidés, qui compte les hérons, les aigrettes, les butors et apparentés. On le trouve dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes.) nous a salué puis le tunnel de Foix et Tarascon sur Ariège, où nous avons subi un bouchon de 600 mètres environ. Vicdessos et vers 14h00, nous arrivions au parking de l’Artigue. Le temps était couvert.
Après avoir pris suffisamment d’eau, nous avons amorcé la montée par l’itinéraire classique du Montcalm. A 1650m environ, j’ai opté pour le sentier qui suit une courbe de niveau que j’avais repéré sur la carte au 1/25000 et qui nous ramenait dans la vallée du pla-Subra. La tête rapidement dans les nuages, nous avons raté par manque de visibilité les Orris de Pujol situés quelques centaines de mètres au-dessus d’une piste que nous avons suivi un cours instant qui conduit à un micro barrage. La pente était déjà rude mais les nuages dissipaient cette sensation. La journée était bien entamée quand je trouvais un plat assez confortable qui allait
être le lieu de notre premier bivouac à 1835 m d’altitude (DD 2h43 DP 695m DN 25m).
Jour 2. Dimanche 29 juillet. L’itinéraire par les Tables du Montcalm est considéré comme difficile par les montagnards surtout avec un sac à dos chargé. Il se décompose en trois parties, la première consiste à progresser dans des pentes herbeuses juste après le groupe d’Orris du Pra-Subra, très pentues avec quelques ressauts rocheux où il faut poser les mains. La seconde, les tables du Montcalm à proprement dite est constituée de barres rocheuses situées à droite d’un couloir (ancien passage) très raide et enneigé. Ce second passage a nécessité une longue reconnaissance avec une partie du groupe pour trouver le cheminement adapté à des randonneurs lourdement chargés. Merci à Christelle, Sandrine, Serge que j’avais choisis de m’avoir accompagné, ce qui a permis également de mesurer la faisabilité ou non des passages. La troisième partie, sans être plus facile permet un choix varié de cheminement et enfin c’est la délivrance par l’arrivée sur ce sommet, genre de plateau qui quelque fois accueille des randonneurs pour un bivouac d’exception….Il est 16h30 lorsque nous arrivons au sommet dérangeant un lagopède en tenue mixte un peu de blanc encore avec le reste virant au gris . Première constatation, peu de monde pour un 29 juillet ! Tout le groupe reprend son souffle et nous nous dirigeons vers la Pique d’Estats, là plus surprenant encore, l’emblème de la Catalogne, n’a pas un visiteur. Nous laissons nos sacs à un petit col et léger nous enchaînons la Pique et le Verdaguer. De la haut la vue porte sur des distances considérables sur 360° et une constatation s’impose, l’enneigement que nous avions remarqué lors de l’ascension du Montcalm se confirme, la neige est très abondante entre 2700m et 3000m sur les cols exposés. Les lacs que nous devons atteindre les Estany d’Estats et de Sullo sont possibles en passant par le col du Sullo qui est très pentu. L’absence de monde me fait penser que le passage est infaisable sans le matériel approprié crampons et piolets. Nous descendons dans le vallon et effectivement, il est gorgé de neige et même le petit mouvement de terrain qui marque le passage entre la France et l’Espagne est boursouflé par un amas de neige. Il est 17h30. Je prends la décision à regret de redescendre côté français. La progression est lente et il est temps de trouver un emplacement. Un bivouac de fortune est installé à 2600 m d’altitude environ et les tentes sont montées au mieux. Deux participants opteront pour le clair de Lune à la belle étoile comme on dit ! (DD10h53 DP 1465m DN 700m).

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Jour 3. Lundi 30 juillet. La journée va être consacrée en partie à redescendre, récupérer les voitures remonter la vallée de Soulcem, et se stationner aux Orris de Carla. Même si nous avions pu passer le col de Sullo, nous n’aurions pas pu monter comme envisagé le couloir du Rioufret (quelque fois également écris Riufret) gorgé de neige du verrou visible d’en haut la veille jusqu’au col. Cette longue descente laisse physiquement déjà des traces. Un long moment de récupération
dans le torrent de l’Artigue permet aux muscles de se refaire une santé. Voitures stationnées, nous prenons en suivant le ruisseau de Soulcem, la direction de l’étang de Roumazet. Arrivés sur un plat herbeux, la fatigue se faisant sentir, nous montons notre bivouac à proximité du ruisseau du Riou Blanc à une altitude d’environ 2050m où nous pouvons admirer de nombreuses orchidées, de la linaigrette de Sibérie ainsi que de belles droseras entrain de digérer des insectes. Il est 16h30.(DD 8h00 DP 405m DN 1450m).
Jour 4. Mardi 31 juillet. Comme chaque jour, un petit briefing soit le matin soit le soir pour fixer l’objectif de la journée. Pour ce matin après une nuit de récupération bien méritée, nous allons nous projeter jusqu’à l’étang de Roumazet à 2163m, monter les tentes, laisser la plus grande partie du matériel non nécessaire pour une sortie en boucle. Sac léger, nous prenons une sente pour atteindre le Port (col) du Roumazet à 2571m. Deux personnes nous observent venant du versant espagnol… Ce sont nos surfeurs montagnards, Aurélie et Eric accompagnés du fidèle Boxit, berger lapon. Pour moi c’est une demie surprise car nous avions projeté de nous retrouver mais avec le retard, je n’y croyais plus ! Nous progressons lentement dans la montée au sommet sur une sente au support instable. Le sommet de la Soucarrane à 2902m nous offre une nouvelle fois un panorama exceptionnel et nous distinguons très nettement le col de Sullo bien enneigé. La météo nous permet de rester en altitude pour prendre le pique-nique amélioré d’un fondant au chocolat qu’Aurélie avait préparé et transporté dans son sac à dos. La descente nous fait passer une petite crête rocheuse où notre berger lapon a besoin d’aide…puis après avoir posé quelque fois les mains, quelque fois les fesses, nous atteignons le Port de Bouet. Nous contournons le lac du même nom et arrivons au bivouac. La fin d’après midi est consacré à la détente, baignade dans l’étang, cueillette de serpolet et autres petites plantes sous la conduite de Pascaline pour améliorer soupes et plats lyophilisés. (DD7h10 DP 925m DN 790m).

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Jour 5. Mercredi 01 août. Aurélie et Eric partent vers le Nord pour gagner les étangs de la Gardelle qui sera dans quelques jours notre passage. Nous partons vers le Sud pour installer le bivouac entre l’étang (lac) de Médécourbe et le Port du même nom. Le cheminement après avoir quitté une bonne sente roulante se transforme rapidement en une sorte de jeu de piste qui consiste à trouver le passage entre les barres rocheuses, sans perdre trop d’altitude. Très formateur, ce genre de terrain fait progresser les participants. Sur les premiers pierriers, les pas étaient hésitants, après la prise en compte des conseils, ils deviennent plus sûrs. De même avec les pentes herbeuses recouvertes de gispet (la Fétuque eskia ou le Gispet est une espèce de plantes herbacées du genre Festuca et de la famille des Poaceae. Cette fétuque est une endémique pyrénéenne que l’on retrouve dans les pelouses montagnardes siliceuses et d’autres en gradins), glissantes et dangereuses. Le bivouac est posé sur des gradins, un filet d’eau aménagé par Pierre assurera nos besoins. Après un temps de repos, nous partons en direction
du Port de Médécourbe pour une reconnaissance. Le terrain est rude, constitué d’anciennes moraines à gros grains et d’un final en éboulis fin et glissant. Arrivé au col, la perspective de passer côté espagnol se dissipe rapidement car le terrain rocheux est presque vertical et est vraiment trop exposé avec un groupe. Je pousse une reconnaissance un peu plus haut en direction du sommet pour voir si un second col n’ouvre pas sur un passage. Le résultat est décevant mais nous permet de voir deux isards à proximité sans doute peu habitués à rencontrer des homos erectus  ou sapiens à cet endroit. La vallée espagnole est magnifique et deux lacs à l’Ouest non indiqués sur la carte de randonnées au 1/50 000 de rando éditions invitent à la baignade. Le retour au bivouac se fait sans encombre.
(DD 5h55 DP 840m DN 535m).
Jour 6. Jeudi 02 août. Après un réveil comme d’habitude entre 06h00 et 06h30, nous quittons l’emplacement à 07h35. Chaque participant se prépare à son rythme pour partir à l’heure fixée la veille. Bloqués par le passage peu engageant du Port de Médécourbe, je propose que l’on gagne le port de Bouet en zizaguant entre les barres rocheuses puis de s’avancer versant espagnol pour trouver une zone de bivouac. Le passage d’une barre rocheuse nécessite de la solidarité de la part du groupe et de l’entraide. Des automatismes se sont créés et facilitent la progression. La descente se fait en cherchant les passages les plus confortables. Enfin à une trentaine de mètres au-dessus du torrent de Baiau, une zone herbeuse avec un superbe pin à crochets nous attend, occupée en temps normal, au vu des trous par une famille de marmottes que l’on entend «siffler» de mécontentement. Les pierres du torrent de Baiau sont recouvertes d’une pellicule blanche qui contraste fortement avec les abords verts de l’herbe et le gris des gros rochers. D’où vient cette blancheur, malgré mes recherches, je n’ai pas trouvé de réponses
satisfaisantes (passage de l’eau dans une strate de calcaire ?). Les tentes rapidement montées, les sacs allégés, nous partons vers les lacs observés la veille que nous atteignons, marchant à travers une estive occupée par quelques vaches. La rencontre avec un randonneur qui nous donne un temps de montée au sommet d’El Pic de Coma Pedrosa qui s’avérera complètement fantaisiste, nous encourage à continuer. La météo est stable et les journées sont longues, le groupe est volontaire. Nous sommes sur le GR11, le pendant avec plus de difficultés de notre GR10 français. Après les deux lacs nous apercevons rapidement l’abri métallique du refuge non gardé de 16 places de Baiau. Habituellement rouge, celui-ci est blanc barré d’une bande rouge, l’arrière plan de la montagne rouge explique peut-être cela ? Après le refuge, le passage de deux gros névés, de pierriers, la montée est sévère dans un terrain dégradé par le passage et l’érosion. Nous atteignons un premier col sur la crête frontalière entre l’Espagne et la Principauté d’Andorre. Passons un petit vallon, puis attaquons par une sente tout aussi difficile, la montée vers la Coma Pedrosa à 2942m. Quelle vue ! Le drapeau d’Andorre, trois bandes verticales de couleurs bleu (côté de la hampe), jaune et rouge avec les armoiries nationales centrées, flotte au-dessus d’une table d’orientation. On peut observer le massif de l’Aneto et les trois 3000m que l’on a foulé, Andorre la Vieille, le pic de Tristagne, sommet où Atlas est passé, il y a quelques années…Après les photos de rigueurs, et une petite reconnaissance, je préconise vers 15h30 de redescendre par un épaulement rocheux orienté Nord Ouest plus confortable pour atteindre un collet d’où l’on pourra retrouver notre itinéraire. Tout se passe pour le mieux…la
deuxième partie également ce qui fait que nous nous retrouvons rapidement à hauteur du refuge. Arrêt baignade au lac puis c’est le retour vers le bivouac.
(DD 9h22 DP 1090m DN 1310m).

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Jour 7. Vendredi 03 août. Nous quittons avec regret le Val Ferrata, sa rivière blanche, ses pins à crochets, ses troupeaux de vaches, brebis et chevaux pour gagner en 1h05 le Port de Bouet. Le cheminement est apparu plus simple en remontant…L’étang de Bouet également appelé étang de la Soucarrane a été contourné par la gauche. L’étang de Roumazet arrive très vite et après une pause pour ravitailler en eau au ruisseau du Riou Blanc, nous amorçons la montée vers les étangs de la Gardelle situés à 2420m pour le premier. Le début se fait par des pentes herbeuses, quelques pierriers en dévers, se poursuit en passant par un joli passage sous une barre rocheuse avant de retrouver la sente parsemée de cairns qui conduit à la brèche à 2476m d’altitude. L’étang principal est visible et nous trouvons quelques plats à proximité pour installer nos tentes à 2435m. Baignade générale en début d’après-midi, l’eau en surface est chaude mais nettement plus fraîche en profondeur. Il est 16h00, la météo est magnifique, je propose d’aller à la découverte des étangs supérieurs de la Gardelle. La montagne s’est vidée de ces derniers randonneurs, d’ailleurs peu nombreux sur cet itinéraire. Sur de petits laquets intermédiaires, nous constatons une vie importante, de nombreux têtards, quelques tritons endémiques, des grenouilles en nombre de toutes tailles et de couleurs variées. Les jambes nous poussent à aller un peu plus loin et par une pente herbeuse nous gagnons le dernier étage de ce cirque, l’étang de Canalbonne encore occupé par de vastes névés. Il est 17h45 et le retour se fait d’abord par un épaulement qui nous ramène sur notre itinéraire de montée. Nous observons quelques jeunes truites dynamiques dans des vasques entre étang et ruisseau…
(DD 7h15 DP 900m DN 725m).
Jour 8. Samedi 04 août. Au lever du jour, le ciel est déjà occupé par de gros nuages. Quelques gros pierriers à passer puis nous longeons au cours de la descente le ruisseau de la Gardelle. La végétation se fait plus présente avec des pans de montagne recouverts de rhododendrons, les Orris de Carla se montrent avec leur parking chargé en voitures, c’est le retour à la civilisation. Il est 11h30. (DD 2h12 DP 25m DN 770m).
Nous quittons la vallée de Soulcem et nous arrêtons à Vicdessos pour prendre un repas en commun. Le retour sur Clermont-Ferrand se passe sans problème avec des pauses et des changements de conducteurs. A bientôt….

Temps de préparation : 10 heures
Cartographie personnelle utilisée : carte Ign Top 25 1/25000 n°2148OT, carte 1/50 000 n°07 de Rando éditions données Ign, carte 1/50 000 n° 22 de Rando éditions données de l’institut cartographique de Catalogne.
Matériel mis à disposition par l’association : une tente North face modèle Wind et une tente vaude
Kilométrage routier : transport en co-voiturage 2157km


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